GĂ©rard Granel
Gérard Granel, né le à Paris et mort le à Cornebarrieu[1], est un philosophe français influencé à la fois par Marx et par Heidegger. Professeur d'université, auteur d'ouvrages de philosophie, traducteur (notamment de Wittgenstein, Gramsci et Heidegger), il fut également éditeur de livres philosophiques à partir de 1980.
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(Ă 70 ans) Cornebarrieu |
Nom de naissance |
GĂ©rard Maurice Henri Granel |
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Biographie
Formation
Au lycée Louis-le-Grand, Gérard Granel suit des cours de Michel Alexandre sur Kant en hypokhâgne et de Jean Hyppolite sur Hegel[2] - [3].
Il est entré cacique (premier) à l'École normale supérieure en 1949, où Jean Beaufret le forme à Leibniz et Maurice Merleau-Ponty, qui devient son maître, à Husserl, et où il suit également l'enseignement de Louis Althusser[4].
Après avoir obtenu son agrégation de philosophie en 1953, il enseigne à Pau et à Bordeaux, avant d'obtenir un poste à l'université de Toulouse, où se déroulera l'essentiel de sa carrière universitaire[5]. Il obtient son doctorat après sa thèse sur le Sens du temps et de la perception chez Husserl, publiée en 1968 par Gallimard[4].
Après le séminaire du Thor, où il rencontre Martin Heidegger[6], il rompt avec le catholicisme en 1970 et se tourne alors vers Marx et Gramsci.
Carrière
En 1980, il fonde les Ă©ditions Trans-Europ-Repress.
Il intervient en 1988 dans la controverse ayant trait Ă l'adhĂ©sion de Martin Heidegger au parti national-socialiste lors de la parution du livre de VĂctor FarĂas, Heidegger et le nazisme, oĂą il dĂ©fend le philosophe allemand.
Mort
Après sa mort en 2000, sa veuve, la philosophe Élisabeth Rigal, dirigea avec Jean-Luc Nancy un ouvrage collectif de textes écrits en hommage au philosophe disparu intitulé Granel : l'éclat, le combat, l'ouvert, avec entre autres contributions celles de Jean-Toussaint Desanti, Jacques Derrida, Philippe Lacoue-Labarthe, Jean-Pierre Cometti ou encore Jean-Marie Vaysse[7] - [8].
Lors d’une rencontre entre Pierre Nora et Jean Birnbaum, dans Le Monde des livres, du 19 mars 2021, l'académicien déplore la fin du philosophe « misérable, polygame et complètement drogué », provoquant une réaction vive dans son entourage qui publie alors un droit de réponse, suivi de la réponse de Pierre Nora exprimant ses regrets[9].
Père de six enfants, il est le grand-père du street artiste L'Atlas.
Publications
- Le sens du temps et de la perception chez Husserl, Gallimard, 1968; seconde Ă©dition: TER, 2011.
- L'équivoque ontologique de la pensée kantienne, Gallimard, 1970; seconde édition: TER, 2009.
- Traditionis traditio, Gallimard, 1972.
- De l'université, TER, 1982.
- Écrits logiques et politiques, Galilée, 1990.
- Études, Galilée, 1995.
- Apolis, TER, 2009.
- L'époque dénouée, Hermann, 2012.
Traductions
- Heidegger, Contributions Ă la question de l'ĂŠtre (Zur Seinsfrage), Question I et II, Collection Tel, Gallimard, 1990
- avec Aloys Becker, Qu'appelle-t-on penser? (Was heisst Denken), PUF, 1959.
- Husserl, La Crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale (Die Krisis der europäischen Wissenschaften und die transzendentale Phänomenologie), Gallimard, 1976.
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Site consacré à Gérard Granel
Notes et références
- « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
- Sophie Schulze, « Gérard Granel, l’homme à qui l’on doit la "déconstruction" », sur Bibliobs, (consulté le )
- Michel Deguy, « Gérard Granel », lemonde.fr, 16 novembre 2000.
- Jean-Marie VAYSSE, « Mort du philosophe Gérard Granel », sur Libération (consulté le )
- Information tirée de la notice biographique de Dominique Janicaud dans l'Encyclopædia Universalis en 2000 et consultable sur le site consacré à Gérard Granel.
- « Gérard Granel », sur gerardgranel.com (consulté le ).
- « http://www.gerardgranel.com/txt_pdf/1a-NancyJL.pdf »
- Cf. la notice consacrée à Gérard Granel sur le site académique de philosophie de Toulouse.
- « « Pour Gérard Granel » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )