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Viaduc de Morlaix

Le viaduc de Morlaix est un ouvrage d'art ferroviaire, de type viaduc, situé en pleine ville de Morlaix qui permet la traversée de la rivière de Morlaix et la desserte de la gare de la ville par la ligne de Paris-Montparnasse à Brest.

Viaduc de Morlaix
Le viaduc vu de la place des Otages.
Le viaduc vu de la place des Otages.
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Bretagne
Département Finistère
Commune Morlaix
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 48° 34′ 44″ N, 3° 49′ 46″ O
Fonction
Franchit la rivière de Morlaix
Fonction ferroviaire
Caractéristiques techniques
Type viaduc en maçonnerie
Longueur 292 m
Hauteur 62 m
Matériau(x) pierre de taille
Construction
Mise en service 26 avril 1865
Ingénieur(s) Victor Fénoux
Planchat
Entreprise(s) Perrichont
Historique
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1975)[1]
GĂ©olocalisation sur la carte : Morlaix
(Voir situation sur carte : Morlaix)
Viaduc de Morlaix
Géolocalisation sur la carte : Finistère
(Voir situation sur carte : Finistère)
Viaduc de Morlaix
GĂ©olocalisation sur la carte : Bretagne
(Voir situation sur carte : Bretagne)
Viaduc de Morlaix
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Viaduc de Morlaix

Le , dans le cadre des bombardements stratĂ©giques alliĂ©s, huit chasseurs-bombardiers amĂ©ricains Boston de la Royal Air Force ont larguĂ© 43 bombes, tuant accidentellement quatre-vingts habitants. Une seule bombe a endommagĂ© le viaduc qui a Ă©tĂ© rapidement rĂ©parĂ©. Le viaduc de La MĂ©augon qui est aussi important mais situĂ© loin de toute habitation n'a pas Ă©tĂ© bombardĂ©.

Situation ferroviaire

Le viaduc de Morlaix est situĂ© au point kilomĂ©trique (PK) 562,464[2] de la ligne de Paris-Montparnasse Ă  Brest. PrĂ©cĂ©dĂ© par la gare de Plouigneau et le viaduc de TrĂ©vidy, son franchissement permet l'arrivĂ©e en gare de Morlaix situĂ©e sur les hauteurs de la ville Ă  61 mètres d'altitude[3].

Histoire

Avant sa construction, le viaduc suscite des polémiques, notamment quant à son emplacement, au cœur même de la ville. Le , une majorité de conseillers municipaux (15 sur 19) prend une délibération jugeant que l'ouvrage, compte tenu de sa dimension, « sera un obstacle à la bonne aération d'une ville resserrée au fond d'étroites vallées »[4]. Mais la Compagnie de l'Ouest passe outre[4].

Construction

La construction du viaduc est commencĂ©e le [5]. Un premier convoi l'emprunte le constituĂ© d'une locomotive juchĂ©e sur un chariot tirĂ© par 19 chevaux. Il est livrĂ© Ă  la compagnie des chemins de fer de l'Ouest le et mis en service le [4].

Le , la ligne de Morlaix à Carhaix, à voie métrique, est mise en service et emprunte le viaduc par ajout d'un troisième rail.

Le bombardement anglais

Le , six chasseurs bombardiers amĂ©ricains Boston de la Royal Air Force font un bombardement stratĂ©gique en larguant 43 bombes sur la ville de Morlaix dans le but de couper la ligne de chemin de fer en endommageant le viaduc[4]. Un seul projectile touche au but, crĂ©ant, entre les troisième et quatrième piliers, une brèche de quatre mètres sur cinq[4] ; fort heureusement, les autres bombes manquent le viaduc mais tuent nĂ©anmoins quatre-vingt habitants et en blessent de nombreux autres. Une bombe dĂ©truit l'Ă©cole maternelle Notre-Dame-de-Lourdes tuant trente-neuf enfants de quatre Ă  sept ans et leur institutrice SĹ“ur Saint-Cyr (Herveline Laurent).

Le viaduc de La Méaugon qui est aussi important mais situé loin de toute habitation, n'a pas été bombardé.

Le trafic ferroviaire n'a été interrompu que quelques heures et le viaduc rapidement réparé par les autorités allemandes, en raison de la faiblesse des dommages.

Protection

Le , le viaduc est inscrit au titre des monuments historiques[1].

  • FĂ©lix Benoist, 1865 :Le viaduc du chemin de fer et le fond du port.
    FĂ©lix Benoist, 1865 :
    Le viaduc du chemin de fer et le fond du port.
  • Morlaix et son viaduc en 1873.
    Morlaix et son viaduc en 1873.
  • Vue au dĂ©but du XXe siècle depuis l'hĂ´tel de ville.
    Vue au début du XXe siècle depuis l'hôtel de ville.
  • Sous le viaduc passait la voie des Chemins de fer armoricains.
    Sous le viaduc passait la voie des Chemins de fer armoricains.
  • En 2013, il fĂŞte ses 150 ans.
    En 2013, il fĂŞte ses 150 ans.

Caractéristiques

Dessin du viaduc, en élévation.

Il mesure 292 mètres de long et culmine Ă  62 mètres de hauteur[5]. Sa portĂ©e principale est de 15,50 m[5]. Il comprend deux niveaux avec neuf arches de 13,47 m d'ouverture au niveau infĂ©rieur et quatorze arches de 15,50 m au niveau supĂ©rieur. Les piles ont une Ă©paisseur variant entre 11,16 et 19,36 m[5].

Pour Victor Fénoux, « cette dimension, sans être exagérée, reste néanmoins beaucoup au-dessus de l'épaisseur strictement nécessaire au point de vue des pressions ; mais dans des ouvrages de cette nature, une légèreté excessive choque l'œil autant que la raison. Des proportions un peu mâles et évidemment rassurantes donnent seules à la construction le caractère monumental qui lui convient »[6].

Compte tenu des arrĂŞts dus Ă  l'hiver, il faut seulement 23 mois pour le construire, soit 406 105 journĂ©es d'ouvrier payĂ©es 2,50 F, parfois moins[4].

D'un volume total de 65 830 m3, le viaduc nĂ©cessite 11 000 m3 de granit taillĂ©, 52 209 m3 de moellons bruts, 3 401 m3 de moellons piquĂ©s, 2 724 m3 de pierre de taille, 20 000 m3 de sable, 2 500 m3 de bois et 43 tonnes de fer[7]. Contrairement aux apparences, le viaduc n'est pas Ă©difiĂ© en totalitĂ© en pierre de taille : « L'emploi de la pierre de taille, explique Victor FĂ©noux, a Ă©tĂ© restreint aux encadrements, pierres d'angles, bandeaux, cordons, plinthes et bahuts. »[7].

Le coĂ»t final est 2 502 905,23 F, et, avec la voirie, de 2 674 540,46 F[6]. Les prĂ©visions Ă©taient de 2 656 500 F[6].

Notes et références

  1. Notice no PA00090137, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Jean-Pierre Nennig, Le chemin de fer de Bretagne Nord, JPN Ă©ditions, 2010 p. 118.
  3. Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 001 à 600, vol. 1, La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), « [420/6] Guingamp - Brest », p. 155.
  4. Roland Godefroy, « Il y a 120 ans, on posait la première pierre... », Ouest-France, éd. Morlaix, 20 juillet 1981.
  5. Site Structurae, Viaduc de Morlaix (lire en ligne), consulté le 24 avril 2011.
  6. Roland Godefroy, « Il y a 120 ans : le premier train franchissait le viaduc », Ouest-France, éd. Morlaix, 26 avril 1985.
  7. Roland Godefroy, « Un chantier mené à un train d'enfer », Ouest-France, éd. Morlaix, 27 avril 1985.

Voir aussi

Bibliographie

  • Victor FĂ©noux, « Note sur les travaux de construction du grand viaduc de Morlaix », dans Annales des ponts et chaussĂ©es: Partie technique. MĂ©moires et documents relatifs a l'art des constructions et au service de l'ingĂ©nieur, 1867, pp. 207-236 (intĂ©grale en ligne)
  • François Caron, Le Patrimoine de la SNCF et des chemins de fer français (2 Tomes), Flohic Ă©ditions, Paris, 1999 (ISBN 2842340698), p. 115.
  • Guy Grattesat, Ponts de France, Presses Ponts et chaussĂ©es, Paris, 1984 (ISBN 2859780300), p. 109.
  • Serge Montens, Les plus beaux ponts de France, Bonneton, Paris, 2001 (ISBN 2862532754), p. 68.
  • Marcel Prade, Les ponts monuments historiques, Ă©ditions Brissaud, Poitiers, 1988 (ISBN 2903442819), pp. 169-170.

Articles connexes

Lien externe

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