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Jean Philippon

Jean Philippon, né le à Bordeaux et mort le à Paris, est un officier de marine et agent de renseignement français. Il est particulièrement connu pour son rôle dans la résistance intérieure française et le renseignement militaire au profit des Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.

Jean Philippon
Jean Philippon
Le vice-amiral d'escadre Philippon

Surnom Hilarion (comme agent de renseignement)
Naissance
Bordeaux
Décès
Paris 5e
Origine Français
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Marine nationale
Grade Vice-amiral d'escadre
Années de service 1928 – 1969
Commandement Groupe des porte-avions et de l'aviation embarquée, 1960
État-major particulier du président de la République, 1964-1967
Escadre de la Méditerranée, 1967-1969
Conflits Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Expédition de Suez
Faits d'armes Renseignement militaire pour les Alliés (1941-1942)
Distinctions Grand-officier de la Légion d'honneur

Officier de marine en poste à Brest, il communique de 1940 à 1942 des renseignements ayant facilité la mise hors de combat de cuirassés et croiseurs allemands. Après la guerre, il accède aux plus hauts grades de la Marine, il est notamment sous-chef de l'état-major général, puis chef de l'État-major particulier du président de la République française, devient ensuite vice-amiral d'escadre, commandant de l'escadre de la Méditerranée.

Biographie

Jean Armand Marc Philippon, usuellement appelé Jean Philippon, est le fils de Paul Philippon, ingénieur centralien, et de Renée Labory. Son père avait été marié en premières noces à la sœur de Paul Glotin. Jean Philippon choisit de devenir officier de marine et entre à l'École navale en 1928[1].

Jean Philippon sort de Navale comme enseigne de vaisseau de 2e classe en 1930, et navigue en escadre d'instruction sur le croiseur Suffren puis sur un aviso, l’Antarès, dans l'océan Indien, et stationne ensuite en Indochine. Nommé enseigne de vaisseau de 1re classe en 1932, il devient en le second d'une canonnière en Indochine, l'Avalanche[1].

En 1934, il suit à Toulon les cours de l'école de navigation sous-marine. Ensuite second du sous-marin Naïade, puis sur le torpilleur Typhon en , il participe aux opérations de surveillance et aux évacuations de civils dues à la guerre civile en Espagne. Lieutenant de vaisseau, il est nommé second du sous-marin Ouessant en octobre 1938, et navigue aux Antilles et aux États-Unis[1].

Seconde Guerre mondiale

Après la déclaration de guerre, il patrouille dans l'Atlantique Nord. Le sous-marin est en réparation à Brest lorsque les Allemands y arrivent en ; l'Ouessant est alors sabordé et son équipage est dispersé. Le lieutenant de vaisseau Philippon est nommé sur place, à Brest[1].

Renseignement au profit des Alliés

Il est parmi les rares officiers à rester à la base navale de Brest, et est susceptible de fournir des renseignements précieux. Dès , le colonel Rémy le rencontre et le fait intégrer son réseau de résistance, la Confrérie Notre-Dame, particulièrement dédié au renseignement militaire[2].

Pendant plus d'un an, Philippon renseigne les Alliés sur les mouvements des navires allemands dans le port de Brest, et sur les préparatifs faits pour les accueillir. Ces renseignements permettent notamment à l'aviation anglaise de toucher gravement les croiseurs Scharnhorst et Gneisenau, d'endommager le Prinz Eugen, et de couler le super-cuirassé Bismarck[3] - [4] - [1].

Philippon est nommé ensuite à Toulon en , sur le croiseur Foch qui est sabordé en novembre lors de l'envahissement de la zone libre par les Allemands. Philippon est mis alors en congé[1].

Guerre d'Indochine

Nommé à Bordeaux en septembre 1944, il devient capitaine de corvette en août 1945. Il prend le commandement de l'aviso Annamite et participe à la guerre d'Indochine. Il prend une large part aux opérations dans le delta du Mékong, au Tonkin, au Cambodge[1].

États-majors et commandements

Il commande le porte-avions Arromanches lors de l'expédition de Suez.

Après la guerre d'Indochine, Philippon sert alternativement dans les états-majors et dans des commandements opérationnels. Nommé à la direction du personnel militaire en , il est à partir d'août 1947 adjoint au directeur de cabinet du ministre de la Marine, et promu capitaine de frégate en . Il travaille notamment aux premières études pour la rénovation de la flotte[1].

Après avoir commandé un aviso à partir de , il devient en octobre 1950 le chef d'état-major du groupe d'action sous-marine. Il est capitaine de vaisseau en août 1952. En 1956, il participe à l'expédition de Suez comme commandant du porte-avions Arromanches[1].

En , il est au Centre des hautes études militaires. En juin suivant, il fait partie de l'état-major du ministre des Armées. Il proteste contre les suppressions et les réductions budgétaires, concernant notamment la marine, et donne sa démission en janvier 1959[1].

Le général de Gaulle demande en son rappel au service. Philippon est alors affecté à l'état-major particulier du président de la République, et nommé contre-amiral en . En 1960, il est major général du port Sidi-Abdallah, au fond du golfe de Bizerte. En , il prend le commandement du groupe des porte-avions et de l'aviation embarquée[1].

L'amiral Philippon est nommé sous-chef de l'état-major général en , et promu vice-amiral en 1963. Il est chef d'État-major particulier du président de la République française de mai 1964 à , promu vice-amiral d'escadre en . Il commande l'escadre de la Méditerranée d'août 1967 à 1969[1].

Écrit ses souvenirs

Il est versé dans la 2ème section en , et écrit des livres de souvenirs. Il est membre de l'Académie de marine depuis 1972. Il est mort en 1982[1].

Distinctions

Publications

  • S. et G., Paris, éditions France-Empire, 1957, 271 pages ; réédité sous le titre Services secrets contre cuirassés : Brest 1940-1942, Paris, Hachette, 1964 ; Paris, Nouvelles Éditions latines, 2000 (ISBN 2-7233-2022-7).
  • Le Blocus du « Scharnhorst Â» et du « Gneisenau Â», Paris, éditions France-Empire, s.d.
  • Le Métier de la mer, Paris, éditions France-Empire, 1971.
  • La Royale et le roi, Paris, éditions France-Empire, 1982.

Hommages

  • Rond-point Amiral-Jean-Philippon, à Brest.

Sources bibliographiques

  • « Philippon (Jean-Armand-Marc) Â», dans Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, éditions Tallandier, (1re éd. 1982), 573 p. (ISBN 2-84734-008-4), p. 420-421.
  • Guy Perrier, Rémy, l'agent secret numéro 1 de la France libre, Paris, Perrin, , 298 p. (ISBN 2-262-01652-6), p. 60-64, 71, 75, 79-87, 96, 111.
  • Éric Chiaradia, L'entourage du général de Gaulle : juin 1958-avril 1969, Paris, Publibook, , 821 p. (ISBN 978-2-7483-6016-5, lire en ligne).

Notes et références

  1. Taillemite 2002, p. 420-421.
  2. Perrier 2001, p. 60-64.
  3. Henri de Grandmaison, Rémy, Le plus grand agent secret de la France libre, édition Les Chemins de la Mémoire, 2004.
  4. Perrier 2001.
  5. Remise par le président de la République dans la cour d'honneur des Invalides. (Chiaradia 2011, p. 475).
  6. « Jean Armand PHILIPPON (1909 - 1982) », sur Parcours de vies dans la ROYALE (consulté le ).
  7. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

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