Hector de Saint-Denys Garneau
Hector de Saint-Denys Garneau (MontrĂ©al, - Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, ) est un poĂšte essayiste canadien prĂ©curseur de la renaissance littĂ©raire au QuĂ©bec. Il est principalement reconnu pour son travail littĂ©raire â notamment, pour lâunique livre publiĂ© de son vivant, intitulĂ© Regards et Jeux dans l'espace, paru en 1937 â, mais il a Ă©galement Ă©tĂ© peintre.
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(Ă 31 ans) Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier |
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Biographie
Né à Montréal, de Saint-Denys Garneau est issu d'une famille aisée et d'une lignée d'intellectuels[1] - [2] - [3]. Fils de Paul Garneau et d'Hermine Prévost, il est également l'arriÚre-petit-fils de l'historien François-Xavier Garneau, le petit-fils du poÚte Alfred Garneau, le neveu de l'historien Hector Garneau et le cousin de l'écrivaine Anne Hébert[2]. Il passe une partie de sa vie à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, au manoir Juchereau-Duchesnay[4].
Sainte-Catherine
Durant toute son enfance, de Saint-Denys Garneau vit Ă Sainte-Catherine des jours parfaitement heureux, sans histoire. Il savoure lâextraordinaire libertĂ© que permet la vie de campagne sans avoir Ă subir la moindre contrainte scolaire puisquâil nâentrera Ă lâĂ©cole quâĂ lâĂąge de dix ans[5]. Le manoir est son unique monde, son horizon, son pays. Il y apprend Ă vivre prĂšs de la nature et en dehors de toute sociĂ©tĂ© autre que la famille, Ă lâĂ©cart du village comme de la ville. Son imagination est libre de se projeter dans toutes les directions tant son existence y Ă©chappe aux servitudes et aux obligations de la vie quotidienne. Bien sĂ»r, câest le propre de lâenfance dâhabiter le 'paradis des libertĂ©s'. Mais lâinsularitĂ© du manoir est bien rĂ©elle : câest un monde Ă part, oĂč la cellule familiale sâĂ©panouit Ă lâaise, en toute sĂ©curitĂ© et, au milieu dâun dĂ©cor idyllique[6].
Le coin du poĂšte
Il y a dans ce manoir ancien un romantisme auquel le jeune de Saint-Denys sera particuliĂšrement sensible. Comment ne pas trouver pittoresque et 'poĂ©tique' le moulin banal qui tombe en ruine ?[7]. DĂšs 1927, Ă lâĂąge de quinze ans, Garneau sâen inspirera pour crĂ©er deux tableaux Ă lâhuile et, peu aprĂšs, un poĂšme, « la premiĂšre piĂšce que jâai Ă©crite qui peut sâappeler poĂ©sie[8] », confiera-t-il dans une lettre Ă Françoise Charest en 1928. Le poĂšme sera publiĂ© dans La Revue scientifique et artistique ( n° 5 mai 1928 ) sous le titre « Le Coin du poĂšte ». InutilisĂ©, le moulin ne fonctionne plus ; de mĂȘme 'La chaufferie'[9], situĂ©e juste Ă cĂŽtĂ© nâest plus bonne Ă rien.
Ces bĂątiments « appartiennent Ă une Ăšre rĂ©volue, celle dâune petite industrie artisanale contrĂŽlĂ©e par le seigneur[7]. » On produisait de la farine, on exploitait la forĂȘt, on Ă©levait quelques animaux. . . Garneau Ă©voquera ce monde en train de finir dans un deuxiĂšme poĂšme, inspirĂ© de la mort du moulin[7] : « Oui, sans doute, tout meurt ; ce monde est un grand rĂȘve[10]. » LâĂ©crivain sâidentifie dâavantage aux alentours : « Câest dans ce pays charmant, parmi ces paysages poĂ©tiques que sâest formĂ©e mon Ăąme, câest lĂ quâelle a conçu ses aspirations artistiques, qui dirigent ma volontĂ© plus que toute autre chose[11] - [12]. »
Tout nous oublie
Ă aucun moment de Saint-Denys ne cherchera Ă savoir qui Ă©taient ses ancĂȘtres enterrĂ©s dans le minuscule cimetiĂšre du village et dont ils sont en quelque sorte les propriĂ©taires Ă©ternels. Lâappartenance Ă une lignĂ©e de seigneurs, comme le soulignera son frĂšre Jean, dans ses mĂ©moires inĂ©dits, nâa jamais beaucoup Ă©mu le fils aĂźnĂ© dâHermine : « de Saint-Denys ne fait mĂȘme pas mention du fait quâil sâagissait du lot seigneurial »[13]. Lâhistoire de sa famille nâintĂ©ressera guĂšre cet Ă©crivain. Face au cimetiĂšre, devant le 'beau Christ en bronze' qui tend ses bras vers le ciel, lâadolescent aura cette rĂ©flexion mature : « Oui, câest bien lĂ que lâon oublie tout ; et câest lĂ aussi que tout nous oublie[14]... »
Le roman familial
Le prĂ©nom mĂȘme de ce fils aĂźnĂ©, « de Saint-Denys », vient pourtant de lâancĂȘtre Nicolas Juchereau, dont le patronyme « de Saint-Denys » est Ă©voquĂ© dĂšs 1670 dans les Relations des JĂ©suites[Note 1]. Son fils Ignace (1658-1715) ajoutera Ă son nom celui de Duchesnay, et la lignĂ©e des Juchereau Duchesnay se rĂ©pandra par la suite dans plusieurs rĂ©gions du QuĂ©bec[15].
Seigneurie de Fossambault
Lâun des petits-fils de Nicolas Juchereau de Saint-Denys, Antoine Juchereau Duchesnay (1704-1772), fils dâIgnace, hĂ©rite en 1715 de la seigneurie de Fossambault, qui ira ensuite Ă son petit-fils Michel-Louis Juchereau Duchesnay (1785-1838), gendre de Charles de Salaberry et hĂ©ros comme lui de la cĂ©lĂšbre bataille de 1813 Ă ChĂąteauguay. Michel est dĂ©crit comme appartenant Ă lâune des plus riches familles de lâaristocratie seigneuriale de la rĂ©gion de QuĂ©bec[16]. Câest lui qui dĂ©veloppe la seigneurie de Fossambault, notamment grĂące Ă lâarrivĂ©e dâimmigrants, principalement des fermiers venus dâIrlande avant la grande famine du milieu du xixe siĂšcle. Le nombre dâimmigrĂ©s irlandais est si Ă©levĂ© que le village prendra en 1821 le nom de «mission Saint-Patrice» (St. Patrickâs Settlement) avant dâĂȘtre rebaptisĂ© Sainte-Catherine-de-Fossambault en 1824, du nom de la seigneurie. Ce nâest pas un hasard si la croix de la famille Juchereau Duchesnay domine tout le cimetiĂšre de Sainte-Catherine: le 20 avril 1833, Michel-Louis a cĂ©dĂ© Ă la fabrique le lopin de terre qui sert de cimetiĂšre catholique[17].
Antoine Duchesnay, personnage public qui compte parmi lâĂ©lite politique canadienne du xixe siĂšcle â et dont le portrait orne un mur de la salle Ă manger du manoir â, sera Ă©lu dĂ©putĂ© de Portneuf sous lâUnion en 1848 jusquâĂ la dissolution de la Chambre en 1851. Il est appelĂ© au SĂ©nat fĂ©dĂ©ral en 1867 comme membre du Parti conservateur, jusquâĂ sa dĂ©mission en 1871. Ă sa mort il est propriĂ©taire notamment de la seigneurie de Fossambault. Son corps est inhumĂ© sous le banc seigneurial dans lâĂ©glise de Sainte-Catherine-de-Fossambault. Toute trace de ce quâon nommait bĂątardise sera alors effacĂ©e et les enfants du sĂ©nateur nâauront pas Ă payer le prix de leur "naissance illĂ©gitime".
« de Saint-Denys »
Aux yeux du biographe Michel Biron il ne saurait y avoir de doute sur le prĂ©nom quâil convient de donner Ă Garneau : ce ne peut ĂȘtre que « de Saint-Denys » et non pas « Saint-Denys » ni « "Hector" de Saint-Denys »[18]. Le prĂ©nom Hector, attribuĂ© sur lâacte de baptĂȘme en lâhonneur dâHector PrĂ©vost, lâoncle dâHermine, nâest jamais utilisĂ©[19].
Plus quâune coquetterie, le prĂ©nom « de Saint-Denys » rĂ©vĂšle le statut particulier de lâĂ©crivain au sein de sa famille : sâil le rattache aux autres de Saint-Denys de la lignĂ©e Juchereau Duchesnay, il le sĂ©pare de ses deux frĂšres aux prĂ©noms ordinaires, Paul et Jean. Surtout ce prĂ©nom le distingue bien malgrĂ© lui des garçons de sa gĂ©nĂ©ration voir, du reste de la sociĂ©tĂ© canadienne-française de lâĂ©poque. Son prĂ©nom prĂȘtait parfois Ă rire, comme en tĂ©moignent les voisins Beaumont, qui surnommeront de façon moqueuse le poĂšte « Sans-GĂ©nie-Garneau[19] ». Autre indice du fardeau dâun tel prĂ©nom : en dehors de la famille immĂ©diate et des ami(e)s de Garneau, on ne saura jamais â et encore aujourd'hui â comment lâĂ©peler : tantĂŽt avec un trait dâunion, tantĂŽt sans, tantĂŽt avec un « de », tantĂŽt sans, tantĂŽt avec un y, tantĂŽt avec un i[20].
Le monde disparu
Au demeurant le rĂ©cit gĂ©nĂ©alogique est Ă peu prĂšs absent des diffĂ©rentes versions de lâautobiographie que Garneau entreprendra de faire au dĂ©but de son Journal en 1927, puis en 1929. On nây trouve quâune brĂšve rĂ©fĂ©rence au passĂ© familial : « Jâavais trois ans et ma sĆur quatre lorsque nous allĂąmes vivre Ă la campagne, au vieux manoir de Fossambault, qui avait Ă©tĂ© bĂąti par le seigneur Juchereau Duchesnay, grand-pĂšre de maman, de lâune des plus anciennes familles canadiennes-françaises[21]. » Pour le reste, tous ses mĂ©moires dĂ©crivent le manoir et ses alentours, la riviĂšre, les montagnes, le chemin du village, telle habitation, tel paysan.
Garneau Ă©vitera de raconter la vie de ses ancĂȘtres dont les noms flottent autour de lui comme autant de symboles dâ'un monde disparu'[20].
Voilà les prédictions !
De Saint-Denys Garneau Ă©voque ainsi le souvenir de sa premiĂšre peinture comme le dĂ©but dâune vocation : « Jâavais sept ans. Dans le grand salon du manoir, tout Ă©tait calme. Mon oncle sur son Ă©ternelle chaise berceuse fumait son Ă©ternelle pipe en lisant quelque livre dâhistoire, sans doute, selon son habitude. Le vieux gros chien jaune ronflait bĂ©atement, Ă©tendu devant lâĂątre oĂč craquait un bon feu qui faisait tout danser dans la chambre. Et moi, je mâĂ©tais, sans dĂ©ranger personne, assis prĂšs de la fenĂȘtre et je peignais, enthousiaste que jâĂ©tais dâun si beau soir dâhiver. Sans doute, on me fĂ©licita, une fois mon Ćuvre finie, et lâon Ă©tait enchantĂ©. On me prĂ©dit mĂȘme que jâaurais du talent. VoilĂ les prĂ©dictions ! Ă sept ans jâavais beaucoup de talent, et Ă douze je me rendis compte que jâaurais peut-ĂȘtre des dispositions et quâen travaillant, jâaurais du talent, un peu[22]. »
Naissance Ă lâart
Garneau nâest pas seul Ă croire quâil a du talent : on le lui dit trĂšs tĂŽt et on le lui rĂ©pĂ©tera pendant toute sa jeunesse. Aucun obstacle ne sâĂ©lĂšve devant lui ; au contraire, il ne rencontre sur son chemin que les encouragements affectueux de sa mĂšre, de son oncle Saint-Denys, de ses autres parents qui forment longtemps Ă ses yeux toute la sociĂ©tĂ©, puisquâil ne va toujours pas Ă lâĂ©cole[17]. Parler de sa naissance Ă lâart câest dâune certaine façon prolonger le culte de la singularitĂ©. Rares sont les Ă©crivains, au Canada français, pouvant compter sur une telle disposition aristocratique pour les choses de lâesprit. Cela explique en grande partie que la littĂ©rature, rĂ©putĂ©e inutile dans bien des familles bourgeoises, soit si spontanĂ©ment valorisĂ©e dans lâentourage immĂ©diat de Garneau. On est loin de la « sociĂ©tĂ© dâĂ©piciers » dĂ©criĂ©e par le poĂšte Octave CrĂ©mazie au xixe siĂšcle : chez Garneau â et ce sera tout aussi vrai chez sa cousine Ă©loignĂ©e Anne HĂ©bert â, la poĂ©sie est honorable[17].
Lâhumour de Garneau
Par son sang et par son nom, sa famille a acquis le privilĂšge de vivre un peu en dehors du monde, dans un environnement exceptionnel qui tient presque du jardin dâĂden. Face Ă cette fiction, il ne se rĂ©voltera jamais, mais il emploiera son arme de prĂ©dilection pour mettre Ă distance tout conflit potentiel : lâhumour. Selon plusieurs tĂ©moignages, Garneau parlait presque toujours de son ascendance en la tournant en dĂ©rision, parfois mĂȘme en sâamusant aux dĂ©pens dâautrui[23].
Deux anecdotes rapportĂ©es par son ami Louis Rochette illustrent sa maniĂšre de jouer avec lâimagerie familiale. En 1938, en visite chez les Gourdeau, qui Ă©taient encore officiellement des censitaires, Garneau rĂ©clamera Ă la blague la rente seigneuriale Ă une des filles du cultivateur : « Mais voyons, tu ne sais pas que câest aujourdâhui que le paiement de votre rente seigneuriale est Ă©chu ? Le non-paiement de la rente seigneuriale donne au seigneur, ma mĂšre, recours en loi contre vous. Ăa peut aller jusquâĂ la saisie du terrain visĂ© par cette rente avec tout immeuble y dessus Ă©rigĂ© ! » La jeune femme, mal Ă lâaise, ne saura comment rĂ©agir jusquâĂ ce que Garneau pouffe de rire. Autre signe du statut des Garneau : ils auront droit Ă une ligne tĂ©lĂ©phonique particuliĂšre avec un seul abonnĂ©. Leur numĂ©ro sera le 2. Louis Rochette demandera un jour Ă Garneau ( 1940 ) comment sa famille avait pu accepter de ne pas avoir le numĂ©ro 1. Garneau lui rĂ©pondra sur un ton ironique : « Voyons, Louis, tu devrais savoir que le numĂ©ro 1 appartient dâoffice au curĂ© ! [24] »
La vie de collĂšge
La famille s'installe Ă Westmount[Note 2], Ă MontrĂ©al, en 1923[25]. Il poursuit ses Ă©tudes classiques dans diffĂ©rentes institutions montrĂ©alaises (CollĂšge Sainte-Marie, CollĂšge Loyola et CollĂšge Jean-de-BrĂ©beuf)[3] - [26]. Pendant trois ans, il frĂ©quente l'Ăcole des Beaux-Arts de MontrĂ©al pour se former Ă la peinture (1924-1927), oĂč il cĂŽtoie Jean Palardy[27], Jori Smith[Note 3], Paul-Ămile Borduas et Jean Paul Lemieux[28]. Il retrouve les trois derniers Ă lâatelier dâEdwin Holgate, oĂč il sâexerce Ă lâart du nu (1932)[Note 4]. Il se lie plus tard avec dâautres peintres dont Louis Muhlstock (1935)[29] et John Lyman (1939)[30] et des critiques dâart.
De Saint-Denys Garneau remporte un premier prix littéraire à l'ùge de quatorze ans pour son poÚme Le Dinosaure[31]. C'est en 1927 qu'il commence la rédaction de son Journal, qui s'étendra au moins jusqu'en 1939[32].
En 1934, il participe Ă la fondation de la revue La RelĂšve avec Jean Le Moyne et Robert Ălie[Note 5] - [33], en plus de ces derniers, il correspond Ă©galement avec ses amis Claude Hurtubise, Gertrude Hodge[Note 6], Georges Beullac, Maurice HĂ©bert et sa fille[34], l'Ă©crivaine Anne HĂ©bert[Note 7] - [35]. Il publie rĂ©guliĂšrement des poĂšmes et articles dans diffĂ©rentes revues, La Revue scientifique et artistique[Note 8], La RelĂšve, Vivre[Note 9], Les IdĂ©es, Le Canada, L'Action nationale, La Renaissance et Nous, puis Ă compte dâauteur un livre intitulĂ© Regards et Jeux dans l'espace, le seul livre paru de son vivant[Note 10].
Il meurt en 1943 Ă l'Ăąge de 31 ans, Ă Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, prĂšs de QuĂ©bec[26]. Son dĂ©cĂšs est causĂ© par une crise cardiaque survenue le Ă la nuit tombante, Ă la suite d'un effort intense[Note 11], une remontĂ©e de la riviĂšre Jacques-Cartier Ă contre-courant avec un canot lestĂ© dâune tente[36] - [37] - [Note 12].
Ćuvres
Regards et Jeux dans l'espace
Regards et Jeux dans l'espace paraĂźt en , et aurait reçu un accueil plutĂŽt froid de la critique[Note 13], ce qui (aimons nous croire[38],) aurait ensuite bouleversĂ© profondĂ©ment l'auteur[39] - [40]. En rĂ©alitĂ©, « contrairement Ă ce qu'on a pu dire, Garneau ne se laisse pas "abattre" » par la rĂ©ception critique, qui lui Ă©tait d'ailleurs largement favorable : Ici, ce qui est Ă craindre, c'est le silence Ă©crit-il[41]. Aussi, un mois aprĂšs la parution, « il entreprend mĂȘme, ce qui est tout Ă fait surprenant de sa part, une « campagne » publicitaire afin de faire connaĂźtre son livre et mĂȘme alors, Garneau nâentrevoit aucune difficultĂ© particuliĂšre du cĂŽtĂ© de la rĂ©ception critique »[42] - [Note 14] - [Note 15].
De Saint-Denys Garneau a construit le livre selon un plan trĂšs minutieux : la disposition des titres et des sections nây dĂ©terminent aucunement la disposition des poĂšmes. En outre, on doit constamment sortir du texte et de sa comprĂ©hension et sauter Ă la table des matiĂšres pour connaĂźtre les titres, les numĂ©ros ou l'ordre des poĂšmes, puisque dans le texte certains sont titrĂ©s, d'autres pas[43]. Ces choix ne sont pas arbitraires[44], la table des matiĂšres de l'Ă©dition originale ayant Ă©tĂ© mĂ©ticuleusement prĂ©parĂ©e par de Saint-Denys Garneau[45] - [46] - [Note 16].
Regards et Jeux dans l'espace est composĂ© de vingt-huit poĂšmes et divisĂ© en sept sections, unifiĂ©es, lorsqu'on ajoute « Accompagnement », non numĂ©rotĂ©, Ă la fin de la septiĂšme section, intitulĂ© « Sans Titre »[47]. Comme le souligne Romain LĂ©garĂ© : « le livre est soutenu, telle une nĂ©cessitĂ© vitale, par une loi indĂ©fectible, celle de lâunitĂ© des contraires »[48] - [49].
« La faction solitaire de de Saint-Denys Garneau est sans doute la seule façon de se tenir droit entre le ciel et la terre[Note 17], la seule façon de supporter le poids du temps, d'ĂȘtre ce chemin que nous sommes entre le dĂ©but de la fin. »
â Yvon Rivard, 1996[50]
On a longtemps confondu le « je » des diffĂ©rents locuteurs ( vivants, objets et 'autres' ) dans ce livre avec celui, plus effacĂ©[51], du poĂšte lui-mĂȘme[52] - [53] - [54]. Les poĂšmes sont toutefois mystĂšre suffisant[Note 18]. Concernant la forme inĂ©dite de cette poĂ©sie[55], François HĂ©bert Ă©crit :
« Dans un discours tout ce quâil y a de plus dĂ©pouillĂ©, de plus simple en surface, mais aux registres extrĂȘmement variĂ©s, pour peu quâon y prĂȘte l'oreille, Garneau a incrustĂ© mille et une surprises [...]: rimes ou assonances et renvois inattendus ('chaise', double contraction phonĂ©tique et sĂ©mantique dâun 'malaise' et d'une 'chose')[56], syntaxe heurtĂ©e ('vivre et lâart'), gambades phonĂ©tiques (de 'je' Ă 'jeu'[Note 19], de 'moi' Ă 'joie' en passant par 'pas'[Note 20]), brisures et bonds sĂ©mantiques (du 'corps' Ă 'l'Ăąme', de 'soi' au 'monde'). [...] Le vers est le plus souvent impair. Et irrĂ©gulier, fantasque mĂȘme, [...] avec ses Ă©carts, ses variations, ses arabesques. [...] Bizarrement disposĂ©s sur la page (en escalier, irrĂ©guliĂšrement espacĂ©s[Note 21]), les vers abondent en rimes imprĂ©vues, en allitĂ©rations astucieuses, placĂ©es comme au hasard [...] »[57] - [58] - [Note 22].
Alain Grandbois en rĂ©sume lâessentiel : « La poĂ©sie de Garneau [...] me semble fournir l'expression la plus parfaite de la plus Ă©tonnante libertĂ©. Elle dĂ©noue les chaĂźnes, sâĂ©vade et rejoint l'affranchissement total. »[59] - [Note 23]. MĂȘme si de Saint-Denys Garneau lui-mĂȘme aurait Ă©tĂ© déçu de son accueil, Regards et Jeux dans l'espace est aujourd'hui considĂ©rĂ© comme l'un des plus importants livres de la poĂ©sie quĂ©bĂ©coise[Note 24] - [60].
Lettres
La rĂ©cente dĂ©classification de nombreuses lettres inĂ©dites de Garneau invite Ă une relecture de lâensemble de sa correspondance, qui ne peut plus simplement ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un Ă -cĂŽtĂ© de lâĆuvre[61], tant elle relie tous les morceaux de celle-ci[62]. Les lettres forment la partie la plus massive de son Ćuvre (920 pages, « bien tassĂ©es »). Garneau aime Ă©crire de longues lettres, jusqu'Ă Ă©puisement physique. Il y aborde ses lectures, compare tel et tel compositeur, commente une exposition de peintures, raconte une anecdote, brosse un portrait, dĂ©crit un paysage ( dĂ©jĂ : 'en deux couleurs' )[63] - [64], etc : chaque fois, il 'promĂšne ce qu'il est parmi ce qu'il y a'[65], reconstituant avec prĂ©cision « chaque instant de ce qu'il prĂ©sente comme un jeu dont il est Ă la fois le tĂ©moin[66] et l'acteur [67]». Son rĂ©cit se dĂ©roule « sous nos yeux telle une bande dessinĂ©e Ă lâaide de lignes simples[Note 25], Ă peine des esquisses. » Instant souvent « dĂ©crit avec une sensualitĂ© appuyer, narquoise, » comme si le poĂšte prenait, force est de le constater, grand plaisir Ă ressentir ce qui dâordinaire « ne suscite que rĂ©pulsion » : son rĂ©cit « corrige lâimpression attendue, contredit l'idĂ©e reçue » ( encore de nos jours, ) qui veut que son parcours atypique « en ait Ă©tĂ© un de quasi-horreur »[68] - [Note 26]. Dans lâespace privĂ© de la lettre, sans la retenue imposĂ©e par la publication, De Saint-Denys Garneau aborde de façon trĂšs libre et terre Ă terre la question centrale de tous ses Ă©crits : ĂȘtre [62].
Dans le quasi roman que son ses lettres, le hĂ©ros est un « je » qui ne cesse dâinterroger son rapport au monde, Ă autrui et Ă lui-mĂȘme[66], comme s'il n'Ă©tait jamais certain dâexister vraiment[65] - [Note 27]. On voit rarement quel est lâobjet de la lettre garnĂ©lienne[Note 28], de sorte quâon oublie sa visĂ©e immĂ©diate[69]. Certes, sa valeur documentaire est loin d'ĂȘtre nĂ©gligeable, mais elle demeure secondaire. C'est la trame ontologique, en rĂ©alitĂ©, « qui motive lâĂ©criture Ă©pistolaire[69]. » Ă lire ses Lettres sous la forme dâun texte suivi, on arrive Ă saisir la cohĂ©rence de ce personnage, pour qui « ĂȘtre est une activitĂ© de fiction », et Ă©crire, un absolu. Dans ses lettres â et comme si sa vie en dĂ©pendait â Garneau se donne tout entier, et toujours en interrogeant la valeur de ce « don » de soi, quâest lâĂ©criture[70].
« La correspondance du poĂšte de Saint-Denys Garneau est lâune des plus singuliĂšres qui soient. Quâon la compare Ă celles dâĂ©pistoliers dâici ou d'ailleurs, il est difficile dâen trouver une seule qui lui ressemble vraiment. »
â Michel Biron, 2022[71]
Pour lâĂ©diteur des Lettres, Michel Biron, « de Saint-Denys Garneau se rĂ©vĂšle un Ă©pistolier remarquable, tant par la qualitĂ© que par la quantitĂ© de lettres Ă©crites en une douzaine d'annĂ©es Ă peine »[72]. En 2020, on dĂ©couvre « un Ă©pistolier passionnant qui met le meilleur de lui-mĂȘme dans ses lettres, mais aussi un personnage complexe, drĂŽle et attachant » Ă©crit Biron, « si diffĂ©rent du personnage figĂ© dans le rĂŽle de victime qu[âon] lui avait attribuĂ©, si diffĂ©rent aussi dâun Garneau austĂšre et triste [...] »[73] - [74] . Ses lettres sont « tout Ă la fois une sorte de roman [...] et une forme dâessai[63]. » Elles racontent « lâhistoire dâune vie avec une intensitĂ©, une luciditĂ© et une acuitĂ© supĂ©rieures Ă tout ce que les amis de Garneau ou les commentateurs de son Ćuvre ont tentĂ© de faire » et cette vie, « vibre de partout. »[75] - [76] - [Note 29].
Textes en prose
De Saint-Denys Garneau a vĂ©cu intensĂ©ment, surtout dans la pĂ©riode qui va de 1929 Ă 1938, durant laquelle il s'est lancĂ© Ă corps perdu dans l'Ă©criture. Bien que l'influence de courtes Ă©tudes en philosophie se fasse sentir dans ses articles et essais ( Ćuvres en prose )[77] - [78] son Journal et ses nombreuses Lettres[79] - [80] - [81], « toutes ses Ă©tudes ne seraient rien si de Saint-Denys Garneau nâavait fait Ćuvre de formation personnelle [pratique qu'il nomme, non sans humour, 'phylosophie' sic]. Pour lui, la quĂȘte « intellectuelle » est basĂ©e sur la quĂȘte ontologique[82] - [Note 30] [c'est-Ă -dire, sur une « recherche de l'ĂȘtre »[83]], qui embrasse lâaventure spirituelle et artistique » Ă©crit lâĂ©ditrice des Ćuvres en prose Giselle Huot[84] - [85]. Aussi, « son Ćuvre ne saurait ĂȘtre « comprise » ou [pire] « expliquĂ©e » sans accorder une grande part Ă lâaventure ontologique[86], qui en est, du moins en ce qui concerne de Saint-Denys Garneau, lâalpha et lâomĂ©ga. »[87]
« [âŠ] inĂ©galĂ©e jusquâici, lâexpĂ©rience intellectuelle de Garneau devrait avoir un sens particulier pour nous et comporter un enseignement prĂ©cieux, car elle fut trĂšs profonde et poussĂ©e trĂšs loin. »
â Jean Le Moyne
La distinction entre les Ă©crits destinĂ©s Ă la publication et les Ă©crits intimes ne fonctionne guĂšre dans le cas de Garneau[88] : les Ćuvres[Note 31] rĂ©unies en une Ă©dition princeps de 1 320 pages en 1971 nâavaient dâailleurs pas Ă©tĂ© publiĂ©es du vivant de lâauteur, quâil sâagisse des poĂšmes "retrouvĂ©s"[89] - [90], du Journal ou des lettres[91]. Or ces mĂȘmes Ćuvres en comptent, aujourd'hui, tout prĂšs du double ; autant de pages "retrouvĂ©es" ou, tout rĂ©cemment dĂ©classifiĂ©es, qui, finalement, forment un « Tout » dâune singuliĂšre cohĂ©rence[92]. Biron remarque : « la presque totalitĂ© des Ă©crits de Garneau, câest lĂ un fait exceptionnel dans lâhistoire de la littĂ©rature moderne, Ă©chappent Ă la sphĂšre publique. »[93].
« Quand, en 1938, Garneau cesse de publier, il ne renonce pas pour autant Ă l'Ă©criture[Note 32]. Il continue de s'interroger sur la nature de l'art et de s'intĂ©resser au problĂšme de lâĂ©nonciation littĂ©raire, problĂšme qui est toutefois dĂ©jĂ devenu dans son Journal une question existentielle que Garneau pose de plus en plus Ă partir de sa propre expĂ©rience. »
â François Dumont, 1993
Hébert souligne que de Saint-Denys Garneau « a su dire l'essentiel en peu de mots, avec une terrifiante et admirable authenticité » puis « le taire, pour nous le laisser retrouver. »[Note 33].
Yvon Rivard constate : « De Saint-Denys Garneau est mort Ă l'Ăąge de trente et un ans, en 1943. Il a connu depuis sa mort un long purgatoire dont il Ă©merge lentement depuis quelques annĂ©es [...] La plupart des Ă©crivains quĂ©bĂ©cois prĂ©fĂ©raient au 'mauvais pauvre' de De Saint-Denys Garneau (cf. Ćuvres en prose, p. 623 ss.) des Ćuvres de rĂ©volte, de libĂ©ration, d'affirmation. [...] On comprend que plusieurs se soient dĂ©tournĂ©s de ce poĂšte qui a refusĂ© tous les subterfuges et toutes les consolations que lui offraient la littĂ©rature, la religion ou le pays. De Saint-Denys Garneau n'Ă©crit pas pour affirmer sa singularitĂ©, il Ă©crit pour essayer de trouver une rĂ©ponse Ă la seule question qui importe [...] Quand il cesse de publier, ce n'est pas par rĂ©volte ou par dĂ©ception, c'est que le silence[66] lui est apparu comme la seule façon d'ĂȘtre. »[Note 34].
Journal
Entre 1929 et 1939, peut-ĂȘtre au-delĂ , de Saint-Denys Garneau tient son « Journal » formĂ© d'environ sept cahiers[94] - [95]. Selon François Dumont : « La diffusion du Journal souleva jusqu'en 2012 divers obstacles, notamment la censure et la volontĂ© des amis dâĂ©laguer et de classer les textes selon leurs principes esthĂ©tiques », alors que de Saint-Denys Garneau lui-mĂȘme aurait d'emblĂ©e recherchĂ© un dĂ©sordre dans ses texte[94] - [96]. Il ajoute que : « La diversitĂ© des genres pratiquĂ©s et la dimension littĂ©raire de plusieurs dâentre eux font que le mot "journal" ne rend pas compte de sa nature particuliĂšre »[94]. En tentant de caractĂ©riser les formes que de Saint-Denys Garneau a expĂ©rimentĂ©es dans les cahiers qui nous sont parvenus â de lâexamen de conscience Ă la fiction, en passant par la lettre, les mĂ©ditations sur lâart, et le poĂšme : « Il ressort de cet examen que Garneau a progressivement mis en relation le discours rĂ©flexif avec les ouvertures quâoffraient la poĂ©sie et la fiction : une dynamique se dĂ©veloppe entre le bilan et lâesquisse[97] - [98], pour aboutir Ă une forme dâĂ©criture qui intĂšgre divers aspects du Journal »[94] - [99].
« Jâaurais voulu dire : Je ne suis pas une personne qui vous parle, pas une personne cet ĂȘtre dĂ©sordonnĂ©, dispersĂ©, sans centre rĂ©el. Mais jâespĂšre que vous nâauriez pas tort en croyant que vous pouvez encore vous adresser au centre Ă un point, une petite flamme peut-ĂȘtre qui persiste, reste de ce qui fut ravagĂ© [...], oĂč persiste peut-ĂȘtre le lieu dâune espĂ©rance possible de n'ĂȘtre pas rejetĂ© de lâĂtre[83] - [82]. »
â Journal, 21 janvier 1939
On remarque une unitĂ© dans la diversitĂ© des formes empruntĂ©es par de Saint-Denys Garneau : « Au bout de son cheminement, de Saint-Denys Garneau arrive Ă se dĂ©gager des conventions littĂ©raires pour trouver une forme totalisante ( mais toujours fragmentaire[66] ) par laquelle poĂ©sie et fiction sont liĂ©es Ă lâexistence ». Dumont note que tout en illustrant « des dimensions de lâĂ©criture du cahier qui transforment les visĂ©es habituelles du journal intime [âŠ] », les cahiers relĂšvent « dâune forme erratique et heuristique qui est sans doute plus proche de lâessai tel que lâentendait Montaigne que de ce que le mot "essai" a fini par dĂ©signer aujourdâhui »[94].
Ćuvre picturale
L'Ă©ducation en arts visuels de De Saint-Denys Garneau se fait lorsqu'il frĂ©quente l'Ăcole des Beaux-Arts entre 1924 et 1927, lâatelier dâEdwin Holgate en 1932, mais surtout par une formation personnelle[3].
Il est principalement connu pour ses paysages[101], mais il a aussi rĂ©alisĂ© des portraits et des nus, travaillant Ă la fois lâhuile, le fusain et lâaquarelle[Note 36]. Selon Giselle Huot : « S'il n'a pas eu le temps de dĂ©velopper un style propre contrairement aux autres peintres de sa connaissance, son Ćuvre picturale n'est pas sans mĂ©rite. »[102]. Ces Ćuvres jettent un Ă©clairage particulier sur ses poĂšmes, et inversement[103]. D'aprĂšs ses lettres, son activitĂ© de peintre occupait une grande partie de sa vie intellectuelle et crĂ©atrice[Note 37]. Il n'a exposĂ© que trois fois de son vivant[104].
Postérité
Durant la seule pĂ©riode 1937â1993, la production littĂ©raire quĂ©bĂ©coise dĂ©diĂ©e Ă de Saint-Denys Garneau se chiffre Ă 625 titres selon les calculs de Sylvain Gagner : « soit, en moyenne 10,9 nouvelles entrĂ©es par an, ce qui est considĂ©rable. La production atteint presque une publication par mois (0,9 en fait). Cet Ă©norme corpus critique constitue probablement lâun des plus volumineux pour un auteur quĂ©bĂ©cois. »[106] - [Note 38] - [107]. de Saint-Denys Garneau est Ă©galement lu en France, en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, mais aussi dans les pays non francophones oĂč il a Ă©tĂ© traduit[108] - [Note 39] - [109]. Il est Ă©galement reconnu par ses pairs comme une figure incontournable de la poĂ©sie quĂ©bĂ©coise[110]. L'Ă©crivain Gilles Marcotte et le poĂšte Gaston Miron le considĂ©raient comme « le plus grand poĂšte quĂ©bĂ©cois »[Note 40] - [111]. L'Ă©crivain Jacques Brault affirme que « nous ne savons rien des derniĂšres annĂ©es de lâĂ©crivain, dans une solitude quâil semble avoir Ăąprement dĂ©fendue comme le donne Ă penser sa derniĂšre lettre laconique Ă ses amis[112]. Qui pourrait affirmer qu'il n'y a pas atteint Ă cette tranquillitĂ© de lâĂąme, Ă cet abandon de soi qui s'ouvre fugacement dans quelques poĂšmes ? »[53].
Des fonds d'archives consacrĂ©s Ă l'auteur sont conservĂ©s au Centre d'archives de MontrĂ©al, Ă la BibliothĂšque et Archives Canada, Ă l'UniversitĂ© de MontrĂ©al et Ă lâUniversitĂ© Laval[113] - [114] - [115] - [116].
Bourse Hector-De Saint-Denys-Garneau
Depuis 1998, la bourse Hector-De Saint-Denys-Garneau (1769G), volet crĂ©ation, rĂ©compense la meilleure crĂ©ation littĂ©raire en poĂ©sie. Elle s'adresse aux Ă©tudiants inscrits Ă lâUniversitĂ© Laval et vise avant tout Ă stimuler leur crĂ©ativitĂ©. Offerte Ă chaque annĂ©e, la bourse de 1000$ est payĂ© Ă parts Ă©gales par le Fonds de-Saint-Denys-Garneau et par la Fondation de Saint-Denys-Garneau.
Prix international Saint-Denys-Garneau
Le Prix international Saint-Denys-Garneau [sic], dâune valeur de 500$, salut la qualitĂ© et lâoriginalitĂ© d'un livre d'artistes. CrĂ©Ă© en 2002 par la Corporation Champs Vallons, un organisme Ă but non lucratif, en collaboration avec les Ă©ditions BellâArte, maison du livre dâartistes, il vise Ă faire dĂ©couvrir le livre d'artiste et les crĂ©ateurs quĂ©bĂ©cois, canadiens et Ă©trangers en lien avec la francophonie.
Prix Louis-Muhlstock
CrĂ©Ă© par le peintre en 1998, le Prix Louis-Muhlstock, consistant en une bourse de 500$, est offert Ă un Ă©tudiant du DĂ©partement d'Ă©tudes françaises de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al, pour rĂ©compenser le meilleur essai sur de Saint-Denys Garneau.
Toponymes
Le chemin de la Liseuse est une piste cyclable et skiable qui passe dans la municipalitĂ© de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier puis longe la riviĂšre Jacques-Cartier. Son nom fait rĂ©fĂ©rence Ă une toile de De Saint-Denys Garneau[117], et partant, Ă Anne HĂ©bert. Outre une reproduction de cette Ćuvre, on y retrouve quatre poĂšmes qui reflĂštent la crĂ©ativitĂ© que ces lieux peuvent favoriser. Dans la municipalitĂ© mĂȘme se trouve lâĂ©cole secondaire De Saint-Denys Garneau.
PoĂšmes mis en musique ( 1968â1998 )
- Bruce Mather, Madrigal n°1, paroles de De Saint-Denys Garneau, [Et mon regard part en chasse]. Commande de Ten Centuries Concerts, et de la Commission des celébrations du centenaire du Canada. Création: Toronto, 16 avril 1968. Mary Momson, soprano, Patricia Rideout, contralto, Robert Aitken, flûte, Judy Luman, harpe, William Kuinka, mandoline, Andrew Benac, violon et Donald Whitton, violoncelle.
- Bruce Mather, Madrigal n°2, [Figures Ă nos yeux]. Pour soprano, contralto, flĂ»te, harpe, violon, alto et violoncelle, 10 min, MontrĂ©al, mars-juin 1968. Commande du Stratford Shakespearian Festival. CrĂ©ation: Stratford Festival, 27 juillet 1968, Margaret Zeidman, soprano, Muriel Greenspon, contralto, sous la direction de Bruce Mather. (Paris, Ăditions Jean Jobert, 1970.)
- Jean Papineau-Couture, Paysage en deux couleurs sur fond de ciel. Pour huit voix chantĂ©es, huit voix parlĂ©es, flĂ»te, hautbois, clarinette, basson, cor, deux violons, alto, violoncelle, contrebasse, piano, harpe, percussion, 12 min, CrĂ©ation: Zagreb, Yougoslavie, 9 mai 1969. ChĆur et ensemble de la radiodiffusion-tĂ©lĂ©vision de Zagreb, sous la direction d'lgor Kuljeric.
- Serge Garant, Cage d'oiseau. Pour voix et piano (Création de 1963, Montréal, accompagné d'une choregraphie de Jeanne Renaud) Toronto, Berandol Music, 1969.
- Bruce Mather, Madrigal n°3 (poem of Saint-Denys Garneau). Pour contralto, marimba, harpe et piano, 23 min, Commande de la Canadian Broadcasting Corporation. Création: Toronto, CBC Toronto Festivai, 21 juillet 1971, Patricia Rideout, contralto, Judy Lornan, harpe, John Engelmui, marimba, et Bruce Mather, piano.
- Alain Gagnon, Que je t'accueille [Accueil], op. 15, pour voix moyenne et piano, 1968, Ătiquette Radio Canada International, 1973, n° 393, Bruno Laplante, baryton, et Louis-Philippe Pelletier, piano.
- Bruce Mather, Madrigal n°4, pour soprano, flûte, piano et bande, 11 min 45. Création: Montréal, Université McGill, 13 avril 1973, Lyrics Arts Trio: Roben Aitken, flûte, Mary Momsson, soprano, et Marion Ross, piano.
- Serge Garant, Cage d'oiseau, pour voix et piano. Exécution: Paris, 1974, Berthe Kal, soprano, et Jacqueline Mefano, piano.
- Denys Bouliane, Quatre chants de Saint-Denys Garneau, pour soprano, violoncelle et piano, 24 min, Montréal, Centre musical canadien, 1975.
- Charles M. Wilson, Six Choral Pieces. Text by Saint-Denys Garneau (translated by John Glassco), pour choeur à quatre voix mixtes et flûte, 20 min, Toronto, Canadian Music Centre, 1976.
- Charles M. Wilson, Les Solitudes. Text by Saint-Denys Garneau (translated by John Glassco), A song cycle for baritone and piano, Toronto, Canadian Music Centre, 23 mai 1976.
- Serge Garant, Et je prierai ta grĂące, pour voix et piano, 1952, et Cage d'oiseau, pour voix et piano, 1962. Anthology of Canadian Music Music, Radio Canada International, 1978, Jean-Paul Jeannotte, tĂ©nor,' Pauline e Vaillancourt, soprano, et Louis-Philippe Pelletier, piano, Ătiquette Doberman-Yppan, SociĂ©tĂ© Radio-Canada, DO 133, 1992.
- Anne Lauber, Quatre mélodies de De Saint-Denys Garneau, pour tenor, soprano et piano, 1979.
- Jean Vallerand, Quatre poĂšmes de Saint-Denys Garneau, pour voix et piano, Anthology of Canadian Music, Radio Canada International, 1984.
- Jean Chatillon, Premier livre de mĂ©lodies. La voir des feuilles, FlĂ»te et RiviĂšre de mes yeux de De Saint-Denys Garneau, pour voix et piano, Ăd. Jacques Ostiguy, 1985.
- Denis Dion, à propos de Saint-Denys Garneau, pour choeur (douze voix) a cappella, Montréal, Centre musical canadien, septembre 1993.
- Violaine Corradi, Saint-Denys Garneauâ, lus par Paul-AndrĂ© Bourque, musique Violaine Corradi, MontrĂ©al, Ăditions du NoroĂźt/Productions Transversales, 1993.
- Serge Garant, de Saint-Denys Garneau: MĂ©lodies, Pour voix et piano, Ătiquette Doberman-Yppan, DO 146, 1996.
- Villeray, Musique sur de Saint-Denys Garneau, RĂ©alisation Villeray, Productions Saint-Denys, 1998, 62 min. Douze musiciens invidividuels. Dix-huit poĂšmes mis en musique.
Manuels et histoires des littĂ©ratures ( 1964â1989 )
- (en) B. K. Sandwell, « Saint-Denys-Garneau », S .H. Steinberg (ed.), Cassell 's Encyclopaedia of Literature, New-York/London, Cassell, 1964, p. 1793-1794.
- Gonzague Truc (dir.), Histoire de la Iittérature contemporaine, Casterman, 1964, 357 p.: p. 347.
- Henri Clouard (dir.), Histoire de la littérature française, Paris, Albin Michel, 1965, 678 p.: p. 632-633.
- Jean Calvet, « Saint-Denys Garneau », Petite histoire illustrĂ©e de la littĂ©rature française, Paris, Ăditions J. de Gigord, 1966, 263 p.: p. 259.
- Joseph Majault, Littératures de notre temps, Casterman, 1968, 325 p.: p. 291.
- (en) Arthur Smith, Oxford Book of Canadian Verse, London/New-York, Oxford University Press, 1965, 445 p.: P. 292-303.
- Saint-Denys Garneau, PrĂ©sentation par Eva Kushner, Choix de textes, inĂ©dits, Bibliographie, Paris, Ăditions Pierre Seghers, Coll. «PoĂštes d'aujourd'hui», 1967, 191 p.: p. 121-189.
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- Jean Rousselot, « GARNEAU (Saint-Denys) », Dictionnaire de la poésie française contemporaine, Paris, Larousse, 1968, 256 p.: p. 108.
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- (de) Ursula Mathis, « La poĂ©sie quĂ©bĂ©coise », Hans-Joef Niederhe, =Ătudes quĂ©bĂ©coises: Bilan et perspectives, TĂŒbingen, (Allemagne), Niemeyer, 1988, p. 131-151.
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- Lise Gauvin et Gaston Miron, Ăcrivains contemporains du QuĂ©bec depuis 1950, Paris, Seghers, 1989, 579 p.: p. 10-14.
- Peter F. Kirsch, « Hector de Saint-Denys Garneau, Regards et jeux dans lâespace », EncyclopĂ©die Kindler des littĂ©ratures du monde, Vienne, 1989, p. 128-130.
- Guy Goffette, « Regards et jeux dans lâespace », Le Nouveau Dictionnaire des oeuvres de tous les temps, Paris, Robert Laffont, 1989, p. 6249-6250.
- (en) William H. New, A History of Canadian Literature, London, Macmillan Education, 1989, 380 p.: p. 184-196.
Films ( â2010 )
- Saint-Denys Garneau, rĂ©alisĂ© par Louis Portugais d'aprĂšs un scĂ©nario dâAnne HĂ©bert, Office national du film du Canada, 1960, 21 min 23 s.
- Hector de Saint-Denys Garneau, réalisé par Gabrielle Trépanier-Jobin et al., Montréal, Centre collégial de développement de matériel didactique, 2005, 11 min 43 s.
- Saint-Denys Garneau, réalisé par Jean-Philippe Dupuis, Montréal, 2010, 55 min.
Prix et honneurs
- 1925 - 2e prix (sujet imposĂ©: une frise) Ă la seconde exposition publique de lâĂcole des Beaux-Arts de MontrĂ©al, sous la prĂ©sidence de lâHonorable Athanase David[Note 41]
- 1926 - Premier Prix du Concours littéraire de la maison Henry Morgan[118]
- 1928 - Prix du Poetry Group de la Canadian Authors Association[1]
Notes et références
Notes
- Ce commerçant et militaire sâĂ©tait fait connaĂźtre une premiĂšre fois en 1665-1666 pendant la campagne des miliciens de Beauport contre les Iroquois et sâĂ©tait illustrĂ© une seconde fois au siĂšge de QuĂ©bec en 1690 alors quâil Ă©tait ĂągĂ© de plus de soixante ans, ce qui lui avait valu dâĂȘtre anobli par Louis XIV quelques mois avant sa mort, en 1692.
- de Saint-Denys Garneau : Sans titre [ArriĂšre-cour Ă©troite de la maison Ă Westmount] huile sur toile, 30,6 Ă 21,5 cm (Collection Ville de Westmount)
- Jean Palardy et Jori Smith se marient en 1930: « Garneau ira faire un atelier de peinture avec eux dans les Laurentides en mai-juin 1932. Il les retrouvera en aoĂ»t 1933 en Charlevoix oĂč il est allĂ© peindre et oĂč les Palardy ont Ă©lu domicile. » (Huot 2004, p. 227).
- En 1965, Ă©voquant ses compagnons de lâatelier Holgate Jean Paul Lemieux dira: « Holgate Ă©tait vraiment un professeur cĂ©lĂšbre. Tout le monde voulait aller chez lui [...] Il y donnait des classes de modĂšle vivant. [Mais, une poignĂ©e] dâartistes venaient Ă son atelier. En fait, un dâentre eux sâest fait connaĂźtre comme Ă©crivain, Saint-Denys Garneau. Il dessinait trĂšs bien. Nous sortions ensemble aprĂšs les cours pour prendre un cafĂ©. » (Huot 2004, p. 228). Garneau rencontre lĂ Norman Bethune, Goodridge Roberts, Stanley Cosgrove (Dennis Reid, Edwin Holgate 1976, p. 13) et y retrouve Borduas: « Ă peu prĂšs Ă cette Ă©poque Paul-Ămile Borduas se lie avec les amis de La RelĂšve, principalement avec Robert Ălie le grand ami de Garneau, Ălie publiera en 1943 le premier volume consacrĂ© Borduas [...] » (Huot 2004, p. 229).
- Cependant « les systĂšmes d'idĂ©es dont se rĂ©clament ses amis de La RelĂšve (qu'il rebaptise « La Rechute ») ne correspondent pas au monde de Garneau â Les systĂšmes, ce n'est pas son affaire. [Du reste,] sa correspondance le montre toujours en marge ou en surplomb des groupes dont il est le plus proche : ironisant sur leurs contra-dictions apparentes (exemples : Lettres, p. 266, 310, 395, 743 et 776), Ă©tant lui-mĂȘme hors circuit, inassignable Ă quelque camp idĂ©ologique. » (Biron 2022, p. 50-52).
- Amie 'subtile', Gertrude Hodge-Le Moyne (1912â2005) est « la seule autre personne [...] avec qui Garneau ait entretenu Ă notre connaissance une correspondance significative au cours des annĂ©es 1930 (Lettres 2020) [et] une des rares femmes Ă participer aux rĂ©unions du groupe de La RelĂšve. [...] Elle signera en 1964 son unique livre de poĂšmes, Factures acquittĂ©es. » (Lettres, p. 18.)Gertrude Hodge
- De Saint-Denys Garneau avec la famille HĂ©bert (Collection Denyse Garneau Beauchamp).
- Cette revue Ă©tait «l'organe officielle» de la SociĂ©tĂ© canadienne de science et dâart. Suzanne Manseau Ă©voque comment ladite SociĂ©tĂ© « dĂ©cida dâaccepter aussi quelques filles » : « [...] Ce nâĂ©tait que des confrĂšres entre eux; comme [...] jâannoncai avec un aplomb que je ne me connaissais pas "Ma confĂ©rence sera sur la peinture de Michel-Ange. VoilĂ !" la rĂ©action fut typique : on aurait cru que je venais de lancer une bombe ! Je me souviens encore aujourd'hui du silence qui suivit lâĂ©bahissement gĂ©nĂ©ral, des petits sourires en coin qui lâaccompagnĂšrent, quand soudain se leva un noble chevalier pour venir Ă ma rescousse, en disant : "Mademoiselle Manseau Ă©tudie aux Beaux-Arts, elle aura donc sĂ»rement quelque chose dire." Ce n'Ă©tait nul autre que de Saint-Denys Garneau. [...] Ă partir de ce jour-lĂ , ce fut, entre nous, le commencement dâune amitiĂ©, basĂ©e sur une confiance rĂ©ciproque. » (Manseau 1996, p. 55-56).De Saint-Denys Garneau et La Revue scientifique et artistique (couverture)
- Couverture de la revue Vivre, dâaprĂšs une maquette de de Saint-Denys Garneau. 23,7 x 17,3 cm. (Collection Giselle Huot)
- En 1938, une annĂ©e aprĂšs la parution de Regards et Jeux dans l'espace, il envoie un exemplaire Ă son nouveau correspondant Jean BĂ©langer (Lettres, p. 670), et dans son Journal, Garneau Ă©crit: « ...cela me permet de communiquer par des points oĂč, tout Ă coup, jâai Ă©tĂ© rĂ©el. [...] Mais cela suppose dĂ©jĂ quâil y a une certaine rĂ©alitĂ© dans mon livre, une rĂ©alitĂ© valable, authentique. Que, donc, j'ai Ă©tĂ©, que jâai eu quelque chose Ă dire. » (Journal, p. 518).
- LâĂ©crivaine Anne HĂ©bert indiquait dâune façon lapidaire en 1998: « de Saint-Denys est venu avant nous, pour nous prĂ©venir, nous Ă©clairer et payer de sa vie. VoilĂ ! » (CitĂ©e dans Gosselin 2010, p. 344.)
- Son frĂšre Jean se souvient: « ce nâest qu'Ă la vue d'un cierge allumĂ© Ă la fenĂȘtre, que la rĂ©alitĂ© me frappa. Quand je suis entrĂ©, il m'a semblĂ© qu'il mâaccueillait comme auparavant, heureux de me revoir. [Et, tout en le veillant,] seul avec lui, je ne ressentais pas une grande peine car nous avions une sorte de conversation dans laquelle nous parlions de tous les heureux moments passĂ©s ensemble. De Saint-Denys Ă©tait pour moi quelqu'un de joyeux. » (CitĂ© dans Biron 2012, p. 412.)
- Ă la lumiĂšre de la biographie de Garneau, cette affirmation semble aujourd'hui injustifiĂ©e : « Regards et Jeux dans l'espace a fait l'objet dâune rĂ©ception critique considĂ©rable et presque unanimement favorable. [...] On ne peut parler d'un accueil nĂ©gatif ni mĂȘme mitigĂ© : lâĂ©loge domine nettement. Le rejet ultĂ©rieur (et relatif) par Garneau de cette poĂ©sie a une autre source. Pour lui le poĂšme procĂšde de lâĂȘtre [lequel nâest pas «le sien» ('mon « ĂȘtre » est fere nihil') : dâoĂč le 'saut' ] ; de lĂ , naĂźt sa vĂ©ritĂ©. Par consĂ©quent, toute expression de-soi ferait obstacle Ă cette vĂ©ritĂ© plus fondamentale [cf 'le bond d'un Ă©vĂ©nement capital'], dâordre ontologique. » (Melançon 2012, p. 15-16).
- Il serait naĂŻf de penser que c'est la rĂ©ception du livre, gĂ©nĂ©ralement forte Ă©logieuse du reste, qui modifie lâhumeur de Garneau: un « ĂȘtre dont lâinconstance est lĂ©gendaire » et ce, « peu importe le contexte. » (Biron 2015, p. 318). Il n'y a pas un mot dans son Journal des alĂ©as de sa 'petite plaquette de poĂšmes'. DĂ©jĂ absorbĂ© dans le paysage dâOka (il y sĂ©journe du jusquâau dĂ©but de ), deux importants essais (Habitation du paysage et Paysage dâOka) et, avec sa toile Ciel en automne, sur le point dâĂȘtre exposĂ©e au MusĂ©e des beaux-arts de MontrĂ©al : ni la critique ni les rĂ©sultats de la vente de son livre ne concernent au fond le «phĂ©nomĂ©nologue». (Idem).
- « [I]l y a des faiblesses dans mon livre, mais aucun critique n'a mis le doigt dessus. Je crois que je serai obligĂ© d'Ă©crire moi-mĂȘme une critique pour dĂ©signer les faiblesses de ce livre ! » (Lettres, p. 607.) Ce quâil fera (Journal, p. 551-554.)
- Câest lors dâune confĂ©rence que Marina Zito en donne lâillustration la plus frappante : « La notion de marge dans lâĆuvre de Saint-Denys Garneau », Communication de Marina Zito, Istituto Universitario Orientale de Naples, au colloque Le Canada : ses marges et ses frontiĂšres, au Centre culturel dâEscaldes (PrincipautĂ© dâAndorre), . Par ailleurs Zito 2004, p. 107.
- De Saint-Denys Garneau : Sans titre [Arbre soliraire], huile surtoile, 19,5 à 27,2 cm (Collection Université de Montréal)
- Pour un survol des jugements extra-littĂ©raires sur le « Personnage » de Saint-Denys Garneau: Gagner 1996. Ăgalement Major 1978, p. 83 ; Rochette 1996, p. 64.
- Pour son analyse clinique mais, bien Ă propos, de ces variations typo-graphiques sur le mot j - e - u: Leclaire 1975, p. 78-91.
- TraitĂ© comme le lieu transitoire du discours social : « Cet 'haĂŻssable moi', Garneau s'en saisit et sâen dessaisit tour Ă tour. Ă noter que le verbe 'saisir' est » (este) avec 'rejoindre' et '(re)garder', « lâun des verbes prĂ©fĂ©rĂ©s de Garneau: prendre et comprendre deviennent chez lui insĂ©parables, la main et lâĆil agissant de concert », pour 1) joindre ('-ester'=ex-stasis) le monde ('fenĂȘtre'â'pas'), puis 2) sây-dĂ©saisir-de-soi et 3) se-laisser-'rejoindre' ('pĂ©nĂȘtrer'[sic]) « par lui. » (Biron 2022, p. 77).
- (OĂč les flĂšches:) Quelques exemples du jeu entre la typographie et les espaces dans l'Ă©dition originale.
- La composition du livre est aussi singuliĂšre et plus riche qu'il ne paraĂźt d'abord: elle reproduit « la figure d'une spirale », oĂč le point d'arrivĂ©e « retrouve le point de dĂ©part » pour le dĂ©passer (cf. Journal, p. 213-214.) [ Un tel va-et-vient entre dĂ©but et fin Ă partir d'un centre se nomme boustrophĂ©don (AnnĂ©e 2012), Garneau utilise la technique aussi dans ses Lettres (Biron 2022, p. 129), et son Journal (Gagnon 1975, p. 107-108.) ] Ainsi un groupe de mots (noyau restreint de syllabes gĂ©nĂ©ralement homophones), rĂ©pĂ©tĂ©s et lĂ©gĂšrement modifiĂ©s, se rappellent au cours de l'Ćuvre, et sâamplifient (cf. Journal, p. 425-429). Cette structure progressive se superpose Ă la « symĂ©trie apparente ». Le parcours annulaire enserre la partie centrale du livre [...Ă travers quelque fenĂȘtre magique...], oĂč « l'espace dĂ©ployĂ© se condense dans la plus infime surface de liquiditĂ©, qui est [...] Ă la fois le pivot de l'Ćuvre et la loupe nous permettant d'en dĂ©couvrir les dĂ©tails. » (Thibodeau 1993, p. 131).
- Analyses textuelles en profondeur: Gagnon 1975 ; Blais 1984 ; Nepveu 1984 ; Blais 1994 ; Gervais 1994 ; Melançon 1999 ; Lambert 2014 ; Stratford 2015.
- (Huot 2004, p. 255). Il est Ă noter que Garneau Ă©tait trĂšs critique de sa propre Ćuvre: « aucun autre poĂšte, que je sache, ne sâest retournĂ© si violemment contre sa poĂ©sie pour la dĂ©noncer comme une imposture: "Quây a-t-il de nĂ©cessaire dans tout ce que jâai Ă©crit ?" se demande Garneau (Journal, p. 551), [et voici] les raisons [quâil] allĂšgue pour Ă©carter la plupart de ses poĂšmes: « Pompage illĂ©gitime, verbeux et la plupart du temps mensonger, hasardeux. La premiĂšre partie de mon livre nâa en moi aucune rĂ©alitĂ© vĂ©ritable : câest une flatterie en portrait. [âŠ] Un romantisme tragique qui ne peut que tromper, qui le voulait peut-ĂȘtre. [âŠ] illisible [âŠ] un dĂ©layage infĂąme [âŠ] exploitation dâune petite sensation. Dans tout cela, je me parais des plumes du paon, Ă quoi je nâavais aucun droit; je donnais le change en revĂȘtant dâun aspect brillant un vide absolu. » (Ibid, p. 551-554) [...] On aimerait que certains critiques se soient souvenus de cette page. » (Melançon 2012, p. 13-14).
- « Dans notre Ă©tang les grenouilles sâĂ©gosillent, ce qu'on appelle un concert. Voici la partition [...] » (Dessin ['paysage sonore'], dans lettre Ă Claude Hurtubise, dĂ©but mai 1936. Reproduit dans Lettres, p. 499.)
- (Lettres, p. 212:) « C'est tout lâinverse, [ y ] insiste le narrateur, qui parle de son amitiĂ© pour les chauve-souris, et pour les bĂȘtes en gĂ©nĂ©ral, auxquelles il sâidentifies sans la moindre apprĂ©hension. [...] Il joue avec elles, comme il joue avec son destinataire, dĂ©ployant sous ses yeux le potentiel littĂ©raire de la scĂšne, qu'il Ă©maille de quelques arabesques verbales (inventant le verbe « parvole » [soit : la façon dâaller propre Ă une chauve-souris]). Puis la lettre bifurque vers un autre sujet, terre Ă terre celui-lĂ [...] » (Biron 2022, p. 121).
- LâĂȘtre, insistait Garneau, nâest pas ce qui est : comment pourrait-il ĂȘtre Ă la fois ce qui est, et le fait mĂȘme d'ĂȘtre pour ce qui est ? (Lettres 2020, p. [...] 440, 515, 653, 740, etc.) LâĂȘtre este et non pas « est ». Or ester, pour lâĂȘtre, câest 'nihiliser' â nihil-fĂ©re[r] dit Garneau â soit, le fait de reconduire Ă sa nullitĂ© ce qui passe pour ce qu'il n'est pas. (Journal, p. 452, 518, 527, 552, 581 et 605.)
- Le contexte, pour un groupe trÚs restreint de lettres (dont celles à Gertie), devient clair en plaçant sur la version autographe (BAC, fonds Jean Le Moyne) la grille de Cardan rudimentaire, patiemment reconstruite.
- .Lettre Ă Claude Hurtubise, dĂ©but janvier 1939. Autographe, BAC, fonds Claude Hurtubise (dernier de 5 feuillets, 12Ă20 cm). Lettres 2020, p. 901 (pour fac-similĂ©)
- Le poĂšte n'adhĂšre pas du coup Ă une ortho-doxa 'onthologique [sic]'. (Ćuvres en prose, p. 453 et notes 116 et 117, p. 567 et n. 375.) LĂ comme ailleurs, lâexpĂ©rience lui sert seule de guide.
- Ćuvres 1971, 1320 p. Cet ouvrage, Ă©puisĂ© mais non rĂ©imprimĂ©, comprend notamment toutes les variantes des poĂšmes de Garneau (p. 1050-1110).
- « Garneau n'a jamais Ă©crit autant de lettres qu'aprĂšs lâĂ©vĂ©nement que constitue la sortie de Regards et Jeux dans l'espace. » (Biron 2022, p. 37.) 'DĂ©sempĂȘtrĂ©' du subjectif et 'de son mĂȘtre': « Plus question de prouver Ă autrui ou Ă lui-mĂȘme que sa veine n'est pas tarie. Il Ă©crit de plus en plus, mais en parle de moins en moins. » (Biron 2022, p. 147-148.)
- « Garneau sâest expliquĂ© Ă lui-mĂȘme les raisons qui lâont amenĂ© Ă se dĂ©tourner de la poĂ©sie. [âŠ] Dans une longue entrĂ©e du Journal datĂ©e du Mardi gras 1938, Garneau se livre Ă une critique radicale de ses poĂšmes. Câest une page extraordinaire, dont je ne connais aucun Ă©quivalent [âŠ] » (Melançon 2012, p. 13). (Voir Rivard 1982, p. 73).
- « En 1993, a eu lieu a l'universitĂ© McGill une journĂ©e d'hommage Ă Garneau pour le cinquantenaire de sa mort, Fernand Ouellette et Gaston Miron, Ă qui j'avais demandĂ© de participer Ă cette journĂ©e, ont dĂ©clinĂ© l'invitation Ă peu prĂšs pour les mĂȘmes raisons : jadis, nous ne voulions pas nous reconnaĂźtre en Saint-Denys Garneau, nous lui prĂ©fĂ©rions [...] tout autre Ă©crivain qui nous promettait la libĂ©ration. Mais aujourd'hui, me dit Miron, je reconnais que Saint-Denys Garneau est notre plus grand poĂšte. » (Rivard 1998, p. 214-215).
- (En couleurs:) Un exemple de permutations, dâassonances, dâallitĂ©rations, de paragrammes, de rĂ©pĂ©titions de phonĂšmes, et de glissements d'un mot Ă un autre par le son ou le sens dans les textes garnĂ©liens : «Le mauvais pauvre.» Premier paragraphe (Gagnon 1975, p. 110.)
- Sur la critique dâart et la production picturale: Georges Cartier, « Catalogue des peintures, aquarelles, pastels et fusains de Saint-Denys Garneau », Annexe dans Bio- Bibliographie de Saint-Denys Garneau, PrĂ©face de Robert Ălie, MontrĂ©al, Ăcole de bibliothĂ©caires, 1952, p. 70-74 (premier inventaire partiel de 30 Ćuvres) ; Georges Cartier, « Paysages de Saint-Denys Garneau », LâAction universitaire, vol. 20, no 1 (octobre 1953), p. 26-34 ; Georges Cartier, « Paysage de Saint-Denys Garneau », Lectures, vol. 10, no 5 (janvier 1954), p. 196-201 ; Jean-Pierre Duquette « Saint-Denys Garneau dessinateur et peintre », LittĂ©ratures no 12; et Saint-Denys Garneau parmi nous, 1994, p. 45-51 ; François HĂ©bert, « Paysage sans cadre », LibertĂ©, vol. 37, no 1, 223 (fĂ©vrier 1996), p. 81-90.
- De Saint-Denys Garneau peignant prÚs du chemin de la CÎte-Sainte-Catherine à Montréal (Fonds Georges Beullac)
- « [L]es commentaires de lâĆuvre garnelienne n'ont cessĂ© de se multiplier pour produire un Ă©norme mĂ©ta-discours. Le "Personnage" Saint-Denys Garneau â sans doute plus que l'Ćuvre â s'est vu investi d'un rĂŽle majeur dans lâĂ©volution de lâhistoire littĂ©raire quĂ©bĂ©coise. [...] On remarque aussi, malgrĂ© la variation des moyennes annuelles, une certaine constance des publications autour de Saint-Denys Garneau. Sur I'ensemble des periodes Ă©tudiĂ©es [1937â1993], la production critique atteint en moyenne presqu'une publication par mois. [...] Notons enfin que le Personnage, mythifiĂ© et dĂ©naturĂ© dans son essence, a pris plus d'importance que l'Ćuvre littĂ©raire. » (Gagner 1996, p. 27-28).
- Alors « que la lecture des poĂštes francophones du QuĂ©bec en anglais est rare, [âŠ] » remarque Edward D. Blodgett, « Saint-Denys Garneau continue Ă ĂȘtre un des poĂštes les plus frĂ©quemment traduits. » (Blodgett 2012, p. 111 et 114. Voir aussi : Blodgett 2003, p. 81-85 et Ryan 2003, p. 16). On note aussi que « de Saint-Denys Garneau est de loin le plus traduit en espagnol. » (Stratford 2015, p. 153). Pour plus dâinformation bibliographique, consulter les bases de donnĂ©es TEPOQAL I et II. Voir Ă©galement lâarticle pionnier dâEva Kushner : Kushner 1979, p. 69-72.
- Gilles Marcotte va jusquâĂ dire dans ses Entretiens : « On peut soutenir que depuis quelques annĂ©es c'est l'Ćuvre de de Saint-Denys Garneau qui est lue avec ferveur, qui ouvre les horizons les plus larges, qui pose les questions fondamentales. Je ne suis pas loin de penser, certains jours, qu'il est notre plus grand Ă©crivain. » Popovic 1996, p. 55.
- 1er prix Paul-Ămile Borduas 3Ăšme prix Jori Smith. Jury : Emmanuel Fougerat; Suzor-CĂŽtĂ©; Maurice Cullen; Jean-Omer Marchand; Edmond Dyonnet; Robert Mahias; Charles Maillard (1887-1973); Jean-Baptiste LagacĂ©; Ernest Cormier; William Hope; Joseph Saint-Charles; Alfred LalibertĂ©. (AUQAM, Fonds Ăcole des Beaux-Arts, 5P5/2, p. 28-29.) Voir aussi [S.a.], « La proclamation des laurĂ©ats de lâĂcole des Beaux-Arts », Le Canada, vol. 23, n°43, 26 mai 1925, p. 8, col. 6-7. (CitĂ© dans Huot 1995, p. 945.)
Références
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- Huot 2004, p. 215.
- « Dans la maison du poÚte », sur ULaval Nouvelles, (consulté le ).
- On trouvera une chronologie détaillée de de Saint-Denys Garneau dans Huot 1998, p. 5-51.
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- Lettres 2020, p. 777-778.
- [Le vieux moulin], Ćuvres, p. 150 et 1094.
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- « Garneau, Hector de Saint-Denys | l'Encyclopédie Canadienne », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le ).
- Lettre de Palardy à Garneau 3 mai 1937, fonds Hector-de-Saint-Denys-Garneau, BAC. Roger Blais, Jean Palardy, peintre témoin de son époque 1993, p. 23
- Huot 2004, p. 211
- Muhlstock 1996, p. 80-82.
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- AndrĂ© Brochu, « « De Saint-Denys» vivant », La sociabilitĂ© littĂ©raire, vol. 27, no 2,â , p. 344 (lire en ligne).
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- Sur ce mythe tenace: Major 1978, p. 83 ; Ćuvres en prose, p. 49 ; Biron 2015, p. 308-312.
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- Denys Gagnon, « Hector de Saint-Denys Garneau. Regards et jeux dans l'espace », Le polar scandinave, vol. 8, no 4,â , p. 28 (lire en ligne)
- Lettres 2020, p. 607.
- (Biron 2015, p. 308). Voir cependant Biron 2022, p. 9.
- Thibodeau 1993, p. 62-63.
- Biron 2022, p. 152-153.
- Biron 2015, p. 295.
- Ouellet 1994, p. 58.
- Thibodeau 1993, p. 64.
- (Légaré 1957, p. 59). Lambert 2014, p. 117.
- Blais 1984, p. 46.
- Cité dans De Saint-Denys Garneau et Hébert 1996, p. 6.
- Brault 1996, p. 12.
- Mainguy 2012, p. 45.
- Sur le difficile effort dâimpersonnalisation de Garneau: Melançon 2004, p. 56 ; Melançon 2015b, p. 51.
- Popovic 1986, p. 87.
- Sur lâaspect formel de lâĂ©criture garnĂ©lienne: Gagnon 1975 ; Nepveu 1984.
- Sur ces décalages, retournements et autres palindromes de lettres et de syllabes en jeu dans l'ensemble des écrits de Garneau: Gervais 1994.
- De Saint-Denys Garneau et HĂ©bert 1996, p. 144-145.
- Sur lâinapparente complexitĂ© des poĂšmes: Blais 1984 ; Blais 1994 ; Stratford 2015.
- Grandbois 1947, p. 6
- (Lettres, dos de couverture). Regards et Jeux dans l'espace nâest « jamais prĂ©sentĂ© par Garneau comme un "recueil" mais bien comme un livre unifiĂ©. » (Biron 2015, p. 301).
- Melançon 1994, p. 96.
- Biron 2022, dos de couverture.
- Biron 2022, p. 130-135
- Nepveu 1998, p. 170-171
- Biron 2022, p. 12.
- Lambert 2004, p. 124-128
- Biron 2022, p. 120
- Biron 2022, p. 121.
- Biron 2022, p. 78.
- Biron 2022, p. 13.
- (Biron 2022, p. 7). Voir pourtant: les lettres de Martin Heidegger Ă Hannah Arendt (trad. fr. 2001).
- Biron 2012, p. 66.
- Biron 2020, p. 57.
- Seguin-Brault 2019, p. 435.
- Biron 2020, p. 58.
- Biron 2022, p. 182
- GiguĂšre 2007, p. 115.
- GiguĂšre 2004.
- De Saint-Denys Garneau, Ćuvres en prose, 1995, 1 183 p. Cet ouvrage « [c]ulturellement inestimable », Ă©puisĂ© dĂšs sa parution mais non rĂ©imprimĂ© par Fides, contient tous les articles et essais de Garneau. Il ne doit pas ĂȘtre confondu avec la THĂSE du mĂȘme nom (Huot 1998), qui est son complĂ©ment.
- De Saint-Denys Garneau, Journal, 2012, 614 p. Il est à noter que cette édition est la seule à reproduire tous les textes retrouvés des cahiers de Garneau: y compris les lettres, articles et poÚmes, exclusifs au Journal.
- De Saint-Denys Garneau, Lettres, 2020, 920 p.
- Ă cet Ă©gard: Journal, p. 494, 498, 500 et 599.
- De lâabandonnement de lâĂȘtre en gĂ©nĂ©ral, confer: Grondin 2019, p. 32-44.
- Huot 2004, p. 220.
- GiguĂšre 2003, p. 75.
- Nepveu 1998, p. 169.
- (Huot 2004, p. 213). Voir son ultime article « Les Cahiers des poĂštes » publiĂ© en 1938 dans Lâaction nationale (signĂ©: de Saint-Denys GARNEAU) Ćuvres en prose, p. 118-125.
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- Sur la spécificité des poÚmes "retrouvés": Melançon 1999.
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- Confer Gosselin 2010, p. 151-152.
- Fonds Hector de Saint-Denys-Garneau (MSS200) - BibliothÚque et Archives nationales du Québec (BAnQ).
- Fonds d'archives Hector de Saint-Denys Garneau (LMS-0207), BibliothĂšque et Archives Canada.
- « Fonds Hector de Saint-Denys Garneau (P26), », sur Division de la gestion de documents et des archives
- « Collection Fondation de Saint-Denys Garneau (P468) », sur Université Laval - DAUL
- Gosselin 2010, p. 67.
- Huot 1998, p. 40.
Bibliographie
Ăditions de l'Ćuvre
- De Saint-Denys Garneau, Ćuvres (Texte Ă©tabli, annotĂ© et prĂ©sentĂ© par Jacques Brault et BenoĂźt Lacroix), MontrĂ©al, Les Presses de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al, , 1320 p. Ouvrage de rĂ©fĂ©rence.
- De Saint-Denys Garneau, Ćuvres en prose (Ădition critique Ă©tablie par Giselle Huot), Fides, , 1183 p. (ISBN 2-7621-1694-5) Ouvrage de rĂ©fĂ©rence.
- PoĂšmes et Proses (1925-1940), Avec des inĂ©dits (textes et illustrations), Choix et prĂ©sentation de Giselle Huot, MontrĂ©al, Ăditions de lâOutarde ( Ă©puisĂ©e ), 2001, 413 p. (ISBN 2-9805221-1-2)
- France Gascon, LâUnivers de Saint-Denys Garneau. Le peintre, le critique, MontrĂ©al et Joliette, BorĂ©al/MusĂ©e d'art de Joliette, , 112 p. (ISBN 2-7646-0086-0) Ouvrage de rĂ©fĂ©rence.
- Nus et autres dessins inédits, conception et texte de Giselle Huot, catalogue de l'exposition, Montréal, BibliothÚque Saint-Sulpice, 2004, 30 p.
- [De Saint-Denys Garneau et HĂ©bert 1996] De Saint-Denys Garneau, Regards et Jeux dans l'espace (CONFORME Ă L'ĂDITION ORIGINALE DE 1937. Avec des textes explicatifs et un appareil pĂ©dagogique Ă©tablis par François HĂ©bert), Anjou, Ăditions CEC, coll. « les Grands Textes de la littĂ©rature quĂ©bĂ©coise », , 159 p. (ISBN 2-7617-1301-X et 978-2-7617-1301-6, OCLC 35926460) Ouvrage de rĂ©fĂ©rence.
- Regards et jeux dans l'espace, Montréal, Fides, 2013, 222 p. (ISBN 9782762135688)
- De Saint-Denys Garneau, Lettres (Ădition prĂ©parĂ©e, prĂ©sentĂ©e et annotĂ©e par Michel Biron), Les Presses de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al, coll. « bnm* », , 920 p. (ISBN 978-2-7606-4226-3 et 2-7606-4226-7, OCLC 1141740650) Ouvrage de rĂ©fĂ©rence.
- [Journal] De Saint-Denys Garneau, Journal 1929â1939 (Ădition de François Dumont en collaboration avec Julie St-Laurent et Isabelle Tousignant), QuĂ©bec, Ăditions Nota bene, coll. « Cahiers du Centre Hector-De Saint-Denys-Garneau, n° 5 », , 618 p. (ISBN 978-2-89518-423-2) Ouvrage de rĂ©fĂ©rence.
- Journal, Texte partiel conforme à l'édition critique établie par Giselle Huot, coll. « Littérature », BibliothÚque québécoise, 1996, 479 p. (ISBN 9782894061275)
Ă part (1935â1937)
- « Un film avec le vrai Hector De Saint-Denys Garneau », sur lesarchivesduphotographe (consulté le ). Brefs métrages 9,5 mm par Georges Beullac avec de Saint-Denys Garneau.
Articles publiĂ©s par de Saint-Denys Garneau (1927â1938)
Textes rĂ©unis dans Ćuvres (1971) et Ćuvres en prose (1995).
- « LâAngĂ©lus de Millet », La Revue scientifique et artistique, MontrĂ©al, no 10, dĂ©cembre 1927.
- « Les disciples dâEmmaĂŒs de Rembrandt », La Revue scientifique et artistique, MontrĂ©al, no 11, janvier 1928.
- « Les DerniÚres Cartouches, par Alphonse M. de Neuville », La Revue scientifique et artistique, Montréal, no 12, février 1928.
- « Adrienne Lecouvreur, pastel par Charles-Antoine Coypel », La Revue scientifique et artistique, Montréal, no 13, mars 1928.
- « En faveur de laisser les jeunes filles collaborer aux revues », La Revue scientifique et artistique, Montréal, no 14, avril 1928.
- « De livres en livres. Essais de critique littéraire », La Revue scientifique et artistique, Montréal, no 22, janvier 1930.
- « Lâexposition du printemps Ă la Galerie des Beaux-Arts », La Revue scientifique et artistique, MontrĂ©al, no 25, avril 1930.
- « Le dormeur de Louis Veuillot », La Revue de science et dâart, no 28, dĂ©cembre 1930.
- « NoĂ«l », La Revue de science et dâart, no 29, janvier 1931.
- « La vie moderne », Nous, Montréal, no 1, novembre 1931.
- « LâĂ©loquence », Nous, MontrĂ©al, no 3, novembre 1932.
- « DémosthÚne [1] », Nous, Montréal, no 4, décembre 1932.
- « Lâart "spiritualiste" », La RelĂšve, vol. 1, no 3, mai 1934.
- « "Le DĂ©serteur" de Grignon », La RelĂšve, vol. 1, no 5, octobre 1934, reproduit dans LâOrdre, vol. 1, no 205, novembre 1934.
- « Impressions », Le Semeur, Montréal, vol. 1, no 4, décembre 1934.
- « Ă propos dâune confĂ©rence-audition », La Renaissance, MontrĂ©al, no 24, novembre 1935.
- « Alphonse de Chùteaubriant [ I ] », La RelÚve, vol. 2, no 3, novembre 1935.
- « Chronique des beaux-arts [ I ] », La RelÚve, vol. 2, no 4, décembre 1935.
- « Chronique des beaux-arts [ II ] : Louis Muhlstock », La RelÚve, vol. 2, no 5, janvier 1936.
- « Alphonse de Chùteaubriant [ II ] », La RelÚve, vol. 2, no 6, février 1936.
- « Alphonse de Chùteaubriant [ III ] », La RelÚve, vol. 2, no 7, mars 1936.
- « Alphonse de Chùteaubriant [ IV ] », La RelÚve, vol. 2, no 9-10, mai-juin 1936.
- « Peintres français à la Galerie Scott », La RelÚve, vol. 3, no 2, décembre 1936.
- « Monologue fantaisiste sur le mot », La RelÚve, vol. 3, no 3, janvier-février 1937.
- « CantilÚnes », La RelÚve, vol. 3, no 3, janvier-février 1937.
- « Les Cahiers des poÚtes », L'Action nationale, vol. 11, no 2, février 1938.
Essais (1929â1939)
Textes posthumes publiĂ©s dans Ćuvres (1971) et Ćuvres en prose (1995).
- Campagne canadienne (1929)
- Paysage de soir (1930)
- « City Lights » et le cinéma (1931)
- Charles Magnan pianiste (1932)
- Ma liaison (1932)
- Le mot ça [ II ] (1936)
- Propos sur lâhabitation du paysage (1937)
- Paysage dâOka (1937)
- Hors des expositions [Marjorie Smith] (1937)
- John Lyman (1938)
- Le comique, le rire (1938)
- Franz Kafka [ II ] (1938)
- Pingouin â Yacht (1938)
- Pingouin â Le fameux capitaine, avec aquarelle 16x20 cm (1938)
- Pingouin â En 1535 « visage pĂąle » arrive Ă QuĂ©bec, avec aquarelle 19x17 cm (1938)
- Paroles célÚbres, avec aquarelle 11x19 cm (1939)
- Les N Commandements du Navigateur, illustrée avec dessins à l'encre (1939)
Analyses littĂ©raires (1930â1933)
Textes posthumes publiĂ©s dans Ćuvres en prose (1995).
- ÎΌηÏÎżÏ â Analyse littĂ©raire de lâ« invocation Ă la Muse », [Iliade, Chant I] (1930)
- ÎΌηÏÎżÏ â Agamemnon et ChrysĂšs, [Iliade, I, v. 8-52] (1930)
- Neuf jours durant, [Iliade, I, v. 53 ss.] (1931)
- ÎŒÎź ÎżÎŻÎżÏ Î±ÎłÎÏαÏÏÎżÏ ÎÏ â « Iliade », I, v. 116 (1931)
- HomĂšre â Chant I, vers 148-188 (1931-1932)
- RĂ©ponse dâHector Ă Andromaque â VI vers 440 (1932)
- Lâ« EsthĂ©tique fondamentale », XVIII (1932)
- « Eurydice deux fois perdue » â Ćuvre posthume en prose de Paul Drouot (1932)
- DémosthÚne [ II ], [[ I ] publié dans Nous] (1933)
- Lâ« Agricola » de Tacite, XLIV (1933)
- « clochibus » â Rabelais (1933)
Contes et nouvelles (1929â1938)
Textes posthumes publiĂ©s dans Ćuvres (1971).
- Conte canadien (1929)
- Dans le tramway (1929)
- Terreur [Nouvelle fantastique] (1930)
- Le paquet de lâoncle Alfred (1930)
- La barrique de biĂšre [Le mort] (1930)
- Le petit homme gris (1930-1931)
- Voici une histoire (1931)
- Lâincorrigible (1931)
- Les dĂ©boires d'un vendeur dâautomobile (1932)
- Le gardien du phare (1932)
- Un vent aigre (1932-1933)
- Dans lâautobus du village [Woodlands] (1933)
- [Nouvelle sans titre] (1938)
Pour mieux jouer avec Garneau
Ouvrages et articles cités
Documents utilisés comme source pour la rédaction de cet article :
- François HĂ©bert, « Textes explicatifs et appareil pĂ©dagogique », Regards et Jeux dans l'espace, Texte conforme Ă l'Ă©dition originale de 1937, Anjou, Ăditions CEC, coll. « les Grands Textes de la littĂ©rature quĂ©bĂ©coise », 1996, 159 p.: p. 7-14 et p. 91-159 (ISBN 2-7617-1301-X) et 978-2-7617-1301-6, OCLC 35926460)
- Collectif, « Hommage Ă Saint-Denys Garneau », Ătudes françaises, vol. 5, no 4, , p. 455-489 (http://revue-etudesfrancaises.umontreal.ca/volume-5-numero-4/).
- Collectif, « Relire Saint-Denys Garneau », Ătudes françaises, numĂ©ro prĂ©parĂ© par BenoĂźt Lacroix et Robert Melançon, vol. 20, no 3, hiver 1984, 127 p. (http://revue-etudesfrancaises.umontreal.ca/volume-20-numero-3/).
- Jacques Brault, « Saint-Denys Garneau 1968 », Ătudes françaises, vol. 4, n° 4, 1968, p. 403-406 (lire en ligne).
- Jacques Roy, LâAutre Saint-Denys Garneau. Suivi de cinq lettres inĂ©dites de Saint-Denys Garneau, QuĂ©bec, Ăditions du Loup de GouttiĂšre âąĂ©puisĂ©eâą, 1993, 134 p. (ISBN 2-921310-28-7)
- Giselle Huot, « Des femmes, des professeurs et des amis. PoĂšme et lettres inĂ©dits de Saint-Denys Garneau », Les Cahiers dâhistoire du QuĂ©bec au XXe siĂšcle, no 1, hiver 1994, p. 55-56.
- [Huot 1998] Giselle Huot, Ădition critique de Ćuvres en prose d'Hector de Saint-Denys Garneau (La ThĂšse), UniversitĂ© Laval, , 373 p. (lire en ligne) Ouvrage de rĂ©fĂ©rence.
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- Collectif, « Saint-Denys Garneau. Accompagnements », Ătudes françaises, numĂ©ro prĂ©parĂ© par Michel Biron et François Dumont, vol. 48, no 2, 2012, 163 p. (http://revue-etudesfrancaises.umontreal.ca/volume-48-numero-2/).
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- Edward D. Blodgett, « De la difficultĂ© de traduire de Saint-Denys Garneau en anglais », Ătudes françaises, vol. 48, no 2,â , p. 111-119 (ISSN 0014-2085 et 1492-1405, DOI 10.7202/1013337ar, lire en ligne)
- Antoine Boisclair, « Le duo des voix Ă©quivoques. Qui parle chez Garneau ? », Ătudes françaises, vol. 48, no 2,â , p. 17-28 (DOI 10.7202/1013332ar)
- Thomas Mainguy, « de Saint-Denys Garneau : le jeu de lâironie », Ătudes françaises, vol. 48, no 2,â , p. 29-50 (ISSN 0014-2085 et 1492-1405, DOI 10.7202/1013333ar, lire en ligne, consultĂ© le )
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- [Biron 2012] Michel Biron, « Lâimpudeur Ă©pistolaire: sur quelques lettres inĂ©dites de Saint-Denys Garneau », Ătudes françaises, vol. 48, no 2,â , p. 65â91.
- Julie St-Laurent, « Le paysage en soi. Hector de Saint-Denys Garneau », QuĂ©bec français, Les Publications QuĂ©bec français, vol. 169,â , p. 47-50 (ISSN 0316-2052 et 1923-5119, lire en ligne)
- Vincent Lambert, « Le consentement Ă lâimage: de Saint-Denys Garneau, octobre 1935 », Voix et Images, vol. 39, no 2,â , p. 117-125 (ISSN 0318-9201 et 1705-933X, DOI 10.7202/1025192ar)
- [Melançon 2015a] Robert Melançon, « Lâautomne des esquisses », dans Pour une poĂ©sie impure, BorĂ©al, coll. « Papiers collĂ©s », 2015a, 111 p. (ISBN 9782764623343), p. 30-39
- [Melançon 2015b] Robert Melançon, « Je est un autre », dans Pour une poésie impure, Boréal, coll. « Papiers collés », 2015b, 111 p. (ISBN 9782764623343), p. 51-62
- Madeleine Stratford, « de Saint-Denys Garneau dans le prisme de ses traducteurs hispano-amĂ©ricains », TTR (Association canadienne de traductologie), vol. 28, nos 1-2,â 1er -2e semestre 2015, p. 153-179 (ISSN 0835-8443 et 1708-2188, DOI 10.7202/1041655ar, lire en ligne)
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Pour plus dâinformation bibliographique consulter Dumont et GiguĂšre 2010 et les bases de donnĂ©es TEPOQAL I et II
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- Steve Girard, Le diable dans les détails. De Saint-Denys Garneau, Québec, AkmÚ, , 104 p. (http://Academia.edu)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à la littérature :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Regards et jeux dans l'espace sur la BibliothÚque mobile de littérature québécoise (HTML)
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