Roger Munier
Roger Munier, né le à Nancy et mort le [1] à Vesoul, est un écrivain, traducteur et critique français. À partir de 1953, Munier a été l'un des premiers à traduire en français l'œuvre de son maître et ami, le philosophe allemand Martin Heidegger (1889-1976).
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Biographie
Roger Munier est né le à Nancy, en France. Il fait des études de littérature, philosophie et de théologie chez les Jésuites. En 1949, alors qu'il a vingt-six ans, il rencontre Heidegger (qu'il traduira dès 1953 et auquel il fera rencontrer René Char), puis en 1955 Paul Celan, deux rencontres déterminantes dans sa vie. Par la suite, il a occupé des postes importants dans les organisations professionnelles de la métallurgie. C'est dans le cadre de ces activités qu'il effectue de nombreux voyages dans le monde entier, notamment au Japon, où il découvre la sagesse extrême-orientale, avant de se retirer au Lyaumont dans les Vosges saônoises.
Il a dirigé la collection « L'Espace intérieur » chez Fayard, publiant des textes sur le taoïsme, le bouddhisme Tch'an, l'hindouisme, l'islam et les penseurs occidentaux. Son activité de traducteur (allemand, anglais, espagnol et grec ancien) concerne : Heidegger, Angelus Silesius, Kleist, Octavio Paz, Antonio Porchia, Roberto Juarroz, Héraclite et un volume de haïkus. Il a également participé à l'aventure de la revue Port-des-singes (1974-1981), créée par son ami Pierre-Albert Jourdan.
Il est l'auteur de plusieurs essais critiques (Le Parcours oblique, Le Contour et l'éclat) et de textes de réflexion philosophique marqués par l'influence de Heidegger mais surtout de Maître Eckhart et des mystiques rhénans (Le Seul, Exode, Stèle pour Heidegger, Mélancolie, Adam).
L'essentiel de son œuvre est composé de fragments et de notations qui, sur la ligne de crête entre philosophie et poésie, tentent une approche nouvelle du réel. L'ensemble des ouvrages publiés à partir de 1995 sous le titre général Opus incertum en constitue la forme définitive.
Il meurt le au Centre hospitalier intercommunal de Vesoul.
Publications
Liste partielle des ouvrages et traductions, chronologiquement :
Œuvres principales
- 1963 : Contre l'image, Gallimard, coll. «Le Chemin» ; éd. revue 1989
- 1970 : Le Seul (suivi de) D'un seul tenant, Tchou, ; rééd. Deyrolle, 1993.
- 1973 : L'Instant, préface de Jean Sulivan, Gallimard, coll. «Voix ouvertes» [ (page consultée le 11/10/2016)]
- 1974 : Gantner, Éditions Wally Findlay Galleries, Paris, 1974
- 1977 : Le Contour, l'éclat, La Différence, coll. «Différenciation»
- 1979 : Le Parcours oblique, La Différence, coll. «Différenciation», n°5
- 1979 : Passé sous silence, Parisod, coll. «Strates»,n°2
- 1980 : Terre sainte, Arfuyen
- 1982 : L'Ordre du jour, Fata Morgana
- 1982 : Le Moins du monde, Gallimard
- 1982 : Mélancolie, Le Nyctalope
- 1983 : Le Visiteur qui jamais ne vient, Lettres vives, coll. «La Nouvelle gnose», n°3
- 1983 : Terre ardente, éd. Deyrolle
- 1985 : Au demeurant, La Feugraie, coll. «L'Allure du chemin»
- 1986 : Eurydice : élégie, Lettres vives, coll. «Entre 4 yeux»
- 1988 : Éden, Arfuyen
- 1989 : Le Jardin, éd. La Pionnière
- 1989 : Requiem, Arfuyen
- 1991 : Le Chant second, Deyrolle
- 1991 : L'Apparence et l'apparition, Deyrolle
- 1992 : Stèle pour Heidegger, Arfuyen
- 1992 : Voir, Deyrolle
- 1992 : Psaume furtif, éd. Perpétuelles
- 1992 : Tous feux éteints, Lettres vives, coll. «Terre de poésie»
- 1993 : Exode, Arfuyen
- 1993 : L'Ardente patience d'Arthur Rimbaud, José Corti
- 1993 : L'Être et son poème : essai sur la poétique d'André Frénaud, Encre marine
- 1994 : Ici, éd. La Pionnière
- 1994 : Orphée : cantate, Lettres vives
- 1994 : Si j'habite, Fata Morgana, coll. «Hermès»
- 1995 : Opus incertum I : carnets 1980-1981, Deyrolle
- 1996 : Dieu d'ombre, Arfuyen
- 1996 : Éternité, Fata Morgana, coll. «Hermès»
- 1998 : La Dimension d'inconnu, José Corti, coll. «En lisant en écrivant»
- 1999 : Sauf-conduit, Lettres vives, coll. «Terre de poésie»
- 1999 : Contre jour (suivi de) Du fragment, La Feugraie, coll. «L'Allure du chemin»
- 2001 : La Chose et le Nom [Opus incertum II, 1982-1983], Fata Morgana
- 2002 : Opus incertum [III] 1984-1986, Gallimard
- 2003 : L'Extase nue, Gallimard
- 2004 : Adam, Arfuyen
- 2004 : Nada, Fata Morgana
- 2005 : Le Su et l'Insu [Opus incertum IV, 1987-1989] , Gallimard
- 2007 : Les Eaux profondes (Opus incertum V, 1990-1993), Arfuyen
- 2009 : Pour un psaume, Arfuyen
- 2010 : L'Aube, Rehauts
- 2010 : Esquisse du Paradis perdu, Arfuyen
- 2012 : Vision, Arfuyen
de l'allemand
- 1957 : Martin Heidegger. Lettre sur l'humanisme, éd. Montaigne ; 2e éd.. Montaigne, 1964 ; 3e éd. Aubier Montaigne, 1983, coll. «Philosophie de l'esprit»
- 1970 : Angelius Silesius. L'Errant chérubinique [édition abrégée], éd. Planète, coll. «L'Expérience intérieure» ; rééd. Arfuyen, 1993 ; 2e éd. 2014, coll. «Ombre»
- 1982 : Heinrich von Kleist. Sur le théâtre de marionnettes, éd. Traversière
- 1983 : Martin Heidegger. Qu'est-ce que la métaphysique ?, Cahier de l'Herne : Martin Heidegger, 1983.
- 1998 : Reiner Maria Rilke. La Huitième élégie de Duino, Fata Morgana, coll. «Les Immémoriaux»
de l'espagnol
- 1965 : Octavio Paz, L'Arc et la Lyre, Gallimard, coll. «Les Essais», n°119 ; rééd. 1993, coll. «NRF Essais»
- 1972 : Octavio Paz, Courant alternatif, Gallimard, coll. «Les Essais», n°176 ; rééd. 1990, coll. «NRF Essais»
- 1976 : Octavio Paz, Point de convergence : du romantisme à l'avant-garde, Gallimard, coll. «Les Essais», n°193 ; 2èmé éd. 1987 ; rééd. 2013, coll. «NRF Essais»
- 1978 : Antonio Porchia. Voix (suivi de) Autres voix, Fayard, coll. «Documents spirituels»
- 1980 : Roberto Juarroz. Poésie verticale, Fayard, coll. «L'Espace intérieur» ; rééd. 1989, coll. «Poésie» ; rééd. 2006, éd. Points
- 1984 : Roberto Juarroz. Nouvelle poésie verticale, éd. Lettres vives
- 1986 : Roberto Juarroz. Quinze poèmes, éd. Unes
- 1986 : Antonio Porchia. Voix inédites, éd. Unes
- 1987 : Octavio Paz. Sor Juana Inès de la Cruz, Gallimard, coll. «Bibliothèque des idées»
- 1990 : Roberto Juarroz. Poésie verticale : 30 poèmes, éd. Unes
- 1992 : Roberto Juarroz. Treizième poésie verticale, José Corti, coll. «Ibériques»
- 1998 : Octavio Paz. Fernando Pessoa : l'inconnu personnel, Fata Morgana
de l'anglais
- 1978 : Haïku, préf. de Yves Bonnefoy, Fayard ; rééd. 1990 ; rééd. 2006, Seuil, sous le titre Haïkus ; rééd. 2008, Points
du grec ancien
- 1991 : Héraclite. Les Fragments d'Héraclite, Fata Morgana, coll. «Les Immémoriaux»
Préfaces
- António Ramos Rosa (trad. Michel Chandeigne, préf. Roger Munier), Le Dieu nu (I), Paris, Lettres vives, coll. « Terre de poésie », (ISBN 978-2-903721-38-1).
Bibliographie
- Roger Munier, François Lallier et Jérôme Thélot (dir.), Roger Munier, Cognac, Le Temps qu'il fait, coll. « Cahiers » (no 17), , 283 p. + hors texte 24, 16,5/24 (ISBN 978-2-86853-519-1 et 2-86853-519-4, OCLC 502359819, BNF 42138771)
- Chantal Colomb, Roger Munier et la « topologie de l'être, Paris, éditions L'Harmattan, coll. « Ouverture philosophique », , 320 p. (OCLC 254607201, BNF 39194695).
- Sébastien Hoët (thèse de doctorat la direction de Tiphaine Samoyault), La critique de la subjectivité dans l'œuvre de Roger Munier, Paris, Université Paris VIII Vincennes-Saint Denis, , 350 p. (OCLC 493865287, lire en ligne)
Notes et références
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Site officiel
- « Présentation, biographie, revue de presse et petite anthologie de Roger Munier », sur Éditions Arfuyen