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Louis-Vivant Lagneau

Louis-Vivant Lagneau, né le , à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et mort le à Paris (9e), est un chirurgien militaire et médecin vénérologue français.

Louis Vivant Lagneau
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  86 ans)
Paris
SĂ©pulture
Nationalité
Activités
Vue de la sépulture.

Il a participé à 22 campagnes napoléoniennes et a été membre de l'Académie nationale de médecine[1].

Biographie

Naissance et enfance

Louis-Vivant Lagneau, dans le Journal d'un chirurgien de la grande armĂ©e dĂ©crit son enfance et sa formation. Il indique qu'il est baptisĂ© Ă  l'Ă©glise Saint-Jean de Vieille-Maizelle, paroisse de ses parents Simon Lagneau, de Drancy-le-Fort et Anne Adenot, de Chagny. Il a un frère aĂ®nĂ© et trois sĹ“urs plus jeunes que lui. Ă€ la sortie de ses premières Ă©coles, il est placĂ© chez un grammairien-latiniste, M. Briolet, jusqu'en 1790. Il rentre alors au collège de Chalon-sur-SaĂ´ne, tenu par des religieux. Ces derniers sont renvoyĂ©s, dans cette pĂ©riode rĂ©volutionnaire ; il est alors organisĂ© un collège laĂŻque.

Formation

Le collège ne fonctionna que peu de temps. Lagneau est alors placé à l'hôpital de Chalon-sur-Saône, sous la direction d'un chirurgien, M. Gauthey. Mais son apprentissage lui paraissant insuffisant, 18 mois après son entrée à l'hôpital, il le quitte pour Paris. Il suit alors les cours de Bichat jusqu'en 1802, date de sa mort. En 1803 il est reçu interne des hôpitaux, lors de l'ouverture du premier concours, le (14 prairial de l'an XI). Il a 22 ans. Sa thèse de doctorat est un Exposé des diverses méthodes de traiter les maladies vénériennes.

Il va s'établir à Paris, en contractant avec la veuve Bertrand le rachat de la clientèle de son mari défunt. Mais il n'a pas le temps de s'installer. Le Premier Consul, par arrêté du (9 frimaire an XII), organise le service de santé des armées. L. V. Lagneau, dans ce cadre là, est pris par la conscription[2].

Chirurgien des armées de Napoléon

Il est nommĂ© chirurgien de troisième classe au 3e corps de l'armĂ©e des CĂ´tes et attachĂ© Ă  l'hĂ´pital de Bruges. Il est chirurgien du jusqu'au . Il suit toujours fidèlement NapolĂ©on au sein de diffĂ©rents rĂ©giments. Il est successivement sous-aide-major au 1er bataillon du 9e rĂ©giment de ligne () ; chirurgien aide-major au 12e rĂ©giment de dragons () ; chirurgien-major au 2e rĂ©giment des conscrits grenadiers de la Garde (), avec le mĂŞme grade il est affectĂ© ensuite aux fusiliers grenadiers de la Vieille Garde. En 1813 il est chirurgien major du 4e rĂ©giment des tirailleurs de la Vieille Garde. Il ne sert pas les Bourbons, mais revient pour les Cent-jours. Il est alors prĂ©sent jusqu'Ă  Waterloo. Il est mis en non-activitĂ© au . Le il est nommĂ© chirurgien major du 3e rĂ©giment de grenadiers Ă  pied de la Vieille garde. Le il est licenciĂ©.

Tout au long de ces annĂ©es il parcourt la Belgique, l'Italie, la Prusse, la Pologne, l'Espagne, l'Autriche, la Russie, la France. Il a participĂ© Ă  22 campagnes et Ă  de très nombreuses batailles : Eylau, Friedland, Talavera de la Reina et Ă  la campagne d'Espagne, Ă  la campagne de Russie (Moscou, Smolensk, Moskova, KrasnoiĂ©, passage de la BĂ©rĂ©nisa), Ă  Bautzen, Dresde, Leipzig, Hanau, la Fère-Champenoise (son cheval est tuĂ© sous lui), Ă  Waterloo oĂą son ambulance est près de l'endroit oĂą se tient l'empereur.

Retour Ă  la vie civile

Il redevient médecin dans la vie civile. Il reprend ses travaux de médecin et de chercheur. En 1816 il est membre de la Société de médecine du département de la Seine, en 1823 il est membre de l'Académie nationale de médecine, section de médecine opératoire.

En 1816, il Ă©pouse Marie Marin, hĂ©ritière de M. Henrion, ancien administrateur gĂ©nĂ©ral des Ă©quipements de l'armĂ©e de Sambre-et-Meuse. Plusieurs enfants sont nĂ©s de cette union ; sa fille se maria avec Adrien Bigorne, fils d'un ancien officier de la Garde, qui fut, comme son fils RenĂ© Bigorne (1853-1892, mariĂ© Ă  la fille du peintre LĂ©on-Charles Flahaut), maire de Marigny-en-Orxois ; son fils Gustave-Simon, nĂ© en 1827, mort en 1896, fut reçu docteur en 1851. Membre de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine et prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© d'anthropologie de Paris, il publia, comme son père, des ouvrages sur les maladies vĂ©nĂ©riennes.

Louis-Vivant Lagneau a 86 ans quand il meurt, il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (27e division).

RĂ©compenses

Il est nommé membre de la légion d'honneur le 1808, chevalier de l'Ordre de la Réunion, le , officier de la légion d'honneur le . Pour son action lors de l'épidémie de choléra de 1832 il reçoit une médaille pour récompenser les services rendus comme médecin en chef de l'hôpital temporaire du 2e arrondissement de Paris.

Publications

Les deux écrits de Louis-Vivant Lagneau sont de nature très différente : l'un est un récit des campagnes napoléoniennes alors que l'autre est un ouvrage de médecine.

Le Journal d'un chirurgien de la grande armée

Bataille d'Essling où Lagneau était présent, tableau (de E. Boutigny) montrant la mort de Lannes

C'est en qualité de chirurgien que Lagneau faisait partie des armées napoléoniennes. Son récit des 22 campagnes auxquelles il a participé est très riche en description et commentaires, l'aspect chirurgical n'est pas l'essentiel[3]

Citation extraite du journal (p. 206) relative Ă  la bataille de Borodino indiquant la crĂ©ation d'un hĂ´pital oĂą l'on soigne tous les blessĂ©s : Â« les russes donnent Ă  cette bataille, la plus sanglante connue, puisque 80 000 russes et 30 000 français ou alliĂ©s y sont morts ou ont Ă©tĂ© blessĂ©s, le nom de Borodino. NapolĂ©on celui de bataille de la Moscova, du nom de la rivière qui passe Ă  Moscou et qui Ă©tait derrière les russes, Ă  une lieue du champ de bataille. Pendant que Murat et sa cavalerie suit l'ennemi, accompagnĂ© du corps de Davout, nous restons sur le terrain avec l'Empereur, qui fait Ă©tablir un hĂ´pital dans un couvent pour tous les blessĂ©s, russes et français ».

Exposé des symptômes de la maladie vénérienne

Sa thèse, ExposĂ© des symptĂ´mes de la maladie vĂ©nĂ©rienne, des diverses mĂ©thodes de traitement qui lui sont applicables, est publiĂ©e en 1803, elle est rĂ©Ă©ditĂ©e en 1805, 1809, 1811, 1812, 1815, 1828 ; la dernière Ă©dition, complĂ©tĂ©e, modifiĂ©e est celle de 1828. Elle fut traduite en espagnol, italien, allemand. Ce succès est dĂ» Ă  ce que le sujet n'Ă©tait pas traitĂ© pas d'autres ouvrages Ă  cette Ă©poque. « Cet Ă©crit, qui n’était tout d’abord de la dissertation inaugurale de l’auteur, a reçu ensuite de nombreuses additions. Il contient une exposition mĂ©thodique des accidents dĂ©terminĂ©s par la syphilis, et des diffĂ©rentes mĂ©thodes thĂ©rapeutiques que l’on oppose Ă  cette maladie. Aussi les praticiens l’ont-ils accueilli avec un tel empressement que les cinq Ă©ditions qu’il a eues en 1803, 1812, 1815 et 1818 sont Ă©coulĂ©es, l’auteur a mis la 6e sous presse »(l-J RĂ©gis)[4].

Autres publications

Les écrits, recensés par la BNF, ont, pour la plupart trait aux maladies vénériennes[5].

  • Dictionnaire de mĂ©decine, articles relatifs aux maladies vĂ©nĂ©riennes.
  • Discours prononcĂ© Ă  la SociĂ©tĂ© de mĂ©decine de Paris, dans la sĂ©ance du , Ă  l'occasion de la mort de M. Cullerier, oncle..., In-8°, 4 p.

Notes et références

  1. SociĂ©tĂ© des publicistes, de lĂ©gislateurs, d'hommes de lettres, d'artistes, de militaires et d'anciens magistrats, Biographie universelle et portative des contemporains, ou Dictionnaire historique des hommes cĂ©lèbres de toutes les nations, morts ou vivants, qui, depuis la rĂ©volution française, ont acquis de la cĂ©lĂ©britĂ© par leurs Ă©crits, leurs actions, etc : Par une sociĂ©tĂ© des publicistes..., volume 2, partie 1, 1826, p. 76
  2. Xavier Riaud, « Louis-Vivant Lagneau (1781-1868) chirurgien major de la Grande armée, fidèle parmi les fidèles », histoire-medecine.fr (consulté le ).
  3. Eugène Tattet, Louis-Vivant Lagneau, Journal d'un chirurgien de la Grande-ArmĂ©e (L.-V. Lagneau), 1803-1815, prĂ©face de FrĂ©dĂ©ric Masson (1847-1923), In-8 °, XIV-327 p. Édition : Paris : Émile-Paul frères , 1913
  4. « Amis et passionnés du père Lachaise Lagneau Louis Vivant (1781-1867) » (consulté le )
  5. « Louis-Vivant Lagneau », sur data.bnf.fr (consulté le )

Liens externes

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