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Étienne Perrichont

Étienne Perrichont, né le à Saint-Julien-la-Genête (Creuse) et mort le à Paris, est un entrepreneur de travaux publics et homme politique français.

Étienne Perrichont
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
Etienne Perichon
Nationalité
Activités
Entrepreneur en bâtiment, homme politique
Autres informations
Distinction

Biographie

Etienne Perichon (avec un seul « r Â» et sans « t Â» sur son acte de naissance) est le fils de Marguerite Depoute et de Gilbert Perichon, un journalier analphabète d'Évaux-les-Bains[1]. Il devient orphelin Ă  l'âge de dix ans. En 1843, il Ă©pouse la fille d'une journalière et d'un père non dĂ©clarĂ©[2].

En 1848, il entre aux travaux des ponts et chaussées comme entrepreneur. À ce titre, il est chargé de l'exécution de l'emplacement de la gare de Nevers[3].

En 1854-1856, sa première grande réalisation est le réservoir des Settons, aménagé sur la Cure, dans le massif du Morvan, afin de maintenir le niveau de la Seine pendant les basses eaux. Au cours des années 1860, il construit de grands ouvrages d'art tels que le viaduc de La Méaugon[4] - [5], le viaduc de Morlaix, le pont de l'Alleud et le viaduc d'Auteuil[3]. Devenu très riche[2], il s'établit à Auteuil, au no 14 de la villa de la Réunion (rue Chardon-Lagache)[3].

Pendant le siège de Paris (1870-1871), Perrichont exécute gratuitement des travaux de nivellement dans le cadre de la défense de la rive droite et participe aux secours accordés aux familles nécessiteuses des gardes nationaux de son quartier. Après le siège, il est chargé de rétablir la navigation sur le canal de Briare entre l'écluse de Lépinoy et Châtillon-sur-Loing afin de faciliter le ravitaillement de la capitale[3].

Dès le début de la campagne contre la Commune, en , il se met en rapport avec le bureau du Génie, à Versailles, pour participer à la reprise de Paris. Le , soit onze jours avant l'arrivée des troupes versaillaises, il retourne dans son quartier afin de prévenir les habitants d'un bombardement imminent. Il est alors arrêté par des communards et emmené au poste de la rue François-Gérard avant d'être finalement relâché. Après l'écrasement de la Commune, les services rendus par l'entrepreneur lui valent d'être nommé chevalier de la Légion d'honneur par décret du suivant[3].

Perrichont professe des opinions politiques bonapartistes[6]. Candidat Ă  un siège de conseiller municipal de Paris dans son quartier d'Auteuil lors des Ă©lections municipales des 23 et 30 juillet, il perd face au candidat soutenu par l'Union parisienne de la presse, Alphonse Leclerc[5]. Il pose Ă  nouveau sa candidature en tant que « conservateur Â» en . Il renonce cependant avant le premier tour[7], ce qui n'empĂŞche pas quelques dizaines de voix de se porter sur son nom. Le candidat rĂ©publicain LĂ©opold Cernesson est alors Ă©lu[5].

Après s'être consacré à ses travaux (dont ceux du fort de Stains, du fort d'Écouen (d) et de la redoute de la Butte-Pinson), récompensés par une médaille d'or à l'exposition universelle de 1878, et après avoir notamment construit le pont de Tolbiac, Perrichont, âgé de 70 ans, retente une troisième fois sa chance dans son quartier à l'occasion des élections de . Concourant cette fois-ci avec le soutien des républicains antiautonomistes[8] (républicains modérés opposés aux partisans de l'autonomie de la capitale), il obtient 466 voix et arrive en seconde position au premier tour, derrière le sortant Cernesson (907 voix), et devant le conservateur Albert Gillou (437 voix) et le radical César Pascal (129 voix). Malgré le désistement de Gillou, Perrichont est battu au second tour[5].

Cernesson ayant renoncé à son mandat municipal après avoir été élu député, une élection partielle est organisée les 21 et . Divisés notamment par le phénomène boulangiste, les radicaux partent en ordre dispersé[9]. Candidat pour la quatrième fois, Perrichont fait à nouveau campagne en se concentrant sur les enjeux municipaux mais il promet de donner sa voix à un candidat républicain aux prochaines élections sénatoriales[10]. Il arrive cette fois-ci en première position au premier tour, devant Francis Bocandé (radical), L. M. Jehan (conservateur libéral, c'est-à-dire de tendances royaliste et cléricale), Émile Saint-Lanne (radical), Charles André (socialiste), L. Carillon, F. Picard et Coquet (radicaux de nuances diverses). Critiqué par ses concurrents pour son ralliement récent et opportuniste à la République[11], Perrichont en appelle néanmoins à la discipline républicaine[12] et l'emporte au second tour, par 813 suffrages, contre 755 à Bocandé, 210 à Jehan et 35 à Coquet[5].

Talonné par le boulangiste Barbier au premier tour des élections municipales de 1890, Perrichont est réélu au second tour avec le soutien de l'Union libérale[13]. Il est à nouveau réélu trois ans plus tard face à Saint-Lanne[5]. Doyen du conseil municipal[5], il quitte celui-ci en 1896. Il est alors remplacé par son petit-fils, Eugène Le Breton (fils de l'entrepreneur Jean-Marie Le Breton)[2].

Mort à son domicile de la villa de la Réunion le [14], il est inhumé le au cimetière d'Auteuil (9e division)[15] après une cérémonie religieuse à Notre-Dame-d'Auteuil[16].

Notes et références

  1. Archives départementales de la Creuse, état civil de Saint-Julien-la-Genête, registres des naissances de 1817 (vue 62 sur 123).
  2. NagaĂŻ, p. 75.
  3. Dossier publié dans la base Léonore (cf. Liens externes).
  4. Le Panthéon de l'industrie, 9 décembre 1888, p. 361-362.
  5. Gay, p. 311-314.
  6. Journal officiel de la République française, 24 juillet 1875, p. 5803.
  7. Le Petit Caporal, 13 janvier 1878, p. 3.
  8. Le Temps, 8 mai 1887, p. 2.
  9. Le XIXe siècle, 16 août 1888, p. 3.
  10. Le Gaulois, 19 octobre 1888, p. 2.
  11. La Lanterne, 27 octobre 1888, p. 1.
  12. Le Temps, 28 octobre 1888, p. 2.
  13. Le Journal des débats, 24 avril 1890, p. 2.
  14. Archives de Paris, état civil du 16e arrondissement, registre des décès de 1899, acte no 833 (vue 22 sur 31).
  15. Archives de Paris, registres journaliers des inhumations, cimetière d'Auteuil (1899-1904), no 1342 (vue 3 sur 31).
  16. Le Figaro, 16 juillet 1899, p. 2.

Voir aussi

Bibliographie

  • Ernest Gay, Nos Ă©diles, Paris, 1895, p. 311-314.
  • Nobuhito NagaĂŻ, Les Conseillers municipaux de Paris sous la IIIe RĂ©publique (1871-1914), Paris, Publications de la Sorbonne, 2002, p. 75, note 13.

Liens externes

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