Mary Jayne Gold
Mary Jayne Gold, née en 1909 à Chicago et morte le à Gassin[1], est une riche héritière américaine qui a joué un rôle important en 1940-1941 en permettant à des juifs et des intellectuels de s’échapper de l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
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Biographie
Née à Chicago dans une famille WASP à la richesse considérable, elle fit ses études à Dobbs Ferry et les termina en Italie.
Dans les années 1930, sa fortune lui a permis de pleinement profiter de l'effervescence de l'époque à Londres et à Paris. Pilotant son propre avion, elle passe son temps dans des hôtels de luxe, skiant dans les meilleures stations des Alpes et faisant pleinement partie de la jet set.
La belle jeune femme vivait dans un chic appartement parisien, profitait de la vie nocturne avec un grand nombre de prétendants lorsque la France signe l'Armistice du 22 juin 1940. Elle fuit alors vers Biarritz puis vers Marseille qui n'est pas occupée par les armées allemandes mais qui est sous le contrôle du Régime de Vichy qui collabore avec l'Allemagne nazie. À Marseille, elle rencontre une étudiante américaine en art, Miriam Davenport (en) et un journaliste américain et intellectuel, Varian Fry. Celui-ci était venu en France pour une mission du Emergency Rescue Committee afin d'aider les membres de la communauté intellectuelle et artistique de l'Europe à échapper à la menace nazie. Dans l'accord d'armistice entre l'Allemagne et la France vaincue, la France avait accepté la «remise à la demande» des réfugiés aux nazis.
Au lieu de retourner en sécurité aux États-Unis, Mary Jayne Gold choisit de rester et rejoint le Centre américain de secours animé par Myriam Davenport et Varian Fry ainsi que d'autres bénévoles pour aider les réfugiés et organiser leur fuite à travers les montagnes de l'Espagne vers Lisbonne. Elle essaie d'organiser la fuite à bord de cargos à voile vers l'Afrique du Nord ou vers les ports de l'Atlantique. Elle rencontre un légionnaire français déserteur de la Légion étrangère Raymond Couraud, dit "Killer" , qui devient son amant.
Mary Jayne Gold a également subventionné l'organisation qui est créditée d'avoir participé au sauvetage de quelque 2 000 réfugiés, dont les évadés étaient des personnalités comme Max Ernst, André Breton, Hannah Arendt, Marc Chagall, Lion Feuchtwanger, les fils de Thomas Mann, Alma Mahler, Anna Seghers, Arthur Koestler, Jacques Hadamard ou Otto Meyerhof. Elle loue la villa Air-Bel avec des amis où elle héberge André Breton et sa femme, Victor Serge et d'autres intellectuels menacés.
À l'automne 1941, Mary Jayne Gold retourne aux États-Unis, tandis que Couraud part pour l'Angleterre en passant par l'Espagne, où il devint un héros de guerre dans le Special Air Service.
Après la guerre, elle partage son temps entre son appartement à New York et sa villa de Gassin dans le Var, non loin de Saint-Tropez. En 1980, elle écrit un livre Crossroads Marseilles 1940 pour relater ses années de guerre à Marseille[2].
Mary Jayne Gold ne s'est jamais mariée et n'a pas eu d'enfants. Elle meurt d'un cancer du pancréas en 1997 dans sa villa de Gassin.
Bibliographie
Mary Jane Gold (trad. de l'anglais par Alice Seelow, préf. Edmonde Charles-Roux), Marseille, année 40, Paris, Phébus, coll. « Le vif du sujet », , 480 p. (ISBN 978-2-85940-717-9 et 2859407170, OCLC 48480981).
(en) Julie Orringer, The flight portfolio, New York, Alfred A. Knopf, , 576 p. (ISBN 978-0-307-95940-9 et 0-307-95940-6, OCLC 1049822476, lire en ligne)
Références
- Alan Riding, « Mary Jayne Gold, 88, Heiress Who Helped Artists Flee Nazis », sur The New York Times (consulté le )
- « Cercle d'étude de la Déportation et de la Shoah », sur https://www.cercleshoah.org, (consulté le )