Margival
Margival est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
Margival | |||||
Église de Margival. | |||||
Blason |
|||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Aisne | ||||
Arrondissement | Soissons | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Val de l'Aisne | ||||
Maire Mandat |
Bruno Marcellin 2020-2026 |
||||
Code postal | 02880 | ||||
Code commune | 02464 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Margivalois | ||||
Population municipale |
366 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 67 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 26′ 07″ nord, 3° 24′ 09″ est | ||||
Altitude | 81 m Min. 66 m Max. 164 m |
||||
Superficie | 5,47 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Soissons (commune de la couronne) |
||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Fère-en-Tardenois | ||||
Législatives | Cinquième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Aisne
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
| |||||
Géographie
Margival est située à 10 km de Soissons, à 14 km de Coucy-le-Château-Auffrique et à 26 km de Laon. Le village est desservi par la gare de Margival.
Sur son territoire se trouve un complexe de bunkers datant de la Seconde Guerre mondiale.
Localisation
Terny-Sorny | Neuville-sur-Margival | Laffaux | ||
Vuillery | N | Nanteuil-la-Fosse | ||
O Margival E | ||||
S | ||||
Crouy | Vregny |
Urbanisme
Typologie
Margival est une commune rurale[Note 1] - [1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2] - [3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Soissons, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 93 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (56,5 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (59,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (54,3 %), forêts (37,2 %), zones urbanisées (6,4 %), prairies (2,2 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
Le village est cité pour la première fois sous l'appellation latine de In territorio Margivallis en 1158 dans un cartulaire de l'abbaye de Saint-Jean-des-Vignes. L'orthographe du nom variera encore Mongival, Magival, Margival-en-Laonnois pour s'arrêter à l'orthographe actuelle Margival au XVIIIe siècle sur la carte de Cassini [8].
Histoire
La carte de Cassini montre qu'au XVIIIe siècle, Margival est une paroisse située dans la vallée du ru le Pierrot.
Au nord-ouest, Montgarny était à l'époque un hameau avec ses chaumières regroupées autour d'une ferme.
Au sud-est, le ferme de Montpigeon a aujourd'hui complètement disparu.
La première guerre mondiale
Comme d'autres villages de la région, Margival est sorti meurtrie de la Grande Guerre car le village a été entièrement rasé en 1917 par les Allemands.
Le , soit moins d'un mois après la déclaration de guerre, l'armée française bat en retraite vers l'ouest et les Allemands arrivent à Margival[9].
Dès lors commença l'occupation allemande qui durera jusqu'en . Le front se situant à une vingtaine de kilomètres au sud vers Soissons, l'activité des occupants consistait principalement à assurer le logement des combattants (dans chaque maison, les habitants n'avaient droit qu'à une pièce pour vivre, le reste de la maison étant réservé aux troupes d'occupation et aux soldats en repos) et à l'approvisionnement en nourriture des soldats (hommes, femmes et enfants étaient forcés de travailler des les champs, à l’entretien des routes, etc.).
En , le général Hindenburg décida de la création d'une ligne défense à l'arrière du front ; lors du retrait des troupes allemandes, tous les villages seraient détruits pour ne pas servir d'abri aux troupes franco-anglaises. Avant du retrait des troupes allemandes sur la ligne Hindenburg, les maisons ont été pillées et incendiées, le village a été systématiquement détruit. L'église, la mairie, l'école et toutes les maisons ont été dynamités et les arbres sciés à 1 m de hauteur[10].
Le village, vidé de ses habitants, est resté occupé par les Allemands. Les ruines du village seront plusieurs fois reprises par chaque camp et n'est que le que Margival sera définitivement libéré par la 5e Armée française[11].
La carte des régions dévastées établie à l'issue de la guerre. Carte du front les 6 et 7 septembre 1918 montrant la progression des troupes françaises dans le secteur.
La carte des régions dévastées montre qu'à la fin de la guerre, le village de Margival est complètement détruit ; il ne compte plus que 180 habitants contre 286 avant la guerre.
La ferme de Montgarny est également détruite.
Deux cimetières militaires provisoires sont implantés dans le village.
Le village est considéré comme détruit à la fin de la guerre[12] et a été décoré de la Croix de guerre 1914-1918, le [13].
La Seconde Guerre mondiale
La région est un lieu de combats de la Première Guerre mondiale.
Au nord de Margival (et sur les communes voisines de Neuville-sur-Margival et Laffaux) se trouve l'un de la vingtaine de quartiers généraux du Führer (Führerhauptquartiere ou FHQ) disséminés à travers l'Allemagne et l'Europe occupée : le Wolfsschlucht II[14].
Sa planification date de 1940, et il devait servir à abriter le quartier général allemand pour l'invasion programmée de la Grande-Bretagne[15], mais sa construction commence seulement en afin de servir de quartier général en cas de débarquement allié sur les côtes françaises.
Il est constitué de 465 ouvrages bétonnés sur un périmètre de 90 km2, construits en 18 mois par 22 000 ouvriers qui coulèrent 250 000 m3 de béton (Sources : Documentaire vidéo "Champs de bataille - Les bunkers oubliés d'Hitler"), mais son cœur se trouve dans une tranchée ferroviaire, à proximité d'un tunnel destiné à éventuellement abriter le "Führersonderzug", le train spécial du Führer.
L'emplacement étant déclaré terrain militaire, la population de Margival doit quitter la commune en . Les 16 et , Adolf Hitler, accompagné d'Alfred Jodl et de son état-major, s'y rend pour faire un point avec les maréchaux von Rundstedt et Rommel sur l'évolution du front en Normandie[15]. Ce sera sa dernière sortie en dehors du Reich[15].
En août 1944, le site est occupé une dizaine de jours par le maréchal Model et son état-major après sa prise de commandement allemand sur le front de l'Ouest mais celui-ci l'évacue assez vite face à l'avancée alliée. Plus tard, une base de l'armée française et de l'OTAN s'installent dans l'ancien complexe militaire allemand. En particulier, le 129e régiment d'infanterie occupe cette base, transformée en Centre d'entraînement commandos 129, accueillant des régiments, notamment le 3e RIMa, le 67e RI et le 102e RCC, avec leurs nombreux appelés.
Aujourd'hui, une association essaye de restaurer ce site historique sur bien des points.
Accident du tunnel ferroviaire de Chézy
Dans la nuit du 23 au , vers 1 h ou 2 h du matin, huit soldats du centre commandos, dont beaucoup d'appelés du contingent, trouvent la mort en étant fauchés par un train alors qu’ils traversent le tunnel de Chézy-sur-Marne. Cet accident suscite une très vive émotion dans le pays et relance le débat sur la sécurité, les stages commandos et le « droit aux 7 % de pertes » en vies humaines. Dans les deux années qui suivent, les « huit de Margival » reviennent régulièrement à la mémoire des militants à l’occasion des morts survenant dans l’armée[16].
L'église au fil du temps
Carte postale de l'église de Margival vers 1910. Vue de Margival avant la guerre et se son église qui datait des XIIè et XIIIè siècles. Les ruines de l'égliseà la fin de la guerre. L'église actuelle reconstruite dans les années 1920.
Politique et administration
Découpage territorial
La commune de Margival est membre de la communauté de communes du Val de l'Aisne, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Presles-et-Boves. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[17].
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Soissons, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[18]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Fère-en-Tardenois pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[18], et de la cinquième circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[19].
Administration municipale
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[23].
En 2020, la commune comptait 366 habitants[Note 3], en diminution de 1,35 % par rapport à 2014 (Aisne : −1,93 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Ferme modèle de style anglo-normand, inscrite comme Monument historique, construite d'après les plans de l'architecte André Raimbert vers 1920, pour Alfred Dormeuil.
- L'église paroissiale Saint-Morand a été reconstruite après la Première Guerre mondiale, sur les plans des architectes Antoine et Benjamin.
- Wolfsschlucht II, ensemble de bunkers allemands de la Seconde Guerre mondiale qui fut l'un des quartiers généraux d'Hitler.
Personnalités liées à la commune
- 1449 - 14?? - Marie d'Harcourt, religieuse à l'abbaye Notre-Dame de Fontevraud, puis abbesse de Margival-aux-Nonnains, diocèse de Soissons. Fille de Girard d'Harcourt et de Marie Malet de Graville
Héraldique
Blason | D’argent à la croix d’azur chargée de cinq coquilles d’or[26].
|
|
---|---|---|
Détails | Blason officiel adopté par la municipalité en 1954. |
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le )
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le )
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- « Dictionnaire topographique de la France. , Dictionnaire topographique du département de l'Aisne : comprenant les noms de lieu anciens et modernes », sur Gallica, (consulté le ).
- « Carte des positions 31 aout 1914 », sur carto1418.fr (consulté le ).
- « Carte des positions 16 mars 1917 », sur carto1418.fr (consulté le ).
- « M comme Margival », sur dictionnaireduchemindesdames.blogspot.com (consulté le ).
- Carte spéciale des régions dévastées, document mentionné en liens externes, 1920.
- Journal officiel du 28 octobre 1920, p. 16685.
- Les bunkers oubliés d'Hitler sur dailymotion
- Antony Beevor, D-Day - la bataille de Normandie, éd. Calmann-Levy, 2009, page 243.
- « L’apparition et l’extension des comités de soldats en France dans les années 1970 (mai 1974-mars 1976) » Mémoire d'Antoine Rauzy, université Paris I, 1999
- « communauté de communes du Val de l'Aisne - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur https://www.banatic.interieur.gouv.fr/ (consulté le )
- « Code officiel géographique- Rattachements de la commune de Margival », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- « Découpage électoral de l'Aisne (avant et après la réforme de 2010) », sur http://www.politiquemania.com/ (consulté le ).
- Préfecture de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008
- « Liste des maires de l'Aisne » [xls], Préfecture de l'Aisne, (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « 02464 Margival (Aisne) », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Gare de Margival
- Communes de l'Aisne
- Liste de monuments aux morts français surmontés d'un coq
- Le Point.fr, « Le bunker oublié d'Adolf Hitler », sur lepoint.fr, (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Margival sur le site de l'Institut géographique national