Louis Antoine Victor Malouet
Louis Antoine Victor Malouet ( à Paris - à Paris, paroisse Saint-Sulpice) est un homme politique français et haut fonctionnaire du XIXe siècle.
Préfet du Bas-Rhin | |
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Préfet de la Seine-Maritime | |
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Préfet du Pas-de-Calais | |
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Préfet de l'Aisne | |
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Pair de France |
Baron |
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Décès |
(Ă 62 ans) Ancien 1er arrondissement de Paris |
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Archives conservées par |
Archives nationales (F/1bI/167/4)[1] |
Biographie
Il est le fils de Pierre-Victor Malouet, député à l'Assemblée constituante de 1789, qui mourut étant ministre de la Marine (1814).
Louis Antoine Victor entra, comme son père dans l'administration de la marine en l'an IX en qualité d'attaché au port de Rochefort. En 1807, il quitta la Marine pour les bureaux du ministère de l'Intérieur et prit les fonctions de secrétaire général de la préfecture du département de la Creuse, que lui confia le gouvernement impérial (1er germinal an XI).
L'année suivante, il devint, le , sous-préfet de Villeneuve-d'Agen. Le lendemain, il est fait maître des requêtes. Le , il est nommé préfet de l'Aisne, fonctions qu'il occupait encore à l'époque de la première Restauration en 1814, et que le roi lui confirma.
Il avait été nommé chevalier de la Légion d'honneur le et créé baron de l'Empire le 18 mai suivant.
En 1814, en allant rejoindre l'Empereur près de Laon, il fut pris par les Russes et envoyé prisonnier en Frise. Revenu en France à la paix, il fut maintenu en fonction le et devint maître des requêtes au Conseil d'État le et officier de la Légion d'honneur le 18 août suivant.
Il refusa, le , d'administrer au nom de Napoléon Ier. Sa destitution ne se fit pas attendre ; il fut remplacé, le 22 de ce même mois, par Charles Micoud d’Umons.
Éloigné des fonctions publiques pendant les Cent-Jours (1815), une ordonnance royale du 12 juillet suivant, le porta à la préfecture de l'Allier (Moulins), où tout le monde passe, et où aucun préfet ne reste stable. Le sort attaché à ce poste influa sur la nomination de Malouet : deux jours après (14 juillet) elle fut révoquée, et il fut nommé préfet du Pas-de-Calais (Arras), en remplacement de André de Biaudos, comte de Casteja. Le titre de maître des requêtes en service extraordinaire lui donné fut par ordonnance du roi du 24 août.
En 1816, il fut accusé dans plusieurs brochures d'avoir cherché à influencer les élections dans son département. Il fut aussi vivement dénoncé par les ultra-royalistes à la chambre des députés pour les instructions, dans le sens strictement constitutionnel, qu'il avait données et les démarches qu'il avait faites à cette occasion : mais la majorité lui fut favorable, et Malouet continua d'avoir la confiance du gouvernement du Roi.
Chateaubriand nous donna un extrait de cette lettre :
« Préfecture du Pas-de-Calais.
Collèges électoraux.
Arras, .
Votre qualité d'électeur est un titre bien important dans un moment où les collèges tiennent dans leurs mains les destinées de la France.
Veuillez, Monsieur, réfléchir à l'esprit qui a dicté l'ordonnance du 5 septembre. Le roi a-t-il dissous la Chambre pour la recomposer entièrement des mêmes éléments ? Non sans doute.
Je suis autorisé à le dire, à le répéter, à l'écrire, le roi verra avec mécontentement siéger dans la nouvelle Chambre ceux des députés qui se sont signalés dans la dernière session par un attachement prononcé à la majorité opposée au gouvernement.
A votre arrivée à Arras, Monsieur, faites-moi l'honneur de venir chez moi ; moi seul puis vous faire connaître la pensée du roi, ses véritables intentions. Ne négligez pas surtout de vous rendre à un devoir aussi sacré que celui de venir voter ; le roi, la Charte, la France, le réclament.
J'ai l'honneur, [...]
Signé Malouet.[2] »
Toujours préfet du Pas-de-Calais, il renonça, en , pour les besoins de l'État, à une somme de 2 972 francs qui lui était due, comme indemnité, pour avoir cessé ses fonctions pendant les Cent-Jours de 1815.
L'année 1817 s'ouvrit pour Saint-Omer, comme pour beaucoup d'autres villes septentrionales, sous de calamiteux auspices. La misère des classes pauvres fut la conséquence de la mauvaise récolte de l'année 1816. Le préfet Malouet, ayant mis sous les yeux du gouvernement le tableau de la souffrance publique, obtint de la munificence royale une somme de 50 000 francs, destinée à alléger les privations imposées aux indigents du département, par le haut prix des subsistances. La répartition de ce don procura aux pauvres de Saint-Omer une somme de 7 000 francs.
Le , on l'envoya préfet de la Seine-Inférieure (Rouen) ; mais le 19 du même mois, il lui arriva, comme précédemment, un changement de volonté ministérielle (alors ultra-royaliste), qui lui fit traverser la France de l'ouest à l'est, et il prit place dans la préfecture du Bas-Rhin (Strasbourg). Le poste était bon, le baron Malouet s'en accommodait ; mais on trouva qu'il avait assez travaillé, et qu'il devait goûter les douceurs du repos, et, en conséquence, le , la ministère Villèle lui donna le Louis-Simon de Deschaux, marquis de Vaulchier pour successeur.
Le ministère Martignac le fit entrer à la commission du sceau de France et le promut commandeur de la Légion d'honneur. Après la révolution de Juillet, il passa à la cour des comptes (1830) et fut créé pair de France le .
Vie familiale
Fils aîné de Pierre-Victor Malouet (1740 ✝ 1814), député à l'Assemblée constituante de 1789, préfet maritime à Anvers, conseiller d'État, ministre de la Marine, et de Marie-Louise Béhotte (1747 Saint-Domingue ✝ 1783), Louis Antoine Victor épouse le Christine de Chabanon du Maugris ( ✝ - Rouen). De leur union naquirent :
- Louise Victoire (1811 ✝ 1884), mariée en 1839 avec Théodore Louis Honoré Frédéric, 2e baron Millet (1809 ✝ 1870), dont une fille ;
- Victor Pierre (1812 ✝ - Paris), Conseiller référendaire à la Cour des comptes, marié en 1843 avec Suzanne Henriette Cousin ( ✝ - Paris), dont :
- Pierre Henri (né le ) ;
- Henri Dominique (né le ), marié avec Berthe Guilliermoz, dont :
- Henry ;
- Louis ;
- Louis Charles Dominique (1816 ✝ 1876), employé au ministère de la Guerre.
Fonctions
- Attaché au port de Rochefort (an IX) ;
- Secrétaire général de la préfecture du département de la Creuse (15 pluviôse an XI (), installé le 1er germinal an XI) ;
- Sous-préfet de Villeneuve-d'Agen () ;
- Maître des requêtes au Conseil d'État (, à titre honoraire le , en service extraordinaire le , à titre honoraire le , en service extraordinaire en 1827) ;
- Préfet de l'Aisne (, maintenu en fonction le (première Restauration) et révoqué le (Cent-Jours)) ;
- Préfet de l'Allier (, sans suite) ;
- Préfet du Pas-de-Calais () ;
- Préfet de la Seine-Inférieure ( - 1820) ;
- Préfet du Bas-Rhin (, révoqué le ) ;
- Conseiller d'État en service extraordinaire (du à sa mort) ;
- Membre de la commission du sceau de France (1828) ;
- Conseiller maître à la Cour des comptes () ;
- Pair de France ().
Titres
Distinctions
- LĂ©gion d'honneur :
- LĂ©gionnaire (), puis,
- Officier (), puis,
- Commandeur de la LĂ©gion d'honneur ().
Règlement d'armoiries
« D'azur à la fasce d'argent chargé de trois oiseaux de sable ; au canton des barons préfets brochant.[3] - [4] »
Bibliographie
- « MALOUET Louis Antoine Victor, baron », Dictionnaire historique, généalogique et biographique (1807-1947) [de la chambre des Comptes], en ligne.
- « Louis Antoine Victor Malouet », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] ;
- Biographie moderne, ou, Galerie historique, civile, militaire, politique, littéraire et judiciaire: contenant les portraits politiques de Français de l'un et de l'autre sexe, morts ou vivans, qui se sont rendus plus ou moins célèbres, depuis le commencement de la révolution jusqu'à nos jours ..., Par Alph. de Beauchamp, Étienne Psaume, Publié par A. Eymery, 1816 ;
- Biographie des hommes vivants: ou, Histoire par ordre alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits, Par Louis Gabriel Michaud, Publié par L.G. Michaud, 1818 ;
- Biographie nouvelle des contemporains, ou dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la Révolution française, ont acquis de la célébrité par leurs actions, leurs écrtis, leurs erreurs ou leurs crimes, soit en France, soit dans les pays étrangers, Par A. Jay, E. Jouy, Antoine-Vincent Arnault, Publié par Librairie historique, 1823 ;
- Biographie des préfets, depuis l'organisation des préfectures, 3 mars 1800, jusqu'à ce jour, Par Étienne Léon Lamothe-Langon, Publié par Chez les Marchands de Nouveautés, 1826 ; Publié par Adamant Media Corporation (ISBN 0-543-92174-3), (ISBN 978-0-543-92174-1) ;
- Histoire civile, politique, militaire, religieuse, morale et physique de la ville de Saint-Omer, chef-lieu judiciaire du département du Pas-de-Calais, ou, Annales historiques, statistiques et biographiques de cette ville, depuis son origine jusqu'à nos jours, Par Jean Lambert Derheims, Publié par Impr. d'A. Lemaire, 1843 ;
- Nobiliaire d'Auvergne ..., Par Jean Baptiste Bouillet, Publié par Perol, 1851 ;
- Œuvres de Chateaubriand, Par François-René de Chateaubriand, Publié par Dufour, 1861 ;
- Paul Leuilliot, « Louis Antoine Victor Malouet », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 25, p. 2497
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives Ă la vie publique :
- Ressource relative aux militaires :
- Fiche de Louis Antoine Victor Malouet sur roglo.eu ;
Notes et références
- « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001513/d_803 » (consulté le )
- Source : Œuvres de Chateaubriand, Par François-René de Chateaubriand, Publié par Dufour, 1861.
- Fiche de Louis Antoine Victor Malouet sur geneweb.inria.fr
- Armorial de J.B. RIETSTAP - et ses Compléments