Luigi Manzini
Luigi Manzini, né à Bologne le , est un théologien et écrivain italien. Il est notamment l'auteur d'un discours sur Il Niente (Le Néant), publié à Venise en 1634, qui suscita une importante controverse en Italie et en France. Il meurt le .
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Accademia dei Gelati () Accademia degli Incogniti Accademia degli Umoristi Accademia dei Desiosi (d) |
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Biographie
Troisième garçon né, de Girolamo Manzini et Camilla Vitali, dans une famille noble de Bologne [1], Luigi Manzini entre dans l'ordre des bénédictins en 1620, au monastère de San Michele in Bosco à Bologne, et fait des études de philosophie et de théologie. Ses résultats remarquables décident ses supérieurs à l'envoyer à Rome où il devient le théologien du cardinal Maurice de Savoie. Il sera membre des prestigieuses académies littéraires romaines, L'Accademia dei Desiosi [2] et L'Accademia degli Umoristi [3].
Établi au monastère de Sant'Elena, à Venise, il publie en 1633 un panégyrique de la République de Venise, Il Leon Coronato (Le lion couronné)[4] qui lui obtint le droit de « jouir des honneurs et de la dignité comme s'il était un citoyen vénitien ». Membre de l'influente Accademia degli Incogniti de Venise [5], il prononce, dans cette académie, en 1634, son célèbre discours sur Il Niente. Peu après, avec l'autorisation du pape Urbain VIII, il quitte l'ordre bénédictin et revient à Bologne, sa ville natale, où il exerce un ministère séculier et obtient la chaire des humanités à l'université de Bologne. Membre du collège de théologie (1643) puis du collège de philosophie (1651), il publiera de nombreux traités historiques et de spiritualité, ainsi que des ouvrages politiques de circonstance [6].
À partir de 1643 et durant une décennie, on sait peu de choses de la vie de Manzini. En 1654, établi à Mantoue auprès de Charles II Gonzague, duc de Mantoue, il est président du Grand Conseil et historien officiel du duché. Puis, en 1656, il est à Turin, historien de la cour de Savoie. Il meurt le , après avoir été blessé accidentellement d'un coup d'arquebuse, dans des circonstances mal éclaircies, alors qu'il descendait le fleuve du Pô en direction de Bologne [7].
Luigi Manzini est enterré en l'église Santa Maria Maggiore, à Valenza, dans la province d'Alexandrie, en Lombardie[8].
Il Niente
Dans le discours sur le Néant, Il Niente, prononcé le , Luigi Manzini affirme : « J'ai découvert qu'aucune chose, hormis Dieu, n'est plus noble ni plus parfaite que le Néant ». Et plus loin : « Le pur Néant inclut en soi tout ce qui est possible et tout ce qui est impossible ». Appuyant son approche rhétorique sur la volonté déclarée de s'affranchir d'une « philosophie rance et éculée » (canuta i rancida filosofia), et préférant « l'épouse qu'est la Raison à la concubine qu'est l'Autorité », Manzini pousse ainsi à la limite la pensée de ce « Néant qui, en quelque sorte, en vient à être plus nécessaire que l'Eternel »[9]. Et il expose ce que l'on pourrait désigner comme les figures du Néant [10]: « La parole, sitôt née du mot, absorbée dans le Néant », le sommeil, la nuit, le silence, le temps, la mort [11].
Le discours de Manzini sera l'occasion d'une controverse active, entraînant, en écho ou en réponse, la publication, dans les douze mois, de pas moins de quatre discours ou traités [12] par l'Italien Marin Dell'Angelo, Le glorie del Niente (Les gloires du Néant) ; les deux Français, Raymond Vidal, Il Niente annientato (Le Néant anéanti) et Jacques Gaffarel [13] Nihil, fere Nihil, minus Nihilo (Rien, presque Rien, moins que Rien)[14] ; et enfin l'Italien Giovanni Villa, Considerazioni del Villa sopra il Discurso del Niente di D. Luigi Manzini [15].
Frédéric Gabriel, dans une présentation de l'œuvre de Gaffarel, souligne la portée philosophique des disputes vénitiennes initiées par Manzini: « Le Rien, vanité élevée à l'état d'exercice de style métaphysique et de référent paradoxal, est un outil libertin qui permet alors de mettre en avant une fracture tant épistémologique qu'anthropologique : le Rien est décrit comme une merveille (meraviglia), un nouveau monde où l'Autorité n'a plus aucune prise et où les a priori sont détruits » [16].
La Renaissance du Rien
Le questionnement philosophique du Rien se retrouve en Occident dès ce qu'il est convenu d'appeler la Renaissance carolingienne ainsi qu'en témoigne le court traité logico-ontologique de Fredegisus de Tours, De Substantia Nihili et Tenebraraum (Sur la substance du Rien et des ténèbres), rédigé autour de l'an 804 et qui répondait à une interrogation de l'empereur Charlemagne [17] : « Quaestio autem huiusmodi est Nihilne áliquid sit an non ? (...) Nihil autem aliquid significat. Igitur nihil eius significatio est quod est id est rei existentis (...) Igitur nihil magnum quiddam ac praeclarum est » (La question ainsi est celle-ci : Rien est-il en quelque sorte quelque chose ou non ? (...) Rien cependant signifie quelque chose. Donc Rien est signification de quelque chose qui est, c'est-à -dire d'une chose existante (...) C'est pourquoi Rien est quelque chose de grand et aussi de brillant / de très remarquable) [18].
Traducteur d'Angelus Silesius (1624 -1677) et de Heidegger, Roger Munier quant à lui rappelle : « Sur la notion du rien, si c'en est une, on peut remonter à Maître Eckhart (c. 1260 — c. 1328), pour qui la Gottheit, la Déité, l'Au-delà de Dieu, est le Néant. C'est un néant et, en même temps, c'est ce qui est suprême. Le Rien est ultime, l'Ultime. Tout vient de rien et tout va à rien »[19]. Et le maître rhénan, « auprès de qui nous apprenons à lire et à vivre »[20] d'enjoindre: « Si vous voulez être parfaits, vous devez être nus de néant »[21].
Dans les Carnets de Léonard de Vinci (1452 - 1519), on peut lire cette annotation : « D'entre les grandeurs des choses qui sont autour de nous, l'être du rien tient le premier rang »[22], que Heidegger, dans le texte Zur Seinsfrage publié en 1955 à l'occasion du 60e anniversaire d'Ernst Jünger, commente ainsi : « Le mot de ce Grand homme ne peut ni ne doit rien démontrer, mais il montre en direction des questions suivantes : De quelle façon "y a-t-il" l'Être, "y a-t-il" le Néant ? » [23]
C'est par une analyse des discours vénitiens sur le Néant, dont celui de Manzini, qui présentent une « exaltation du Rien et de ses gloires, ou, à l'inverse, une critique sans pitié qui le voue à l'insignifiance » [24], que Stanislas Breton amorce sa réflexion philosophique et théologique sur La Pensée du Rien dans un ouvrage qui contient également une analyse détaillée du traité De Nihilo (1510) de Charles de Bovelles (1479 - 1556)[25], dont on peut penser qu'il a « en grande partie et parfois littéralement » inspiré les discours de la Renaissance sur le Rien[26].
On peut ici citer le poème de Thérèse d'Avila (1515 -1582), Nada te turbe, Nada te espante : « Que Rien ne te trouble, que Rien ne t'épouvante » dont le texte original espagnol expose bien le paradoxe de la négativité active qui gît au fond de l'inquietude mystique [27].
Christine Buci-Glucksmann écrit : « Le rien sous toutes ses formes, dans toutes ses langues (il niente, la nada, das Nichts, le vide, la vacuité, le néant, l'abîme...), n'a cessé d'obséder tous les baroques. Rien de l'amour inconstant changeant ou fou, rien de la vie, « un rien qui est si peu et ne sera bientôt plus rien » (Quevedo) [28], rien plus critique et conceptuel des libertins italiens, d'un Manzini par exemple, qui en louent les pouvoirs de subversion et de « merveille », ou rien mystico-baroque d'un vide de plénitude, d'un transport de perte et ravissement : tout un art, toute une philosophie du rien se met en place »[29].
Claude Romano rappelle que « les libertins italiens du début du XVIIe siècle et, dans leur prolongement, Jacques Gaffarel, se situent délibérément en marge des principaux courants de la philosophie et de la théologie orthodoxe (…) Selon une conception hétérodoxe et toute baroque du rien (Niente), il devient dès lors permis d’inverser le rapport de condition à conditionné et d’affirmer l’impossibilité pour Dieu de devenir Créateur sans le rien (il non poter Dio senza ‘l Niente divenir Creatore)[30]. Mais il s’agit aussi, selon un geste qui préfigure Pascal, et sous l’influence de l’atomisme antique, de réintroduire le vide dans la nature, laquelle n'abhorre pas, mais révère le rien »[31].
Et l'on pourra trouver un lointain écho contemporain de la pensée manzinienne du néant dans cette scholie du colombien Gómez Dávila (1913-1994) : « Entre l'homme et le néant se dresse l'ombre de Dieu » [32] et dans cet aphorisme du roumain Cioran (1911-1995): « Sans Dieu tout est néant ; et Dieu ? Néant suprême » [33].
Musique et Néant: une esthétique baroque
« Florence, la cité intellectuelle, avait bien dans ses spéculations humanistes et platoniciennes, conçu d'une façon d'ailleurs bien abstraite l'opéra. Mais son école musicale n'était plus que de second ordre, la cour des Médicis perdait de son éclat. Le nouveau drame lyrique allait connaître son extraordinaire fortune dans des foyers plus actifs et plus riches, et surtout grâce au plus grand musicien italien de ce temps, Monteverdi (1567 - 1643) »[34]. Celui-ci, entré en 1590 au service de Vincent Ier de Gonzague, duc de Mantoue, créa en 1607 son opéra L'Orfeo qui fut représenté le pour les membres de l'Accademia degli Invaghiti à Mantoue [35].
Le livre de Mauro Calcagno sur Monteverdi et la naissance de l'opéra en Italie établit le lien entre l'esthétique du Néant développée par Manzini et les Incogniti et les extrêmes stylistiques du Baroque naissant, tant littéraire que musical (opéra) : « La philosophie du Rien des Incogniti, avec sa méfiance à l'égard de la puissance du langage verbal, pourrait bien être considérée comme la prémisse philosophique des extrêmes stylistiques [des œuvres littéraires baroques] et des textes contemporains écrits pour la musique, poesie per musica et librettos, textes d'intérêt particulier pour les académiciens. Dans ces textes, de manière programmée, le "poids" sémantique des mots tend à s'évaporer, tandis que leur aspect sonore prévaut. (...) La méfiance envers la signification du langage est compensée par la foi dans le pouvoir de la voix. (...) Après tout, pourquoi s'évertuer à réfléchir musicalement le sens des mots s'ils ne signifient Rien ? »[36]
« L'orientation positiviste vers l'immédiateté constitue sans doute la caractéristique essentielle de la Renaissance », écrit Hermann Broch, dans son essai Logique d'un monde en désintégration, publié à Berlin, en 1931. « Derrière toute pensée, il y a l'angoisse, (...) la non-valeur comme un absolu qui est présent de manière permanente, parce qu'il est le néant dont nous sommes enveloppés et dans lequel Dieu trône endeuillé. (...) La musique a été donnée au monde telle un cadeau de Dieu, à l'instant où déclinait la foi en Dieu et où le monde devenait muet : la musique, ce langage abstrait du mutisme »[37].
Notes et références
- Son frère aîné, Giovanni Battista Manzini (1599 - 1664), de formation juridique, est un écrivain, auteur d'œuvres biographiques, politiques et morales, ainsi que de romans spirituels. Le deuxième de ses frères, Carlo Antonio Manzini (1600 -1677) est un mathématicien et astronome, « admirateur de Galilée (1564 - 1642) dont il écrivit un éloge ». Il est également l'auteur de deux discours sur le vide, prononcés devant L'Accademia degli Apatisti de Florence (Académie des Apathiques), « qui présentent des opinions opposées à l'égard de l'existence possible du vide », dont la mise en évidence expérimentale fut faite en 1644 par Evangelista Torricelli (1608 - 1647). Voir : Gian Luigi Betti - Le vide dans deux discours de Carlo Antonio Manzini, in : E. Festa, V. Jullien et M. Torrini, éd. - Géométrie, atomisme et vide dans l'école de Galilée - ENS Éditions Fontenay/Saint-Cloud - pages 153 et suiv. . Notices biographiques détaillées sur les trois frères Manzini dans le Dizionario biografico degli Italiani. Voir ci-dessous dans la bibliographie.
- Académie des Désireux ou des Désirants. Voir : Toby Osborne - Dynasty and diplomacy in the court of Savoy - Cambridge University Press - Cambridge, 2002 - page 42
- Académie des Humoristes. Voir : Valerio Zani (Conte) - Memorie imprese, e ritratti de' Signori Accademici Gelati di Bologna - Luigi Manzini (Conte) - Bologna, 1672 - page 299
- Luigi Manzini - Il Leon Coronato - Venise, 1633. L'ouvrage est dédié au Cardinal Bentivoglio (1577 -1644)
- L'Accademia degli Incogniti (1630 - 1661) (Académie des Inconnus), fondée par le magistrat et écrivain vénitien Giovan Francesco Loredan (1607 - 1661), et influencée dans son esprit par la philosophie de Cesare Cremonini (1550 -1631), de l'université de Padoue, joua un grand rôle dans la vie intellectuelle et politique de Venise. Sa devise était : « Ex ignoto notus » et, ainsi que le rappelle Frédéric Gabriel dans sa présentation de Jacques Gaffarel, elle avait « pour emblème la source (réputée inconnue) du Nil (autre forme latine du Nihil) ». Elle compta, entre autres, parmi ses membres l'écrivain satirique Ferrante Pallavicino (1615 -1644), décapité à Avignon en 1644, ou le librettiste Iacopo Badoaro qui écrivit le livret de deux opéras pour Claudio Monteverdi. Voir ci-dessous, dans la bibliographie, l'ouvrage Le Glorie de gli Incogniti ainsi que l'article de Jean-François Lattarico.
- Bibliographie détaillée, in : Fr. Pellegrino Antonio Orlandi - Notizie degli Scrittori Bolognesi - Bologne, 1714 - page 202
- Cette région était le théâtre de la onzième guerre d'Italie qui opposait alors la France d'Henri II à l'Espagne de Philippe II
- Article détaillé sur Luigi Manzini, in : Luigi Matt - Luigi Manzini - Dizionario biografico degli Italiani - Volume 69 (2007)
- Cité d'après : Carlo Ossola - Le antiche memorie del Nulla - Edizioni di Storia e Letteratura - Roma, 1997 - pages 97 et 98.
- Mauro Calcagno - From Madrigal to Opera - Monteverdi's staging of the Self - University of California Press - Berkeley, 2012 - pages 240 et suiv.
- Cité d'après : Carlo Ossola - Le antiche memorie del Nulla - Edizioni di Storia e Letteratura - Roma, 1997 - page 105
- Les quatre discours sont reproduits dans : Carlo Ossola - Le antiche memorie del Nulla - Edizioni di Storia e Letteratura - Roma, 1997
- Jacques Gaffarel (1601 - 1681), ecclésiastique, docteur en droit canon, hébraïsant et orientaliste. Voir la notice biographique dans : Biographie universelle ancienne et moderne (Michaud) - Tome XVe - Éditée par Louis-Gabriel Michaud - Chez Mme C. Desplaces - Paris, 1856 - pages 347 et 348
- Jacques Gaffarel - Nihil, fere Nihil, minus Nihilo : seu De Ente, non Ente, et medio inter Ens et non Ens - Positiones XXVI - Typographia Ducali Pinelliana - Venise, 1634. Édition française : Rien, presque Rien, moins que Rien : ou de l'Être, du non-Être et du Milieu entre l'Être et le non-Être en 26 thèses - Traduit du latin par Marianne Goeury - Sens & Tonka - Paris, 2001
- Le discours de Villa fut prononcé à l' Accademia degli Incogniti de Venise
- Jérôme Laurent et Claude Romano (sous la dir. de) - Le Néant - Contribution à l'histoire du non-être dans la philosophie occidentale - Presses Universitaires de France - Coll. Épiméthée - Paris, 2006 - page 338
- Le traité de Frédégise fut l'objet de plusieurs éditions modernes, la plus récente (avant celle de David Howlett) ayant été publiée en 1963 par Concettina Gennaro. Voir : Christophe Erismann, Frédégise de Tours, in : J. Laurent et C. Romano (sous la dir.), Le Néant, Contribution à l'histoire du non-être dans la philosophie occidentale, Presses Universitaires de France, Col. Épiméthée, Paris, 2006, pages 201 et suiv.
- L'édition de David Howlett qui comprend le texte original latin et une analyse détaillée, propose la traduction anglaise suivante : « The question, however, is of this sort : is nothing something or may it not be ? (...) ‘Nothing’, however, signifies something. Therefore ‘nothing’ is the signification of that which is the ‘it’ of an existing thing (...) Therefore nothing may be a certain something, great and outstandingly bright and very great. » Voir : David Howlett, Dictionary of Medieval Latin from British Sources, Bodleian Library, Oxford. Repris dans : Bulletin du Cange, Union Académique Internationale (Bruxelles), tome 64, Librairie Droz, Genève, 2006, pages 123 et suiv.. (En ligne). Voir également : Symke Haverkam, Making Something from Nothing - Content and Context of Fredegisus of Tours' De substantia nihili et tenebrarum, University of St Andrews, 2006
- Roger Munier - Entretien avec Francis Pourkat - L'Animal, n° 11/12, hiver 2001-2002 - page 151. Cité d'après : Chantal Colomb-Guillaume - L’absence et le rien chez Paul Celan et Roger Munier
- Martin Heidegger - Le chemin de campagne - (Der Feldweg - traduction d'André Préau) - Questions III - Gallimard - Paris, 1966 - page 12
- Sermon 5 b., in : Maître Eckhart - Sermons I à XXX - L'étincelle de l'âme - Traduction de Gwendoline Jarczyk et Pierre-Jean Labarrière - Albin Michel - Paris, 1998
- «Infra le grandezze delle cose che sono infra noi, l'essere del nulla tiene il principato». Cité d'après : The Notebooks of Leonardo da Vinci - Compiled and edited from the original manuscripts by Jean Paul Richter - Volume II - Dover Publications - New York, 1970 - page 308. On trouve dans le Codice Atlantico (folio 389, verso d) une annotation similaire de Léonard de Vinci, qui dit : « Infralle cose grandi che infra noi si trovano, l'essere del nulla è grandissima » - Cité d'après Franco Volpi - Il Nichilismo - Editori Laterza - Roma, 2005 - page 3
- « Das Wort dieses Groẞen kann und soll nichts beweisen; aber es weist in die Fragen: Auf welche Art gibt es Sein, gibt es Nichts ? ». Voir : Martin Heidegger - Zur Seinsfrage - in : Wegmarken - Vittorio Klostermann - Frankfurt am Main - 1978 (Zweite Auflage) - page 413 ; traduction française de Gérard Granel - Contribution à la question de l'être - Questions I - Gallimard - Paris, 1968 - page 243. Pour la justification des guillemets du "y a-t-il" apposés par le traducteur, on rappellera le commentaire de Heidegger dans la Lettre sur l'humanisme (Brief über den Humanismus - traduction de Roger Munier): « Il y a l'Être: "es gibt" das Sein. Cet "il y a" ne traduit pas exactement "es gibt". Car le "es" (ce) qui ici "gibt" (donne) est l'Être lui-même. Le "gibt" (donne) désigne toutefois l'essence de l'Être, essence qui donne, qui accorde sa vérité. » Voir : Martin Heidegger - Questions III - Gallimard - Paris, 1966 - page 107
- Stanislas Breton - La Pensée du Rien - Kok Pharos Publishing House - Kampen, The Netherlands - 1992 - page 13
- Charles de Bovelles - Le livre du Néant - Introduction, nouvelle traduction et notes par Pierre Magnard - Librairie philosophique J. Vrin - Paris, 2014
- Stanislas Breton - La Pensée du Rien - Kok Pharos Publishing House - Kampen, The Netherlands - 1992 - page 22
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« Nada te turbe,
- Nada te espante,
- Todo se pasa,
- Dios no se muda,
- La paciencia
- Todo lo alcanza;
- Quien a Dios tiene
- Nada le falta:
- Sólo Dios basta.»
- « Que rien ne te trouble
- Que rien ne t’épouvante
- Tout passe
- Dieu ne change pas
- La patience triomphe de tout
- Celui qui possède Dieu
- Ne manque de rien
- Dieu seul suffit ! »
- Nada que, siendo, es poco, y será nada en poco tiempo, que ambiciosa olvida» - Tiré du sonnet intitulé : Descuido del divertido vivir a quien la muerte llega impensada (Vie distraite, en mégarde, à qui la mort survient, impensée) in : Francisco de Quevedo (1580 - 1645) - Poemas escogidos - Edición de José Manuel Blecua - Clásicos Castalia - Madrid, 1979 - page 60. « Un des vers les plus nihilistes - et les plus réussis - de la poésie grave de Quevedo », selon Pablo Jauralde Pou - Antologia de la poesia española del Siglo de Oro - Espasa Calpe - Colección Austral - Madrid, 1999 - page 296
- Christine Buci-Glucksmann - La folie du voir. Une esthétique du virtuel - Galilée - Paris, 2002 - page 173
- Luigi Manzini - Il Niente - reproduit dans : Carlo Ossola - Le antiche memorie del Nulla - Edizioni di Storia e Letteratura - Roma, 1997 - page 98
- Jérôme Laurent et Claude Romano (sous la dir. de) - Le Néant - Contribution à l'histoire du non-être dans la philosophie occidentale - Presses Universitaires de France - Coll. Épiméthée - Paris, 2006 - page 21. On rappellera ici les deux discours sur le vide prononcés par Carlo Antonio Manzini, frère de Luigi, devant l'Accademia degli Apatisti de Florence
- « Entre el hombre y la nada se atraviesa la sombra de Dios ». Nicolás Gómez Dávila, Escolios a un texto implÃcito, Villegas Editores, Bogotá, 2001, page 152. L'Å“uvre de Gómez Dávila sert de fil conducteur à Franco Volpi dans son Itinerarium mentis in nihilum. Voir : Franco Volpi, Il nichilismo, Editori Laterza, Bari, 1999
- Emil Cioran, Syllogismes de l'amertume, in : Oeuvres, Coll. Quarto, Gallimard, Paris, 1995, page 777. Pour une étude du mysticisme sceptique de Cioran, voir : Yann Porte, Dieu comme Etre du néant au sein du néant de l’Etre chez Cioran, in : Le Portique - Revue de philosophie et de sciences humaines, 2-2006 | Varia (En ligne). Plus généralement sur Le Vide, on lira le dossier paru dans : Alkemie - Revue semestrielle de littérature et philosophie, Numéro 5, Juin 2010 (En ligne)
- Lucien Rebatet - Une histoire de la musique - Robert Laffont - Coll. Bouquins - Paris, 1969 - page 155
- L' Accademia degli Invaghiti (Académie des Amoureux ou des Entichés) fut fondée à Mantoue en 1562 par César de Gonzague, comte de Guastalla
- Mauro Calcagno - From Madrigal to Opera - Monteverdi's staging of the Self - University of California Press - Berkeley, 2012 - pages 243 et 244 (traduit de l'anglais)
- Hermann Broch - Logik einer zerfallenden Welt (Berlin, 1931) - trad. française de Christian Bouchindhomme - Logique d'un monde en désintégration - in Logique d'un monde en ruine - Éditions de l'éclat - Paris, 2005 - pages 24 et 44
Bibliographie
Å’uvres de Luigi Manzini
- Luigi Manzini - Il Niente - reproduit dans : Carlo Ossola - Le antiche memorie del Nulla - Edizioni di Storia e Letteratura - Roma, 1997 - pages 95 et suiv.
- En traduction française : Luigi Manzini - Le Néant - Traduction, préface et postface d'Aurélia Morali - Les Éditions Aux Forges de Vulcain - Paris, 2013
Sources
- Anonyme - Le Glorie de gli Incogniti - Venise, 1647
- Charles de Bovelles (1479 - 1556) - Le livre du Néant - Introduction, nouvelle traduction et notes par Pierre Magnard - Librairie philosophique J. Vrin - Paris, 2014. Le traité de Bovelles a été publié en 1510. Dans son introduction, Pierre Magnard développe l' histoire philosophique de ce qu'il appelle le « retour du négatif », et il écrit notamment : « Le De Nihilo de Bovelles, pour s'inscrire dans cette très ancienne tradition [d'inspiration néo-platonicienne, à travers Denys l'Aréopagite, Maître Eckart ou Nicolas de Cuse], semble aussi inaugurer une riche période de poésie métaphysique qui, allant de 1550 à 1650, va multiplier les gloses et les variations sur le Nihil », et où l'on retrouve, entre autres, Gaffarel et Manzini. (Le livre du Néant - Introduction, page 29)
- Jacques Gaffarel - Nihil, fere Nihil, minus Nihilo : seu De Ente, non Ente, et medio inter Ens et non Ens - Positiones XXVI - Typographia Ducali Pinelliana - Venise, 1634. Édition française : Rien, presque Rien, moins que Rien : ou de l'Être, du non-Être et du Milieu entre l'Être et le non-Être en 26 thèses - Traduit du latin par Marianne Goeury - Sens & Tonka - Paris, 2001
- Carlo Ossola - Le antiche memorie del Nulla - Edizioni di Storia e Letteratura - Roma, 1997
- Valerio Zani (Conte) - Memorie imprese, e ritratti de' Signori Accademici Gelati di Bologna - Luigi Manzini (Conte) - Bologna, 1672 - pages 299 et suiv.
Bibliographie secondaire
- Stanislas Breton - La Pensée du Rien - Kok Pharos Publishing House - Kampen, The Netherlands - 1992. Le premier chapitre du livre est consacré à La pensée du Rien dans la Renaissance italienne
- Christine Buci-Glucksmann - La folie du voir. Une esthétique du virtuel - Galilée - Paris, 2002. On lira en particulier le dernier chapitre du Livre second intitulé La longue-vue rhétoricienne. Esthétique et figures du rien - pages 173 et suiv.
- Mauro Calcagno - From Madrigal to Opera - Monteverdi's staging of the Self - University of California Press - Berkeley, 2012. Voir le chapitre sur The Possibility of Opera
- Jean-François Lattarico (Université Lyon III) - Sous l'autorité du bizarre. Le discours académique des Incogniti, entre tradition et subversion - Cahiers du Celec, N° 6 - Université Jean Monnet - Saint-Étienne, 2012
- Jérôme Laurent et Claude Romano (sous la dir. de) - Le Néant - Contribution à l'histoire du non-être dans la philosophie occidentale - Presses Universitaires de France - Coll. Épiméthée - Paris, 2006. Le chapitre sur Jacques Gaffarel contient une traduction du texte Nihil, fere Nihil, minus Nihilo par Frédéric Gabriel
- Luigi Matt - Luigi Manzini - Dizionario biografico degli Italiani - Volume 69 (2007) - L'Enciclopedia Italiana Treccani
- Luigi Matt - Giovanni Battista Manzini - Dizionario biografico degli Italiani - Volume 69 (2007) - L'Enciclopedia Italiana Treccani
- Luigi Matt - Carlo Antonio Manzini - Dizionario biografico degli Italiani - Volume 69 (2007) - L'Enciclopedia Italiana Treccani
- Fr. Pellegrino Antonio Orlandi - Notizie degli Scrittori Bolognesi - Bologne, 1714 - page 202
Liens externes
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