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Macropsychanthus macrocarpus

Macropsychanthus macrocarpus est une liane ligneuse de la famille des Fabaceae originaire du nord de l'Amérique du Sud.

Macropsychanthus macrocarpus
Description de cette image, également commentée ci-après
Fruit et graines de Macropsychanthus macrocarpus en Guyane

Espèce

Macropsychanthus macrocarpus
(Huber) L.P.Queiroz & Snak, 2020[1]

Synonymes

Selon Tropicos (05 juin 2022)[2] et GBIF (05 juin 2022)[3] :


Il est connu en Guyane sous les noms d’Œil de bœuf[5], Zie-bourik (Créole).

Ailleurs, on l'appelle Bejuco de jabĂłn au Venezuela[6], Nebiyoro (Arawak) Pah-de (TiriyĂł) au Suriname[7].

Description

Macropsychanthus macrocarpus est principalement une liane forestière, grimpante, robuste, à tiges cylindriques, et à écorce desquammant en écailles. Les jeunes surfaces sont finement pubérulentes partout à l'exception du limbe subglabre des folioles.

Les feuilles sont alternes, composĂ©es trifoliolĂ©es. Les stipules sont triangulaires, petites (longues de 1,5-1 mm), persistantes, basifixes. Les pĂ©tioles sont longs de 5 Ă  16 cm avec un pulvinus long de 4 Ă  8 mm. Les folioles sont glabres Ă  subglabre, subcoriaces, papyracĂ©es Ă  membraneuses, estipellĂ©es. Le limbe est de forme ovale ou largement elliptique, Ă  base arrondie ou cunĂ©iforme, Ă  apex brièvement acuminĂ© ou caudĂ©, mesurant 10 Ă  16 cm pour 6 Ă  9 cm de large (9-17 x 5-9 cm pour le limbe terminal). On compte 4-6 paires de nervures secondaires. Elle perd souvent ses feuilles lors de la floraison.

Les inflorescences sont des pseudoracèmes souvent latĂ©raux, courtement pĂ©donculĂ©s, portĂ©s sur les tubercules stipitĂ©s (6-8 mm) des vieilles branches, solitaires ou en fascicules de 2-3, Ă  partir de nĹ“uds sur le tronc Ă  proximitĂ© du feuillage actuel, avec les rachis primaires robustes, long de 8 Ă  50 cm. Rachis et rachidules (longs de 0,5-0,8 cm) sont pubĂ©rulent Ă  glabrescent. Les petites bractĂ©es gĂ©nĂ©ralement persistantes sont longues d'environ mm. Inflorescences Les pĂ©doncules des axes secondaires sont tuberculeux longs de 2 Ă  4 mm. Les pĂ©dicelles sont longs d'environ 2-3(5) mm Les bractĂ©oles sont persistantes, de forme suborbiculaire, très obtuse, mesurent 1,5 Ă— 0,8 mm.

L'hypanthium et le tube du calice campanulĂ©, un peu pileux Ă  l'extĂ©rieur, Ă  lobes gĂ©nĂ©ralement droits, et mesurent ensembles 6,5-8 x 5-7 mm. Les sĂ©pales sont longs de 11,5-13,5 mm, fermes, bruns, avec une dent dorsale longue de 5 Ă  7(8) mm, et 2 dents latĂ©rales falciformes. Les pĂ©tales sont glabres, de couleur rose-violet avec des "yeux" jaunes. La carène est triangulaire ou quelque peu semi-circulaire ou rostrĂ©e, Ă  marge supĂ©rieure entière. L'Ă©tendard comporte une lame orbiculaire longue de 1,5 cm. On compte 10 Ă©tamines subuniformes, toutes fertiles, avec des anthères uniformes. L'ovaire contient (4)5(8) ovules.

Le fruit est une gousse gĂ©nĂ©ralement oblongue, mesurant (18)19-28(30) x 5-7 cm, Ă  valves ligneuses, convexes, densĂ©ment pubĂ©rulentes Ă  l'Ă©tat jeune devenant glabre, longuement brunes et glabres, ridĂ©es, Ă  3 cĂ´tes grossière le long de la suture adaxiale Ă©paissie, quelque peu proĂ©minente, s'enroulant après la dĂ©hiscence. Il contient environ 5 graines brillantes, obèses, comprimĂ©es, carrĂ©es obtuses, Ă  2 cĂ´tĂ©s plats, et 2 convexes, mesurant environ 3-4,5 x 3-4 x 0,8-1,8 cm, avec un petit hile oblong, encerclant moins de la moitiĂ© de la graine long d'environ 0,7 cm pour 0,2 cm de large[6] - [8] - [9] - [10] - [11].

RĂ©partition

Macropsychanthus macrocarpus est présent de la Colombie au Brésil (Pará[11]) en passant par le Venezuela (Delta Amacuro, Bolívar, Amazonas), le Guyana, le Suriname, la Guyane, l'Équateur amazonien[12], et le Pérou[6].

Écologie

Macropsychanthus macrocarpus est une liane forestière grimpante, tige ligneuse, Ă©paisse, peu commune, prĂ©sente dans les forĂŞts pluviales, les forĂŞts de savane, et sur les pentes boisĂ©es[9], que l'on rencontre au Venezuela dans les ripisylves et les forĂŞts de plaine inondables, autour de 50–500 m d'altitude[6].

En Guyane, Macropsychanthus macrocarpus pousse dans les forêts de terre ferme (non inondées), fleurit en septembre, octobre, novembre), et fructifie en mai, juillet, novembre[8].

Les graines de Macropsychanthus macrocarpus flottent et peuvent être transportées par les cours d'eau (hydrochorie) et en mer (thalassochorie), grâce à leur tégument imperméable et très résistant[5].

Une étude sur la mouche des fruits Bactrocera dorsalis Hendel au Suriname rapporte qu'aucune n'a été vue sur Macropsychanthus macrocarpus[13].

Utilisation

Macropsychanthus macrocarpus

Au Suriname, les Tiriyó infusent les graines de Macropsychanthus macrocarpus râpées dans l'eau froide pour s'en laver les cheveux afin de prévenir leur grisonnement prématuré[7] - [14].

Les extraits de Macropsychanthus macrocarpus n'ont pas montré d'activité antimicrobienne[15].

On a étudié ses nodosités dans la région de Porto Trombetas (pt) (Oriximiná, Pará) et son utilisation potentielle pour le reboisement des terrils de bauxite[16].

Comme chez plusieurs espèces de ce groupe (Dioclea reflexa, D. wilsonii), ses grosses graines dures, luisantes et colorées de brun zébré ou tacheté de noir, sont employées en perlerie pour faire des colliers et pendentifs aux Antilles et en Asie, et commercialisées en Europe dans des magasins spécialisés. Ces graines sont utilisées, chez les peuples Yoruba d'Afrique et au Brésil, dans des cultes magico-religieux[5].

Protologue

En 1909, le botaniste Huber propose le protologue suivant pour Dioclea macrocarpa Huber, Basionyme de Macropsychanthus macrocarpus (Huber) L.P.Queiroz & Snak :

« Dioclea macrocarpa Hub. n. sp. (§ Eudioclea).

Liana altissime scandens ramulis teretibus striatis parce puberulis vel glabrescentibus. Folia longe petiolata trifoliolata foliolo terminali 3 — 5 cm a lateralibus distante, stipulae minutae triangulares acutae basi callosae haud productae. Petiolus 15 cm longus. Foliola breviter (5 mm) calloso-petiolulata ampla (14 — l6X9 cm) ovata vel elliptica vel leviter obovata. basi late rotundata brevissimeque in petiolulum contracta ápice satis abrupte breviter obtuseque acuminata herbaceo-membranacea glabra, nervis secundariis utroque latere 4—8 arcuatis subtus prominulis venarum rete utrinque prominulo. Inflorescentiae ad 3o cm et ultra longae axi 3 mm crassa flexuosa (ápice incurva) fusco-tomentella vel glabrescens usque infra médium florifera, nodis floriferis 5 mm vel demum ad 8 mm longe pedicellatis valde incrassatis incurvis Pedicelli floriferi graciles 5 mm longi, bracteolis minutis orbiculatis (1 1/2 mm) extus ferrugineo-tomentellis valde fugacibus. Flores violacei. Calyx late obliqua campanulatus extus minutissime adpresso-puberulus intus sericeus lobo superiore ápice rotundato inferiore reliquos paulo superante (8 mm longo) magis coriaceo naviculari ápice incurvo. Vexillum orbiculare gracile unguiculatum (ungue 5 mm longo) médio ad basin bicalloso auriculis parvis inflexis instructum demum reflexum. Alae falcato-obovatae hinc auriculatae, carinam paulo superantes. Carina geniculata obtusa rostrata. Antherae omnes subaequales fertiles. Ovarium sessile lineari-oblongum pluviovulatum extus dense fulvo-pilosum stylo ca. 8 mm longo supra glabresente lanceolato-dilatato. Legumen (haud plane maturum) maximum ca. 30 cm longum 6 cm latum ápice breviter acutatum crasse coriacaum suturis paulo inciassatum. extus fulvo-hispidulum partim glabrescens, seminibus 5 orbicularibus compressis (cm diâmetro) nigris hilo brevi elliptico.

Hab. in regione fl. Arirambae superioris ad margines silvarum 24 XII 06 leg. A. Ducke (8071).

Species antheris uniformibus, ovário pluriovulato et aliis caracteribus ad sectionem Eudioclea pertinet, sed legumine máximo seminibus hilo brevi instructis ab aliis speciebus differt et sectioni Platylobium affinis; fortasse adhuc cum D. glabra confusa.
»

— Jacques Huber, 1909[4].

Références

  1. (en) Luciano Paganucci de Queiroz et Cristiane Snak, « Revisiting the taxonomy of Dioclea and related genera (Leguminosae, Papilionoideae), with new generic circumscriptions », PhytoKeys, vol. 164,‎ , p. 67–114 (DOI 10.3897/phytokeys.164.55441, lire en ligne)
  2. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 05 juin 2022
  3. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 05 juin 2022
  4. (la) Jacques Huber, « Materiaes para a Flora amazonica : VII. Plantae Duckeanae austro-guyanenses », Boletim do Museo Goeldi de Historia Natural e Ethnographia, Belém, vol. 5, no 2,‎ , p. 410–411 (lire en ligne)
  5. Nathalie Vidal, Le grand livre des ÉTONNANTES GRAINES : entre Nature et Cultures, Orphie, , 200 p. (ISBN 978-2-87763-639-1), p. 101-102
  6. (en) Richard H. Maxwell, Julian A. Steyermark (eds.), Paul E. Berry (eds.), Kay Yatskievych (eds.) et Bruce K. Holst (eds.), Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 5, Eriocaulaceae–Lentibulariaceae, St. Louis, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 833 p. (ISBN 9780915279715), p. 310-313
  7. (en) Robert A. DEFILIPPS, Shirley L. MAINA et Juliette CREPIN, Medicinal Plants of the Guianas (Guyana, Surinam, French Guiana), Washington, DC, Department of Botany, National Museum of Natural History, Smithsonian Institution, , 477 p. (lire en ligne), p. 130
  8. (en) Scott A. Mori, Georges Cremers et Carol Gracie, Guide to the Vascular Plants of Central French Guiana : Part 2. Dicotyledons, vol. 76, New York Botanical Garden Pr Dept, coll. « Memoirs of the New York Botanical Garden », , 776 p. (ISBN 978-0-89327-445-0), p. 311-312
  9. (en) Mark G.M. Van Roosmalen, Fruits of the guianan flora, INSTITUTE OF SYSTEMATIC BOTANY UTRECHT UNIVERSITY - SILVICULTURAL DEPARTMENT OF WAGENINGEN AGRICULTURAL UNIVERSITY, , 483 p. (ISBN 978-9090009872), p. 436
  10. Albert Lemée, Flore de la Guyane française : Tome II - Podostémonacées à Sterculiacées, Brest, LIBRAIRIE LECHEVALIER, , 400 p., p. 243
  11. (en) A. A. Pulle, Flora of Suriname : PAPILIONACEAE, vol. II, PART 2, Leiden, VEREENIGING KOLONIAAL INSTITUUT TE AMSTERDAM, , 1-254 p., p. 206-206
  12. (es) Carlos E. Cerón-M, Carmita I. Reyes-T, Camilo Tapuy, Edwin Tapuy, Lady Tapuy et Benjamín Mamallacta, « Etnobotánica Kichwa de Tamia Yura, Napo-Ecuador », CINCHONIA, vol. 17, no 1,‎ (lire en ligne)
  13. (en) ALIES VAN SAUERS-MULLER, « Host Plants of the Carambola Fruit Fly, Bactrocera carambolae Drew & Hancock (Diptera: Tephritidae), in Suriname, South America », Neotropical Entomology, vol. 34, no 2,‎ , p. 203-214 (lire en ligne)
  14. M.J. Plotkin, « Ethnobotany and Conservation of the Tropical Forest with Special Reference to the Indians of Southern Suriname », Ph.D. Dissertation. Tufts University,‎ , p. 402
  15. (en) Ivelisse Rovira, Amy Berkov, Ainsley Parkinson, Gérard Tavakilian, Scott Mori et Barbara Meurer-Grimes, « Antimicrobial Activity of Neotropical Wood and Bark Extracts », Pharmaceutical Biology, vol. 37, no 3,‎ , p. 208-215 (DOI 10.1076/phbi.37.3.208.6297, lire en ligne)
  16. (pt) S. M. DE FARIA, H. C. DE LIMA et R. D. RIBEIRO, « Nodulação em espécies leguminosas da região de Porto Trompetas, Oriximiná, Estado do Pará e seu potencial uso no reflorestamento de bacias de rejeito do lavado de bauxita », Embrapa Agrobiologia-Documentos (INFOTECA-E),‎ (lire en ligne)

Références taxonomiques

Voir aussi

Articles connexes

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