Liste des motoristes français de Formule 1
Neuf motoristes français de Formule 1 ont produit des moteurs destinés à leurs propres monoplaces ou à des constructeurs de châssis. Bugatti, Gordini, Matra, Peugeot, Renault et Talbot ont conçu, produit et fait courir leurs réalisations. Mecachrome et Supertec étaient des sous-traitants du concepteur Renault. CTA-Arsenal n'a disputé que deux courses, hors championnat. La société japonaise Asiatech (installée en France) a repris, durant deux saisons, le développement et la maintenance des moteurs Peugeot. Les motoristes suivent la règlementation des moteurs de Formule 1 édictée par la Fédération internationale de l'automobile (FIA).
Lors du Grand Prix automobile de Suède 1977, Matra, avec son V12, devient le premier motoriste français à remporter un Grand Prix dans un châssis français, Ligier, piloté par un Français, Jacques Laffite. Les moteurs Renault sont associés à 12 titres de champion du monde des constructeurs et 11 titres de champion du monde des pilotes.
Liste alphabétique des motoristes français de Formule 1
Bugatti
Le constructeur automobile français Bugatti, qui s'est illustré en Grands Prix avant la Seconde Guerre mondiale, a créé un moteur de Formule 1 pour sa T251 : elle n'a disputé qu'une seule course, en 1956[1].
- T2.5 L8 : 8 cylindres en ligne, 2 486 cm³, 230 chevaux à 8 000 tr/min, concepteur Gioacchino Colombo.
CTA-Arsenal
Le Centre d'étude technique de l’automobile et du cycle conçoit, en 1946, un moteur destiné à sa CTA-Arsenal fabriquée par l'Arsenal d’État de Châtillon. Le projet est abandonné au vu des résultats des essais, de la première course, en 1947, et de la seconde, en 1949[2].
- Moteur V8 1 482 cm³, suralimenté par deux compresseurs Roots, double arbre à cames en tête, 215 chevaux à 6 000 tr/min (version 1946) et 275 chevaux à 8 000 tr/min (version 1948), concepteur Albert Lory[3].
Les moteurs étaient fabriqués à Châtillon, aujourd'hui dans le département des Hauts-de-Seine.
Gordini
Le motoriste Amédée Gordini, pour le compte de Simca, puis de sa marque Gordini a conçu et produit une série de moteurs de Formule 1. Sous la marque Simca, ils ont permis de disputer quatorze Grands Prix de 1951 à 1953. Sous la marque Gordini, ils ont permis de disputer trente-trois Grands Prix de 1952 à 1956 [4].
- T15C (1950) : 4 cylindres en ligne, suralimenté, 1 491 cm³, 195 chevaux à 6 500 tr/min.
- T20 (1952) : 6 cylindres en ligne, 1 998 cm³, 160 chevaux à 7 000 tr/min.
- T23 (1954) : 6 cylindres en ligne, 2 473 cm³, 228 chevaux à 6 500 tr/min.
- T25 (1955) : 8 cylindres en ligne, 2 474 cm³, 260 chevaux à 7 500 tr/min.
Gordini était basé à Paris, boulevard Victor.
Matra
Les moteurs Matra de Formule 1 -V12, 2 993 cm³- ont équipé les monoplaces du constructeur de 1968 à 1972, puis Shadow en 1975, et Ligier de 1976 à 1978, en 1981 et 1982[5]. Leur concepteur était Georges Martin.
- MS09 (1968) : 395 chevaux à 10 500 tr/min.
- MS12 (1970) : 485 chevaux à 11 400 tr/min.
- MS71 (1971) : 440 chevaux à 11 000 tr/min.
- MS72 (1972) : 485 chevaux à 11 800 tr/min.
- MS73 (1975) : 490 chevaux à 11 500 tr/min.
- MS76 (1977), MS78 (1978) et MS81 (1981): 520 chevaux à 12 300 tr/min.
Matra était basé à Romorantin-Lanthenay, dans le Loir-et-Cher.
Mecachrome
En 1998, 1999 et 2000, la société Mecachrome fabrique des moteurs issus du RS9 conçu par Renault, commercialisés par Playlife pour Benetton et par Supertec pour Williams et BAR[6].
- GC3701-RS09 (1998): V10, 2999 cm³, 775 chevaux à 15 600 tr/min.
Mecachrome fabriquait ses moteurs à Aubigny-sur-Nère, dans le Cher.
Peugeot
Les moteurs V10 Peugeot Sport de Formule 1 ont équipé les monoplaces des constructeurs de châssis McLaren en 1994, Jordan en 1995, 1996 et 1997, Prost en 1998, 1999 et 2000[7].
- A4 (1994) : 3,5 litres, 700 chevaux à 14 250 tr/min.
- A6 (1994) : 3,5 litres, 760 chevaux à 14 500 tr/min.
- A10 (1995) : 3 litres, 760 chevaux à 15 500 tr/min.
- A12 (1996) : 3 litres, 720 chevaux à 15 500 tr/min.
- A14 (1997) : 3 litres, 750 chevaux à 15 500 tr/min.
- A16 (1998) : 3 litres, 765 chevaux à 15 200 tr/min.
- A18 (1999) : 3 litres, 785 chevaux à 15 700 tr/min.
- A20 (2000) : 3 litres, 800 chevaux à 16 200 tr/min.
Peugeot Sport était installé à Vélizy-Villacoublay, dans les Yvelines. Jean-Pierre Boudy en fut l'ingénieur en chef.
La société japonaise Asiatech a assuré pour les écuries Arrows, en 2001, et Scuderia Minardi, en 2002, le développement et la maintenance des moteurs Peugeot A20 durant 33 Grands Prix.
- 01 (2001) : V10, 2998 cm³, 800 chevaux à 17 500 tr/min.
- AT02 (2002) : V10, 2998 cm³, 800 chevaux à 17 500 tr/min.
Asiatech était installé à Vélizy-Villacoublay.
Renault
Renault Sport F1 est installé à Viry-Châtillon, dans l'Essonne. La direction technique du département moteur est assurée par Rémi Taffin depuis 2016.
premier moteur français vainqueur
d'un Championnat du monde (1992)
Les moteurs Renault Sport de Formule 1 ont équipé les monoplaces du constructeur de 1977 à 1985, de 2002 à 2011, puis de 2016 à 2020. Le , Carlos Ghosn, le PDG de Renault, annonce le rachat de Lotus F1 Team installée à Enstone, en Grande-Bretagne : Renault redevient constructeur de Formule 1 à part entière[8].
Les moteurs Renault ont aussi équipé les monoplaces d’autres constructeurs[9] :
- Team Lotus de 1983 Ã 1986,
- Ligier de 1984 Ã 1986, en 1990, de 1992 Ã 1994,
- Tyrrell Racing en 1985 et 1986,
- Williams F1 Team de 1990 Ã 1997, en 2012 et 2013,
- Benetton Formula de 1995 Ã 1997 et en 2001,
- Red Bull Racing de 2007 Ã 2015,
- Caterham F1 Team de 2011 Ã 2014,
- Lotus F1 Team de 2012 Ã 2014,
- Scuderia Toro Rosso en 2014 et 2015,
- McLaren en 2019 et 2020
En 2016, 2017 et 2018, un ensemble moteur d'origine Renault rebadgé Tag Heuer est fourni à l'écurie Red Bull Racing[10].
Moteurs 6 cylindres turbocompressés
Les puissances des moteurs V6 turbocompressés, de 1 492 cm³ de cylindrée, dépassaient les 500 chevaux dès la première année de compétition :
- EF1 (1977 à 1983) : de 510 chevaux à 11 000 tr/min à 650 chevaux à 12 000 tr/min en 1983.
- EF4 (1984) : 750 chevaux à 11 500 tr/min[11].
- EF4-B (1984) : 760 chevaux à 11 500 tr/min.
- EF15 (1985) : 810 chevaux à 11 500 tr/min.
- EF15B (1986) : 800 chevaux à 12 500 tr/min.
Bernard Dudot en est le concepteur.
Moteurs 10 cylindres atmosphériques
La puissance des moteurs V10 à 67°, de 3 493 cm³ de cylindrée, atteignait les 650 chevaux dès la première année de compétition :
- RS1 (1989) : 650 chevaux,
- RS2 (1990) : 660 chevaux à 12 800 tr/min
- RS3 (1991) : 700 chevaux à 12 500 tr/min
- RS4 (1992) : 750 chevaux à 13 000 tr/min, titre de champion du monde des pilotes pour Nigel Mansell et titre de champion du monde des constructeurs pour Williams,
- RS5 (1993) : 780 chevaux à 13 800 tr/min, titre de champion du monde des pilotes pour Alain Prost et titre de champion du monde des constructeurs pour Williams,
- RS6 (1994) : 790 chevaux à 14 300 tr/min, titre constructeur pour Williams.
Les puissances des moteurs V10, de 3 litres de cylindrée, atteignaient les 750 chevaux dès la première année de compétition :
- RS7 (1995) : V10 à 67°, 2 998 cm³, 750 chevaux à 14 300 tr/min, titre de champion du monde des pilotes pour Michael Schumacher et titre de champion du monde des constructeurs pour Benetton,
- RS8 (1996) : V10 à 67°, 2 998 cm³, 750 chevaux à 14 500 tr/min, titre de champion du monde des pilotes pour Damon Hill et titre de champion du monde des constructeurs pour Williams,
- RS9 (1997) : V10 à 71°, 3 000 cm³, 755 chevaux à 14 600 tr/min, titre de champion du monde des pilotes pour Jacques Villeneuve et titre de champion du monde des constructeurs pour Williams,
- RS21 (2001) : V10 à 112°, 2 997 cm³, 780 chevaux à 17 400 tr/min
- RS22 (2002) : V10 à 112°, 2 997 cm³, 820 chevaux à 17 500 tr/min
- RS23 (2003) : V10 à 112°, 2 997 cm³, 830 chevaux à 17 800 tr/min
- RS24 (2004) : V10 à 72°, 2 998 cm,³ 900 chevaux à 19 000 tr/min
- RS25 (2005) : V10 à 72°, 2 998 cm³, 900 chevaux à 19 000 tr/min, titre de champion du monde des pilotes pour Fernando Alonso et titre de champion du monde des constructeurs pour Renault.
Moteurs 8 cylindres atmosphériques
La puissance des moteurs V8 à 90°, de 2 398 cm³ de cylindrée, atteignait les 750 chevaux dès la première année de compétition :
- RS26 (2006) : 750 chevaux à 19 500 tr/min, titre de champion du monde des pilotes pour Fernando Alonso et titre de champion du monde des constructeurs pour Renault.
- RS27 (2007) : 770 chevaux à 19 000 tr/min,
- RS27-2008 : plus de 770 chevaux à 19 000 tr/min,
- RS27-2009 : plus de 750 chevaux à 18 000 tr/min[12],
- RS27-2010 : plus de 750 chevaux à 18 000 tr/min, titre de champion du monde des pilotes pour Sebastien Vettel et titre de champion du monde des constructeurs pour Red Bull,
- RS27-2011 : plus de 750 chevaux à 18 000 tr/min, titre de champion du monde des pilotes pour Sebastien Vettel et titre de champion du monde des constructeurs pour Red Bull,
- RS27-2012 : plus de 750 chevaux à 18 000 tr/min (10 à 20 chevaux supplémentaires par rapport à 2011)[13], titre de champion du monde des pilotes pour Sebastien Vettel et titre de champion du monde des constructeurs pour Red Bull,
- RS27-2013 : plus de 750 chevaux à 18 000 tr/min, titre de champion du monde des pilotes pour Sebastien Vettel et titre de champion du monde des constructeurs pour Red Bull.
Moteurs 6 cylindres turbocompressés équipés de moteurs électriques
- RE F1 (2014) : moteur thermique V6 à 90°, turbocompressé, de 1,6 litre et moteur électrique ; puissances respectives de 600 chevaux (environ) à 15 000 tr/min et de 160 chevaux (maximum réglementaire, 33 s par tour).
- RE F1 (2015) : moteur thermique V6 à 90°, turbocompressé, de 1,6 litre et moteur électrique ; 650 (environ) et 160 chevaux (maximum réglementaire, 33 s par tour).
- RE16 (2016) : moteur thermique V6 à 90°, turbocompressé, de 1,6 litre et moteur électrique ; 730 (environ) et 160 chevaux (maximum réglementaire, 33 s par tour).
- RE17 (2017) : moteur thermique V6 à 90°, turbocompressé, de 1,6 litre et moteur électrique ; 780 (environ) et 160 chevaux (maximum réglementaire, 33 s par tour).
- RE18 (2018) : moteur thermique V6 à 90°, turbocompressé, de 1,6 litre et moteur électrique ; plus de 950 chevaux de puissance totale[14].
- RE-Tech 19 (2019) : moteur thermique V6 à 90°, turbocompressé, de 1,6 litre et moteur électrique ; plus de 950 chevaux de puissance totale [15].
- RE-Tech 20 (2020) : moteur thermique V6 à 90°, turbocompressé, de 1,6 litre et moteur électrique ; plus de 1 000 chevaux de puissance totale [16] - [17].
Supertec
En 1999 et 2000, la société Supertec commercialise le moteur conçu par Renault sous le nom de RS9 et fabriqué par Mecachrome pour Williams, BAR et Arrows[18].
- FB01 (1999) : V10 à 71°, 2997 cm³, 780 chevaux à 15 800 tr/min, 121 kg.
- FB02 (2000) : V10 à 71°, 2998 cm³, 780 chevaux, 117 kg.
Talbot
Deux moteurs Talbot ont équipé les monoplaces de Talbot-Darracq et Talbot-Lago[19].
- 700 (1950) : 8 cylindres en ligne, suralimenté, 1 485 cm³, 160 chevaux à 7 200 tr/min (engagé dans un Grand Prix, non participation).
- 23 CV (1950) : 6 cylindres en ligne, 4 483 cm³, 280 chevaux à 5 000 tr/min (a participé à treize Grands Prix).
Talbot était installé à Suresnes, aujourd'hui dans le département des Hauts-de-Seine.
Notes et références
- « Stats F1 Moteurs Bugatti » (consulté le )
- (en) « French pride rebuffed again! » (consulté le )
- Luc Méloua : "Compresseurs et turbos, la suralimentation", Edition E.P.A, Paris, 1985, page 24.
- « Stats F1 Moteurs Gordini » (consulté le )
- « Stats F1 Moteurs Matra » (consulté le )
- « Stats F1 Moteurs Mecachrome » (consulté le )
- « Stats F1 Moteurs Peugeot » (consulté le )
- Le Monde : "Renault rachète Lotus et revient en Formule" 1 (consulté le 4 décembre 2015)
- « Stats F1 Moteurs Renault » (consulté le )
- L'Équipe : "Red Bull, un moteur Renault badgé Tag Heuer" (consulté le 4 décembre 2015).
- Luc Méloua, "Compresseurs et turbos, la suralimentation", Edition E.P.A, Paris, 1985, pages 96 et 97.
- « Renault Sport : A propos du RS27 » (consulté le )
- « Auto hebdo : Le Renault RS27 plus puissant en 2012 » (consulté le )
- Motorsport : "La fiche technique de la Renault R.S.18 (consulté le 23 avril 2019).
- Renault Sport : "Spécifications techniques du moteur RE-Tech 19 (consulté le 23 avril 2019).
- News Sport Auto : "Renault veut améliorer la longévité du moteur" (consulté le 20 mars 2020).
- News Sport Auto : " F1. Qui a le meilleur moteur en Formule 1 ," (consulté le 20 mars 2020).
- « Stats F1 Moteurs Supertec » (consulté le )
- « Stats F1 Moteurs Talbot » (consulté le )
Sources principales
- Leo Turrini & Daniele Amaduzzi : « F1 91 », Vallardi & Associat Editeur (Milano) 1991.
- Luc Domenjoz, Steve Domenjoz & Domonique Leroy : « L’année 1993 Formule 1 », préface Jean Alesi, Chronosports Editeur (Lausanne), 1993 ?
- « 1999 Formula 1 Yearbook », version française « 99 Formule 1 », préface Jacques Laffite, TF1 Editions (Paris), 1999.
- Collection magazine Sport Auto.