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Louisette Dussault

Louisette Dussault, née le à Thetford Mines et morte le à Montréal, est une actrice québécoise.

Louisette Dussault
Nom de naissance Marie Ange Blanche Louisette Dussault
Naissance
Thetford Mines, Québec
Nationalité Canadienne
DĂ©cĂšs (Ă  82 ans)
Montréal, Québec
Profession Actrice
Films notables PoussiĂšre sur la ville
Françoise Durocher, waitress
Bingo
Le soleil se lĂšve en retard
SĂ©ries notables La Souris verte
Le Parc des braves
Chop Suey
Marilyn
Les Super Mamies

Biographie

DĂ©buts

NĂ©e d'une famille de musiciens de Thetford Mines, Louisette Dussault se destine Ă  une carriĂšre de soprano jusqu'en 1961, date Ă  laquelle elle entre Ă  l'École Nationale de ThĂ©Ăątre du Canada. Ses trois annĂ©es complĂ©tĂ©es, elle joue Ă  travers le pays tout entier durant deux ans, dans plus de 200 centres, quelque 400 reprĂ©sentations de spectacles de MoliĂšre, Supervielle, Jules Renard et des rĂ©citals de chants et poĂ©sies qu’elle prĂ©pare[1].

Son physique la prĂ©destinait aux emplois de soubrette et d'ingĂ©nue. Mais elle n'accepte pas d'ĂȘtre ainsi cataloguĂ©e. Elle participe Ă  de nombreuses crĂ©ations collectives et Ă  la formation de jeunes compagnies axĂ©es sur la crĂ©ation quĂ©bĂ©coise. Elle peut alors Ă©largir ainsi son registre d'interprĂšte, passant des matrones de 300 livres de Ducharme (Madame de Vaudreuil) aux prostituĂ©s vieillissantes de Tremblay (Purple) et aux personnages d'enfants (La Souris verte, l'Oiseau bleu, Jujube).

Actrice dans diverses compagnies

* À MontrĂ©al, Louisette joue pour les diffĂ©rentes compagnies : ThĂ©Ăątre du Rideau Vert, ThĂ©Ăątre du Nouveau Monde, Nouvelle Compagnie ThĂ©Ăątrale, ThĂ©Ăątre d'Aujourd'hui, Compagnie des deux chaises, Compagnie Jean Duceppe, ThĂ©Ăątre du Rire et des Larmes.
  • À QuĂ©bec : Trident, la BordĂ©e, ThĂ©Ăątre des fonds de tiroir.
  • À Sherbrooke, Au sang-neuf, Entre chien et loup, Petit thĂ©Ăątre de Sherbrooke.

PiÚces des auteurs européens ou américains : MoliÚre, EugÚne Ionesco, Maeterlinck, Sacha Guitry, Georges Feydeau,EugÚne Labiche, Arrabal, Jean de Létraz, Vitrac, Giraudoux, Alberti, Dario Fo, Lorca, Pavel Kohout, Ghelderode, Tolstoï, Aristophane, Tennessee Williams, Simon, Orton,

et des auteurs québécois : Ducharme, Garneau, Germain, Barbeau, Turgeon, Godbout, LeliÚvre, Jasmin, Mercier, Gagnon, Marchessault, Duchesne, Ronfard, Cauchy

[pertinence contestée]

.

Elle travaille sous la direction des metteurs en scÚne de théùtre : Ronfard, Brassard, Roux, Millaire, Germain, Hoffman, Cartier, Bastien, Faucher, Roussel, Lepage, Barbeau, Rossignol, Nadon, Robinson, Montmorency, Rossi, Maher, Dubois.

ou pour le cinéma avec : Godbout, Lamothe, Fernand Dansereau.

Fondatrice de compagnies théùtrales

Mais c'est surtout au Théùtre québécois que Louisette Dussault consacre ses énergies: avec des camarades elle fondera trois compagnies de Théùtre à la vie trop brÚve : l'Amorce, le HuitiÚme étage mais surtout elle sera cofondatrice des Enfants de Chénier et de leur Grand Spectacle d'adieu, Si Aurore m'était contée deux fois, création collective et Si les Sanssoucis s'en soucient de Jean-Claude Germain.

À la mĂȘme Ă©poque, elle crĂ©e avec Michel Tremblay :

  • Les Belles-sƓurs,
  • Lysistrata,
  • Demain matin MontrĂ©al m'attend ,
  • MystĂšre bouffe (adaptation libre de Tremblay d'aprĂšs Dario Fo)

Engagement féministe

Elle participe Ă  la crĂ©ation d'un des premiers collectifs fĂ©ministes quĂ©bĂ©cois crĂ©Ă© au TNM et jouĂ© partout au QuĂ©bec : La Nef des sorciĂšres (1976). En 1978, la piĂšce de Denise Boucher Les fĂ©es ont soif, une Ɠuvre qui a soulevĂ© de vĂ©hĂ©mentes protestations. Cela n'empĂȘche pas Louisette Dussault de soutenir ardemment la piĂšce et d'interprĂ©ter le rĂŽle si contestĂ© de la statue de la Vierge Marie[2].

Actrice de théùtre

En , sous la direction de Jean-Luc Bastien, elle sera avec Paul Savoie de l’ouverture de la salle Fred Barry, thĂ©Ăątre de crĂ©ation, avec Encore un peu de Serge Mercier. C’est d’ailleurs lĂ  qu’elle crĂ©era son spectacle solo Moman au printemps 1979 qu’elle tournera au QuĂ©bec, au Canada et dans plusieurs pays francophones.

Sera ThĂ©rĂšse Magneau dans Victor ou les Enfants au pouvoir au TNM, Rose Ouimet, dans Les Belles-sƓurs au Bois de Coulonges pour le quinziĂšme anniversaire de cette piĂšce (1984). En 1985, elle sera du spectacle-gala 25e anniversaire de l'École nationale de thĂ©Ăątre du Canada : Avant la nuit ... Offenbach, de Michel Garneau au Rideau-Vert, en tournĂ©e Ă  travers le Canada. À l’étĂ© 1986, elle joue Les CĂ©lĂ©brations au thĂ©Ăątre du Sang-Neuf de Sherbrooke. À la NCT, Journal d'Adrien Mole 13 3/4, Ă  la cie. Jean Duceppe : Biloxi Blues et Ce soir on danse. Au thĂ©Ăątre du Rire : What the Butler Saw.

Au théùtre d'Aujourd'hui, en 1990, elle créera de Jovette Marchessault : Le Voyage magnifique d'Emily Carr, prix du Gouverneur général du Canada. En 1995, Destination Dragon au Petit Théùtre de Sherbrooke et en tournée Canada et Europe, elle jouera successivement

  • On court toujours aprĂšs l'amour 1997,
  • crĂ©ation de TricotĂ© serrĂ© 1998 gagnant du Masque du Public
  • reprise de Moman au ThĂ©Ăątre Denise-Pelletier 1997, au Petit ThĂ©Ăątre de Sherbrooke, Ă  QuĂ©bec et en tournĂ©e Ă  travers le Canada,
  • La Mandragore de Jean-Pierre Ronfard et
  • met en scĂšne Barbe Bleue et durant le dernier Ă©tĂ© du millĂ©naire, elle joue aux cĂŽtĂ©s de Claude Michaud : Un coup sur le ciboulot au thĂ©Ăątre St-Sauveur.

Autrice et metteuse en scĂšne

Son cheminement devait inévitablement l'amener à l'écriture. Une premiÚre série sur la musique pour la télévision de Sherbrooke en 1960, lui avait donné la piqûre. En 1976 et 1977, elle écrit deux monologues qu'elle interprétera également pour La Maisonnée à Radio-Québec et en 1979, un premier spectacle solo Moman dans lequel elle tente de cerner la femme dans ses gestes quotidiens et de défaire par le rire quelques-uns de ses conditionnements les plus ancrés.

Moman a eu beaucoup de succÚs au Québec, au Canada ainsi qu'à l'étranger, notamment au Festival mondial de Nancy en 1980, obtient le deuxiÚme prix d'interprétation au Festival international de Sitges (Espagne) en 1982, se rallie la critique parisienne lors de son passage au Lucernaire 1982-83 et poursuit une tournée à travers la France, la Suisse, la Belgique et en Algérie.

Auteure et metteure en scĂšne d'un spectacle au Conservatoire d'Art dramatique de MontrĂ©al: Les nouveaux rapports... c'est cool, ben cool (novembre-dĂ©cembre l983) elle le coproduira, le mettra en scĂšne Ă  nouveau et le fera jouer au ThĂ©Ăątre de la Licorne en et Ă  l'UQAM en , sous le titre Les nouveaux rapports...oĂč ça ?!?

Elle adapte et joue un opéra de Cimarosa : Le Mariage secret en .

En mars et , elle écrit et joue Pandora ou mon p'tit papa au théùtre d'Aujourd'hui.

En 1987, elle met en scĂšne et produit son spectacle en anglais Mommy Ă  Toronto, North Hatley et Ottawa.

Séries télévisées

À partir de 1966, Louisette Dussault joue dans de nombreuses sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es. Durant cinq ans, Louisette est quotidiennement La Souris verte tant aimĂ© des enfants et des grands. Puis ce sera : Picotine, Gutenberg, Chez Denise. Elle est Mado du Parc des Braves et Micheline de Chop Suey. Elle sera quotidiennement Marilyn durant trois ans, Ă  la tĂ©lĂ©vision de ICI Radio-Canada TĂ©lĂ©, anime une Ă©mission sur les cĂ©libataires : Solo Ă  Canal Vie.

En l’an 2000, elle deviendra l’une des Super Mamies et en 2003, sera de l’excellent Rumeurs.

Des téléfilms :

  • À cause d'elle ;
  • Le CƓur dĂ©couvert ;
  • Le Grand Jour ;
  • L'Incompris.

Des miniséries dont :

  • Comment acheter son patron.

Elle coproduit avec Télé-Québec, scénarise et joue un document : AFEAS, 20 ans déjà.

Ce qui lui a particuliĂšrement tenu Ă  cƓur fut la crĂ©ation de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e de TĂ©lĂ©-QuĂ©bec C'est la vie avec comme coanimateur, coscripteur et coĂŻmprovisateur Marcel Sabourin.

Cinéma

Au cinĂ©ma, oĂč elle a dĂ©butĂ© comme script-assistante et assistante Ă  la production, elle jouera dans : PoussiĂšre sur la ville, IXE-13, Bingo, Françoise Durocher, Waitress, Le soleil se lĂšve en retard, L'Absence, Joe, (qui lui vaut le premier prix d'interprĂ©tation fĂ©minine Ă  Yorkton 1982 et prix d'excellence AMTEC) Le dernier havre, Simon les Nuages, elle Ă©crit le scĂ©nario de L'Ă©tau-bus extrait de son spectacle Moman qui lui vaudra de nombreux prix.

Elle incarnera Laure Gaudreault dans le film de Iolande Rossignol. Elle sera du Silence des fusils, de L'Homme idĂ©al, Nuit de noces et Secret de banlieue. Elle sera de la coproduction franco-quĂ©bĂ©coise L'Incompris. et en 2004 : Dans l’Ɠil du chat, La Brunante. Elle est Ă  scĂ©nariser un tĂ©lĂ©film sur les adolescents.

Mort

Louisette Dussault meurt le 14 mars 2023 Ă  l'Ăąge de 82 ans[2].

Engagement social

Louisette Dussault s'est beaucoup amusée comme candidate rhinocéros, en 1971. AprÚs la venue de ses deux filles jumelles, en 1974, elle fondera, avec des camarades, une garderie, se présentera comme candidate aux élections scolaires de Cowansville, en 1986, sera déléguée de l'Union des Artistes auprÚs du Conseil québécois du Théùtre, et animera une rencontre avec les médias écrits.

PrĂ©sidente de deux campagnes de levĂ©e de fonds pour l'ArrĂȘt-source, maison pour jeunes itinĂ©rantes, elle Ă©crit rĂ©guliĂšrement des interventions-spectacles pour des congrĂšs s'interrogeant sur les progrĂšs sociaux : fĂ©dĂ©ration des CLSC, mouvement Naissances-Renaissance, Enseignement aux Adultes... En 1994 : marraine de la semaine de la Fondation QuĂ©bĂ©coise de la Maladie mentale, elle Ă©crit et coproduit avec Radio-Canada, une Ă©mission sur les autistes.

Et fut de Ă  , la prĂ©sidente du Conseil quĂ©bĂ©cois du thĂ©Ăątre. Elle s'impliquera particuliĂšrement dans le dossier des Arts Ă  l'École et prĂ©sentera d'ailleurs un mĂ©moire aux États gĂ©nĂ©raux sur l'Éducation. Au rĂ©fĂ©rendum 1995, elle fera partie de l'autobus des Femmes pour la SouverainetĂ© et sera coprĂ©sidente du comitĂ© rĂ©gional de MontrĂ©al avec M. Marcel Masse.

En , elle siĂšge comme reprĂ©sentante artistique du QuĂ©bec Ă  la commission internationale de thĂ©Ăątre francophone, la CITF, dont elle devient, en , la prĂ©sidente. Elle s’emploie, durant son mandat, Ă  encourager les coproductions multi-ethniques permettant d’enrichir le travail de chacun. Elle encourage la participation accrue des pays africains et s’emploie Ă  donner Ă  la CITF, des rĂšgles et des statuts, rĂ©glementant le temps des dĂ©lĂ©gations pour permettre l’accession Ă  de plus jeunes dĂ©lĂ©guĂ©s enthousiastes et Ă©galement dĂ©diĂ©s.

Filmographie

Cinéma

Télévision

Distinctions

  • Pour Moman
    • Spectacle « chouchou » du Festival de Nancy, France. 1980
    • 2e prix ex ĂŠquo du Festival de Sitges, Espagne. (1982)
  • Pour Joe
    • 1er prix interprĂ©tation fĂ©minine, 1982, Festival de Yorktown, Saskatchewan, Canada.
  • Pour la tĂ©lĂ©vision
    • Nomination aux GĂ©maux pour Le Parc des Braves Radio-Canada
    • Quatre nominations aux GĂ©maux pour Marilyn Radio-Canada.
  • Pour son engagement dans le domaine des arts et cultures
    • Prix Gascon-Thomas, l’École nationale de thĂ©Ăątre, 1995
    • Prix Victor-Morin, SociĂ©tĂ© St.-Jean-Baptiste, 1995
    • Prix MĂ©ritas, (Le «Y » des Femmes, arts et culture) 1996
    • Chevalier des Arts et des Lettres de France, 2002

Notes et références

  1. Commentaire: Lire à ce sujet: C'est malgré elle, Louisette fait rire, texte de Marie-Josée Dulac, Le Petit Journal, semaine du 24 août 1969, page 78.
  2. « La comĂ©dienne Louisette Dussault s’éteint », sur TVA Nouvelles, (consultĂ© le )

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