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Jean-Dominique Lebreton

Jean-Dominique Lebreton, nĂ© le Ă  Saint-Étienne, est un biomathĂ©maticien membre de l’AcadĂ©mie des sciences[1].

Parcours

Jean-Dominique Lebreton a obtenu un DiplĂŽme universitaire en mathĂ©matique-Physique en 1969, puis un Certificat de la MaĂźtrise de MathĂ©matiques et Applications fondamentales et une MaĂźtrise d’informatique en 1971.

Il obtient son DiplĂŽme d’Études Approfondies en Biologie appliquĂ©e en 1972, son Doctorat de SpĂ©cialitĂ© Ă  Lyon en 1974 et son Doctorat Ăšs-sciences en 1981.

Il fut Assistant puis MaĂźtre-assistant Ă  l’UniversitĂ© de Lyon avant de devenir Directeur de recherche au CNRS (CEFE) Ă  Montpellier en 1990[2]. Il est depuis 2014, Directeur de recherche Ă©mĂ©rite.

ƒuvre scientifique

Informaticien et mathématicien de formation, naturaliste par tradition familiale (frÚre cadet de Philippe Lebreton[3]), Jean-Dominique Lebreton est biomathématicien, principalement spécialisé dans la modélisation en écologie et la dynamique des populations[4].

La dynamique des populations animales et vĂ©gĂ©tales rĂ©sulte de multiples mĂ©canismes, comme la rĂ©troaction des effectifs sur les performances dĂ©mographiques ou la variabilitĂ© de l’environnement. À l’échelle Ă©volutive, la diversification des stratĂ©gies dĂ©mographiques pose de nombreuses questions. Seule la modĂ©lisation peut donc Ă©clairer la dynamique des populations, Ă  l’échelle Ă©cologique comme Ă©volutive. Il est l'un des principaux acteurs Ă  l’échelle internationale du dĂ©veloppement des modĂšles de la dynamique des populations[5].

Il a tout d’abord contribuĂ© au lancement des modĂšles matriciels de la dynamique des populations, en produisant des rĂ©sultats formels de sensibilitĂ© et des gĂ©nĂ©ralisations stochastiques originales[6], et en appliquant ces modĂšles Ă  divers vertĂ©brĂ©s. Il a ensuite dĂ©montrĂ© le rĂŽle clĂ© de la durĂ©e de gĂ©nĂ©ration dans la diversitĂ© des stratĂ©gies dĂ©mographiques et dans la sensibilitĂ© des populations aux impacts dĂ©mographiques.

Jean-Dominique Lebreton a ensuite Ă©tĂ© un des moteurs du renouveau des mĂ©thodes dĂ©mographiques de capture-recapture. Il a fallu d’abord dĂ©placer leur accent, centrĂ© sur les effectifs, vers l’estimation des flux d’individus, puis y introduire les idĂ©es des modĂšles linĂ©aires gĂ©nĂ©ralisĂ©s, permettant ainsi d’analyser des probabilitĂ©s de survie en fonction de l’ñge, du sexe ou encore de l’environnement[7]. Ses travaux, en jetant une passerelle entre les modĂšles de capture-recapture et l’analyse de variance, ont contribuĂ© Ă  une vĂ©ritable rĂ©volution, avec de trĂšs nombreuses applications en Ă©cologie Ă©volutive et en biologie de la conservation. Il a participĂ© ces derniĂšres annĂ©es au dĂ©veloppement de divers types de modĂšles dans lesquels les individus circulent entre plusieurs Ă©tats, pour Ă©tudier par exemple la dispersion et l’accession Ă  la reproduction[8]. Il a parallĂšlement dĂ©veloppĂ© un programme Ă  long terme sur la population forĂ©zienne de Mouette rieuse Chroicocephalus ridibundus, qui a mis en Ă©vidence l’importance des comportements de dispersion chez les oiseaux coloniaux, face Ă  l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© spatio-temporelle des milieux.

Il a Ă©galement relancĂ© des Ă©tudes thĂ©oriques et pratiques dans le cadre de la biologie des populations exploitĂ©es[9]. L’intĂ©gration des modĂšles dynamiques et statistiques qu'il a dĂ©veloppĂ©e, par lui-mĂȘme et dans l’équipe qu'il a crĂ©Ă©e Ă  Montpellier, lui a permis dans ce cadre d’éclairer la conservation et la gestion des populations soumises Ă  prĂ©lĂšvements :

  • Chasse, en particulier des canards et oies ;
  • PrĂ©lĂšvements involontaires, comme les captures accidentelles d’Albatros par les lignes de pĂȘche palangriĂšre ;
  • PrĂ©lĂšvements destinĂ©es Ă  limiter les effectifs, avec l’élaboration pour le ministĂšre chargĂ© de l’Environnement d’un plan de gestion des grands cormorans hivernant en France.

Aussi bien Ă  titre personnel qu’à travers l’équipe qu'il a crĂ©Ă©e, mais aussi par le dĂ©veloppement de collaborations Ă©troites avec les Ă©quipes françaises de biologie des populations de VertĂ©brĂ©s (LBBE Lyon, Paris VI, MNHN, ChizĂ©, Strasbourg, Tour du Valat), il a contribuĂ© avec divers collĂšgues Ă  crĂ©er une « Ă©cole française » de dynamique et de biologie des populations de VertĂ©brĂ©s Ă  grande visibilitĂ© internationale[10].

Le développement et la diffusion de logiciels flexibles et conviviaux (Biomeco ; U-CARE ; SURGE, M-SURGE, E-SURGE) pour accompagner la production de recherche de son équipe ont grandement contribué à cette visibilité[11].

Comme dans ses activitĂ©s d’administration de la recherche, il a pu privilĂ©gier dans ses recherches et collaborations internationales - on en avait le plein choix dans sa gĂ©nĂ©ration - « l’utilitĂ© sociale » et la construction collective. Il a ainsi Ă©tabli des collaborations de longue durĂ©e avec des collĂšgues comme J.D. Nichols et H. Caswell aux États-Unis, B.J.T. Morgan en Grande-Bretagne, G. Gauthier au Canada.

Les ateliers de dynamique des populations qu'il a lancĂ©s depuis plus de 20 ans[12], aprĂšs des ateliers similaires d’écologie statistique, ont rassemblĂ© des centaines de collĂšgues, dont beaucoup sont restĂ©s en contact pour des traitements de donnĂ©es, des visites au CEFE, ou des collaborations Ă  long terme . Ces ateliers ont Ă©tĂ© organisĂ©s Ă  diverses reprises dans des pays Ă©trangers (Grande-Bretagne, Canada, Nouvelle-ZĂ©lande, Espagne, Maroc, États-Unis
). Il a ainsi encore trĂšs rĂ©cemment organisĂ© un atelier « Matrix models for population management and conservation », du 5 au Ă  l’universitĂ© de Floride (Gainesville).

Il est rĂ©guliĂšrement invitĂ© dans des colloques internationaux de sa spĂ©cialitĂ©. Il est depuis 2009 Membre de l’Academia Europaea[13].

Activité pédagogique

Jean-Dominique Lebreton a réalisé des enseignements en premier cycle, second cycle et troisiÚme cycle. Il a également été sollicité pour des cours ponctuels et de la formation permanente.

Autres responsabilités institutionnelles

  • Directeur adjoint du CEFE, UMR 5175, ‐
  • Directeur du CEFE, UMR 5175, ‐
  • Directeur adjoint de l’IFR 119 « Montpellier‐Environnement‐BiodiversitĂ© », 2006‐2010
  • Directeur par intĂ©rim de cet IFR, 2009‐2010.
  • Fondateur et directeur du LABEX CeMEB, 2011-2013
  • SecrĂ©taire (1974-1980), et prĂ©sident (1981) du Centre ornithologique RhĂŽne-Alpes
  • Membre du groupe de travail "MĂ©thodologie Écologique" associĂ© au comitĂ© "Gestion des Ressources Naturelles Renouvelables", D.G.R.S.T., 1976-1979
  • SecrĂ©taire du conseil scientifique de l'U.E.R. des Sciences de la Nature, UniversitĂ© Lyon I, 1977
  • Membre du conseil d'administration de la SociĂ©tĂ© Française de BiomĂ©trie, 1979-1986; 1990 Ă  ce jour; SecrĂ©taire, 1983-1986-, et PrĂ©sident, 1990-1992, de cette sociĂ©tĂ©
  • Membre du conseil de l’International Biometric Society, 2000-2003
  • Membre du comitĂ© d'homologation de l'avifaune française, 1983-1987
  • ReprĂ©sentant du CNRS au conseil scientifique de la RĂ©serve Nationale de Camargue (SNPN), 1995-
  • Membre supplĂ©ant, reprĂ©sentant du CNRS, au Conseil National de la Chasse et de la Faune Sauvage (CNCFS), 1996-
  • Membre du conseil scientifique de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), 1996-
  • Conseiller scientifique, Fondation de la Tour du Valat, 1990-
  • Membre du comitĂ© scientifique de l'URA CNRS 367, "Écologie des Eaux Douces", 1990-1993
  • Membre du comitĂ© scientifique du Centre d’Études Biologiques de ChizĂ©, 1998-2001
  • PrĂ©sident de divers comitĂ©s d’évaluations d’UMR.

Distinctions

  • Premier prix, premier festival du film du chercheur, Nancy, , “  Glaros, Biologie d'une population de Mouettes rieuses ”. Film VidĂ©o (26 '), L'Esplanade Saint-Étienne VidĂ©o. Saint-Étienne. (rĂ©alisateur : J.C.PARAYRE, Conseiller scientifique, J.-D. LEBRETON).
  • "Visiting Professor", University of Kent (Canterbury, Grande-Bretagne), 1996-2001.
  • MĂ©daille d'argent du CNRS, 1990.
  • Chevalier dans l’Ordre national du MĂ©rite, sur proposition de Madame la Ministre de l’AmĂ©nagement du Territoire et de l’Environnement,
  • Membre de l’AcadĂ©mie des Sciences (Ă©lu le )[1].              
  • Grand prix de la SociĂ©tĂ© Française d’Écologie et d’Evolution[14].

Notes et références

  1. « Académie des sciences »
  2. « CNRS_CFE »
  3. Isabelle Arpin, « Lebreton Philippe Alain Jean », sur ahpne.fr, (consulté le ).
  4. « Articles scientifiques »
  5. « Dynamique des populations animales »
  6. LEBRETON, J.-D., « Demographic models for subdivided populations: the renewal equation approach. », Theoretical Population Biology,‎ 1996. 49, p. 291-313
  7. LEBRETON, J.-D., « Modeling survival and testing biological hypotheses using marked animals: a unified approach with case studies. », Ecological Monographs,‎ 1992, 62, p. 67-118
  8. LEBRETON, J.-D., « Modeling individual animal histories with multistate capture-recapture models. », Advances in Ecological Research,‎ 2009, 41, p. 87-173
  9. LEBRETON, J.-D., « Dynamical and Statistical models for exploited populations. Australian and New-Zealand », Journal of Statistics,‎ 2005, 47, p. 49-63
  10. « Dynamique et biologie des populations »
  11. CHOQUET, R., « U-CARE: Utilities for performing goodness of fit tests and manipulating CApture-REcapture data. », Ecography,‎ 2009, 32, p. 1071-1074
  12. « Dynamique des populations »
  13. « Academia Europaea »
  14. « Société française d'écologie et d'évolution »

Bibliographie

  • Lebreton, J.-D., Burnham, K.P., Clobert, J. & Anderson, D.R. Modeling survival and testing biological hypotheses using marked animals: a unified approach with case studies. Ecological Monographs, 1992, 62: 67-118. (4028 citations)
  • Lebreton, J.-D. & Pradel, R. Multistate recapture models: modelling incomplete individual histories. Journal of Applied Statistics. 2002, 29: 353-369. (311 citations)
  • Lebreton, J.-D., Nichols, J.D., Barker, R.J. Pradel, R. & Spendelow, J.A. Modeling individual animal histories with multistate capture-recapture models. Advances in Ecological Research, 2009, 41: 87-173. (186 citations)
  • Choquet, R., Lebreton, J.-D., Gimenez, O., Reboulet A.-M., Pradel, R. -U-CARE: Utilities for performing goodness of fit tests and manipulating CApture-REcapture data. Ecography, 2009, 32: 1071-1074. (449 citations)
  • Lebreton, J.-D. & Gimenez O. Detecting and estimating Density-Dependence in wildlife populations. Journal of Wildlife Management, 2013, 77: 12-23 (Published on line27 AUG 2012 | DOI: 10.1002/jwmg.425) (45 citations)
  • Niel, C. & Lebreton, J.-D. Using demographic invariants to detect overharvested bird populations from incomplete data. Conservation Biology, 2005, 19: 826-835. (125 citations)
  • Lebreton J.-D. Dynamical and Statistical models for exploited populations. Australian and New-Zealand Journal of Statistics, 2005, 47: 49-63. (103 citations)
  • Henaux, V., Bregnballe, T. & Lebreton, J.-D.  Dispersal and recruitment during population growth in a colonial bird, the Great Cormorant. Journal of Avian Biology, 2007, 38: 44-57. (90 citations)
  • Lebreton, J.-D. Demographic models for subdivided populations: the renewal equation approach. Theoretical Population Biology, 1996, 49: 291-313. (113 citations)

Liens externes

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