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Massacres de Gaggenau

Les massacres de Gaggenau sont trois exécutions sommaires de résistants et de prisonniers de guerre, détenus au camp de Gaggenau, commises fin .

Massacres de Gaggenau
Image illustrative de l’article Massacres de Gaggenau
Plaque commémorative du massacre de Gaggenau.

Date 25 et 30 novembre et 1er décembre 1944
Lieu ForĂȘt d'Erlichwald prĂšs de Gaggenau
Victimes 4 aviateurs américains, 5 britanniques du Special Air Service (SAS), 3 religieux français, 1 juif alsacien, 9 résistants du réseau Alliance, 3 hommes et une femme inconnus.
Type Abattus sommairement
Morts 27
Auteurs Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Guerre Seconde Guerre mondiale

Contexte

Devant l'avance des alliés, du au , les Allemands évacuent le camp de concentration de Natzweiler-Struthof et le camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck. Une partie des détenus sont dirigés vers le camp de Gaggenau.

Le StandartenfĂŒhrer Erich Isselhorst, chef de la Sicherheitspolizei Ă  Strasbourg, ordonne l'exĂ©cution systĂ©matique des dĂ©tenus rĂ©sistants français. Il fait appliquer Ă©galement les ordres d'exĂ©cution d'Adolf Hitler, tel l'ordre Commando durant l'opĂ©ration Waldfest, en faisant exĂ©cuter les membres du 2e Special Air Service prisonniers aprĂšs l'opĂ©ration Loyton, ainsi que d'autres prisonniers, civils ou militaires. Dans la nuit du 1er au , 108 membres du rĂ©seau Alliance sont tuĂ©s et incinĂ©rĂ©s au camp de concentration du Struthoff.

Erich Isselhorst charge Julius Gehrum, d'organiser la disparition des dĂ©tenus et d'effacer toute trace de leur existence dans tous les autres lieux de dĂ©tention. Ce dernier dirige lui-mĂȘme l'exĂ©cution sommaire de soixante-dix prisonniers. Avec son Ă©quipe, il procĂšde aux exĂ©cutions au camp de concentration de Natzweiler-Struthof le , Ă  Kehl le , Rastatt le , Offenburg le , Fribourg-en-Brisgau le , BĂŒlh le , Pforzheim le [1].

Histoire

Le camp de Gaggenau-Rotenfels est dĂ©tient 900 hommes et 160 femmes rĂ©partis dans six baraquements[2]. Ces dĂ©portĂ©s font partie des 1600, rĂ©partis dans six lieux d'internement, qui travaillent pour l'industrie de guerre allemande, majoritairement dans les usines de Daimier-Benz[3].

Le camp a reçu des prisonniers évacués des lieux de détentions en Alsace.

À trois reprises, les 25, et le , des prisonniers sont embarquĂ©s dans une camionnette contenant 4 pelles et sont conduits dans la forĂȘt d'Erlichwald. À part le oĂč l'on utilise un cratĂšre de bombe, avant chaque massacre, les dĂ©tenus creusent la fosse dans laquelle leurs corps sont jetĂ©s une fois abattus[3].

Julius Gehrum n'est pas prĂ©sent lors des exĂ©cutions de Gaggenau car, il est en train de mener la mĂȘme opĂ©ration Ă  Pforzheim, mais la mĂ©thodologie employĂ©e est la mĂȘme que dans celles qu'il commande[2].

Les fusillés

25 novembre 1944

Les corps des victimes sont jetĂ©s dans un cratĂšre de bombe, leurs vĂȘtements sont brulĂ©s[4] - [5].

Américains

Les fusillés sont des membres d'équipages de bombardiers américains.

Britanniques

Ces combattants du 2e Special Air Service (SAS), sous les ordres du lieutenant-colonel Brian Franks, parachutés dans les Vosges dans le cadre de l'opération Loyton, sont sommairement abattus en application des ordres de Erich Isselhorst qui s'appuie sur l'ordre Commando. Leurs corps sont retrouvés aprÚs la guerre, grùce aux recherches déclenchées par le lieutenant-colonel Brian Franks.

Français

30 novembre 1944

Il s'agit de 9 résistants du réseau Alliance. Ils sont sommairement abattus sur l'ordre Erich Isselhorst qui fait passer par les armes, dans différents lieux (camp de concentration de Natzweiler-Struthof, camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck, camp de Gaggenau, prison d'Offenburg
), tous les résistants prisonniers.

Leurs corps sont retrouvés aprÚs la guerre, grùce aux indications de l'abbé Hett qui fut leur compagnon de détention[11].

3 hommes et une femme inconnus dont les corps reposent au cimetiĂšre de Gaggenau.

Reconnaissance

  • StĂšle inaugurĂ©e le 30 avril 2023.
    StÚle inaugurée le .
    Une plaque dans la forĂȘt d'Erlichwald sur la commune de Gangenau avec le texte suivant :

« Ici ont été assassinés en 1944, 26 hommes et une femme qui luttaient pour la liberté, la démocratie et la paix. Passant, souviens-toi. »

  • Le , une stĂšle en hommage aux victimes des massacres de Gaggenau est inaugurĂ©e par la municipalitĂ©. Elle comporte la liste des fusillĂ©s et leurs portraits.

Notes et références

  1. Association Amicale Alliance, « Mémorial de l'Alliance » [PDF], sur pointer-alliance.fr (consulté le )
  2. Gerhards, Auguste, 1945-, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés : résistants et héros inconnus, 1940-1945 (ISBN 978-2-7491-2009-6 et 2-7491-2009-8, OCLC 896816152, lire en ligne)
  3. Philippe Wilmouth, « Gaggenau (Allemagne), dans la forĂȘt (25 novembre 1944) - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr, (consultĂ© le )
  4. (en) « 05.09.1944 562nd Bombardment Squadron (H) B-17G 43-37599 ‘Moonlight Serenade’, 2nd Lt. Raymond M. Paaske, Knettishall, Stuttgart, Germany, War Crimes », sur Aircrew Remembered site (consultĂ© le )
  5. François Goldschmitt, TragĂ©die vĂ©cue par la population des marches de l'Est Haut-Rhin, Bas-Rhin Moselle sous l'occupation nazies, St-Avold, La FrontiĂšre, , 48 p., « L'assassinat de deux prĂȘtre lorrains », p. 45-47
    Disponible Ă  la lecture Ă  la BNU de Strasbourg
  6. (en) « 05.09.1944 566th Bombardment Squadron (H) B-24J 42-50511, 2nd Lt. Kenneth E. Frazee, Hethel, Karlsruhe, Germany, War Crimes », sur Aircrew Remembered site (consulté le )
  7. (en) « 10.09.1944 749th Bomb Squadron (H) B-17G 42-32086 ‘You Never Know’, 1st.Lt. Loren G. Hampton, Glatton, Gaggenau, Germany, War Crimes », sur Aircrew Remembered site (consultĂ© le )
  8. Gerard, « A ceux d'ici qui ont sauvé, hébergé, guidé... les parachutistes Anglais - Résistance et Déportation dans la vallée du Rabodeau », sur www.resistance-deportation.org, (consulté le )
  9. « Le prix payé, par Gerard - Résistance et Déportation dans la vallée du Rabodeau », sur www.resistance-deportation.org (consulté le )
  10. « OMIs qui sont morts une mort tragique | OMI World », (consulté le )
  11. Jean Louis Ponnavoy, « AUDEVIE Pierre - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr, (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

  • « Mourir Ă  Gaggenau », dans Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillĂ©s ou dĂ©portĂ©s : rĂ©sistants et hĂ©ros inconnus, 1940-1945 (Ce livre contient aussi les biographies des membres de l'Alliance rĂ©alisĂ©es Ă  partir des dossiers judiciaires) (ISBN 978-2-7491-2009-6, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • abbĂ© François Goldschmitt, TragĂ©die vĂ©cue par la population des marches de l'Est : Haut-Rhin, Bas-Rhin, Moselle, sous l'occupation nazie, de François Goldschmitt, Saint-Avold, La FrontiĂšre, , 48 p., « L'assassinat de deux prĂȘtres lorrains », p. 45-47. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
    Disponible Ă  la lecture Ă  la BNU de Strasbourg

Articles connexes

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