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Jean-Luc Béghin

Jean-Luc Béghin est un dessinateur et illustrateur belge né à Bruxelles en 1939. Collaborateur du Journal de Tintin dans les années 1960 et surtout de Spirou des années 1960 aux années 1980. Il est spécialiste des rubriques aviations. Il a émigré aux États-Unis en 1976.

Jean-Luc Béghin
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Biographie

Jeunesse

Jean-Luc Béghin naît à Bruxelles en 1939. En 1944, âgé de cinq ans, alors qu'il demeure à Ixelles, le jeune Jean-Luc Béghin vécut plusieurs expériences qui le marquèrent à vie, lors de la libération de Bruxelles par les troupes américaines, britanniques et canadiennes[1]. Chez lui, c'est un défilé constant de G.I. et de Tommies pour lesquels sa mère jouait au piano des airs de boogie-woogie et de swing[2]. Quelquefois, on le dépose à l'école en Jeep ou en GMC. Il découvre son premier film en 1945 : Pinocchio. Il peut même approcher de près une forteresse volante ainsi qu'un P-51 Mustang[3] lors d'une exposition publique dans le parc de Bruxelles[2].

L'amour et la passion de Béghin pour l'aviation trouvent leurs sources dans la fascination qu'il éprouvait pour les machines volantes qui se croisaient dans les cieux durant la Seconde Guerre mondiale[4]. C'est à cette époque, à partir de l'école maternelle, qu'il dessine ses premiers croquis d'avions[5]. Il continuera tout au long de sa scolarité[2].

À l'Atelier Franquin

À 17 ans, il fait la rencontre de Jidéhem par l'intermédiaire de son frère avec qui il était en classe[5]. Jidéhem lui corrige ses premiers dessins et lui ouvre même un jour la porte de l'atelier de l'avenue du Brésil, occupé alors par Franquin, Jean Roba, Jidéhem, Marcel Denis et le coloriste Verbruggen (Phumiphon).

Au studio Dupuis

Après ses humanités, en 1959[1], ayant réussi un concours, Béghin entre au studio des éditions Dupuis[5] pendant trois mois[1]. Il y apprend les bases du métier d'illustrateur[5]. Du « taillage de crayon » à l'encrage. Il y croise entre autres Yvan Delporte et Charles Jadoul. Sur un scénario de ce dernier, il publie son premier mini-récit : Bertrand l'écraseur[6]. Il y signe également quelques illustrations publicitaires (Citroën) : ces évènement se situent au début des années soixante.

Le Journal Tintin

Il effectue son service militaire pour lequel il reçoit son instruction à Malines, puis est affecté à Etterbeek[1] durant lequel il illustre une histoire de la Jeep[5] pour le magazine de l'armée Nos Forces[7]. Ce magazine étant imprimé au même endroit que le Journal de Tintin, cela lui permet d'intégrer la maison[5] qu'il rejoint à sa démobilisation en 1961[1].

Chez Tintin, sous la direction d'Evany (Eugène Van Nijverseel), il croise nombre de vedettes du journal : Hergé, Franquin[1], Greg, Tibet, Macherot, Weinberg, Attanasio ou Jean Graton, pour lequel il collabore à l'album Suspens à Indianapolis (1966) de Michel Vaillant (non crédité)[8].

Hergé lui-même lui proposa de rejoindre son studio mais Béghin n'y tient pas[5]. L'ambiance « Tintin » ne lui convient pas[5]. Ce qu'il souhaite, c'est rejoindre les auteurs chez Dupuis ! (sic)[5].

Le journal Spirou

Il rejoint donc l'équipe Spirou pour la deuxième fois en 1963 (tout en poursuivant une collaboration épisodique avec Tintin jusqu'en 1968 : quelques rédactionnels « technologiques », illustrations de jeux, etc)[8]. Les premières années sont essentiellement consacrées aux illustrations du coin des dégourdis[5] (jeux) et du fureteur[9] - [5], places laissées vacantes par Eddy Paape parti chez... Tintin. Béghin signe également plusieurs Oncle Paul (de 1965 à 1970)[9] ainsi que des cartes blanches. Également à cette époque (début des années 1970), il retrouve Jidéhem avec lequel il collabore sur de nombreuses rubriques Starter[5].

Mais là où il se développe en particulier, c'est dans le rédactionnel consacré à l'aviation[5]. Notamment par ses articles véritables reportages au cœur des missions aériennes, ses nombreuses illustrations et photographies mais surtout par ses posters et reproductions Vous êtes dans le cockpit[5]. Grâce à une perspective particulière et un souci du détail poussé à l'extrême[4], le lecteur a l'impression d'être aux commandes des engins représentés (Bell-XS1, Douglas C-47, F-16 ou B-747 pour n'en citer que quelques-uns). Toujours pour le journal, Béghin effectue plusieurs reportages aux États-Unis, entre autres pour assister au décollage de la mission lunaire Apollo 16 pour lequel il est seul autorisé à prendre des photos à la lumière naturelle, de l’intérieur de la capsule Apollo dont il produit une illustration dans un Spirou tiré à 250000 exemplaires[5]. À la suite de ces articles, il est autorisé à voler sur de nombreux types d'avions : Fouga Magister, T-33, CF-104 Starfighter[5]. Il devient membre d'honneur du 350 Fighter Squadron de la force aérienne belge[5] ainsi que du 439 Fighter Squadron de la Royal Canadian Air force[5]. De nombreuses rencontres viennent émailler son parcours : Jacques Tiziou[5], Pierre Clostermann ou encore son ami Pierre Dague, un commandant de 747 qui un jour lui fit partager 20 minutes inoubliables de manœuvres de combat à bord d'un P-51D Mustang[5].

Émigration aux États-Unis

En 1976, il quitte son village de Grez-Doiceau[10] pour emménager aux États-Unis[7]. Côté dessin, les rencontres se succèdent également : Milton Caniff, Charles Shultz[1], Robert "Bob" Mc Call, etc.

Désormais installé au nouveau monde, Béghin poursuit sa collaboration au journal de Spirou mais les rubriques adoptent un ton plus américanisé. Ses bons baisers de Californie font découvrir le Golden state à des milliers de jeunes lecteurs européens[9] - [5]. Toujours abondamment illustrées (photos et dessins), ses chroniques décrivent le Californian way of life sous tous ses aspects[5] parmi lesquels l'art culinaire, la vie culturelle ainsi que le monde sportif et automobile.

En 1982/83, il entame Si l'Amérique m'était contée : un descriptif hebdomadaire des 50 États d'Amérique. Puis en 1984, ce sont les aventures de Hubert H Rainbow, une série de gags en une planche qui se poursuit pendant deux ans[9] toujours prétexte à faire découvrir la Californie aux lecteurs[5]. Avec la fin d'Hubert, s'achève la collaboration à Spirou[5].

Fin de carrière

En 1981[5], sans abandonner le dessin, Jean-Luc Béghin rejoint le bureau américain de la compagnie Air France, pour laquelle il devient pendant vingt-trois ans « chef des opérations au sol » à Los Angeles airport[4].

Retraité depuis 2004[4] - [5], il se consacre ensuite à plein temps à ses deux passions en reprenant l'illustration de cockpits[5] - [1] et la mise en valeur de sa collection d'objets relatifs à l'aviation, accumulés durant de nombreuses années[1]. Jean-Luc Béghin se consacre aussi à sa famille[1]. Par ailleurs, il entame une collaboration avec le magazine français Aviasport, lequel publie une série de chroniques axées sur l'aviation en Californie. En , pendant le confinement qu'il vit à domicile à San Pedro, il livre une longue interview[11].

Réception

Prix et distinctions

Publications

Références

  1. (nl) Frans Van Humbeek, « Cockpits van Jean-Luc Béghin », sur hangarflying.eu, (consulté le ).
  2. Philippe Magneron, « Jean-Luc Béghin », sur BD Gest' (consulté le ).
  3. Remembering ‘the Greatest Fighter Plane in the World’.
  4. Les cockpits de Jean-Luc Beghin.
  5. Dessine-nous un avion....
  6. Bernard Coulange, « Spirou - Numéro 1138 (04/02/1960) Édition belge et française », sur BD oubliées, Le Coffre à BD (consulté le ).
  7. (en) Bas Schuddeboom, « Jean-Luc Beghin (b. 1939, Belgium) », sur Lambiek, (consulté le ).
  8. Bernard Coulange, « Jean-Luc Béghin (Beghin) dans Tintin », sur BD oubliées, Le Coffre à BD (consulté le ).
  9. Bernard Coulange, « Jean-Luc Béghin dans Spirou », sur BD oubliées, Le Coffre à BD (consulté le ).
  10. André Gyre, « En 1976, il avait posé son hélico en Brabant wallon, il cherche à savoir chez qui... », L'Avenir, (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  11. (en) Pierre Taquet, « Artist Interview - Jean-Luc Béghin, listen a legend », sur Belgian Aviation News, (consulté le ).
  12. « Aéro-Club de France - Prix Malfanti 2018 : « Cockpits » de Jean-Luc Beghin aux éditions Paquet », sur Twitter, (consulté le ).
  13. Pierre-François Mary, Franck Mée, « Cockpits », sur Aérostories, (consulté le ).
  14. Jean-Luc Beghin, œuvre complète.

Annexes

Articles

  • (en) Gref Krikorian, « Remembering ‘the Greatest Fighter Plane in the World’ : Aircraft: Jean-Luc Beghin first saw the P-51 Mustang in the skies over Europe during World War II. Thus began a love affair that has lasted 46 years. », Los Angeles Times, (lire en ligne, consulté le )
  • Philippe Thepenier, « Dessine-nous un avion... », Equipage, no 7, , p. 34-35 (lire en ligne [PDF], consulté le )
  • François Besse, « Les cockpits de Jean-Luc Beghin », aeroVFR, (lire en ligne, consulté le )
  • Jean Molveau, « Jean-Luc Beghin, œuvre complète », Aéro Buzz, (lire en ligne Accès payant, consulté le ).

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