Maissemy
Maissemy est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
Maissemy | |||||
La mairie et l'ancienne école. | |||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Aisne | ||||
Arrondissement | Saint-Quentin | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays du Vermandois | ||||
Maire Mandat |
Régine Michaut 2020-2026 |
||||
Code postal | 02490 | ||||
Code commune | 02452 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Maissemiacois | ||||
Population municipale |
235 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 29 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 53′ 39″ nord, 3° 11′ 18″ est | ||||
Altitude | Min. 71 m Max. 123 m |
||||
Superficie | 8,17 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Saint-Quentin (commune de la couronne) |
||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Saint-Quentin-1 | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Aisne
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
| |||||
Géographie
La commune est traversée au niveau du hameau de Vadancourt par l'Omignon, qui prend sa source à Pontru, et se jette 30 km plus loin dans la Somme à Saint-Christ-Briost.
Le hameau de Vadancourt est situé au nord-ouest de Maissemy.
Communes limitrophes
Toponymie
Le nom du village apparaît pour la première fois en 1241 sous le nom de Maissemi puis Territorium de Maissimi en 1247 dans un cartulaire de l'Abbaye de Fervaques puis Messemi-emprès-Saint-Quentin et enfin l'orthographe actuelle Maissemy sur la Carte de Cassini XVIIIe siècle
[1].
Le hameau de Vadancourt est cité en 1145 sous le nom de Windicurtis, puis Vaudencourt en 1168 dans un cartulaire de l'Abbaye d'Homblières, Wadencourt, Waudencourt, Vuadencourt sur la Carte de Cassini XVIIIe siècle, Vadancourt-sur-Aumignon et enfin l'orthographe actuelle Vadancourt
[2].
Urbanisme
Typologie
Maissemy est une commune rurale[Note 1] - [3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4] - [5].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Quentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 120 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[6] - [7].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (83,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (83,9 %), forêts (10,7 %), zones urbanisées (3,9 %), eaux continentales[Note 3] (1,4 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].
Histoire
Carte de Cassini
La carte de Cassini ci-dessus montre qu'au milieu du XVIIIe siècle, Maissemy était une paroisse située sur la rive gauche de la rivière l'Omignon. La crosse tournée vers la gauche indique que le village possédait une abbaye de filles.
Des étangs étaient créés grâce à des barrages pour permettre la pêche, importante source de nourriture à l'époque.
Au sud-est, un moulin à vent en bois, aujourd'hui disparu, était en fonction vers 1750 sur les hauteurs vers Gricourt.
Le château de Vadancourt (écrit Vuadancourt) est représenté au nord-est.
La guerre 1914-1918
Comme d'autres villages de la région, Maissemy est sorti meurtrie de la Grande Guerre car le village a été entièrement rasé en 1917 par les Allemands.
Le , soit moins d'un mois après la déclaration de guerre, l'armée française bat en retraite vers l'ouest et les Allemands arrivent à Maissemy[10]. Dès lors commença l'occupation allemande qui dura jusqu'en . Le front se situant à une vingtaine de kilomètres à l'ouest vers Péronne, l'activité des occupants consistait principalement à assurer le logement des combattants et l'approvisionnement en nourriture. Des arrêtés de la kommandantur obligeaient, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien. Voici des extraits d'un arrêté de la kommandantur d'Holnon valable pour 25 communes de la région : " Holnon le . Tous les ouvriers et les femmes et les enfants de 15 ans sont obligés de faire travaux des champs tous les jours aussi dimanche de quatre heure du matin jusque huit heure du soir... Après la récolte les fainéants seront emprisonnés 6 mois... Les femmes fainéantes seront exilées à Holnon pour travailler. Après la récolte, les femmes seront emprisonnées 6 mois... Les enfants fainéants seront punis de coups de bâton. De plus le commandant réserve de punir les ouvriers fainéants de 20 coups de bâton tous les jours... Les ouvriers de la commune Vendelles sont punis sévèrement".(voir le document entier sur Gallica en cliquant sur le lien ci-après[11]).
En , le général Hindenburg décida de la création d'une ligne défense à l'arrière du front ; lors du retrait des troupes allemandes, tous les villages seraient détruits pour ne pas servir d'abri aux troupes franco-anglaises. Dès le les habitants furent évacués, emmenés à Saint-Quentin et dispersés dans des lieux occupés, jusqu'en Belgique. En , avant du retrait des troupes allemandes sur la ligne Hindenburg, le long du canal de Saint-Quentin, les maisons sont pillées et incendiées, le village est systématiquement détruit. L'église, la mairie, les écoles et toutes les maisons sont dynamitées et les arbres sciés à 1 m de hauteur[12].
Le village, vidé de ses habitants, reste occupé par les Allemands ; il est repris le après de durs combats par les troupes britanniques[13] - [14]
Les ruines du village seront plusieurs fois reprises par chaque camp et n'est que les 17 et , lors de la bataille de la ligne Hindenburg que Maissemy sera définitivement libérée par la 24e division britannique[15].
Dans le Cimetière militaire de Maissemy-Vadancourt reposent les corps de 760 soldats, essentiellement britanniques, tués lors des combats de 1917 et 1918[16].
Après l'Armistice, de nombreux habitants ne revinrent pas s'installer dans la commune et, avec les dommages de guerre, commencèrent une nouvelle vie dans d'autres lieux. Pour ceux qui furent de retour commença une longue période de plus de dix ans de reconstruction des habitations (maisons provisoires), des fermes, des bâtiments publics, des routes. De 376 habitants habitants avant la guerre, Maissemy n'en comptait plus que 171 en 1921, soit moins de la moitié.
Vu les souffrances endurées par la population pendant les quatre années d'occupation et les dégâts aux constructions, la commune s'est vu décerner la Croix de guerre 1914-1918 (France) le [17].
Sur le monument aux morts, inauguré en 1921, sont inscrits les noms des dix-neuf soldats de Maissemy morts pour la France[18].
Carte de la bataille de la ligne Hindenburg en septembre-. Carte montrant la prise définitive de Maissemy par l'armée anglaise le . Vue du village et l'ancienne église vers 1905. Vue l'ancienne église depuis l'Omignon vers 1905. Carte montrant l'étendue des destructions de Maissemy.
Politique et administration
Découpage territorial
La commune de Maissemy est membre de la communauté de communes du Pays du Vermandois, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Bellicourt. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[19].
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Saint-Quentin, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[20]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Saint-Quentin-1 pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[20], et de la deuxième circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[21].
Administration municipale
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[27].
En 2020, la commune comptait 235 habitants[Note 4], en diminution de 4,08 % par rapport à 2014 (Aisne : −1,93 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
- [Église Saint-Pierre de Maissemy, reconstruite après la guerre de 1914-1918. Le clocher est équipé de deux horloges. L'une, sur la face avant, est installée dans un orifice bordé de pierre. L'autre, sur le côté sud, est simplement entourée de briques. Sur le côté nord, l'orifice symétrique est muni d'abat-sons. Le haut des baies de la « chambre des cloches » est décoré, sur chaque face, par des lambrequins. Quatre marches menant à un portail perpendiculaire à la rue donnent accès au cimetière, qui s'étend au pied de l'église.
- Château de Vadancourt, dans le hameau de Vadancourt.
- Monument aux morts.
- Cimetière militaire allemand de Maissemy[30].
- Vadencourt British Cemetery, le cimetière militaire britannique de la Commonwealth War Graves Commission au hameau de Vadancourt[31] - [32] - [33] - [34] (le nom gravé dans la pierre à l'entrée de la nécropole est Vadancourt et non Vadancourt).
Vue du village blotti au fond de la vallée de l'Omignon. Entrée du village. La rue principale. Le monument aux morts. L'église. Cimetière militaire allemand. Vadancourt British Cemetery à Vadancourt.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Dictionnaire topographique de la France. , Dictionnaire topographique du département de l'Aisne : comprenant les noms de lieu anciens et modernes », sur Gallica, (consulté le ).
- « Dictionnaire topographique de la France. , Dictionnaire topographique du département de l'Aisne : comprenant les noms de lieu anciens et modernes », sur Gallica, (consulté le ).
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le )
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le )
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- (en) « Cartographie 1914-1918 - Carte des positions au 28 aout 1914 », sur carto1418.fr (consulté le ).
- « Nouvelles de France : chronique hebdomadaire de la presse française », sur Gallica, (consulté le ).
- « Carte des positions 16 mars 1917 », sur carto1418.fr (consulté le ).
- « La Guerre mondiale : bulletin quotidien illustré », sur Gallica, (consulté le ).
- « La Guerre mondiale : bulletin quotidien illustré », sur Gallica, (consulté le ).
- « Journal des débats politiques et littéraires », sur Gallica, (consulté le ).
- « British cemetery - Vadencourt », sur Picardie 14-18 (consulté le ).
- http://memorialdormans.free.fr/CommunesCroixDeGuerre14-18.pdf
- « Rechercher dans le fonds iconographique », sur geneanet.org (consulté le ).
- « communauté de communes du Pays du Vermandois - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur https://www.banatic.interieur.gouv.fr/ (consulté le )
- « Code officiel géographique- Rattachements de la commune de Maissemy », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- « Découpage électoral de l'Aisne (avant et après la réforme de 2010) », sur http://www.politiquemania.com/ (consulté le ).
- Almanach historique administratif et commercial de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, 1877, p214.
- Michel Lobjois, « Le maire tire sa révérence : Premier magistrat de la commune depuis 1995, Dominique Trépant a annoncé qu'il prenait « sa retraite ». Son premier adjoint renonce lui aussi », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne) « Avide d'apprendre la décision de celui qui est leur maire depuis le 24 juin 1995, précédé de deux mandats de conseiller municipal, le public est venu en nombre assister aux derniers vœux de l'édile ».
- « Liste des maires de l'Aisne » [xls], Préfecture de l'Aisne, (consulté le )
- « Régine Michaut est la nouvelle maire de Maissemy », sur aisnenouvelle.fr, L'Aisne nouvelle, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Site de l'association généalogique Généalogie-Aisne
- Site de l'association généalogique Généalogie-Aisne
- (en)
- (en)
- (en)