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Le Boël

Le Boël est un lieu-dit situé le long de la Vilaine, à une quinzaine de kilomètres au sud de Rennes, entre les communes de Bruz et Guichen et à proximité du bourg de Laillé. C’est un site naturel et touristique d’importance départementale en Ille-et-Vilaine.

Le Boël
Le Boël
L’écluse du Boël
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Ille-et-Vilaine
Arrondissement Rennes, Redon
Canton Bruz, Guichen
Intercommunalité Rennes Métropole, Vallons de Haute-Bretagne Communauté
Commune Bruz, Guichen
Code postal 35170 / 35580
Code commune 35047 / 35126
Géographie
Coordonnées 47° 59′ 32″ nord, 1° 45′ 19″ ouest
Localisation
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Le Boël

    Géographie

    Situation

    Une carrière du Boël.

    Le Boël se situe dans une cluse (une vallée encaissée) formée par la Vilaine entre Rennes et Redon. Le fleuve forme la limite entre les communes de Guichen et de Bruz, à l’est du village de Pont-Réan et au nord-ouest du bourg de Laillé. Le Boël se situe à la limite méridionale du bassin sédimentaire de Rennes. La Vilaine coule à une altitude quasi constante de 12 mètres et est surplombée de part et d’autre par des falaises culminant à 50-60 m. Sur ces falaises, le bois de Saint-Jean culmine à 84 m tandis que le bourg de Laillé se situe à une altitude supérieure à 100 m.

    De nombreux sentiers offrent des panoramas sur la Vilaine. Le sentier de grande randonnée 39 (Mont-Saint-Michel − Guérande) passe sur la rive gauche de la Vilaine, surplombant des carrières.

    Cadre géologique

    Carte géologique du Massif armoricain.

    La région du Boël est localisée dans le domaine centre armoricain[1], dans la partie médiane du Massif armoricain qui est un socle ouest-européen de faible altitude (maximum 400 m), caractérisé par des surfaces d'aplanissement et qui résulte d'une histoire complexe composée de trois orogenèses : icartienne (Paléoprotérozoïque,ca. 2,2-1,8 Ga), cadomienne (Édiacarien 750-540 Ma)[2] et surtout varisque (ou hercynienne, au Dévonien-Carbonifère, 420-300 Ma)[3]. La structure du Massif armoricain résulte de la superposition de l'héritage[4] de ces deux derniers orogènes[5].

    Le Boël est situé dans un vaste bassin sédimentaire constitué de sédiments détritiques essentiellement silto-gréseux issus de l'érosion de la chaîne cadomienne et accumulés sur plus de 15 000 m d'épaisseur, socle sur lequel repose en discordance des formations paléozoïques sédimentaires[6]. Le territoire est au nord d’une grande unité sédimentaire qui a été déformée par des plissements au Paléozoïque, le synclinorium de Martigné-Ferchaud[7] (« synclinaux du sud de Rennes Â»)[8]. Dans cette unité synclinoriale du sud rennais proprement dite, à structure appalachienne, la sédimentation paléozoïque débute par la mise en place de matériel détritique de couleur rouge, la formation ordovicienne de Pont-Réan, caractérisée notamment par le faciès de type Le Boël. Il s'agit d'un siltstone (parfois appelé schiste rouge) correspondant à « sédiments relativement homogènes et massifs à stratification peu visible, mais affectés d'une schistosité fruste et toujours développée, donnant un débit en dalles plus ou moins grossières à surfaces glanduleuses, caractéristiques liées à sa structure « Å“illée[9] ». Les colorations pourprées, lie-de-vin ou violines les plus communes sont dues à une pigmentation hématitique. Des taches vertes localement abondantes, parfois même dominantes, sont attribuées à une réduction du fer[10] ».

    Des carrières de schiste rouge de l’ordovicien inférieur y ont été exploitées jusqu’au XXe siècle[11].

    Toponymie

    Bruz moulin du Boël, aquarelle d'Emmanuel Le Ray (conservée au Musée de Bretagne).

    « conforme au relief [...] le nom, dont on possède trois formes relativement récentes (le Boille, 1473 ; le Bouelle, 1730 ; le Boële, 1783), représente l'ancien français boel (= botellu) devenu boyau. La vallée, profondément encaissée, a reçu un nom populaire, imagé. Cette cluse sauvage, couronnée de bouquets de pins, est bien un boyau [...]. Le même nom désigne l'ancienne rue de l'Horloge à Fougères, un moulin disparu de la commune de Campel, une ferme de la commune de Montauban (le Bouhœl, XVIIe s.), un hameau de la commune du Lou en Ille-et-Vilaine. Il est représenté dans le Loir-et-Cher, le Pas-de-Calais, à Tours... »[12].

    En gallo on dit : un bouyè (pluriel : dés bouyaos).

    Le mot anglais bowels est de la même famille.

    Le nom du lieu-dit traduit en breton est Ar Boel[13].

    Lieux et monuments

    L'écluse et le moulin du Boël.
    Le moulin du Boël, par le peintre Adrien Lavieille.

    Le moulin du Boël a été construit en 1652, sur la Vilaine et sa première écluse date du XVIe siècle. Muni de solides contreforts et de deux roues à aubes, aujourd’hui disparues, il revêt une forme d’étrave de navire fendant le courant[14].

    Au niveau du Boël, la ligne de Rennes à Redon passe la Vilaine par un pont de 56 m[15].

    La Direction Générale de l'Armement Maîtrise de l'information (ex-CELAR) est implantée à l’est du Boël depuis 1968.

    Depuis 2008, la maison d'un particulier fait office de halte chaque année à une quarantaine de marcheurs vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Sous le signe du bénévolat (participation financière libre), les voyageurs peuvent y trouver de quoi se rafraîchir, se restaurer et passer la nuit[16].

    Milieu naturel

    La rive escarpée de la Vilaine.

    Le Boël est protégé par deux zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de première génération nommée « le Boël (rive gauche) » (commune de Bruz) et « site du Boël (rive droite) » (commune de Guichen). Ces ZNIEFF ont toutes deux été validées au niveau national en 1997 et s’étendent respectivement sur 101 ha[17] - [18] et 11 ha[19] - [20].

    En plus des falaises, le site comprend des landes sèches et humides et des pelouses médio-européennes. La rive gauche comprend le bois de Saint-Jean. On y trouve de nombreuses espèces d’oiseaux, parfois rares comme le pouillot siffleur.

    Une partie de la ZNIEFF rive gauche est aussi protégée en tant que site naturel inscrit et site naturel classé sur 3 et 4 hectares[21].

    Enfin, c’est aussi un site géologique d’intérêt départemental[11].

    Références

    1. Carte des différentes unités litho-structurales de l'ouest du Bassin de Paris et du Massif armoricain, tiré de Michel Ballèvre, « Structure et évolution du Massif armoricain Â», Géochronique, 105, mars 2008, p. 29-31
    2. (en) [vidéo] Visionner : Plate Tectonics 600Ma to Today by CR Scotese sur YouTube
    3. (en) [vidéo] Visionner : Plate Tectonics, 540Ma - Modern World - Scotese Animation sur YouTube
    4. L'orogenèse cadomienne est marquée au nord du massif par des directions N70 (groupes de direction N 60° à N 85° et quelques autres issus de failles associées). L'orogenèse varisque est la principale responsable de l'architecture de la majeure partie du massif, notamment au travers du Cisaillement Nord-Armoricain et des deux branches du Cisaillement Sud Armoricain de direction N110 (séparant les quatre grands domaines armoricains (Nord-armoricain, Centre-armoricain, Sud-armoricain et le Léon), des groupes de failles N 20° à N 40 °, et des directions N140 à N160, héritées du pré-rifting atlantique avorté du Permo-Trias. Ces groupes de failles façonnent les directions du tracé de nombreux plateaux et côtes. Cf Paul Bessin, « Ã‰volution géomorphologique du Massif armoricain depuis 200 MA : approche Terre-Mer Â», thèse Sciences de la Terre. Université Rennes 1, 2014, p. 98 ; Jacques Garreau, « Remarques sur la tectonique post-hercynienne en Bretagne occidentale », Norois, no 94,‎ , p. 179-192 (lire en ligne).
    5. Michel Ballevre, Valérie Bosse, Marie-Pierre Dabard, Céline Ducassou, Serge Fourcade, et al, « Histoire Géologique du massif Armoricain : Actualité de la recherche », Bulletin de la Société Géologique et Minéralogique de Bretagne, nos 10-11,‎ , p. 5-96
    6. Yann Bouëssel Du Bourg, La Bretagne, Éditions d'Organisation, , p. 23.
    7. Carte du Massif armoricain avec les affleurements paléozoïques dans les différents synclinaux, d’après Muriel Vidal, Marie-Pierre Dabard, Rémy Gourvennec, Alain Le Hérissé, Alfredo Loi, Florentin Paris, Yves Plusquellec, Patrick R. Racheboeuf, « Le Paléozoïque de la presqu’île de Crozon, Massif armoricain (France) », Géologie de la France, vol. 1, no 1,‎ , p. 3-45 (lire en ligne)
    8. Hubert Lardeux, Claude Audren, Bretagne, Masson, , p. 15.
    9. Ces yeux sont des figures sédimentaires correspondant à une « distribution inhomogène en nuages ovoïdes ou lenticulaires centimétriques à millimétriques du silt et due, semble-t-il, à des phénomènes de bioturbation en milieu de dépôt tidal et intertidal ».
    10. [PDF] Y. Herrouin, P. Dadet, J. Guigues, P. Laville, H. Talbo, Notice explicative de la feuille Bain-de-Bretagne à 1/50 000, BRGM, 1989, p. 14
    11. « Le Boël, no 35-09 »
    12. Souillet 1954, p. 416
    13. Résultats pour Boel sur KerOfis
    14. Moulin à blé du Boël, sur Gertrude, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne.
    15. Pont de chemin de fer du Boël, sur Gertrude, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne.
    16. « Au Boël, une halte pour les marcheurs de Compostelle. », sur https://www.ouest-france.fr, (consulté le )
    17. ZNIEFF 530008166 - Le Boël (rive gauche) sur le site de l’INPN.
    18. (fr) ZNIEFF 379 « Le Boël (rive gauche) » sur le site de la DIREN Bretagne.
    19. ZNIEFF 530001041 - Site du Boël (rive droite) sur le site de l’INPN.
    20. (fr) ZNIEFF 021 « site du Boël (rive droite) » sur le site de la DIREN Bretagne.
    21. Liste des sites classés du département d’Ille-et-Vilaine, sur le site de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) Bretagne.

    Bibliographie

    • Guy Souillet, « Le nom du Boël », Annales de Bretagne, vol. 61, nos 61-2,‎ , p. 416-417 (lire en ligne)

    Voir aussi

    Liens externes

    Articles connexes

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