Ludovic-Napoléon Lepic
Ludovic-Napoléon Lepic, 3e comte Lepic (ou vicomte Lepic[1]), né le à Paris où il est mort le , est un peintre et graveur français qui s'intéressa à l'archéologie.
Peintre officiel de la Marine |
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Vicomte |
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Naissance | |
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Décès |
(Ă 49 ans) 9e arrondissement de Paris |
Nationalité | |
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Père | |
Conjoint |
Joséphine Scévole de Barral (d) (à partir de ) |
Enfants | |
Parentèle |
Mouvement | |
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Maîtres |
Charles Gleyre (Ă partir de ), Alexandre Cabanel (Ă partir de ), Charles Verlat, Gustave Wappers |
Genre artistique |
Biographie
Ludovic-Napoléon Lepic est le petit-fils et unique descendant de Louis, comte Lepic, nommé général, baron et commandeur de la Légion d’honneur par Napoléon Ier après qu'il se fut distingué à la bataille d’Eylau. Son père, Louis-Joseph-Napoléon Lepic, aide de camp de Napoléon III, le destine également à la carrière militaire. Mais l'intérêt de Ludovic-Napoléon Lepic pour l'art le conduit à accepter qu'il reçoive des leçons particulières par Gustave Wappers, peintre du roi de Belgique, puis les cours du peintre belge animalier, Charles Verlat, à Paris.
En 1861, Lepic ouvre un atelier au Louvre et accède à une première reconnaissance pour ses gravures animalières, d'inspiration plutôt mièvre[2]. Désireux de se perfectionner en peinture, il entre à l’atelier de Charles Gleyre en 1863, puis rejoint celui d'Alexandre Cabanel l'année suivante. En 1865, il épouse Joséphine Scévole de Barral dont la famille possède un château près de Chambéry. Ils auront trois filles, Eylau, Jeanine et Marcelle. Il s'intéresse alors à l'archéologie et devient membre de la Société d’anthropologie de Paris en 1869. En 1872, il fonde le premier musée d'Aix-les-Bains et publie un ouvrage illustré de ses gravures sur Les armes et les outils préhistoriques reconstitués.
Parallèlement, Ludovic-Napoléon Lepic approfondit sa pratique de graveur et de peintre. Ami intime d'Edgar Degas depuis la fin des années 1850, il participe à la fondation, en 1860, du Cercle de l’union artistique (Les Mirlitons). Bien qu'il figure, aux côtés d'Edgar Degas, Berthe Morisot, Claude Monet, Auguste Renoir, Paul Cézanne et Camille Pissaro, parmi les fondateurs de l'association qui monte la Première exposition des peintres impressionnistes de 1874, ses œuvres restent assez classiques, et les impressionnistes, qui ne l'apprécient guère, finissent par le rejeter. Il revendique toutefois l'invention d'une technique de gravure impressionniste qu'il nomme « L’eau-forte mobile », procédé proche du monotype, qui consiste à varier l'encrage de la plaque de cuivre afin que chaque épreuve soit une œuvre unique[3] ; procédé en fait déjà pratiqué par des artistes comme Degas, Félix Bracquemond, Camille Pissarro, ou l'imprimeur Auguste Delâtre[4].
En 1869-1870, il participe à un chantier d'archéologie expérimentale où il est un des premiers à reconstituer et à expérimenter des armes et des outils préhistorique[5]. Il participe aux fouilles du site moustérien de Soyons en Ardèche. Il fut l'un des tout premiers à dessiner des animaux préhistoriques et à illustrer le thème des cités lacustres récemment découvertes en Suisse (1854) et en Savoie (1856).
Il est élu le correspondant à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie[6] - [7].
En 1876, il découvre la Côte picarde où il rencontre notamment Francis Tattegrain qu'il initie à la peinture. Il se consacre alors essentiellement à la réalisation de marines et s'installe à Berck pour de longs séjours à partir de 1877[8]. Il obtient une médaille de 3e classe au Salon de 1877 pour Bateau cassé. À partir de 1879, il accède à une certaine renommée avec la présentation de 35 œuvres à la galerie la Vie moderne. Deux ans plus tard, il en présente une centaine et, en 1883, le musée des arts décoratifs lui consacre une exposition au Palais de l’Industrie où il présente 150 pièces. En , il est nommé peintre de la Marine[9].
Il dessine plusieurs services de vaisselle à décors de marines pour Léveillé-Rousseau qui seront présentés à l'Exposition universelle de 1889.
Comme Degas, Ludovic-Napoléon Lepic est grand amateur de musique et de danse. Au milieu des années 1880, il crée des costumes pour plusieurs opéras où se produit notamment sa maîtresse, Marie Sanlaville. Il meurt brusquement dans ses bras le .
- Edgar Degas, Place de la Concorde (1875), Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage. Ludovic Lepic et ses filles sur la place de la Concorde.
Portrait du graveur Desboutin et du graveur Lepic, 1876-1877
Musée d'Orsay, Paris
Ĺ’uvres dans les collections publiques
- Berck-sur-Mer, musée de France d'Opale Sud : Le Déluge, 1874, triptyque.
- Chatou, Musée Fournaise, Chien grondant d'après Théodore Géricault (vers 1861)
- Creil, musée Gallé-Juillet :
- Le DĂ©part ;
- Le Retour, 1878 ;
- Assiette céramique, dessins.
- Grenoble, musée de Grenoble : Pilier de halle, 1869.
- Reims, musée des beaux-arts : Pêche aux harengs, 1879.
- Saint-Germain-en-Laye, musée d'Archéologie nationale : Mégacéros dans un marais, 1869, huile sur bois.
- Pour les pauvres (1863), gravure à la pointe sèche sur papier, 52,6 × 34,7 cm, Ottawa, musée des beaux-arts du Canada.
- La Plage de Berck (1876), Lille, palais des beaux-arts.
- Bateau cassé (avant 1877), huile sur toile, 17,3 × 24,6 cm, Ottawa, musée des beaux-arts du Canada.
- Bateaux de pĂŞche rentrant Ă Berck (1877), huile sur toile, 127 Ă— 246 cm, Lille, palais des beaux-arts.
Publications
- Comment je devins graveur Ă l'eau-forte, avec un essai historique par Raoul de Saint-Arroman, Paris, Veuve Cadart, 1876.
Élèves notoires
- Francis Tattegrain (1852-1915)
- Marguerite Cresty (1841-?)
Expositions
- Exposition Ludovic Napoléon Lepic, peintre, archéologue sous Napoléon III ; regards sur les collections du musée d'Archéologie nationale, du au au château de Saint-Germain-en-Laye.
Notes et références
- « Ludovic Napoléon Lepic (1839-1889) », sur data.bnf.fr, (consulté le )
- Didier Rykner, « Ludovic Napoléon Lepic (1839-1889), le Patron », La Tribune de l'Art, 21 octobre 2013.
- L'eau-forte mobile, sur le site d'Andrésy.
- Monique Moulène, Les eaux-fortes mobiles du comte Lepic, sur le blog de la Bibliothèque nationale de France, 25 septembre 2013.
- Hélène Chew, « Ludovic Napoléon Lepic, peintre et archéologue », Archéologia, n° 561, janvier 2018, p. 9.
- « État des Membres de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Savoie depuis sa fondation (1820) jusqu'à 1909 », sur le site de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie.
- « Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie », sur le site du Comité des travaux historiques et scientifiques - cths.fr.
- Les peintres berckois, sur le site du Centre de recherches archéologiques et de diffusion culturelle (CRADC) de Berck-sur-Mer.
- Les peintres officiels de la Marine nommés depuis 1830.
Annexes
Bibliographie
- Dictionnaire Bénézit.
- Thierry Zimmer, Ludovic Napoléon Lepic « Le Patron », DRAC Île-de-France, 2017, 216 p.
- Nathalie Garel (sous la direction de Dominique Buis, Marie-Jo Volle, Nathalie Garel), Ludovic-Napoléon Lepic : in Peindre l'Ardèche, Peindre en Ardèche - de la préhistoire au XXe siècle, Privas, Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, , chap. 2 (« Peintres du Vivarais, Peintres d'Ardèche »)
Article connexe
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Musée d'Orsay
- Musée des beaux-arts du Canada
- (en) Art UK
- (en) Bénézit
- (en) British Museum
- (en) Grove Art Online
- (en) National Gallery of Art
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Ressources relatives Ă la recherche :
- « Biographie de Ludovic-Napoléon Lepic », sur le site du Club historique d'Andrésy.
- Les eaux-fortes mobiles du comte Lepic, sur Gallica, .