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Les Arts décoratifs

Les Arts décoratifs sont une institution culturelle française réunissant musées, lieux d'enseignement et bibliothèque autour de l'art de vivre, des arts décoratifs, du design, de la mode et du textile, de la publicité et du graphisme.

Les Arts décoratifs
Logo de l’association
Logotype de Ă  2021.
Cadre
Forme juridique Association loi de 1901
But Arts décoratifs
Zone d’influence France
Fondation
Fondation
Identité
Siège Paris
Président Johannes Huth
Site web madparis.fr

Connue jusqu'en 2005 sous la dénomination d'Union centrale des arts décoratifs (UCAD), elle a été fondée en 1882 par des collectionneurs et des industriels désireux de mettre en valeur les arts appliqués en créant des liens entre industrie et beaux-arts pour « entretenir en France la culture des arts qui poursuivent la réalisation du beau dans l’utile ». Reconnue d'utilité publique quelques mois après sa création, l'association remplit des missions de conservation de collections publiques, de diffusion culturelle, de soutien à la création, d'éducation artistique et de formation de professionnels.

Les différentes composantes des Arts décoratifs sont installées sur trois sites à Paris :

Les Ateliers du Carrousel, ateliers de pratique artistique, sont présents sur ces trois sites.

Statut

Organisme privé doté d'un statut d’association loi de 1901 reconnue d’utilité publique, les Arts décoratifs sont liés à l'État par une convention renouvelée périodiquement. Ses collections appartiennent à l'État. Le financement est mixte : 47 % de son budget provient de ses ressources propres. Le conseil d'administration est majoritairement composé de représentants du secteur privé.

Historique

Les Expositions des produits de l'industrie et les Expositions universelles qui se succèdent au XIXe siècle suscitent les rivalités. La France, convaincue de sa supériorité artistique sur les autres nations, se trouve confrontée au progrès prodigieux de l’industrie anglaise, bien décidée à combattre l'industrie française sur son propre terrain : celui de l'art. Cette volonté britannique est d'ailleurs très ancienne, elle prend sa source dès le milieu du XVIIIe siècle, sensible sur le terrain de la gravure et de la céramique.

  • 1864 : un groupe d'industriels conduit par AmĂ©dĂ©e Couder, Jules Klagmann et Ernest Guichard dĂ©cide de fonder au 15, place Royale (aujourd'hui place des Vosges) Ă  Paris, sur le modèle du South Kensington Museum (actuel Victoria and Albert Museum), l’Union centrale des beaux-arts appliquĂ©s Ă  l’industrie. En quelques mois une collection est constituĂ©e et un « musĂ©e-Ă©cole », dotĂ© dès l'origine d'une bibliothèque, est crĂ©Ă©. Il occupe alors deux salles d'un hĂ´tel particulier.
  • 1865 : la première exposition de l'Union centrale des beaux-arts appliquĂ©s Ă  l'industrie intitulĂ©e comme les suivantes « MusĂ©e rĂ©trospectif » se tient au palais de l'Industrie des Champs-ÉlysĂ©es[1] - [2].
  • 1875 : l'Union centrale des beaux-arts appliquĂ©s Ă  l'industrie installe son musĂ©e et sa bibliothèque 3, place des Vosges. La bibliothèque comprend alors un fonds d'ouvrages anciens et modernes ainsi que de nombreux Ă©chantillons de textiles et de papiers peints mis Ă  la disposition des artistes, industriels et ouvriers. Le musĂ©e et la bibliothèque sont ouverts gratuitement de 10 h Ă  17 h et le soir de 19 h Ă  22 h, pour permettre aux ouvriers d'y venir Ă  la sortie des ateliers.
  • 1877 : l'Union centrale des beaux-arts appliquĂ©s Ă  l'industrie, qui a acquis une expĂ©rience unique en organisant plusieurs manifestations comme les « musĂ©es rĂ©trospectifs », est concurrencĂ©e par l'annonce de la fondation d'une SociĂ©tĂ© du musĂ©e des Arts dĂ©coratifs. Celle-ci, crĂ©Ă©e en , est placĂ©e sous la haute prĂ©sidence du duc d'Audiffret-Pasquier, prĂ©sident du SĂ©nat. Le ComitĂ© de patronage comporte des personnalitĂ©s du monde de la culture et de la politique.
  • 1878 : l'État concède Ă  la nouvelle sociĂ©tĂ© le pavillon de Flore au palais du Louvre.
  • 1879 : la sociĂ©tĂ© doit rapidement quitter ces lieux, affectĂ©s au service de la prĂ©fecture de la Seine jusqu'Ă  la reconstruction de l'hĂ´tel de ville. Elle trouve alors asile au palais de l'Industrie, aux mĂŞmes conditions qu’au pavillon de Flore — pour un franc symbolique. La fusion des deux sociĂ©tĂ©s s’impose lorsque la SociĂ©tĂ© du musĂ©e, dĂ©sireuse de rendre pĂ©riodiques ses expositions, se trouve en compĂ©tition avec les projets de l'Union centrale. L'Union centrale et la SociĂ©tĂ© du musĂ©e des Arts dĂ©coratifs s'entendent, malgrĂ© leurs divergences d'origine et d'opinion : les fondateurs de l'Union centrale appartiennent au monde des industries, les initiateurs de la SociĂ©tĂ© du musĂ©e sont des leaders politiques et mondains.
  • 1882 : en mars, les deux structures fusionnent, donnant naissance Ă  l'Union centrale des arts dĂ©coratifs (UCAD)[3]. La reconnaissance d’utilitĂ© publique eut lieu le suivant[4]. C'est alors en France la plus influente des associations artistiques. Homme politique en vue et ami de Manet, Antonin Proust en prend la prĂ©sidence. Les leaders s'unissent dans la recherche d'un lieu oĂą installer le musĂ©e et la bibliothèque.
  • 1891 : le dĂ©putĂ© Georges Berger prend la prĂ©sidence de l'UCAD. Il s'entoure de Jules Maciet, nommĂ© Ă  la tĂŞte de la Commission du musĂ©e, et de Paul Gagnault, nommĂ© conservateur du musĂ©e. Comme son prĂ©dĂ©cesseur, il s'attelle avec patience et dĂ©termination Ă  l'installation du musĂ©e des Arts dĂ©coratifs quai d'Orsay puis, devant le refus dĂ©finitif du SĂ©nat, au pavillon de Marsan. Il revient sans cesse Ă  la charge pour obtenir des galeries supplĂ©mentaires et gagne des travĂ©es sur le ministère des Finances. Il obtient les locaux qui s'Ă©tendent du pavillon de Marsan jusqu'aux guichets du Louvre, en face de la rue de l'Échelle. L'installation future s'impose d'elle-mĂŞme : la nef centrale sera la « salle d'honneur » des expositions d'objets d'art moderne, les bas-cĂ´tĂ©s seront attribuĂ©s Ă  la bibliothèque, sa salle de lecture, ses rĂ©serves, les Ă©tages recevront les collections et les reconstitutions des « diffĂ©rents intĂ©rieurs dĂ©corĂ©s ».
  • 1898 : une convention avec l'État concède Ă  l'UCAD le pavillon et l'aile de Marsan du palais du Louvre, rue de Rivoli, pour une durĂ©e de quinze ans Ă  dater de l’ouverture. Les travaux, les amĂ©nagements du bâtiment, les installations du musĂ©e sont Ă  la charge de l'UCAD. Ă€ l'expiration de ce temps, les collections reviendront Ă  l'État, ainsi que la propriĂ©tĂ© des travaux et amĂ©nagements, sans indemnitĂ©s.
  • 1900 : la Cour des comptes met plusieurs annĂ©es Ă  dĂ©mĂ©nager les dossiers qui encombrent le pavillon de Marsan, compromettant l'ouverture du musĂ©e qui devait coĂŻncider avec l'Exposition universelle de 1900. Cent mille liasses occupent encore les sous-sols en 1910.
  • 1904 : ouverture de la bibliothèque des Arts dĂ©coratifs rue de Rivoli.
  • 1905 : le , le prĂ©sident de la RĂ©publique Émile Loubet inaugure le musĂ©e des Arts dĂ©coratifs au sein du palais du Louvre, nouveau siège de l'union.
  • 1906 : le musĂ©e accueille le deuxième Salon des artistes dĂ©corateurs et le fera jusqu’en 1922.
  • 1911 : François Carnot prend la prĂ©sidence de l'UCAD. Acquisitions et expositions se multiplient.
  • 1920 : première Ă©chĂ©ance de la convention.
  • 1927 : installation des cours d'art graphique et de reliure rue Beethoven.
  • 1930 et 1932 : le musĂ©e accueille les expositions de l'Union des artistes modernes (UAM).
  • 1935 : Ă  la mort du comte MoĂŻse de Camondo, le musĂ©e reçoit le legs de son hĂ´tel particulier et de ses collections, constituant l'un des plus beaux exemples de demeure française du XVIIIe siècle.
  • 1936 : le , inauguration du musĂ©e Nissim-de-Camondo.
  • 1938 : huit cents caisses contenant les objets les plus prĂ©cieux du musĂ©e prennent le chemin de l'exil dans les châteaux de la Loire et ne rĂ©intĂ©greront le musĂ©e qu'en 1944.
  • 1944 : Ă  l'enseignement de l'Ă©cole de la rue Beethoven s'ajoute un cours de perfectionnement destinĂ© Ă  fournir des collaborateurs qualifiĂ©s aux maisons de dĂ©coration, qui deviendra l'Ă©cole Camondo : une Ă©cole d'architecture et de design. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Union centrale des arts dĂ©coratifs vit une activitĂ© accrue et une mutation sans prĂ©cĂ©dent. Elle participe du renouveau musĂ©al dans le paysage culturel de l’époque.
  • 1949 : avec « Formes utiles : objets de notre temps » prĂ©sentĂ©e fin 1949 par l'UAM, le pavillon de Marsan inaugure une sĂ©rie d'expositions de formes industrielles, dont l'aboutissement sera vingt ans plus tard la fondation du Centre de crĂ©ation industrielle (CCI).
  • 1950 : au dĂ©but des annĂ©es 1950, la configuration des collections est la suivante : les collections du XIXe et du XXe siècle, y compris une petite salle 1925, entourent la nef rĂ©servĂ©e aux expositions temporaires. Dans les galeries des Ă©tages supĂ©rieurs, le circuit est chronologique, du Moyen Ă‚ge Ă  l'Empire. L'Ă©tage sous verrière est consacrĂ© aux collections Ă©trangères. Ă€ l'Orient musulman sont attribuĂ©es les salles du pavillon de Marsan, dont la hauteur sous plafond permet l’exposition des grands tapis de Perse et d'Anatolie. Le musĂ©e est devenu avec les annĂ©es le lieu de prĂ©dilection des collectionneurs et des amateurs.
  • 1951 : le musĂ©e crĂ©e un service Ă©ducatif qui propose des visites des salles du musĂ©e par Ă©poque et par technique, puis des cours d'histoire de l'art avec projections.
  • 1953 : l'atelier des moins de 13 ans, Ă  l'origine des Ateliers du Carrousel, s’ouvre sous la responsabilitĂ© de Pierre Belvès, l'un des illustrateurs les plus cĂ©lèbres des albums du Père Castor.
  • 1966 : François Mathey devient conservateur en chef du musĂ©e des Arts dĂ©coratifs.
  • 1969 : crĂ©ation du Centre de crĂ©ation industrielle (CCI) par François Mathey et Yolande Amic.
  • 1974 : ce CCI est rattachĂ© au centre Beaubourg — futur centre national d'art et de culture Georges-Pompidou. Sous la prĂ©sidence de Robert Bordaz sont lancĂ©s les projets de nouveaux musĂ©es consacrĂ©s Ă  la publicitĂ© et aux arts de la mode, la construction d'un nouveau bâtiment boulevard Raspail destinĂ© Ă  l'Ă©cole Camondo et l’extension du musĂ©e des Arts dĂ©coratifs dans le Grand Louvre.
  • 1978 : ouverture du musĂ©e de l'Affiche, rue de Paradis, rebaptisĂ© en 1981 musĂ©e de la PublicitĂ©.
  • 1985 : rĂ©amĂ©nagement du musĂ©e des Arts dĂ©coratifs rĂ©novĂ© dans le cadre de la loi-programme des musĂ©es. Ouverture de deux galeries de collections du XXe siècle et des centres spĂ©cialisĂ©s (verre, jouets, papiers peints, dessins, textiles). CrĂ©ation du « comitĂ© pour Camondo » qui recherche les fonds privĂ©s nĂ©cessaires Ă  la restauration des collections du musĂ©e Nissim-de-Camondo.
  • 1986 : inauguration du musĂ©e des Arts de la mode dans le pavillon de Marsan, Ă  la suite de l'alliance conclue en 1981 entre l'UCAD et l'Union française des arts du costume (UFAC).
  • 1988 : installation de l'Ă©cole Camondo boulevard Raspail.
  • 1989 : Antoine Riboud prend la prĂ©sidence de l’UCAD.
  • 1990 : le musĂ©e de la PublicitĂ© quitte la rue de Paradis et s'installe rue de Rivoli.
  • 1994 : HĂ©lène David-Weill est nommĂ©e prĂ©sidente de l’UCAD.
  • 1996 : fermeture des collections permanentes du musĂ©e des Arts dĂ©coratifs et de la bibliothèque pour travaux.
  • 1997 : redĂ©ploiement du musĂ©e des Arts de la mode qui devient le musĂ©e de la Mode et du Textile dans l'aile Rohan. CrĂ©ation du ComitĂ© international en vue de rĂ©unir les fonds nĂ©cessaires Ă  la restauration et Ă  l'acquisition d'Ĺ“uvres pour la rĂ©ouverture du musĂ©e.
  • 1999 : inauguration rue de Rivoli des espaces amĂ©nagĂ©s par Jean Nouvel consacrĂ©s Ă  la publicitĂ©.
  • 2002 : rĂ©ouverture après rĂ©novation de la bibliothèque des Arts dĂ©coratifs et des Ateliers du Carrousel.
  • 2003 : fermeture de l'Ă©cole de reliure et d'encadrement situĂ©e au musĂ©e Camondo, le Centre des arts du livre et de l'encadrement (CALE) fondĂ© par le ComitĂ© des dames en 1894.
  • 2004 : ouverture de la galerie des Bijoux.
  • 2005 : l'Union centrale des arts dĂ©coratifs est rebaptisĂ©e « Les Arts dĂ©coratifs » et adopte un nouveau logo.
  • 2006 : en septembre, rĂ©ouverture du musĂ©e des Arts dĂ©coratifs qui prĂ©sente dĂ©sormais plus de 6 000 Ĺ“uvres dĂ©ployĂ©es sur plus de 6 000 m2. Pour la première fois dans l'histoire de l'institution, tous les domaines qui y sont abordĂ©s (arts dĂ©coratifs, mode et textile, publicitĂ©) sont proposĂ©s au public en un seul et mĂŞme lieu.

Les collections des musées

Arts décoratifs

Les Arts dĂ©coratifs conservent aujourd'hui l'une des plus importantes collections d'arts dĂ©coratifs au monde, soit 150 000 Ĺ“uvres rĂ©parties dans cinq dĂ©partements chronologiques (Moyen Ă‚ge, Renaissance, XVIIe, XVIIIe, XIXe, XXe siècle avec l'Art nouveau, l'Art dĂ©co et l'art moderne et contemporain) et dans cinq dĂ©partements thĂ©matiques (arts graphiques, bijoux, jouets, papiers peints, verre). Ces collections prĂ©sentent tous les aspects de la production artistique, dans tous les domaines des arts dĂ©coratifs, et illustrent les techniques les plus diverses : art du bois (sculpture, mobilier, boiseries), du mĂ©tal (orfèvrerie, fer, bronze, Ă©tain), de la cĂ©ramique, du verre, du cuir (Ă©crins, reliures), de la peinture mais aussi celles, plus modestes, des marqueteries de pailles, de broderies de perles, de tĂ´les peintes…

L'essentiel des collections du musée des Arts décoratifs a, depuis sa création, été constitué grâce à des dons et legs : les dons Peyre, Guérin, Perrin, Maciet, Gould, etc. dans les domaines du mobilier et de l'ébénisterie ; les dons Doisteau, Grandjean, Maciet, etc. dans le domaine de l'orfèvrerie ; les dons Fitzhenry, Maciet, Metman, etc. dans le domaine de la céramique ; les quelque six cents bijoux du XIXe siècle de la collection Vever ; la collection des cannes de Doisetau ; la collection des cloisonnées chinois de David David-Weill…

Mode et textile

Dès leur crĂ©ation, les Arts dĂ©coratifs possĂ©daient une large collection textile (soieries, broderies, dentelles, toiles imprimĂ©es) qui ne cessera de s'enrichir. L'Union française des arts du costume, crĂ©Ă©e par les professionnels du secteur sous l'impulsion de François Boucher en 1948, allait constituer sous la houlette d'Yvonne Deslandres une collection importante suite Ă  un accord qui scelle en 1981 l'alliance de ces deux entitĂ©s, permettant l’ouverture du musĂ©e des Arts de la Mode en 1986. RebaptisĂ©e musĂ©e de la Mode et du Textile en 1997, la collection comporte 16 000 costumes, 35 000 accessoires, 30 000 pièces de textiles du XIVe siècle Ă  nos jours. Les noms de grands crĂ©ateurs y sont rĂ©unis, de Paul Poiret Ă  Popy Moreni, de Madeleine Vionnet Ă  Christian Lacroix. Avec plus de 1 500 m2 consacrĂ©s Ă  la mode et au textile, les Arts dĂ©coratifs prĂ©sentent deux expositions par an en moyenne.

Art publicitaire

Les premières affiches sont entrées dans les collections au début du XXe siècle, tout d’abord conservées à la bibliothèque. Un département Affiches est créé en 1972 par Geneviève Picon. Un musée de l'Affiche est officiellement créé en 1978 sous l'impulsion d'Alain Weill. Installé rue de Paradis à Paris en 1981, il devient musée de la Publicité, avant de rouvrir en 1999 rue de Rivoli, dans un aménagement de Jean Nouvel.

Outre le fonds d'affiches (50 000 affiches anciennes du XVIIIe siècle Ă  la Seconde Guerre mondiale et 50 000 affiches contemporaines de 1950 Ă  aujourd'hui), les collections se sont enrichies de films publicitaires (plus de 20 000 films, français ou Ă©trangers, des annĂ©es 1930 Ă  l’époque actuelle), d'annonces presse (plus de 30 000), de spots radio, d'objets promotionnels. Les Arts dĂ©coratifs proposent Ă©galement une mĂ©diathèque multimĂ©dia, accessible Ă  tous, offrant la possibilitĂ© de dĂ©couvrir les collections du musĂ©e.

Les collections sont présentées à l'occasion d’expositions temporaires.

Musée Nissim-de-Camondo

Le musée Nissim-de-Camondo est entièrement consacré à l'art décoratif français de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Y sont présentés quelques-uns des plus beaux meubles et objets du temps de Louis XV et Louis XVI : chaises du salon turc de Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI ; tapis de la Savonnerie commandé pour la Grande Galerie du Louvre ; pièces du service d'argenterie offert par la Grande Catherine à son favori Orloff ; secrétaire à rideau d’Oeben. Ces chefs-d'œuvre ont été réunis par Moïse de Camondo (Istanbul, 1860 - Paris, 1935), qui confie à René Sergent (1865-1927), architecte, la construction d'un hôtel particulier inspiré du Petit Trianon de Versailles pour abriter ses collections. Édifié en 1911-1914, il est parfaitement adapté aux exigences modernes de confort d'une maison du début de XXe siècle et reste le seul témoignage conservé dans son intégrité qui permette de comprendre le fonctionnement d’une maison particulière de la plaine Monceau.

Privé d'héritier mâle par la disparition de son fils Nissim dans un combat aérien en 1917, Moïse de Camondo légua à l'UCAD, à sa mort en 1935, l'œuvre de sa vie : la reconstitution d'une demeure artistique du XVIIIe siècle. Ses derniers descendants périrent à Auschwitz.

Autres composantes des Arts décoratifs

La bibliothèque des Arts décoratifs

Fondée en 1864, la bibliothèque des Arts décoratifs est un lieu de référence pour les étudiants, les chercheurs en histoire de l'art et toutes les professions du domaine artistique. Les collections de la bibliothèque sont accessibles à tous gratuitement et permettent la consultation de livres, de catalogues d’exposition et de salons, de périodiques et de catalogues de vente spécialisés dans les domaines des arts décoratifs, de photographies et de dizaines de milliers d’éphémères (cartes postales, buvards, menus, emballages…). Son catalogue informatisé est accessible sur internet. La collection iconographique Maciet, créée par Jules Maciet de 1885 à 1911, et enrichie jusqu'en 1996, regroupe un million d’images : les gravures et photographies originales sont en cours de numérisation.

Les Ateliers du Carrousel

Les Ateliers du Carrousel proposent :

  • des ateliers Ă  l'annĂ©e (plus de cent vingt ateliers croisant disciplines, tranches d'âge et horaires) pour enfants (dès l'âge de 4 ans), adolescents et adultes. Ils permettent ainsi Ă  près de mille neuf cents Ă©lèves de s'initier ou de se perfectionner aux techniques du dessin, de la peinture, du modelage, du trompe-l’œil, de la communication graphique et de l'histoire de l'art ;
  • des ateliers pendant les vacances scolaires permettant d'aborder sur quelques jours des techniques particulières ;
  • des ateliers prĂ©paratoires Ă  la poursuite d'Ă©tudes supĂ©rieures en arts plastiques, destinĂ©s en prioritĂ© aux adolescents et aux Ă©tudiants (ateliers Ă  l'annĂ©e comme le cycle de trois ans) mais accessibles aussi aux stagiaires de la formation continue (atelier d’étĂ© prĂ©paratoire, formules Ă  la carte) ;
  • des ateliers « hors les murs » construits sur mesure en fonction des attentes (Ă©vĂ©nementiel pour entreprises ou agences de communication, animations dans certains Ă©tablissements d’enseignement, ateliers de crĂ©ativitĂ© pour professionnels, artisans ou autres).

L'Ă©cole Camondo

L'école Camondo est un établissement privé d'enseignement supérieur créé en 1944 et reconnu par l'État en 1989. Son titre est enregistré au Répertoire national des certifications professionnelles (ex-homologation). L'école forme en cinq ans des concepteurs en architecture d’intérieur et en design. Le cursus s'appuie essentiellement sur la méthodologie du projet. Il articule, autour de la conception de projet, approche théorique, maîtrise technique et langage plastique. L'école a ainsi formé des architectes et des designers de renom, tels que Pierre Paulin, Philippe Starck, Jean-Michel Wilmotte…

Elle bénéficie aujourd'hui d'une réputation internationale. Une formation indépendante d'un an, le cycle d'initiation à l'espace et à l'objet (CIE), délivre à travers quatre thèmes d'étude (l'espace personnel, les pratiques quotidiennes, l'environnement urbain et la dimension de l'altérité), une formation permettant de mûrir et réussir le choix d’intégration dans les écoles d'arts appliqués. Cette formation peut également être suivie par thème, en formation continue.

Présidents, conservateurs en chef, directeurs

Présidents de l'Union centrale des arts décoratifs, puis des Arts décoratifs

Secrétaires généraux, secrétaires délégués, directeurs généraux

  • 1882-1892 : M. Beziès
  • 1892-1895 : Eugène Morand
  • 1896-1930 : Jules Mercier
  • 1930-1952 : CĂ©sar Pieri
  • 1952-1962 : Pierre Morel d'Arleux (en)
  • 1962-1973 : Roger Bain
  • 1973-1979 : Pierre Meilhac
  • 1979-1981 : Claude Mollard
  • 1982-1985 : Daniel Janicot
  • 1986-1987 : Guy Mourelon
  • 1988-1993 : Thierry Bondoux
  • 1993-1994 : Monique Barbaroux
  • 1994-1998 : Guy Amsellem
  • 1998-2000 : Bruno Suzzarelli
  • 2001-2008 : Sophie Durrleman
  • 2008-2014 : Marie-Liesse Baudrez
  • 2014-2018 : David CamĂ©o
  • Depuis 2019 : Sylvie CorrĂ©ard

Conservateurs en chef, directeurs du musée des Arts décoratifs

Conservateurs en chef, directeurs de la bibliothèque des Arts décoratifs

  • 1864-1875 : J.-J. Arnoux
  • 1875-1882 : M. Pasquier
  • 1882-1902 : Alfred de Champeaux
  • 1902-1931 : LĂ©on Deshairs
  • 1967-1970 : Geneviève BontĂ©
  • 1971-1980 : Geneviève GaĂ«tan-Picon
  • 1981-1997 : Geneviève BontĂ©
  • 1997-2009 : Josiane Sartre
  • 2009-2019 : Chantal Lachkar
  • Depuis 2019 : StĂ©phanie Rivoire

Notes et références

  1. Union centrale des beaux-arts appliqués à l'industrie, Exposition de 1865. Palais de l'industrie. Musée rétrospectif, catalogue d'exposition, J. Lemer, Paris, 1865 (en ligne sur le site gallica.bnf.fr).
  2. Alfred Darcel, « Musée rétrospectif » dans L'Illustration du , p. 390
  3. Sylvie Acheré, « Transpositions du South Kensington Museum », dans Anne-Solène Rolland (dir.) et Hanna Murauskaya (dir.), De nouveaux modèles de musées ? : Formes et enjeux des créations et rénovations de musées en Europe, XIXe – XXIe siècles, Paris, L’Harmattan, coll. « Patrimoines et sociétés », , 339 p. (ISBN 978-2-296-07436-1, lire en ligne), p. 19-33 et 20–22.
  4. Code 75.000.1493 dans Liste des associations reconnues d’utilité publique, sur le site du ministère de l’Intérieur. Publiée le 8 avril 2008, mise à jour en juin 2009. Consultée le 13 mai 2012.
  5. Agence France-Presse, « Jean-Jacques Aillagon démissionne des Arts décoratifs », sur Libération.fr, (consulté le )
  6. Claire Bommelaer, « Les Arts déco misent sur Bruno Roger », sur LeFigaro.fr, (consulté le )

Annexes

Histoire de l'institution

  • ComitĂ© central des artistes et des artistes industriels, Placet et MĂ©moires relatifs Ă  la question des beaux-arts appliquĂ©s Ă  l'industrie, Paris, Librairie Vve Mathias, 1852.
  • Histoire sommaire de l’Union centrale des beaux-arts appliquĂ©s Ă  l'industrie : le beau dans l'utile ; suivie des rapports du jury de l’exposition de 1865, Paris, Union centrale, 1866.
  • Eugène VĂ©ron, Histoire de l'Union centrale : son origine, son prĂ©sent, son avenir, Paris, E. VĂ©ron, 1875.
  • Antonin Proust, Le MusĂ©e des arts dĂ©coratifs, Paris, Ch. Delagrave, 1887.
  • Rosella Pezone, « L'Union de l'art et de l'industrie : les origines de l'UCAD et du musĂ©e des arts dĂ©coratifs », MaĂ®trise d'histoire de l'art, universitĂ© Paris-IV, 1989-1990.
  • Yvonne Brunhammer, Le Beau dans l'utile : un musĂ©e pour les arts dĂ©coratifs, Paris, Gallimard, coll. « DĂ©couvertes Gallimard/Culture et sociĂ©tĂ© » (no 145), 1992.
  • Claude Mollard, « L'UCAD, partenaire privilĂ©giĂ© des innovations artistiques & culturelles de Jack Lang », dans Philippe Poirrier, Mode, design et graphisme en France, Gand, Les Arts dĂ©coratifs, (ISBN 978-2383140030), p. 292-295

Les musées et la bibliothèque

  • L'Album du musĂ©e de la Mode et du Textile, Paris, Union centrale des arts dĂ©coratifs-RĂ©union des musĂ©es nationaux, 1997.
  • JĂ©rĂ´me Coignard, Le Vertige des images. La collection Maciet, Paris, Union centrale des arts dĂ©coratifs-Le Passage, 2002.
  • RĂ©jane Bargiel, 150 ans de publicitĂ©. Collections du musĂ©e de la PublicitĂ©, Paris, Union centrale des arts dĂ©coratifs, 2004.
  • Guide du musĂ©e des Arts dĂ©coratifs, Paris, Les Arts dĂ©coratifs, 2006.
  • BĂ©atrice Salmon (dir.), Chefs-d'Ĺ“uvre du musĂ©e des Arts dĂ©coratifs, Paris, Les Arts dĂ©coratifs, 2006.
  • Marie-NoĂ«l de Gary (dir.), MusĂ©e Nissim-de-Camondo. La demeure d'un collectionneur, Paris, Les Arts dĂ©coratifs, 2006.
  • RĂ©jane Bargiel, Jean-Luc Larribau, Les Arts dĂ©coratifs, une histoire en images, Paris, Les Arts dĂ©coratifs, 2006.
  • Sylvie Legrand-Rossi, Le musĂ©e Nissim-de-Camondo, Paris, Les Arts dĂ©coratifs, 2009.

Article connexe

Liens externes

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