AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Jeff Sessions

Jefferson Beauregard Sessions III dit Jeff Sessions, nĂ© le Ă  Selma (Alabama), est un homme politique amĂ©ricain. Membre du Parti rĂ©publicain, il est sĂ©nateur fĂ©dĂ©ral de l'Alabama entre 1997 et 2017 puis procureur gĂ©nĂ©ral des États-Unis dans l'administration du prĂ©sident Donald Trump de 2017 Ă  2018. Au lendemain des Ă©lections de mi-mandat de 2018, Ă  la demande du prĂ©sident, il prĂ©sente sa dĂ©mission.

Jeff Sessions
Illustration.
Jeff Sessions en 2017.
Fonctions
84e procureur gĂ©nĂ©ral des États-Unis
–
(1 an, 8 mois et 30 jours)
Président Donald Trump
Gouvernement Administration Trump
PrĂ©dĂ©cesseur Dana Boente (en) (intĂ©rim)
Loretta Lynch
Successeur Matthew Whitaker (intérim)
William Barr
SĂ©nateur des États-Unis
–
(20 ans, 1 mois et 5 jours)
Élection 5 novembre 1996
RĂ©Ă©lection 5 novembre 2002
4 novembre 2008
4 novembre 2014
Circonscription Alabama
LĂ©gislature 105e, 106e, 107e, 108e, 109e, 110e, 111e, 112e, 113e, 114e et 115e
Prédécesseur Howell Heflin
Successeur Luther Strange
44e procureur général de l'Alabama
–
(1 an, 11 mois et 18 jours)
Gouverneur Forrest Hood James Jr.
Prédécesseur Jimmy Evans
Successeur William H. Pryor
Biographie
Nom de naissance Jefferson Beauregard Sessions III
Date de naissance
Lieu de naissance Selma (Alabama, États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Parti républicain
DiplÎmé de Université de l'Alabama
Profession Avocat et procureur
Religion MĂ©thodisme

Signature de Jeff Sessions

Jeff Sessions Jeff Sessions
Procureurs généraux de l'Alabama
Procureurs gĂ©nĂ©raux des États-Unis

Biographie

CarriĂšre professionnelle

Jeff Sessions est diplÎmé du Huntingdon College (en) en 1969 puis obtient un doctorat en droit de l'université de l'Alabama en 1973. Il commence alors sa carriÚre d'avocat à Russellville puis à Mobile. ParallÚlement à ses activités professionnelles, Sessions est réserviste dans l'armée américaine de 1975 à 1985, devenant capitaine[1].

De 1975 Ă  1977, il est assistant du procureur fĂ©dĂ©ral pour le district sud de l'Alabama. En 1981, le prĂ©sident Ronald Reagan le nomme procureur fĂ©dĂ©ral pour le district sud de l'Alabama, fonction qu'il occupe pendant 12 ans[2]. Il dĂ©missionne en effet aprĂšs l'Ă©lection de Bill Clinton[3].

En 1986, il est proposé par Reagan pour devenir juge fédéral de la cour de district du sud de l'Alabama. Face à des accusations de racisme, sa nomination est cependant rejetée par le Sénat[4]. Il avait en effet reproché à un avocat blanc de faire « honte à sa race » en défendant des clients noirs[5]. Un ancien assistant témoigne également l'avoir entendu dire qu'il trouvait le Ku Klux Klan « acceptable avant d'apprendre qu'ils fumaient des joints » (« OK until I found out they smoked pot » ; Sessions affirme cependant qu'il s'agissait d'une blague. Certains sénateurs lui reprochent enfin d'avoir poursuivi plusieurs militants des droits civiques, par la suite innocentés[6].

En , Sessions est Ă©lu procureur gĂ©nĂ©ral de l'Alabama[3], fonction qu'il exerce de Ă  [2]. À ce poste, il milite en faveur de la peine de mort, y compris pour les personnes souffrant d'un handicap mental[7]. Il dĂ©fend le systĂšme de financement des Ă©coles en Alabama qui, pour ses dĂ©tracteurs, alloue deux fois plus de fonds aux Ă©coles des quartiers blancs et riches qu'Ă  celles des quartiers pauvres habitĂ©s par les minoritĂ©s[8].

SĂ©nateur des États-Unis

Jeff Sessions en 2004.

En , il est élu au Sénat fédéral avec 52,5 % des voix[9] face au démocrate Roger Bedford[3]. Il succÚde au démocrate Howell Heflin, qui avait voté contre sa nomination en 1986[6] et devient le deuxiÚme candidat républicain élu sénateur d'Alabama depuis la Reconstruction[10]. Il est réélu avec 58,6 % des suffrages en 2002[9] face à la démocrate Susan Parker[3], avec 63,4 % des voix en 2008[9] face à la démocrate Vivian Figures[3] et avec 97,3 % des suffrages en 2014[9], sans adversaire démocrate.

Jeff Sessions est l'un des principaux opposants au CongrĂšs Ă  l'immigration illĂ©gale et un partisan de la rĂ©duction de l'immigration lĂ©gale. Il a menĂ© la lutte au SĂ©nat contre les lois de 2006 et de 2007 sur la rĂ©forme globale de l'immigration et contre la loi de 2013 sur la sĂ©curitĂ© frontaliĂšre et la modernisation de l'immigration. Il affirme qu'un accĂšs Ă  la citoyennetĂ© pour les immigrants illĂ©gaux mine la rĂšgle gĂ©nĂ©rale, que l'afflux de travailleurs invitĂ©s et d'immigrants diminue les salaires et augmente le chĂŽmage des citoyens amĂ©ricains et que la politique d'immigration actuelle dĂ©veloppe une sous-classe dĂ©pendante de l'État-providence[11] - [12].

RĂ©publicain conservateur du sud, opposant Ă  l'IVG, il soutient les rĂ©ductions d'impĂŽts et la politique sociale de son parti. Il siĂšge Ă  la Commission judiciaire du SĂ©nat, et se fait remarquer en en signant une lettre avec vingt autres rĂ©publicains demandant que l'administration Obama transfĂšre Umar Farouk Abdulmutallab, le NigĂ©rian ayant tentĂ© de faire exploser un vol le , aux mains du Pentagone, considĂ©rant qu'il aurait dĂ» ĂȘtre traitĂ© comme un « combattant illĂ©gal » au lieu d'ĂȘtre inculpĂ© par un procureur fĂ©dĂ©ral[13].

Présidence de Donald Trump

Jeff Sessions avec Mike Pence lors d'un rassemblement public en soutien à la campagne présidentielle de Donald Trump en Arizona, en 2016.

En , il annonce son soutien Ă  Donald Trump pour les primaires prĂ©sidentielles du Parti rĂ©publicain de 2016[14]. Il est le premier sĂ©nateur Ă  faire ce choix[14] - [15]. Il participe activement Ă  la campagne du candidat et alimente notamment son projet sur l'immigration[6]. Le , Trump, nouvellement Ă©lu prĂ©sident des États-Unis, le nomme au poste de procureur gĂ©nĂ©ral des États-Unis[16]. En , plus de 1 400 professeurs de droit amĂ©ricains signent une lettre ouverte sommant le SĂ©nat des États-Unis de ne pas confirmer Jeff Sessions[17] - [18]. Sa nomination est Ă©galement fortement critiquĂ©e par les dĂ©mocrates, notamment pour ses positions jugĂ©es racistes. Durant les auditions, son collĂšgue Cory Booker tĂ©moigne contre sa nomination ; une premiĂšre dans l'histoire du SĂ©nat. Le , il est cependant confirmĂ© dans ses fonctions par la chambre haute fĂ©dĂ©rale avec 52 voix contre 47, seul le dĂ©mocrate Joe Manchin votant en sa faveur[19].

En , le Washington Post rĂ©vĂšle que Jeff Sessions aurait eu des contacts avec l'ambassadeur russe aux États-Unis Ă  deux reprises en 2016. Ces rĂ©vĂ©lations interviennent dans un climat de suspicions d'ingĂ©rences russes dans la campagne prĂ©sidentielle[20] - [21] - [22]. Elles poussent Sessions Ă  se rĂ©cuser officiellement de toute enquĂȘte sur la campagne Ă©lectorale et des ingĂ©rences supposĂ©es de la Russie dans la campagne[23]. À l'Ă©poque Sessions affirme qu'il n'avait pas discutĂ© avec les Russes en qualitĂ© de responsable de la campagne de Trump mais comme sĂ©nateur, et qu'il n'avait pas parlĂ© de la campagne Ă©lectorale. Le un article du Washington Post laisse toutefois entendre que des communications de l'ambassadeur russes interceptĂ©es par les services de renseignement amĂ©ricains montreraient que les discussions ont portĂ© sur la campagne Ă©lectorale, y compris sur des questions politiques importantes pour la Russie[24].

Jeff Sessions prĂȘtant serment aux cĂŽtĂ©s de son Ă©pouse, du prĂ©sident et du vice-prĂ©sident en .

Au cours de l'Ă©tĂ© 2017, Donald Trump exprime fortement son mĂ©contentement Ă  plusieurs reprises envers Jeff Sessions, Ă  qui il reproche notamment sa rĂ©cusation dans le cadre de l'enquĂȘte sur les ingĂ©rences russes dans la campagne Ă©lectorale[25] ainsi que de ne pas avoir poursuivi Hillary Clinton dans l'affaire des e-mails[26]. Ces attaques rĂ©pĂ©tĂ©es poussent la presse Ă  se poser des questions sur un possible limogeage de Sessions[27] qui rĂ©affirme pour sa part qu'il n'a nulle intention de dĂ©missionner[28]. En parallĂšle, des informations attestent que Sessions conserve le soutien du conseiller du prĂ©sident Steve Bannon et d'une frange non nĂ©gligeable du Parti rĂ©publicain, dont les membres du Tea Party, en raison des mesures conservatrices prises depuis son accession au poste de procureur gĂ©nĂ©ral[29].

Il démissionne de son poste le , peu de temps aprÚs l'annonce des résultats des élections de mi-mandat qui voient les démocrates s'emparer de la majorité à la Chambre des représentants[15] - [30] - [31].

Bien que souvent critiquĂ© par le prĂ©sident, il aura mis en place une large partie de sa politique[7]. À la tĂȘte du dĂ©partement de la Justice, Sessions instaure notamment une politique de tolĂ©rance zĂ©ro en matiĂšre d'immigration illĂ©gale[2] - [6] - [7], dĂ©fendant la politique de sĂ©paration des familles[6]. Il limite par ailleurs le nombre de demandeurs d'asile[7]. Il revient sur plusieurs positions du gouvernement Obama dont celle de ne pas interfĂ©rer avec les États lĂ©galisant le cannabis (illĂ©gal Ă  l'Ă©chelle fĂ©dĂ©rale)[2] et celle estimant que les personnes transgenres sont protĂ©gĂ©es dans le domaine de l'emploi par le Civil Rights Act de 1964[2] - [6] (que confirmera la Cour suprĂȘme). Son administration dĂ©fend Ă©galement en justice de nombreuses lois exigeant la prĂ©sentation d'un document d'identitĂ© pour voter[6].

Jeff Sessions quitte son poste le . AprĂšs avoir envisagĂ© rejoindre un cabinet d'avocat et fonder un think tank[6], il annonce le lendemain qu'il sera candidat Ă  l'Ă©lection pour le poste de sĂ©nateur fĂ©dĂ©ral de l'Alabama, en [32], son ancien siĂšge dĂ©tenu par le dĂ©mocrate Doug Jones[6]. En , il arrive en deuxiĂšme position du premier tour de la primaire rĂ©publicaine, rassemblant 31,7 % des voix contre 33,4 % pour l'ancien entraĂźneur de football amĂ©ricain Tommy Tuberville[33]. Durant l'entre-deux-tours, Tommy Tuberville reçoit le soutien de Donald Trump, qui critique Jeff Sessions dans plusieurs tweets. Il se retrouve alors distancĂ© d'environ 20 points dans les sondages[6]. Il est finalement battu par Tuberville, qui reçoit plus de 60 % des suffrages[34].

Historique Ă©lectoral

Procurat général de l'Alabama

Résultats pour le poste de procureur général de l'Alabama[35]
Année Jeff Sessions Démocrate
1994 56,90 % 43,10 %

SĂ©nat des États-Unis

Résultats pour le poste de sénateur de classe 2 de l'Alabama
Année Jeff Sessions Démocrate Libertarien Indépendant
1996 52,45 % 45,46 % 1,44 % 0,61 %
2002 58,58 % 39,83 % 1,50 % -
2008 63,36 % 36,52 % - -
2014 97,25 % - - -

Notes et références

  1. (en) « SSIONS, Jefferson Beauregard, III (Jeff) (1946-) », sur bioguideretro.congress.gov, Biographical Directory of the United States Congress (consulté le ).
  2. (en) « Jeff Sessions Fast Facts », sur edition.cnn.com, Cable News Network, (consulté le ).
  3. (en) « A look back at the career of Jeff Sessions: Alabama's newest Senate candidate? », sur al.com, (consulté le ).
  4. (en) Sarah Wildman, « Jeff Sessions's chequered past », sur theguardian.com, The Guardian, (consulté le ).
  5. (en) Daniel Woolls, « Jeff Sessions, un futur ministre de la Justice au passé raciste », sur lapresse.ca, La Presse, (consulté le ).
  6. (en) Elaina Plott, « The Fall of Jeff Sessions, and What Came After », sur nytimes.com, The New York Times, (consulté le ).
  7. (en) Vann R. Newkirk II, « The End of Civil Rights », sur theatlantic.com, The Atlantic, (consulté le ).
  8. (en) Gretchen Frazee, « Why Sen. Jeff Sessions’ record in Alabama could complicate his confirmation », sur pbs.org, Public Broadcasting Service, (consultĂ© le ).
  9. (en) « Sessions, Jeff », sur ourcampaigns.com (consulté le ).
  10. (en) Associated Press, « Former U.S. attorney general Jeff Sessions loses Alabama Senate race », sur cbc.ca, Société Radio-Canada, (consulté le ).
  11. (en) Jonathan Weisman, « Senator Tries to Run Out the Clock on Immigration », The New York Times,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  12. (en) Jordan Fabian, « Sessions Wants to Crush Imm. Reform », ABC News,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  13. (en) Carrie Johnson, Walter Pincus et Spencer S. Hsu, « Authorities seek deal with Detroit suspect on cooperation, guilty plea », The Washington Post,‎ (lire en ligne).
  14. (en) Niels Lesniewski, « Sessions First Senator to Endorse Trump », sur rollcall.com, Roll Call, (consulté le ).
  15. Gilles Paris, « Etats-Unis : le ministre de la justice, Jeff Sessions, démissionne sous la pression de Trump », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  16. (en) Eric Lichtblau, Maggie Haberman et Ashley Parker, « Donald Trump Selects Senator Jeff Sessions for Attorney General », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le ).
  17. (en) Flora Lipsky, « Law professors sign letter opposing Sessions », sur yaledailynews.com, (consulté le ).
  18. (en) Jody Godoy, « State Attys Say Sessions' Record Makes Him Unfit As AG », sur law360.com, (consulté le ).
  19. (en) Ashley Killough, Tom LoBianco et Ted Barrett, « Jeff Sessions confirmed to be the next attorney general », sur edition.cnn.com, Cable News Network, (consulté le ).
  20. « États-Unis: le ministre de la Justice accusĂ© de contacts avec la Russie », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  21. (en) Alvin Chang et Javier Zarracina, « The Trump-Russia scandals: a quick visual guide », sur Vox.com, (consulté le ).
  22. (en) German Lopez, « Jeff Sessions, under oath, said he didn’t communicate with Russians. A new report says he did. This is just the latest in the long string of controversies about the Trump administration’s ties to Russia », sur Vox.com, (consultĂ© le ).
  23. « Etats-Unis : Jeff Sessions avoue avoir eu des contacts avec Moscou », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  24. (en) German Lopez, « Jeff Sessions: I didn’t talk with Russians about the Trump campaign. New report: Yes, he did. », Vox.com,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  25. Jean-Marie Pottier, « Fausse, inquiĂ©tante, humiliante: la trĂšs rĂ©vĂ©latrice tirade de Trump contre son ministre de la Justice », Slate.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  26. (en) Louis Nelson, « Trump asks why ‘beleaguered’ Sessions isn’t investigating Clinton », Politico,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  27. (en) Andrew Prokop, « Why President Trump suddenly hates his attorney general », Vox.com,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  28. (en) Josh Gerstein, Josh Dawsey & Eliana Johnson, « Sessions won't resign for now, but gets Trump's message », Politico,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  29. (en) Josh Dawsey, « Trump and Sessions locked in silent battle », Politico,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  30. (en) Brandon Conradis, « Sessions out at Justice Department », TheHill,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  31. (en) « Trump Forces Out Jeff Sessions as He Cleans House After the Midterms », The New York Times,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  32. (en) « Jeff Sessions announces Senate run », sur NBC News (consulté le ).
  33. (en) Grace Pateras, « Jeff Sessions vs. Tommy Tuberville: Know the Alabama Senate runoff candidates, their views », sur montgomeryadvertiser.com, Montgomery Advertiser, (consulté le ).
  34. (en) Elena Moore et Scott Neuman, « Jeff Sessions Loses Comeback Bid For Alabama Senate Seat », sur npr.org, National Public Radio, (consulté le ).
  35. (en) « AL Attorney General », sur ourcampaigns.com (consulté le ).

Compléments

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.