Maillé-Brézé (D627)
Le Maillé-Brézé est un escorteur d'escadre de la Marine nationale française du type T47, classe Surcouf. Il est baptisé du nom du célèbre marin Jean Armand de Maillé, marquis de Brézé. Il s'agit de la troisième unité à porter ce patronyme. Il est, depuis 1988, un navire musée accosté au quai de la Fosse du port de Nantes. Il est classé au titre des objets des monuments historiques depuis 1991.
Maillé-Brézé | |
Le Maillé-Brézé amarré quai de la Fosse à Nantes. | |
Type | Escorteur d'escadre |
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Classe | T 47 |
Histoire | |
A servi dans | Marine nationale |
Chantier naval | Arsenal de Lorient |
Lancement | |
Statut | Désarmé le |
Équipage | |
Équipage | 17 officiers + 100 officiers mariniers + 160 quartiers-maîtres et matelots |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 132,65 m après refonte |
Maître-bau | 12,70 m |
Tirant d'eau | 5,80 m |
Port en lourd | 3 900 t |
Puissance | 63 000 ch |
Vitesse | 33 nœuds |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 2 tourelles de 100 mm 1 rampe Malafon Un lance-roquettes ASM sextuple de 375 mm 6 tubes lance-torpilles de 550 mm (III x 2) 2 canon de 20 mm Oerlikon Mk 4 |
Rayon d'action | 4 100 nautiques |
Carrière | |
Port d'attache | Nantes |
Indicatif | D627 |
Histoire
Le Maillé-Brézé est d'abord un escorteur antiaérien, refondu en escorteur anti-sous-marin. Mis sur cale à Lorient le , et lancé le , il est admis au service actif le . Sa ville marraine est Saumur. Il est la septième unité d'une série de 18 escorteurs d'escadre[1].
Pendant dix ans ses missions l'ont conduit dans l'Atlantique et la Méditerranée où il a connu une importante activité. Entre et , il est refondu pour être équipé de moyens de détection et de lutte anti-sous-marine dont un sonar remorqué, caractérisé par son "poisson". Basé à Brest, l'essentiel de sa mission a alors été le soutien à la Force Océanique STratégique (FOST)[1].
Il est désarmé le , avec pour numéro de coque Q661. Il est remis à l'association « Nantes Marine Tradition », et devient un important musée naval à flot, ouvert depuis le [1]. Il fait l'objet d'un classement au titre objet des monuments historiques depuis le [2].
Caractéristiques
Caractéristiques initiales (avant refonte ASM)[3] :
- mise en service : ;
- longueur hors tout : 128 m - 132 m après refonte ;
- largeur : 12 m ;
- tirant d'eau : 5 m ;
- poids : 3 750 tonnes ;
- puissance : 63 000 ch ;
- vitesse maxi : 34 nœuds (À feux poussés
il a établi le le record de vitesse officiel de toute la série des escorteurs d'escadre : 39 nœuds soit 72 km/h) ;
- rayon d'action : 5 000 nautiques à 18 nœuds ;
- armement avant sa refonte ASM, :
- 3 tourelles doubles de 127 mm anti surface et antiaériennes,
- 3 affûts doubles (en pseudo tourelles) de 57 mm antiaériennes,
- 4 pièces simples de 20 mm antiaériennes,
- 4 plateformes triples de tubes lance-torpilles de 550 mm.
Détection aérienne et sous-marine[3] :
- 1 radar de veille aérienne DRBV-20 ;
- 1 radar de veille surface DRBV-30 ;
- 1 radar de veille combinée DRBV-11 ;
- 2 radars de conduite de tir DRBC-11 et DRBC-30
- 1 sonar de coque DUBV-1 (Détection Ultrasonore Bâtiment Veille) ;
- 1 sonar de coque DUBA-1 (Détection Ultrasonore Bâtiment Attaque).
Après sa refonte (1967-68), il est équipé notamment de[3] :
- 1 rampe de missiles porte-torpille Malafon ;
- 1 lance-roquettes ASM de 375 mm ;
- 2 tourelles simples de 100 mm ;
- 2 pièces simples de 20 mm.
Détection aérienne et sous-marine après refonte :
- 1 radar de veille aérienne DRBV-22 ;
- 1 radar de veille surface DRBV-50 ;
- 1 radar de navigation DRBN-32 ;
- 2 radars de conduite de tir DRBC-32A
- 1 sonar de coque panoramique DUBV-23 ;
- 1 sonar remorqué DUBV-43 A.
Équipage
347 hommes dont 19 officiers.
L'équipage et les officiers mariniers sont logés dans des postes collectifs, sept pour l'équipage et quatre pour les officiers mariniers, ces derniers étant répartis par catégorie : deux pour les officiers mariniers supérieurs (OMS) et deux pour les officiers mariniers subalternes (OM). Le capitaine d'armes est logé dans une chambre avec un autre OMS. Une autre chambre est attribuée à deux OMS. Les officiers sont logés dans sept chambres à deux. Le commandant en second et l'ingénieur mécanicien disposent d'une chambre individuelle. Deux autres chambres individuelles sont prévues pour deux officiers supérieurs : l'une pour un adjudant de division, si le bâtiment est chef de division ; l'autre pour une autorité supérieure éventuelle accompagnée de son chef d'état-major. Le commandant dispose d'un appartement combinant sa chambre et son bureau avec son carré.
Etat Major
En 1957 :
- commandant : Capitaine de frégate Mauduit ;
- commandant en second : Capitaine de corvette Coulondres ;
- officier ASM : lieutenant de vaisseau Gouton ;
- officier ART : lieutenant de vaisseau Toubeau ;
- officier Détecteur : lieutenant de vaisseau Radius.
Musée Naval
Il est remis à l'association Nantes Marine Tradition en 1988, qui l'a transformé en musée naval ancré sur le quai de la Fosse à Nantes. À son bord, on découvre son équipement complet, tel que les embarcations et les apparaux de mouillage, le matériel de détection et l'armement ainsi que les locaux vie.
Dans l'art
Art urbain
En , dans le cadre du festival d’art urbain « Teenage kicks », le bâtiment est peint sur la partie côté fleuve de la coque, ainsi que sur sa passerelle, ses cheminées et son canon. L'œuvre temporaire est réalisée par les deux artistes Velvet et Zoer[4], qui s'inspirent du camouflage Dazzle (Razzle Dazzle) imaginé par l'anglais Norman Wilkinson pour la Royal Navy lors de la Première Guerre mondiale pour rendre difficile l'identification des bâtiments par la marine allemande, notamment par ses sous-marins. Afin de permettre un nettoyage rapide du navire au terme de l'évènement, la peinture est appliquée sur une couche de cire appliquée préalablement[5].
Décor de cinéma
Entre mai et , le navire est utilisé comme élément de décor par le réalisateur Christopher Nolan lors du tournage de Dunkerque, qui s'inspire de l'opération Dynamo, l'évacuation des troupes britanniques et françaises à Dunkerque du au , lors de la Seconde Guerre mondiale[6]. Pour les besoins du film, le Maillé Brézé ayant été construit et en activité bien après l'époque que relate le film, certains éléments modernes sont démontés. N'ayant aucun moyen de propulsion, le bâtiment est remorqué jusqu'à Saint-Nazaire où sont effectués des travaux d'aménagement (qui durent cinq jours[7]), puis jusqu'à Dunkerque. L'ensemble des frais (transformation, remise en état, remorquage et frais d'immobilisation) sont pris en charge par la société de production Warner Bros[8]. Le Maillé-Brézé a été absent de Nantes entre mi-avril et mi-[7].
Notes et références
- « Escorteurs d'Escadre Maillé-Brézé », sur Net-Marine (consulté le ).
- Notice no PM44000601, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Escorteur d'Escadre Maillé Brézé : Caractéristiques principales », sur Net-Marine (consulté le ).
- Il s'agit de Matthieu Velvet et Frédéric Zoer, voir « Zoer et Velvet », sur teenagekicks.org (consulté le ).
- « Le Maillé-Brézé recouvert d'une œuvre d’art urbain », sur Mer et marine (consulté le ).
- « Dunkirk : le Maillé-Brézé, monument historique, arrive pour le tournage du film de C. Nolan », France 3 Pas-de-Calais, (consulté le ).
- Éric Guillaud, « Nantes : revivez le départ du Maillé-Brézé en photos », France 3 Pays de la Loire, (consulté le ).
- Frédéric Brenon, « Le « Maillé-Brézé » devrait quitter Nantes pour un tournage hollywoodien », 20 Minutes, (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Moulin, L'escorteur d'escadre Maillé Brézé, Rennes, Marines Editions, , 95 p. (ISBN 978-2-35743-043-3).
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
- Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0)
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)