Marguerite-Louise d'Orléans
Marguerite-Louise dâOrlĂ©ans, dite Mademoiselle d'OrlĂ©ans, par son mariage grande-duchesse de Toscane, nĂ©e le Ă Blois et morte le Ă Paris, Ă©tait la fille de Gaston de France, duc dâOrlĂ©ans dit Monsieur en tant que frĂšre unique du roi Louis XIII et de Marguerite de Lorraine.
Titre
â
(51 ans, 3 mois et 25 jours)
Prédécesseur | Vittoria della Rovere |
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Successeur | Anne-Marie-Françoise de Saxe-Lauenbourg |
Titulature |
Petite-fille de France Princesse d'Orléans Grande-duchesse de Toscane |
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Dynastie | Maison d'Orléans |
Naissance |
Blois |
DĂ©cĂšs |
Paris |
PĂšre | Gaston de France |
MĂšre | Marguerite de Lorraine |
Conjoint | Cosme III de MĂ©dicis |
Enfants |
Ferdinand de MĂ©dicis Anne-Marie-Louise de MĂ©dicis Jean-Gaston |
Religion | Catholicisme romain |
Une enfance joyeuse
Née aprÚs la mort du cardinal de Richelieu et la rentrée en grùce de ses parents, Marguerite-Louise, premier enfant du couple, portait le prénom de sa mÚre et celui du roi.
Elle eut quatre cadets : Ălisabeth (nĂ©e en 1646), abbesse de Remiremont dĂšs 1648, renonça Ă son abbaye pour Ă©pouser en 1667 le dernier duc de Guise. Françoise-Madeleine nĂ©e en 1648, qui Ă©pousa en 1663 Charles-Emmanuel II de Savoie. Une troisiĂšme sĆur naquit en 1650, mais ne survĂ©cut pas. En 1652 naquit enfin l'hĂ©ritier tant dĂ©sirĂ© par ses parents, mais il mourut peu aprĂšs sa naissance.
Elle Ă©tait Ă©galement la demi-sĆur d'Anne-Marie-Louise d'OrlĂ©ans, dite la "Grande Mademoiselle", que son pĂšre avait eue d'un premier mariage et qui traitait ses demi-sĆurs comme les enfants qu'elle n'avait pas eus.
Un pĂšre fantasque
Ayant toute sa vie complotĂ© contre la politique â de plus en plus autoritaire â de son frĂšre puis de la rĂ©gente Anne d'Autriche, Gaston ne put sâempĂȘcher de sâengager â avec sa fille aĂźnĂ©e â dans la Fronde.
De nouveau vaincu par le pouvoir royal, de nouveau pardonnĂ© en tant que prince du sang, il ne rentra pas pour autant en grĂące et se retira avec les siens dans son chĂąteau de Blois, oĂč il mena jusqu'Ă sa mort, en 1660, une vie studieuse et sans Ă©clat.
Marguerite-Louise eut notamment pour compagne de jeu Louise de la Baume le Blanc, qui deviendra, plus tard célÚbre sous le nom de Louise de la ValliÚre. La « Grande Mademoiselle », qui appréciait peu la deuxiÚme épouse de son pÚre, la présente dans ses mémoires comme une personne mal-aimable, attentive seulement à la bonne tenue de ses filles.
Marguerite-Louise Ă©tait jolie et dâun naturel gai ; ses parents souhaitaient lui faire Ă©pouser leur jeune neveu et souverain Louis XIV, mais lors dâune visite de politesse que leur accorda ce dernier, Marguerite-Louise se trouva alitĂ©e avec la rougeole. La visite royale fut Ă©courtĂ©e et Louis XIV fit un mariage bien plus politique et avantageux en Ă©pousant la fille et hĂ©ritiĂšre potentielle du roi dâEspagne.
AprĂšs la mort de Gaston dâOrlĂ©ans, en fĂ©vrier 1660, la duchesse quitta Blois et vint sâinstaller avec ses filles au palais du Luxembourg, (actuel SĂ©nat), oĂč, Ă partir de 1664, elle eut Ă son service le poĂšte Jean de La Fontaine.
Un mariage politique
Marguerite-Louise sâĂ©prit dâun cousin le prince Charles de Lorraine, neveu et hĂ©ritier du duc rĂ©gnant qui, profitant dâun des rares moments oĂč sa patrie Ă©tait en paix avec la France, sĂ©journait Ă Paris.
Mais la politique du roi ne permit pas aux deux jeunes gens de se marier. Le roi souhaitait limiter lâinfluence austro-espagnole sur lâItalie et pour ce faire songea Ă marier ses cousines dans la pĂ©ninsule.
Marguerite-Louise, fraĂźche, vive et mondaine, dut Ă©pouser Ă seize ans, le , le grand-duc hĂ©ritier de Toscane Cosme de MĂ©dicis, qui, Ă dix-neuf ans, Ă©tait un dĂ©vot austĂšre et avare. Nâayant pu retarder son dĂ©part, elle se laissa accompagner jusquâĂ la frontiĂšre de Savoie par le galant Charles de Lorraine. Elle parvint en Toscane le .
Lâenfer de Florence
La vie Ă Florence fut insupportable Ă Marguerite-Louise. La ville autrefois si brillante Ă©tait soumise au fanatisme religieux de son mari qui, par surcroĂźt Ă©tait un jaloux.
Le couple ne sâentendit pas. AprĂšs avoir donnĂ© dĂšs 1663 Ă son mari un fils, Ferdinand, prince de Florence, ils vĂ©curent sĂ©parĂ©ment, la princesse inondant le Louvre, le palais du Luxembourg et Rome de ses plaintes.
Dâune rĂ©conciliation en 1667 naquit la princesse Anne-Marie-Louise, puis en 1671 le prince Jean-Gaston. En 1670, elle Ă©tait devenue grande-duchesse aprĂšs la mort de son beau-pĂšre et la montĂ©e sur le trĂŽne toscan de son Ă©poux sous le nom de Cosme III.
Le retour dâune disgraciĂ©e
En 1672, sa mĂšre la duchesse douairiĂšre dâOrlĂ©ans Ă©tant morte, Marguerite-Louise demanda la permission de quitter son mari et de sâinstaller en France. Louis XIV cĂ©da trois ans plus tard, mais confina sa cousine au couvent de Montmartre, qui hĂ©bergeait les dames nobles sĂ©parĂ©es de leur Ă©poux.
La grande-duchesse de Toscane n'Ă©tait reçue au Louvre ou Ă Versailles que lors dâĂ©vĂ©nements familiaux incontournables. Ainsi assista-t-elle au mariage de la jeune Marie-Louise d'OrlĂ©ans qui allait rejoindre Ă Madrid un mari aussi sinistre que le grand-duc de Toscane. Au moment oĂč la nouvelle reine d'Espagne prenait congĂ© des siens, le roi lui dit tout haut de maniĂšre Ă blesser la grande-duchesse : "Au revoir, Madame, et pour toujours".
La grande-duchesse de Toscane mourut en 1721 sans avoir revu son mari, qui la suivit dans la mort deux ans plus tard.
Ascendance
Bibliographie
- Emmanuel Rodocanachi, Les Infortunes d'une petite-fille d'Henri IV. Marguerite d'Orléans, grande-duchesse de Toscane (1645-1721), Paris, Ernest Flammarion, 1902, In-8° , VII-509 pages.
- Harold Acton, Les Derniers Médicis, Paris, Librairie Académique Perrin, 1984. (ISBN 9782262003098)
- Christopher Hibbert, The House of Medici: Its Rise and Fall, New York: Morrow, 1975. (ISBN 9780688003395)
- Vincenzo Lagioia, "Lâ« Ă©tiquette royale » : Marguerite-Louise dâOrlĂ©ans Ă lâĂ©preuve de Florence", Bulletin du Centre de recherche du chĂąteau de Versailles, Articles et Ă©tudes, 2016.