La Valse des pantins
La Valse des pantins (The King of Comedy) est une comédie dramatique américaine réalisée par Martin Scorsese et sortie en 1983.
Titre original | The King of Comedy |
---|---|
RĂ©alisation | Martin Scorsese |
Scénario | Paul D. Zimmerman |
Musique | Robbie Robertson |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Embassy International Pictures 20th Century Fox |
Pays de production | États-Unis |
Genre | comédie dramatique |
Durée | 105 minutes |
Sortie | 1983 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Le film reçoit des critiques globalement positives à sa sortie mais est un échec au box-office. Il deviendra au fil du temps un film culte plébiscité dans divers classements et ouvrages et par des personnalités du cinéma.
Synopsis
Rupert Pupkin n'a qu'un rêve : devenir un grand comique. Un soir, à la sortie d'un enregistrement de The Jerry Langford Show, il parvient à approcher l'animateur vedette de cette émission télévisée, Jerry Langford, et à l'accompagner (contre son gré) dans sa limousine. Persuadé que c'est le signe du début de sa grande carrière, Rupert ne cesse de harceler Jerry pour être invité dans son émission et va jusqu'à l'enlever pour pouvoir passer dans celle-ci, quelles qu'en soient les conséquences.
Fiche technique
- Titre français : La Valse des pantins
- Titre original : The King of Comedy
- RĂ©alisateur : Martin Scorsese
- Scénario : Paul D. Zimmerman
- Musique : Robbie Robertson
- Photographie : Fred Schuler
- Montage : Thelma Schoonmaker
- DĂ©cors : Boris Leven
- Costumes : Richard Bruno
- Production : Arnon Milchan
- Sociétés de production : Embassy International Pictures
- Distribution : 20th Century Fox (États-Unis), Carlotta Films (France)
- Budget : 19 000 000 $
- Pays d'origine : États-Unis
- Format : Couleurs - 1.85:1
- Genre : comédie dramatique, comédie noire, satire
- Durée : 105 minutes
- Dates de sortie[1] :
- États-Unis : (sortie limitée)
- France : (festival de Cannes 1983 - compétition officielle)
- France :
Distribution
- Robert De Niro (VF : Pierre Arditi) : Rupert Pupkin
- Jerry Lewis (VF : Roger Carel) : Jerry Langford
- Diahnne Abbott (VF : Florence Giorgetti) : Rita Keane
- Sandra Bernhard (VF : Élisabeth Wiener) : Masha
- Shelley Hack (VF : Brigitte Morisan) : Cathy Long
- Leslie Levinson (VF : CĂ©line Monsarrat) : Roberta Posner
- Liza Minnelli : elle-mĂŞme
- Mary Elizabeth Mastrantonio : une figurante dans la foule (non créditée)
- Mick Jones, Joe Strummer et Paul Simonon : les voyous dans la rue
- Ellen Foley : une fille dans la rue
- Don Letts : un voyou dans la rue
- Victor Borge : lui-mĂŞme
- Tony Randall (VF : Serge Lhorca) : lui-mĂŞme
- Frederick De Cordova (VF : Georges Atlas) : Bert Thomas
- Thomas M. Tolan (VF : Marc de Georgi) : l'inspecteur Gerrity
- Ralph Monaco (VF : Pierre Hatet) : Raymond Wirtz
- Bill Minkin (VF : Mario Santini) : Clarence McCabe
- Ed Herlihy (VF : Philippe Dumat) : lui-mĂŞme
- Jay Julien (VF : Marc Cassot) : l'avocat de Langford
- Lou Brown : le chef d'orchestre
- Kim Chan (VF : Roger Lumont) : Jonno
- Charles Scorsese (en) : le 1er homme au bar
- Mardik Martin : le 2e homme au bar
- Martin Scorsese : un réalisateur de télévision (caméo)
Production
Genèse et développement
Après avoir terminĂ© Raging Bull, Martin Scorsese et Robert De Niro veulent Ă nouveau travailler ensemble. Le premier souhaite adapter le roman La Dernière Tentation du Christ de NĂkos Kazantzákis avec De Niro en JĂ©sus Christ. L'acteur prĂ©fère cependant faire une comĂ©die. Il cherche alors Ă acheter les droits d'un script Ă©crit par le critique Paul D. Zimmerman (en)[2]. Le poste de rĂ©alisateur est d'abord proposĂ© Ă Michael Cimino, mais celui-ci est trop occupĂ© par la production de son film La Porte du paradis, qui s'Ă©ternise[3]. Martin Scorsese explique qu'il ne pourra pas faire le film car une grève de la Writers Guild of America s'annonce. Le producteur Arnon Milchan sait qu'il peut cependant monter le projet en dehors de Hollywood en le tournant entièrement Ă New York et avec l'appui d'une petite sociĂ©tĂ© de production[2].
Attribution des rĂ´les
Pour le rôle de Jerry Langford, Martin Scorsese voulait l'animateur de télévision Johnny Carson, mais il a refusé. Dean Martin et Frank Sinatra sont ensuite envisagés, avant que le rôle ne revienne à Jerry Lewis[4]. L'acteur-humoriste trouve ici son premier rôle dramatique.
Shelley Hack, l'ex-star de la série Drôles de dames, fait son grand retour au cinéma après 4 ans d'absence.
Dans la scène où Robert De Niro et Sandra Bernhard se disputent dans la rue, les gens autour d'eux les regardent, amusés. Parmi eux, on peut voir Mick Jones, Joe Strummer et Paul Simonon, membres du groupe britannique The Clash[4].
Tournage
Le tournage a eu lieu à New York (Paramount Building, Manhattan…) et dans le New Jersey (Union City)[5].
Pour le tournage de la scène où Rupert Pupkin (Robert De Niro) s'introduit dans la maison de Jerry Langford (Jerry Lewis), Robert De Niro proféra des remarques antisémites pour mettre en colère Jerry Lewis qui, peu habitué à la « méthode », semble finalement réellement furieux à l'écran.
Bande originale
Original Motion Picture Soundtrack
Sortie | 1983 |
---|---|
Genre | soul, rhythm and blues, rock |
Format | LP |
Producteur | Robbie Robertson |
Label | Warner Bros. Records[6] |
Critique |
Sortie
La Valse des pantins est l'un des plus gros échecs commerciaux de la carrière de Martin Scorsese. Il ne rapporte que 2,5 millions de dollars sur l'ensemble de son exploitation[8], soit le plus faible chiffre d'affaires pour un film produit par un studio en 1983[4]. En France, le film enregistre 193 810 entrées[9]. Le film avait malgré tout obtenu de bonnes critiques.
- Classements honorifiques
- 10e du classement des meilleurs films des années 1989 par le magazine American Film[10]
- Halliwell's Top 1000 – #180[11]
- 1 001 films Ă voir avant de mourir
- Jonathan Rosenbaum: 1000 Essential Films[12]
- The New York Times Guide to the Best 1,000 Movies Ever Made[13]
- 87e du classement des 500 meilleurs films de tous les temps du magazibe Empire[14]
Akira Kurosawa le cite comme l'un de ses films préférés[15] - [16].
La réputation du film grandira au fil du temps et il sera parfois présenté comme l'un des meilleurs du cinéaste dans la presse[17]. Les scénaristes de Joker, Todd Phillips et co-auteur Scott Silver, citent ce film comme influence, au même titre que Taxi Driver[18] - [19] - [20].
Distinctions
Source : Internet Movie Database[21]
RĂ©compenses
- BAFTA 1984 : meilleur scénario (pour Paul D. Zimmerman)
- London Film Critics Circle Awards 1984 : meilleur film
- National Society of Film Critics Awards 1984 : meilleure actrice dans un second rĂ´le (pour Sandra Bernhard)
Nominations
- Festival de Cannes 1983 : en compétition pour la Palme d'or
- BAFTA 1984 : meilleur acteur (Robert De Niro), du meilleur réalisateur (Martin Scorsese), du meilleur montage (Thelma Schoonmaker) et du meilleur acteur dans un second rôle (Jerry Lewis)
Commentaire
Le film décrit « le malaise d'une civilisation obsédée par la célébrité, par le besoin de reconnaissance, et où la réussite se vit et s'expérimente sur le mode de la performance scénique »[22].
On peut voir dans La Valse des pantins une allusion à John Warnock Hinckley, l'auteur de l'attentat contre Donald Reagan. Fervent admirateur de Jodie Foster, il avait avoué s'être inspiré de Taxi Driver de Martin Scorsece[23].
Notes et références
- (en) Release info sur l’Internet Movie Database
- Baxter 2002, p. 219-220
- Leighton Grist, The Films of Martin Scorsese, 1978-99 : Authorship and Context II, Basingstoke, UK, Palgrave Macmillan, , 69 p. (ISBN 978-1-4039-2035-5, lire en ligne)
- Secrets de tournage - Allociné
- (en) Filming locations sur l’Internet Movie Database
- (en) Various – The King Of Comedy - Discogs
- (en) « Various Artists - The King of Comedy », sur AllMusic (consulté le )
- (en) The King of Comedy - Box Office Mojo
- La Valse des pantins - JP's box-office
- Patrick McGilligan et Mark Rowland, « The American Film Critics Poll: The 80s », American Film, no November 1989,‎
- Halliwells Top 1000, Harper Collins Entertainmentlocation=USA,
- « Jonathan Rosenbaum's 1000 Essential Films » [archive du ], sur Mubi (consulté le )
- « The Best 1,000 Movies Ever Made », New York Times,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- « The 500 Greatest Movies Of All Time » [archive du ], sur Empire Online (consulté le )
- Lee Thomas-Mason, « From Stanley Kubrick to Martin Scorsese: Akira Kurosawa once named his top 100 favourite films of all time », sur Far Out, Far Out Magazine (consulté le )
- « Akira Kurosawa's Top 100 Movies! » [archive du ]
- Mark Kermode, « Best Martin Scorsese film? The King of Comedy, any day » [archive du ], sur The Guardian, (consulté le )
- (en) Eric Kohn, « 'Joker': Robert De Niro Addresses the Connection Between His Character and 'King of Comedy' » [archive du ], sur IndieWire, (consulté le )
- Mike Jr. Fleming, « The Joker Origin Story On Deck: Todd Phillips, Scott Silver, Martin Scorsese Aboard WB/DC Film », Deadline Hollywood,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- « The Making of Joker », American Media, Inc., vol. 19, no 65,‎ , p. 8–19 (ISSN 1537-663X)
- (en) Awards sur l’Internet Movie Database
- Samuel Blumenfeld, Le Monde-Télévision du 25/26 mai 2014
- Jürgen Müller (éd.) (trad. de l'allemand), 100 films des années 1980, Cologne, Taschen, , 819 p. (ISBN 978-3-8365-8730-3), p. 163
Annexes
Bibliographie
- [Baxter 2002] (en) John Baxter, De Niro : A Biography, Londres, HarperCollins Entertainment, (1re Ă©d. 2002), 406 p. (ISBN 978-0-00-653230-9)
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database