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Jerry Lewis

Joseph Levitch[1], dit Jerry Lewis, est un humoriste, acteur, producteur et réalisateur de cinéma américain, né le à Newark (New Jersey) et mort le à Las Vegas (Nevada)[2].

Jerry Lewis
Description de cette image, également commentée ci-après
Jerry Lewis en 1957.

Biographie

Premières années et duo humoristique avec Dean Martin

Dean Martin et Jerry Lewis en 1955.

NĂ© de parents russes juifs[3], fils de Daniel Levitch, acteur de spectacles de variĂ©tĂ©s, il monte sur scène avec eux Ă  l'âge de 5 ans, provoquant l'hilaritĂ© du public. Cependant, il est Ă©levĂ© par sa grand-mère et souffre de l'absence de ses parents, continuellement en tournĂ©e. Ă€ 15 ans, il crĂ©e un numĂ©ro de pantomime dans lequel il parodie des artistes Ă  la mode, ce qui lui vaut un succès rĂ©el mais modeste[4].

Danny Lewis de son nom d'artiste, Jerry Lewis se fait connaître en formant le duo comique Martin and Lewis avec le chanteur Dean Martin. Ils se démarquent de la majorité des comiques des années 1940 en jouant surtout sur l'interaction entre deux comiques, plutôt que de réciter des sketches planifiés. À la fin des années 1940, ils sont nationalement connus, d'abord pour leurs représentations dans les boîtes de nuit, puis en tant que vedettes de cinéma (Parachutiste malgré lui, Amour, Délices et Golf, etc.). Ils embrayent sur la production de films pour la télévision et se séparent en 1956.

Succès cinématographique en solo

Jerry Lewis, alors en solo, joue dans le film Le Délinquant involontaire (The Delicate Delinquent) en 1957. Il est ensuite tête d'affiche de cinq autres films, avant d'écrire, jouer, produire et réaliser lui-même Le Dingue du palace (The Bellboy) en 1960. Il est le pionnier de la régie vidéo (Video assist), en utilisant une caméra vidéo sur le plateau en même temps qu'il filme, pour pouvoir visualiser immédiatement le résultat. Cette technique devient un standard dans l'industrie.

Il réalise plusieurs autres films, dont Le Tombeur de ces dames (The Ladies Man) 1961, Le Zinzin d'Hollywood (The Errand Boy) 1961 et le fameux Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor) 1963. La popularité de Jerry Lewis décline aux États-Unis à partir de la fin des années 1960 mais il conserve une partie de sa renommée à l'étranger, essentiellement en Europe. Alors que sa popularité baisse aux États-Unis[4], il est particulièrement soutenu en France par les revues Positif et Les Cahiers du cinéma, et le critique Robert Benayoun contribue grandement à éclairer l'importance de ses films.

Mauvaise chute et déclin

En , Ă  la suite d'une cascade ratĂ©e dans un gag oĂą il tomba sur le dos sur un câble mĂ©tallique, il se blesse deux vertèbres. Il reste paralysĂ© pendant une journĂ©e (27 heures exactement[5]). Pour contenir la douleur chronique, il prend des antalgiques pendant des dizaines d'annĂ©es[6]. Il pense, un moment, au suicide, puis il dĂ©couvre en 2002 la neurostimulation. Il vivait alors avec des Ă©lectrodes implantĂ©es dans la colonne vertĂ©brale et un dispositif type pacemaker placĂ© dans l'abdomen[7].

En 1966, il organise le Labor Day Telethon For The Muscular Dystrophy Association, œuvre de charité à laquelle il était déjà publiquement associé depuis dix ans[4].

Il ouvre une chaĂ®ne de 2 400 salles de cinĂ©ma mais ses affaires, autrefois florissantes, fluctuent[4]. En 1972, il joue et rĂ©alise The Day the Clown Cried, une comĂ©die dont l'action se dĂ©roule dans un camp de concentration nazi. Ă€ cause d'un imbroglio juridique, le film ne sort pas en salles et partage les quelques personnes Ă  l'avoir visionnĂ©. Cet Ă©chec le terrasse[4].

Retour au premier plan

Après huit ans d'absence cinématographique, Jerry Lewis revient au début des années 1980 dans Au boulot... Jerry ! (Hardly Working), qu'il joue et réalise. Il enchaîne, en 1983, avec un rôle à contre-emploi dans La Valse des pantins (The King of Comedy) de Martin Scorsese, qui est applaudi par la critique[4].

Jerry Lewis au Festival de Cannes 2013.
Étoile de Jerry Lewis sur le Walk of Fame à Hollywood.

En 1984, Jack Lang, ministre de la Culture français, lui remet la Légion d'honneur. En 2006, le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres l'élève au rang de commandeur du même ordre[4].

En 1984, il joue dans deux nanars français, Par où t'es rentré ? On t'a pas vu sortir et Retenez-moi... ou je fais un malheur !, à la condition qu'ils ne soient pas diffusés aux États-Unis[4].

Le , il présente le 1er Téléthon en France, diffusé sur Antenne 2[8].

En janvier 1993, on le retrouve dans le long-métrage d'Emir Kusturica Arizona Dream, aux côtés de Johnny Depp, Faye Dunaway et Vincent Gallo.

Dernières années

En 2006, il interprète le rôle-titre d'un épisode de la série télévisée américaine New York, unité spéciale (Law & Order Special Victims Unit) (saison 8, épisode 4, « Uncle »).

En 2008, Jerry Lewis travaille avec Drake Bell dans le film d'animation The Nutty Professor. En , Jerry Lewis annonce qu'il présentera son dernier Téléthon contre la dystrophie musculaire, l'acteur étant affaibli par d'importants problèmes de santé, notamment une fibrose pulmonaire[9].

En 2009, il reçoit un Oscar d'honneur[4].

L'avant-dernier film où Jerry Lewis apparaît en tant qu'acteur, Max Rose (sorti en 2013), est un drame écrit et réalisé par Daniel Noah, produit par Lawrence Inglee (en). Lewis y joue le rôle d'un vieil homme qui retrouve goût à la vie malgré la disparition de sa femme. Le film est sélectionné au festival de Cannes 2013.

Dans son dernier film, Le Casse (The Trust), tourné à l'âge de 90 ans, sorti en 2016, il joue le père vieillissant de Nicolas Cage.

Mort

Il meurt le , à l'âge de 91 ans, d'une maladie cardiovasculaire à Las Vegas[1].

Vie privée

  • Première Ă©pouse : Patti Palmer (nĂ©e Esther Calonico) (1921-2021), une chanteuse du groupe The Ted Fio Rito Orchestra ; ils se marient le et divorcent en . Ils ont eu six enfants : Gary Lewis (nĂ© le , il fait partie du groupe Gary Lewis and the Playboys), Ronald Lewis (adoptĂ© en ), Scott Lewis (nĂ© en ), Christopher Lewis (nĂ© en ), Anthony Lewis (nĂ© en ), Joseph Lewis (nĂ© en , mort d'une surdose de stupĂ©fiants en 2009[10]).
  • Seconde Ă©pouse : SanDee Pitnick, une actrice ; ils se marient le . Ils ont eu un enfant, Danielle Sarah Lewis (adoptĂ©e[4] en ).

Il a sept petits-enfants et une arrière-petite-fille.

Politique

Jerry Lewis s'est défendu de vouloir donner à ses films une dimension politique, même si les critiques français saluent sa critique du consumérisme et de l'American way of life. Il a affirmé que les deux pires catastrophes des dernières décennies avaient été l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy et l'élection de Richard Nixon.

Le , il organise avec Frank Sinatra à Richmond, dans l'Indiana, un concert en soutien à la famille de Dan Mitrione, agent du FBI exécuté par les Tupamaros qui avait mis en œuvre pour la dictature uruguayenne une procédure de torture systématique et est alors présenté aux États Unis comme un héros de l'anticommunisme[11]. En 2017, il déclare que « Trump ferait un bon président car c'est un bon showman »[4].

Hommages

Filmographie

Comme acteur

Comme réalisateur

Comme producteur

Comme scénariste

Comme compositeur

Voix françaises

Télévision

Jerry Lewis est apparu à de nombreuses reprises à la télévision américaine dès 1950, soit dans des fictions ou des émissions de divertissement comme The Red Skelton Show (1970) ou What's My Line? émission populaire de jeu où il fut l'invité surprise sept fois (1954 avec Dean Martin, 1956 à deux reprises, 1960, 1961, 1962, 1966). Il prête sa voix au professeur John Frink dans l'épisode en version originale Simpson Horror Show XIV de la série Les Simpson. Dans les années 1970, il a également inspiré une série de dessins animés en 17 épisodes de 26 minutes réalisée par Filmation et intitulée Jerry Lewis (Will the Real Jerry Lewis Please Sit Down).

Notes et références

  1. (en) « Jerry Lewis, Mercurial Comedian and Filmmaker, Dies at 91 », sur The New York Times, (consulté le ).
  2. (en) « Jerry Lewis, Nonpareil Genius of Comedy, Dies at 91 », hollywoodreporter.com, 20 août 2017.
  3. Jerry Lewis et Herb Gluck Jerry Lewis In Person., Atheneum Books, 1982, p. 8 & 28
  4. Jean-Pierre Bouyxou, « Jerry Lewis se fait la malle Â», Paris Match, semaine du 24 au 30 aoĂ»t 2017, p. 48-53.
  5. Ina Talk Shows, « Jerry Lewis chez Thierry Ardisson | Archive INA », (consulté le )
  6. « Jerry Lewis portrait d'un clown en colère » sur lexpress.fr, consulté le 2 septembre 2013.
  7. « Jerry Lewis rigole à nouveau » sur leparisien.fr, consulté le 2 septembre 2013.
  8. « 6 décembre 1987, premier Téléthon animé par Jerry Lewis » sur le site de France Télévisions, 2 décembre 2011.
  9. « Jerry Lewis abandonne la présentation du téléthon » sur news.yahoo.com, consulté le 2 septembre 2013.
  10. (en-US) Chris Bucher, « SanDee Pitnick, Jerry Lewis’ Wife: 5 Fast Facts You Need to Know », Heavy.com,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  11. M. Otterman (en), American Torture: From the Cold War to Abu Ghraib and Beyond., p. 78, MUP, Melbourne, 2007 (ISBN 9780522853339).
  12. Site du ministère de la Culture.
  13. « Discours de M. Donnedieu de Vabres lors de la remise des insignes de Commandeur de la légion d'honneur à Jerry Lewis ».

Voir aussi

Bibliographie

  • Christian Berger, « NĂ©crologie des personnalitĂ©s disparues en 2017 : LEWIS Jerrys », L'Annuel du CinĂ©ma 2018, Editions Les Fiches du cinĂ©ma, Paris, 2018, 800 p., p. 780, (ISBN 978-2-902-51632-2)
  • Lamarca, Manuel (2017), Jerry Lewis. El dĂ­a en el que el cĂłmico filmĂł, Barcelona. Ediciones Carena. (ISBN 9788416843749)

Documentaires

Liens externes

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