Mohammed ben Zayed Al Nahyane
Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane (en arabe : Ů…ŘŮ…ŘŻ بن زايد بن سلطان آل نهيان) ou MBZ — nĂ© le Ă Abou Dabi, est Ă©mir d'Abou Dabi et prĂ©sident des Émirats arabes unis depuis 2022. Il est un membre de la famille Al Nahyane.
Mohammed ben Zayed Al Nahyane Ů…ŘŮ…ŘŻ بن زايد بن سلطان آل نهيان | |
L'Ă©mir Mohammed ben Zayed Al Nahyane en 2021. | |
Fonctions | |
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Président des Émirats arabes unis | |
En fonction depuis le (1 an, 1 mois et 18 jours) |
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Élection | 14 mai 2022 |
Premier ministre | Mohammed ben Rachid Al Maktoum |
Prédécesseur | Khalifa ben Zayed Al Nahyane |
Émir d'Abou Dabi | |
En fonction depuis le (1 an, 1 mois et 19 jours) |
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Prédécesseur | Khalifa ben Zayed Al Nahyane |
Prince héritier d'Abou Dabi | |
– (17 ans, 6 mois et 10 jours) |
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Monarque | Khalifa ben Zayed Al Nahyane |
Prédécesseur | Khalifa ben Zayed Al Nahyane |
Successeur | Khalid ben Mohammed Al Nahyane |
Biographie | |
Dynastie | Al Nahyane |
Nom de naissance | Mohammed ben Zayed ben Sultan Al Nahyane |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Abou Dabi (Émirats arabes unis) |
Père | Zayed ben Sultan Al Nahyane |
Mère | Fatima bint Mubarak Al Ketbi |
Religion | Islam |
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Émirs d'Abou Dabi Présidents des Émirats arabes unis |
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En 2014, lorsque son demi-frère Khalifa, président des Émirats arabes unis et émir d'Abou Dabi, est victime d'un accident vasculaire cérébral, il le remplace de facto. Le 14 mai 2022, au lendemain de sa mort, il lui succède[1].
En 2020, le New York Times le désigne comme le plus puissant des dirigeants arabes et l'un des plus puissants du monde[2].
Biographie
Famille et ascendance
Mohammed ben Zayed ben Sultan est le fils de cheikh Zayed ben Sultan Al Nahyane, fondateur des Émirats arabes unis, dont il est le président jusqu’à sa mort en 2004, et frère cadet de Khalifa ben Zayed Al Nahyane, le président jusqu'à son décès en 2022, émir d'Abou Dabi (il a succédé à son père). Son autre frère, Abdallah ben Zayed, est l'actuel ministre des Affaires étrangères du pays.
Formation
Son père, Cheikh Zayed, l'envoie au Maroc pour qu'il y acquière une expérience de la discipline. Il lui fournit un passeport avec un nom de famille différent, afin qu'il n'y soit pas traité en tant qu'altesse. Mohammed ben Zayed passe plusieurs mois à travailler comme serveur dans un restaurant local. Il prépare ses propres repas et fait sa lessive, se sentant souvent seul. Il évoquera plus tard cette expérience en disant "Il y avait un bol de taboulé dans le réfrigérateur, et je continuais à en manger jour après jour jusqu'à ce qu'une sorte de champignon se forme sur le dessus"[3].
Début de carrière politique
Mohammed ben Zayed ben Sultan est le président d'Abu Dhabi Executive Council, qui est responsable du développement et de la planification de l'émirat d'Abou Dabi et membre du Conseil suprême du pétrole.
Depuis sa nomination au poste de ministre de la Défense, il est considéré comme le nouvel homme fort des Émirats arabes unis, notamment par les autorités françaises[4].
Vie privée
Il a 9 enfants avec Salama bint Hamdan Al Nahyan, dont le fils aîné est Khalid ben Mohammed ben Zayed Al Nahyane, et a également adopté 2 filles.
Controverses
En novembre 2015, un homme politique genevois, Pierre Maudet, s'est vu offrir un voyage de luxe payant à Abu Dhabi par la maison de Mohammed bin Zayed. Le comité de soutien de Maudet a également reçu un paiement d'environ 105 000 francs[5]. En juillet 2020, le procureur a annoncé que l'enquête sur la procédure pénale engagée contre le conseiller d'État genevois, qui se poursuivait depuis près de deux ans, devait être close prochainement et un acte d'accusation contre l'accusé[6].
En visite en France, l'émir Mohammed ben Zayed est visé par deux plaintes à Paris le [7]. L’une de ses plaintes est déposée par Me Joseph Breham au nom de l'ONG l'Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés (AIDL) et de six citoyens yéménites pour complicité de torture, traitements inhumains et crimes de guerre[8] - [9]. La deuxième plainte est déposée auprès du pôle crimes contre l'humanité et crimes de guerre du parquet de Paris par des citoyens qataris accusant Mohammed Bin Zayed de « complicités d'actes de torture et disparition forcée »[10]. Le , l'AFP a révélé qu'un juge d'instruction français est chargé de l'enquête liant Mohammed Ben Zayed aux crimes de guerre au Yémen[11].
Le , l’avocat Joseph Breham a déposé au tribunal judiciaire de Paris, une plainte avec constitution de parties civiles visant deux princes héritiers : les infractions reprochées à Mohammed Ben Zayed Al Nahyane et à Mohammed ben Salmane (surnommé « MBS ») sont : « crimes de guerre », « torture », « disparitions forcées », « participation à une association de malfaiteurs à caractère terroriste » et « financement de terrorisme »[12].
Un voyage controversé de Mohammed ben Zayed en France en juillet 2022 après la mort de son demi-frère, Khalifa ben Zayed. La visite a démontré les liens positifs entre les deux nations[13]. De l'autre côté, Human Rights Watch[14] a révélé que les femmes et les personnes LGBT subissent une discrimination aux ÉAU et que les serviteurs domestiques sont soumis à de graves maltraitements à la suite du système de Kafala. Des militants, des avocats, des professeurs, des étudiants et quiconque croyaient être des critiques sont également arrêtés, accusés de crimes et incarcérés. De plus, les ÉAU ont été fortement impliqués dans des conflits à l'étranger, où ses propres forces et ceux qu'il soutient a commis de graves violations des droits de l'homme. La France a pourtant approuvé la vente de 80 avions de chasse Rafale aux Émirats arabes unis en . Lors de la visite de l'émir Mohammed ben Zayed, le président Emmanuel Macron a rappelé l'attachement de la France aux droits de l'homme. Il devrait exiger la libération de l'avocat des droits de l'homme injustement arrêtée, Ahmed Mansoor, l'élimination du système Kafala et les modifications du nouveau code pénal et du droit de la cybercriminalité qui les apporterait en conformité avec les normes internationales. Il devrait également réclamer la libération d'autres opposants politiques non violents. Emmanuel Macron devrait faire pression pour des enquêtes impartiales sur les crimes de guerre en Libye et au Yémen ainsi que des réparations financières pour les civils qui ont été maltraités par les Émirats arabes unis[14].
Politique intérieure
Sur le plan intérieur, il a réprimé sévèrement les Frères musulmans et bâti un État policier où l'ensemble de la population est surveillé en vue de détecter la moindre trace de penchant islamiste ou pouvant contrer son absolutisme[15].
Politique étrangère
Avec son allié saoudien, il soutient le coup d’État de 2013 en Égypte visant à destituer le président Mohamed Morsi.
Très proche des États-Unis, il se montre néanmoins critique au sujet de Barack Obama et de sa politique d'apaisement à l'égard de l'Iran (lui-même étant considéré comme un faucon à l'égard de ce pays). Ses rapports sont meilleurs avec Donald Trump. Le Pentagone le considère toujours comme un allié loyal et utile[16].
Présenté comme le mentor de Mohammed ben Salmane (MBS)[17], prince héritier du royaume saoudien, il fait jouer aux Émirats un rôle clé dans la guerre civile yéménite, accordant son soutien aux « sudistes » du Conseil de transition du Sud qui se déclarent ouvertement favorables à une partition du pays. Ceci, alors que l'Arabie saoudite et ses alliés soutiennent toujours le président Abdrabbo Mansour Hadi[18].
Il combattit la milice Shabab en Somalie, tirant parti des ports commerciaux de son pays pour devenir un courtier influent dans la Corne de l’Afrique. En , les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar et imposent contre celui-ci un embargo. Les ressortissants qataris sont par ailleurs expulsés des É.A.U. Manifester de la sympathie pour le Qatar sur Internet est assimilé à de la cybercriminalité et puni de trois à quinze ans de prison[19].
En Libye, en 2015, MBZ entra dans la guerre civile, défiant l’embargo des Nations unies. Selon le Middle East Eye, Mohammed ben Zayed aurait offert, en , 3 milliards de dollars à Bachar el-Assad pour frapper des troupes soutenues par la Turquie en Syrie. Les tentatives des Émirats arabes unis pour influencer la Syrie et relancer l'offensive d'Idleb auraient pour but d'attacher les forces turques dans le conflit et de les détourner de la campagne en Libye, où elle aide le gouvernement Fayez el-Sarraj (GNA) soutenu par l'ONU contre l'allié des Émirats arabes unis Khalifa Haftar[20].
Vis-à -vis d'Israël, il joue un rôle prépondérant dans les négociations qui conduisent aux accords d'Abraham en 2020, ainsi qu'à la signature du traité de paix historique entre les Émirats arabes unis et Israël (15 septembre 2020)[21].
DĂ©corations et distinctions
- Grand-croix de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne ( Allemagne)
- Grand collier de l'ordre national de la Croix du Sud du Brésil ( Brésil)
- Grand-cordon de l'ordre de Mugunghwa (en) ( Corée du Sud)
- Grand-croix de l’ordre du Mérite civil ( Espagne)
- Commandeur de la Legion of Merit ( Etats-Unis)
- Grand-croix de la LĂ©gion d'honneur ( France)[22]
- Grand-croix de l'ordre national du MĂ©rite ( France)
- Collier de l'ordre d'Hussein (en) ( Jordanie)
- Grand-officier de l'ordre suprĂŞme de la Renaissance ( Jordanie)[23]
- Médaille de l'ordre de la liberté ( Kosovo)
- Collier de l'ordre du Kuwait (en) ( KoweĂŻt)
- Médaille de l'ordre de la Libération du Koweït (en) ( Koweït)
- Grand commandeur de l'ordre de la Couronne de Realm ( Malaisie)
- Collier de l'ordre de Souveraineté ( Maroc)
- Grand-croix de l'ordre du Ouissam alaouite ( Maroc)
- Étoile de l'ordre national de Monténégro ( Monténégro)
- Première classe de l'ordre national Militaire ( Oman)
- Grand-croix de l'ordre de JĂ©rusalem ( Palestine)
- Grand-cordon de l'ordre de l'Indépendance ( Qatar)
- Chevalier grand-croix de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Georges ( Royaume-Uni)
- En 2019, il fait partie du classement des 100 personnes les plus influentes de l'année dans la catégorie « Leaders » du magazine américain Time[24].
Documentaire
- Miyuki Droz Aramaki, MBZ, la face cachée des émirats, France 5, 2023[25].
Annexes
Liens externes
- Ressource relative Ă l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en-US) « H.H.'s Biography », sur www.cpc.gov.ae (consulté le )
Articles connexes
Notes et références
- AFP, « Mohammed ben Zayed élu président des Émirats par un Conseil suprême », Le Figaro,
- Mohammed bin Zayed's Dark Vision of the Middle East's Future, 9 janvier 2020 (lire en ligne).
- (en-US) Robert F. Worth, « Mohammed bin Zayed’s Dark Vision of the Middle East’s Future », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- « source »
- « Pierre Maudet a menti sur son voyage à Abu Dhabi », sur tdg.ch,
- « Un procès attend Pierre Maudet pour les fastes d’Abu Dhabi »,
- « Le prince héritier d’Abou Dhabi Mohamed bin Zayed al-Nahyan visé par une plainte en France », sur Linfo.re (consulté le )
- « Le prince héritier d'Abou Dhabi visé par deux plaintes en France », sur ouest-france.fr
- « MBZ accusé de "complicité de crimes de guerre" », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Le prince héritier d’Abou Dhabi visé par une plainte en France pour crimes de guerre », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Actes de torture : le prince héritier d'Abou Dhabi dans le viseur de la justice française », sur lexpress.fr,
- Christophe Ayad, « Une plainte en France vise les dirigeants des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Mohammed Ben Zayed, le prodigue et controversé allié de l’Elysée », sur Le Monde (consulté le )
- « Les projets énergétiques de la France ne justifient pas de passer sous silence les abus des EAU », sur Human Rights Watch (consulté le )
- Christophe Ayad et Benjamin Barthe, « « MBZ », le véritable homme fort du Golfe », sur https://www.lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ) : « La répression n’a pas touché que les « barbus ». Après les « printemps arabes » de 2011, qui ont donné des sueurs froides à tous les monarques du Golfe, les EAU se sont transformés en Etat policier. Cybersurveillance généralisée, médias mis au pas, quadrillage des villes par les caméras. Toutes les voix critiques de l’absolutisme émirati ont été embastillées, y compris les libéraux comme le militant des droits de l’homme Ahmed Mansour. Sous la férule de « MBZ », les Emirats ont pris la tête de l’axe contre-révolutionnaire dans le monde arabe. »
- Robert F. Worth, « Pour Mohamed Ben Zayed, l’autoritarisme est l’avenir du Proche-Orient », sur https://orientxxi.info, Orient XXI, (consulté le )
- Catherine Gouëset, « Macron reçoit MBZ, le "Prince va-t-en guerre" », L'Express,
- Jihâd Gillon, « DIPLOMATIE Yémen : la sale guerre de Mohamed Ibn Salman », Jeune Afrique,
- (en) « UAE: Showing sympathy for Qatar on social media is a cybercrime », sur english.alarabiya.net
- (en) « UAE offers Assad $3bn to strike Turkey-backed troops in Syria », sur middleeastmonitor.com,
- Texte complet du Israel-UAE-Bahrain Abraham Accords Peace Agreement, Haaaretz, September 16, 2020 (lire en ligne).
- « Honneurs et discrétion pour la visite de Mohammed Ben Zayed Al Nahyane, président des Emirats arabes unis », sur lemonde.fr,
- The National, « Sheikh Mohamed bin Zayed arrives in Jordan for talks with King Abdullah », The National,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Qui sont les personnalités arabes les plus influentes selon le "Time"? », sur Al HuffPost Maghreb, (consulté le ).
- Benjamin Puech, « Les Émirats arabes unis, un allié aux ambitions sans fin », Le Figaro, supplément Le Figaro et vous,‎ 18-19 février 2023, p. 33 (lire en ligne).