Monastère Saint-Paul-de-Mausole
Le monastère Saint-Paul-de-Mausole est un monastère de style roman provençal du XIe siècle situé à Saint-Rémy-de-Provence en Provence dans le département français des Bouches-du-Rhône en région Provence-Alpes-Côte d'Azur[1].
Monastère Saint-Paul-de-Mausole | |||
Le chevet vu du jardin. | |||
Présentation | |||
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Nom local | Maison de Santé de Saint-Paul-de-Mausole | ||
DĂ©dicataire | Saint Paul de Mausole | ||
Type | Monastère | ||
Rattachement | Archidiocèse d'Avignon | ||
Début de la construction | XIe siècle | ||
Fin des travaux | XIXe siècle | ||
Style dominant | Art roman provençal, art roman lombard | ||
Date de désacralisation | Révolution française | ||
Protection | Classé MH (1883) | ||
Site web | www.saintpauldemausole.fr | ||
GĂ©ographie | |||
Pays | France | ||
RĂ©gion | Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur | ||
DĂ©partement | Bouches-du-RhĂ´ne | ||
Commune | Saint-RĂ©my-de-Provence | ||
Coordonnées | 43° 46′ 36″ nord, 4° 50′ 07″ est | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Bouches-du-RhĂ´ne
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Chef-d'œuvre de l'art roman provençal dédié à saint Paul de Mausole, il est classé aux monuments historiques depuis 1883[2] et est célèbre pour avoir hébergé et inspiré le peintre néerlandais postimpressionniste Vincent van Gogh (1853-1890) qui y séjourna un an en 1889-1890 pour y peindre une partie majeure de son œuvre.
Étymologie et localisation
Le monastère doit son nom à la proximité du mausolée de Glanum, qui forme avec l'arc de triomphe de Glanum un ensemble de vestiges de l'ancienne cité gallo-romaine de Glanum que l'on appelle traditionnellement les « Antiques de Saint-Rémy-de-Provence[3] », au pied du massif des Alpilles, au sud de Saint-Rémy-de-Provence, à 30 km au sud d'Avignon, et 30 km au nord-est d'Arles.
Historique
Selon la mythologie chrétienne, saint Paulus de Mausole (un chrétien de ce lieu) travaille la terre avec ses bœufs lorsque des émissaires chrétiens du diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux lui proposent de succéder à l'évêque local récemment disparu. Paulus leur aurait alors répondu qu'il accepterait lorsque le bâton qu'il utilise pour diriger ses bœufs, et qu'il plante alors en terre, pousserait. Le bâton aurait alors fleuri.
- Le monastère vu depuis le massif des Alpilles.
- Le monastère vu depuis les oliveraies.
Un oratoire est construit sur les lieux de ce miracle, où la sainte relique est vénérée. Un prieuré dédié à saint Paulus de Mausole est construit sur l'oratoire en 982, dépendant de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, puis, en 1080, un monastère de chanoines soumis à la règle de saint Augustin[4] - [3]. Le monastère est adjoint en 1316, par le pape d’Avignon Jean XXII (fraîchement élu) aux propriétés de la cathédrale Notre-Dame-des-Doms d'Avignon du Palais des papes d'Avignon (siège de l'archidiocèse d'Avignon).
Des moines franciscains y établissent en 1605 un asile d'aliénés, transformé en hôpital psychiatrique à la Révolution française, connu sous le nom de « Maison de Santé de Saint-Paul-de-Mausole ».
- La tour et le chevet.
- L'Ă©glise vue du jardin.
- Le portail.
Architecture
Plusieurs fois modifié et amélioré durant son histoire, le monastère est reconstruit aux XVIIe siècle et XIXe siècle. Le cloître et le clocher sont classés aux monuments historiques depuis le . Le jardin médiéval du cloître fait l’objet d’un pré-inventaire des jardins remarquables de l'Inventaire général du patrimoine culturel en 1994[5].
Église et clocher
L'église romane provençale (dont la façade a été refaite au XVIIIe siècle[4]) est couverte de tuile provençale, et son clocher-tour roman lombard est coiffé d'un toit pyramidal couvert de lauze calcaire. Il est orné, comme le cloître, de baies géminées séparées par des couples de colonnettes portant des chapiteaux sculptés, ainsi que par des lésènes-bandes lombarde surmontées d'une frise polychrome (à l'origine) de carreaux sculptés sur pointe, et par un cadran solaire à chiffre romain. Le chevet est constitué de trois absides pentagonales percées de fenêtres et recouvertes de dalles calcaires.
Cloître et jardin
Chef-d'œuvre de l'art roman provençal, le cloître intérieur des XIe et XIIe siècles est adossé à l'église, réciproquement mis en valeur par un jardin médiéval remarquable. Les deux galeries nord et est sont construites vers 1140-1150, et les deux autres galeries sont construites à la fin du XIIe siècle[4]. Les arcades sont groupées par groupes de trois sous de grands arcs de décharge prenant appui sur de puissants piliers. Les arcades sont séparées par des colonnettes jumelées portées par le mur-bahut et ornées de magnifiques chapiteaux avec de nombreux thèmes symboliques de sculpture. Le tombeau du XIVe siècle du cloître est classé en même temps que le monastère aux monuments historiques depuis le [6].
- Le cloître et le clocher.
- Galerie ouest du cloître vue de l'étage.
- Galeries nord et ouest.
- Un chapiteau de la galerie sud.
- Colonnettes de la galerie ouest.
À l'étage au-dessus des galeries du cloître se situent les chambres particulières de l'asile, avec fenêtres sur cloître et jardin (avec en particulier la reconstitution des chambres où vécut Vincent van Gogh).
Musée Vincent-van Gogh
Un musée est ouvert au premier étage au dessus d'une galerie du cloître, où se trouvent des chambres particulières de l'asile, pour retracer la période de l'année 1889-1890 (du au ) où le célèbre peintre Vincent van Gogh (1853-1890) était hébergé avant sa disparition précoce à l'âge de 37 ans, le à Auvers-sur-Oise près de Paris. Sa chambre et son atelier d'artiste sont reconstitués, avec de nombreuses reproductions de ses œuvres.
- Statue de Vincent van Gogh par Gabriël Sterk.
- Salle de soin.
- Chambre de Vincent Van Gogh.
- Chambre de Vincent Van Gogh.
- Baignoires anciennes.
L'artiste est fasciné par la beauté des paysages de Saint-Rémy, par la qualité de lumière, et par la sérénité des lieux et des alentours, qui lui inspire durant ses 53 semaines d’hospitalisation, une partie majeure de son œuvre, avec 143 peintures à l'huile, et plus de 100 dessins. Il est hospitalisé à sa demande dans cet établissement pour hallucinations auditives et visuelles, attaques d'épilepsie, et accès de démence. Les patients les plus aisés de cet établissement peuvent louer des chambres individuelles, et Théo van Gogh y loue trois pièces pour son frère Vincent (une chambre, un atelier d'artiste pour peindre, et une pièce pour entreposer ses œuvres) ou ce dernier rêve de créer son « Atelier du Midi » (association d’artistes du Midi de la France)[7]. Au sommet de son art, van Gogh peint durant ce séjour sur les lieux et ses alentours, quelques-unes de ses séries d'œuvres les plus célèbres, dont :
- Autoportraits de Van Gogh (1889).
- Portrait de l'artiste sans barbe (1889).
- À la porte de l'éternité (1890).
- L'Arlésienne (1890).
- Vue de l'asile et de la Chapelle de Saint-RĂ©my (automne 1889).
- Entrée de l'hôpital de Saint-Rémy ().
- Saint-RĂ©my ().
- Le parc de l'hĂ´pital de Saint-RĂ©my ().
- Banc de pierre dans le jardin de l'hĂ´pital Saint-Paul ().
- La Chambre de Van Gogh à Arles (deuxième version, 1889).
- Vase d'Iris (1890).
- Iris ().
- Champ aux coquelicots ().
- Oliviers sur fond d'Alpilles ().
- Champ d'oliviers (1889).
- Les Cyprès (1889).
- Champ de blé avec cyprès (1889).
- Paysage de montagne Ă Saint-RĂ©my ().
- Oliviers ().
- Femmes cueillant des olives (1889).
- Les peupliers Ă Saint-RĂ©my (1889).
- Les Sarcleuses (1890).
- Lilas ().
- Amandier en fleurs (1890).
- Le mûrier ().
Bibliographie
- Jean-Maurice Rouquette, Provence romane. La Provence rhodanienne, Éditions Zodiaque (collection "la nuit des temps" no 40), La Pierre-qui-Vire, (ISBN 978-2-7369-0138-7)Tome 1, p. 250-261
Au cinéma
- 2013 : Camille Claudel 1915, de Bruno Dumont, avec Juliette Binoche dans le rôle de Camille Claudel. Les lieux d'internement psychiatrique de Camille Claudel sont tournés ici, alors qu'elle a été internée en réalité à l'asile d'aliénés de Montdevergues de Montfavet, dans le Vaucluse[8].
- 2018 : At Eternity's Gate (À la porte de l'éternité) de Julian Schnabel, film biographique avec Willem Dafoe dans le rôle de Vincent van Gogh.
Notes et références
- « Monastère Saint-Paul de Mausole », sur www.avignon-et-provence.com (consulté le )
- « Prieuré de Saint-Paul-de-Mausole », notice no PA00081452, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Saint-Rémy, Saint-Bonet de Lagoy, Saint-Paul de Mausole et Romanin », in Les Alpilles, encyclopédie d'une montagne provençale, G. Barruol, éd. Les Alpes de Lumière, Forcalquier, 2009, p. 215-217.
- Guy Barruol et Jean-Maurice Rouquette, Promenades en Provence romane, Zodiaque, 2002, p.47
- Notice no IA13001019, base Mérimée, ministère français de la Culture Le jardin du cloître de Saint-Paul-de-Mausole
- « Tombeau cloître de Saint-Paul-de-Mausole », notice no PM13001473, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Marie Mauron et Jean Valbonne, La Provence, Genève, Solar, Éditions Minerva S.A., , 96 p. (ISBN 978-2-262-00061-5)Vues de Glanum et des Antiques pp. 34 à 37
- Article du Nouvel Observateur', mars 2013.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative Ă l'architecture :
- www.saintpauldemausole.fr
- [vidéo] Monastère Saint-Paul-de-Mausole sur YouTube