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Lac des Settons

Le lac des Settons (les Cheutons en bourguignon-morvandiau) est un lac artificiel de 366 hectares, alimentĂ© principalement par les eaux de la Cure, et situĂ© au cĹ“ur du parc naturel rĂ©gional du Morvan dans la Nièvre. Le lac des Settons se situe au sud de la ville de Montsauche-les-Settons. Il fait partie des Grands lacs du Morvan.

Lac des Settons
Image illustrative de l’article Lac des Settons
Vue sur le lac des Settons et son barrage
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Subdivision Nièvre
Commune Montsauche-les-Settons, Moux-en-Morvan
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 47° 10′ 56″ N, 4° 03′ 52″ E
Origine Lac artificiel
Montagne Morvan
Superficie 3,66 km2
Longueur 3,5 km
Largeur 2 km
Altitude 586 m
Profondeur
· Maximale
· Moyenne

20 m
m
Volume 19,5 millions de m3
Hydrographie
Alimentation Cure, Lyonnet, Piscuit
Émissaire(s) Cure
ĂŽles
Nombre d’îles 2
Géolocalisation sur la carte : Nièvre
(Voir situation sur carte : Nièvre)
Lac des Settons
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
(Voir situation sur carte : Bourgogne-Franche-Comté)
Lac des Settons
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Lac des Settons

Présentation générale

Le lac des Settons, dont le pĂ©rimètre dĂ©passe 13 km[1], a une superficie de 366 ha, une profondeur moyenne de 6 m et est situĂ© Ă  une altitude de 586 m[2]. C'est un lac issu de la construction de 1854 Ă  1861 d'un barrage (de 20 m de haut construit en blocs de granite) destinĂ© Ă  rĂ©guler la navigation sur l'Yonne et Ă  faciliter le flottage du bois jusqu'Ă  Paris[1].

Vue panoramique du lac

Histoire

Construction

Les premières Ă©tudes dataient de Louis XVI, elles n’aboutirent pas. Elles furent reprises sous l’impulsion d’AndrĂ© Dupin, dĂ©putĂ© de la Nièvre Ă  l’origine du pont Dupin au saut de Gouloux. Le , les travaux furent adjugĂ©s Ă  Étienne Perrichont, entrepreneur Ă  Nevers, et l’exĂ©cution des travaux fut dirigĂ©e par Cambuzat, Lepeuple et Otry de Labrit. La construction du barrage, commencĂ©e en 1854, s’est achevĂ©e en 1858, c’était Ă  l’époque, une entreprise grandiose puisqu’il fallait aller chercher les pierres de granite, tractĂ©es par des bĹ“ufs, jusqu’en forĂŞt de Breuil-Chenue Ă  15 km de lĂ . Il s’appuie au sud sur la hauteur d’Outre-Cure et au nord sur celle des Ponceaux. Il fut bĂ©nit le par le vicaire gĂ©nĂ©ral de Nevers, Pierre-Louis-Marie Cortet, futur Ă©vĂŞque de Troyes.

Le lac des Settons
vu depuis la rive gauche (côté ouest).

Plusieurs bâtiments furent engloutis, notamment des moulins dont on devine encore quelques traces lorsque le lac est vidé, tous les dix ans. En 1861, la construction nécessite une nouvelle tranche de travaux car le barrage est attaqué par les eaux. Vers 1920, le lac perd sa fonction principale : remplacés par le charbon, les bois ne flottent plus vers Paris. Le lac est laissé à l’abandon pendant quelques décennies.

Le site du barrage est classé en 1937. Ensuite le lac a retrouvé une nouvelle fonction avec les congés payés, il devient un lieu de loisirs. En 1956 le premier camping ouvre ses portes, les hôtels se multiplient, le lac connaît alors son heure de gloire.

Le développement des activités touristiques entraine à partir de 1967 un problème d'eutrophisation des eaux et une prolifération d'algues. En 1989, l'Agence de l'eau Seine-Normandie dresse un bilan environnemental défavorable. En 1991, une nouvelle étude conseille un programme d'assainissement du lac afin de rétablir son équilibre écologique.

Flottage du bois

Le barrage du lac des Settons a Ă©tĂ© construit pour faciliter le flottage du bois vers Paris en se servant de la rivière comme moyen de transport. Le flottage du bois « Ă  bĂ»ches perdues » est une des plus grandes traditions morvandelles. Le flottage du bois commençait le 1er novembre Ă  la foire de Château-Chinon oĂą le bois, amenĂ©, empilĂ© et dĂ©bitĂ© en morceaux de 1,14 m, Ă©tait vendu par les morvandiaux aux marchands de bois parisiens. les bĂ»ches portaient Ă  chaque extrĂ©mitĂ© la marque poinçonnĂ©e de son propriĂ©taire ou de l’exploitant. Le « jet » Ă©tait produit par une vaste « chasse d’eau » : « poules d’eau » et « canardiers » Ă©taient chargĂ©s de faciliter la progression sans encombre des bĂ»ches le long des rivières. En aval des lacs et Ă©tangs, toute la famille morvandelle Ă©tait employĂ©e sur le flottage et il n’est pas rare encore aujourd’hui de retrouver dans les vieilles maisons le « croc » de son ancĂŞtre.

Sur la Cure, oĂą il flottait depuis les Settons, le bois n’était embarquĂ© qu’au grand flot en mars et avril, deux ou trois jours suivant la disponibilitĂ© de la retenue d’eau. On arrĂŞtait les bĂ»ches Ă  Arcy-sur-Cure et elles n’étaient lâchĂ©es sur Cravant (dans l’Yonne) qu’au fur et Ă  mesure des besoins. LĂ , le bois Ă©tait sorti de l’eau et constituĂ© en radeaux, des trains de 100 m de long, soit 25 dĂ©castères de bĂ»ches reliĂ©es ensemble. En ce temps-lĂ , le Morvan servait Ă  lui seul Ă  chauffer Paris pendant tout un hiver.

Ce moyen de transport connut une diminution drastique avec l’arrivĂ©e du charbon : le volume passe de 7 200 dĂ©castères en 1850 Ă  782 en 1920. Le flottage cesse dĂ©finitivement d’exister en 1924.

Barrage du lac des Settons

Le barrage sur le lac.

Le barrage est entièrement construit en blocs de granite, c’est un Ă©difice imposant qui mesure 267 m de long, 20 m de hauteur et 20 m Ă  sa base, construit sur le principe des « barrages de force », comme une pyramide, il ne tient debout que par le poids qu’il exerce sur lui-mĂŞme. Le barrage des Settons est le plus imposant construit Ă  cette Ă©poque en Europe occidentale. La maison du garde a Ă©tĂ© construite en mĂŞme temps que le barrage ; elle servait Ă  loger les ingĂ©nieurs. Au centre du barrage trĂ´ne la salle des machines ; elle sert Ă  manĹ“uvrer les vannes de fond qui permettent l’écoulement de l’eau dans la Cure. Une croix de granite apposĂ©e lors de son baptĂŞme en 1858, dĂ©signe le centre exact de l’édifice. On trouve sa sĹ“ur jumelle au hameau de la Croix des Chazelles (Ă  l'ouest de Montsauche, sur la D977bis[3]).

Évolution du volume du réservoir

Les eaux y sont stockées durant les mois de novembre à juin afin d'éviter des crues de l'Yonne, et donc de la Seine. Elles sont ensuite libérées entre juillet et octobre.

À noter un niveau anormalement faible fin 2008 dû à la vidange décennale du lac en [4].

Évolution du volume du lac des Settons de 2006 à 2008
année / mois jan. fév. mar. avr. mai. jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc.
2006 (en millions de mÂł)
(% de la capacité maximale)
14,80
(76%)
19,40
(99%)
19,50
(100%)
19,40
(99%)
19,20
(98%)
19,00
(97%)
18,33
(94%)
18,40
(94%)
16,90
(87%)
15,80
(81%)
12,70
(65%)
13,10
(67%)
2007 (en millions de mÂł)
(% de la capacité maximale)
16,30
(84%)
18,90
(97%)
19,10
(98%)
18,50
(95%)
18,80
(96%)
18,50
(95%)
18,06
(93%)
17,80
(91%)
17,20
(88%)
16,00
(82%)
12,10
(62%)
13,60
(70%)
2008 (en millions de mÂł)
(% de la capacité maximale)
15,80
(81%)
17,40
(89%)
19,20
(98%)
19,10
(98%)
18,50
(95%)
18,80
(96%)
18,60
(95%)
17,40
(89%)
6,98
(36%)
0,37
(2%)
0,72
(4%)
Source : « Bulletins Inf'eau », de la DIREN de Bourgogne(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?),

Loisirs et activités

Un nombre important de loisirs et d’activités sont proposés aux vacanciers pendant la saison estivale. La base de loisirs comprend une école française de voile, permettant de pratiquer différentes activités nautiques, encadrées ou non : de la voile (catamaran, planche à voile, dériveur, optimist…), du canoë, de l'aviron ou encore du ski nautique. Il est également possible de louer des embarcations de plaisance[5].

Des circuits balisés sont également aménagés pour le VTT, la randonnée pédestre et équestre : tour du lac, boucle de la folie, les Settons-Gouloux, le tour du Bois du grand champ… La commune environnante est traversée par le GR 13, GR de Pays Tour du Morvan et le tour équestre du Morvan[6].

Les pêcheurs apprécient le calme des rives du lac, classé en deuxième catégorie et la force de ses petites rivières où l’on peut trouver des truites fario et de beaux brochets. Le lac des Settons a une richesse piscicole importante qui permet différentes techniques : brochets, belles truites, saumon de fontaine, carpes, perches et toutes sortes de poissons blancs. Un parcours de pêche à la carpe de nuit qui couvre presque toute la route touristique est ouvert aux mois d’avril, mai, juin, septembre et octobre.

Le milieu piscicole relatif à la pêche est géré par l’Association de pêche et de protection du milieu aquatique du Haut-Morvan, qui se charge de percevoir les cotisations des cartes de pêche et de rempoissonner rivières et lac. Sur le lac, les endroits favoris des pêcheurs se situent derrière les îles dans les embouchures des rivières où on trouve les grosses truites et les saumons de fontaine, mais c’est vers le barrage que l’on trouve les plus gros brochets qui préfèrent les eaux profondes.

  • Base nautique du lac des Settons
    Base nautique du lac des Settons
  • Voilier sur le lac des Settons
    Voilier sur le lac des Settons
  • PĂ©dalos sur la base nautique du lac des Settons
    PĂ©dalos sur la base nautique du lac des Settons
  • Berges gelĂ©es du lac des Settons en hiver
    Berges gelées du lac des Settons en hiver

Découvertes archéologiques

Plusieurs centaines de silex taillés ont été trouvés sur l'îlot Cerney, incluant en majorité des « lamelles courtes souvent courbes et torses et des lames et éclats laminaires bruts ou à retouche irrégulière ». Certaines sont datées du Mésolithique et comprennent huit sortes de silex d'origines variées, parfois fort lointaines : silex de Lains (Jura), de Mellecey (Saône-et-Loire), de Chantrezac (Charente), du Roannais (Loire), de l’Yonne et du Bazois[7]. La série mésolithique inclut aussi un microburin[7] - [8].

Parmi les pièces attribuées à la fin du Néolithique se trouvent une armature à pédoncule large[7] - [9] et une pointe de flèche en silex originaire de l’Yonne[7]. Le silex de l’Yonne, de la côte chalonnaise, du Mâconnais et du Roannais forme le reste du corpus lithique, ainsi que du silex plus local de qualité médiocre[7]. Pour la fabrication d'outils lithiques, le socle granitique du Morvan impose nécessairement une importation, soit des matières premières, soit de nucléus, soit d'outils déjà fabriqués. On remarque par ailleurs que les sites d'origine des matières premières peuvent être en périphérie du massif du Morvan mais peuvent aussi bien être fort éloignés[10].

Une pointe de flèche Ă  pĂ©doncules et ailerons de la fin du NĂ©olithique a Ă©tĂ© trouvĂ©e près du lieu-dit les Branlasses, partagĂ© avec la commune de Montsauche-les-Settons, Ă  environ 600 m au nord de la Petite ĂŽle ; cette pointe se trouvait sur le site d'une « structure circulaire bordĂ©e aux deux tiers par un mur en pierres sèches et par un fossĂ© dans le tiers restant ». Les fouilles ont Ă©tĂ© cependant trop peu prĂ©cises pour dater cette structure avec suffisamment de certitude[7].

Notes et références

  1. « Le lac des Settons », site officiel de l'Office du tourisme de Montsauche-les-Settons(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  2. « Lac des Settons, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées.
  3. « La Croix des Chazelles, carte interactive » sur Géoportail.
  4. « Bulletin Inf'eau », de la DIREN de Bourgogne(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur bourgogne.ecologie.gouv.fr, .
  5. « Activital, la découverte du Lac des Settons par le sport »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), blog « Escale Découverte en Nièvre », sur escaledecouverteennievre.com.
  6. « Lac des Settons dans le Morvan : que voir et que faire aux alentours », sur Ecovoyageurs.com (consulté le )
  7. Laure Saligny, Rémi Martineau, Jimmy Linton, Jehanne Affolter, Sébastien Francisco et Lyse Basset, « Le Néolithique du Morvan : état des connaissances », Revue archéologique de l'Est,‎ (lire en ligne [sur academia.edu], consulté le ), p. 19.
  8. Saligny et al. 2011, croquis de pièces mésolithiques p. 19, fig. 21, no 1-3 et 5.
  9. Saligny et al. 2011, croquis du fragment d’armature bifaciale à pédoncule large du Néolithique final p. 19, fig. 21, no 4.
  10. Saligny et al. 2011, p. 7 et 10.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Laurent Corret et GĂ©rard Corret, Les lacs du Morvan vus du ciel, Ă©d. Carte Performance, coll. « Eurociel », , 10 p..

Liens externes

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