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Doug Jones (homme politique)

Gordon Douglas Jones, dit Doug Jones, né le à Fairfield (Alabama), est un homme politique américain, membre du Parti démocrate et sénateur de l'Alabama au Congrès des États-Unis de 2018 à 2021. Avocat de profession, est également procureur des États-Unis pour le district nord de l'Alabama de 1997 à 2001.

Doug Jones
Illustration.
Portrait officiel de Doug Jones (2018).
Fonctions
Sénateur des États-Unis
–
(3 ans)
Élection 12 décembre 2017
Circonscription Alabama
LĂ©gislature 115e et 116e
Groupe politique DĂ©mocrate
Prédécesseur Luther Strange
Successeur Tommy Tuberville
Procureur des États-Unis
pour le district nord de l'Alabama
–
(3 ans, 4 mois et 12 jours)
Président Bill Clinton
Prédécesseur Claude Harris Jr.
Successeur Alice Martin
Biographie
Nom de naissance Gordon Douglas Jones
Date de naissance
Lieu de naissance Fairfield (Alabama, États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Parti démocrate
Diplômé de Université de l'Alabama
Université Samford
Profession Avocat
Religion MĂ©thodisme[1]

Élu dans l'Alabama en 2017 dans des conditions exceptionnelles face au républicain Roy Moore, accusé d'abus sexuels et d'actes pédocriminels, il est le seul sénateur démocrate d'un État de la côte du Golfe lors de l'ouverture de la 116e législature fédérale le . Il perd son siège lors des élections sénatoriales de 2020.

Biographie

Carrière professionnelle

Doug Jones est diplômé d'un baccalauréat universitaire en droit par l'université de l'Alabama et d'un doctorat par l'université Samford.

Il commence sa carrière en tant que conseiller juridique du comité judiciaire du Sénat des États-Unis, au nom du sénateur démocrate Howell Heflin, élu en Alabama. Jones est ensuite procureur assistant des États-Unis dans le district nord de l'Alabama de 1980 à 1984 puis travaille en tant qu'avocat dans le privé à Birmingham, de 1984 à 1997. En 1997, il est nommé procureur des États-Unis pour le district du nord de l'Alabama, basé à Birmingham. À ce poste, il poursuit et obtient la condamnation des auteurs de l'attentat de l'église baptiste de la 16e rue, une attaque du Ku Klux Klan tuant quatre filles noires en 1963[2].

Sénateur des États-Unis

Jones en campagne pour le Sénat des États-Unis, le 3 octobre 2017.
Doug Jones entouré des républicains Rick Scott (Floride) et David Perdue (Géorgie), en 2020.

En 2017, Jones se présente au Sénat des États-Unis pour succéder au républicain Luther Strange, nommé pour succéder de façon intérimaire à Jeff Sessions, qui devient procureur général des États-Unis dans l'administration du président Donald Trump. Soutenu par l'ancien vice-président Joe Biden, ainsi que la figure des droits civiques et représentant fédéral John Lewis, il remporte la primaire démocrate du avec environ deux tiers des suffrages, devançant six autres candidats[3].

Lors de l'élection, il affronte le républicain Roy Moore, ancien juge réputé pour ses positions conservatrices controversées. Durant la campagne, plusieurs femmes accusent Moore d'avoir abusé d'elles dans les années 1970, dont deux adolescentes. Dans un État qui vote à 62 % pour Trump lors de l'élection présidentielle de 2016, le scrutin devient serré malgré le soutien du président au candidat républicain[4]. Le , Jones est élu sénateur des États-Unis pour l'Alabama avec 1,5 point d'avance sur Moore[5] (49,9 % contre 48,4 %)[4]. Il est le premier démocrate élu sénateur fédéral de l'État depuis le scrutin de 1992 avec Howell Heflin[5]. Sa victoire est expliquée notamment par une forte mobilisation de l'électorat afro-américain (qui vote à 90 % pour Jones) et des grandes villes, conjuguée à une abstention plus importante dans les comtés blancs et ruraux[6].

Sa victoire est officialisée le par les autorités judiciaires de l'Alabama, écartant par la même occasion la contestation de Moore, qui leur reproche alors de ne pas avoir suffisamment enquêté sur de possibles fraudes électorales[7].

Il se présente pour sa réélection lors des élections sénatoriales de 2020 mais de nombreux journalistes et analystes politiques prédisent sa défaite en vue d'un État conservateur votant largement républicain. Il apparaît en effet comme le démocrate le plus vulnérable du cycle électoral sénatorial, faisant face à Tommy Tuberville, soutenu par le président Trump[8]. Il ne récolte que 39,8 % des voix contre 60,2 % à Tuberville, souffrant de ses votes pour la condamnation du président Trump sur les charges d'abus de pouvoir et d'obstruction du Congrès lors du processus d'impeachment en 2020, ainsi que son opposition à la confirmation d'Amy Coney Barrett à la Cour suprême des États-Unis. À la suite de la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle de 2020, son nom revient cependant avec insistance dans la presse pour le poste de procureur général des États-Unis, avant que le juge fédéral Merrick Garland ne soit choisi.

Positions politiques

Bien qu'il soit élu d'un État conservateur, Doug Jones soutient le droit à l'avortement, les droits des homosexuels et transgenres et le Patient Protection and Affordable Care Act (Obamacare). S'il se définit comme un « Second Amendment guy », il est favorable à un contrôle plus approfondi de la circulation des armes à feu[2]. Il est néanmoins considéré comme un nouveau démocrate avec des positions centristes.

Notes et références

  1. (en) « Religious affiliation of members of 116th Congress », sur pewforum.org, (consulté le ).
  2. (en) Aileen Graef et Caroline Kenny, « Who is Doug Jones, the Democrat who just won in Alabama? », sur edition.cnn.com (consulté le ).
  3. (en) Bridget Bowman, « Doug Jones Wins Democratic Primary in Alabama Senate Race », sur rollcall.com, (consulté le ).
  4. « Le démocrate Doug Jones bat le républicain Roy Moore en Alabama », sur ici.radio-canada.ca, (consulté le ).
  5. Philippe Gélie, « L'Alabama inflige un revers électoral à Donald Trump », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  6. (en) Vann R. Newkirk II, « African American Voters Made Doug Jones a U.S. Senator in Alabama », sur theatlantic.com, (consulté le ).
  7. « Alabama : le démocrate officiellement déclaré vainqueur de la sénatoriale face à Roy Moore », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) « Democrats leave Doug Jones hanging as Senate map takes shape », sur Politico, .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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