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Jean-Augustin Pénières

Jean-Augustin Pénières-Delzors, né le à Saint-Julien-aux-Bois[1], mort le à Saint Augustine en Floride, est un homme politique de la Révolution française.

Jean-Augustin Pénières
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Biographie

Jeunesse et début de carrière politique

Son père est avocat en Parlement et juge à Saint-Julien-aux-Bois. Pénières-Delzors entame une carrière militaire et une carrière de droit. Il est avocat et garde du corps sous l'Ancien Régime. Pénières est syndic de sa commune natale en 1789. Il entre ensuite au directoire du département de la Corrèze. Il est élu député suppléant à l'Assemblée nationale législative mais n'est pas appelé à siéger[2].

Le conventionnel girondin

Le , Pénières est élu député de Corrèze à la Convention, le septième et dernier. À l'ouverture de la session, il est avec Tallien le plus jeune député sur les 371 présents. Il est alors âgé de vingt-six ans. Il assure avec lui le secrétariat sous la présidence de Rühl, doyen de l'hémicycle[3]. Il siège sur les bancs de la Gironde. Le 27 , il se prononce contre l'annexion de la Savoie, hostile à une République trop étendue[4]. Début janvier 1793, il intègre le Comité de Défense générale en qualité de membre du Comité des Colonies, avec ses collègues girondins Brunel et Boyer-Fonfrède[5]. Il prend notamment la parole à propos des colonies indiennes de la France[6]. Il formule un projet constitutionnel le 16 avril 1793[7].

Au procès de Louis XVI, il vote la mort sans conditions mais demande que la peine capitale soit abolie à l'avenir. Il vote en faveur de la mise en accusation de Marat[8] contre qui il a mené campagne, et en faveur du rétablissement de la Commission des Douze[9], ayant été un adversaire résolu de la Commune insurrectionnelle de Paris. Il cible Danton et Delacroix à propos de leurs accointances avec le général Dumouriez[10] et il dénonce la pétition des sections parisiennes accusant les députés girondins[11].

Ciblé par le journal de « L'Ami du Peuple »[12], il n'est cependant pas compris dans la répression du 2 juin ni par le décret d'Amar du 3 octobre 1793. Il préfère cependant se cacher avec son collègue Dulaure, lui visé par un décret du Comité de Sûreté générale[13]. Durant la nuit du 9 thermidor, membre de la section des Arcis, il combat la Commune insurrectionnelle et est menacé d'un coup de sabre par un émeutier[14].

Pénières reparaît à la tribune de la Convention après la chute de Robespierre et de ses partisans. Il milite pour la répression des membres du Club des Jacobins et pour la réintégration des élus girondins exclus de l'hémicycle le 2 juin et le 3 octobre[15] - [16]. Il attaque Barère alors incuplé par l'assemblée pour sa responsabilité dans la Terreur[17]. Lors de l'insurrection du 12 germinal an III (1er avril 1795), il essuie un tir de pistolet de la part des émeutiers[13].

Au Conseil des Cinq-Cents

Lors des élections législatives de 1795, Pénières est élu député par quatorze départements pour le Conseil des Cinq-Cents. Il opte pour la Corrèze. Comme lors de l'ouverture de la session de la Convention, il assure le secrétariat ainsi que Couchery, Duhot, Gamon, Guillemardet et Tallien, sous la présidence de Dusaulx, doyen d'âge du Conseil[18]. Il est réélu aux élections de 1797 et appuie le coup d'État du 18 brumaire.

Sous Napoléon: au Tribunat puis au Corps législatif

Pénières siège au Tribunat entre 1799 et 1802 puis au Corps législatif entre 1807 et 1811. Après son mandat, il se consacre à la gestion de l'abbaye de la Valette qu'il a acquis comme bien national et qu'il a reconverti, sans succès, en verrerie.

Les Cent-Jours

Le , Pénières est réélu député du département de la Corrèze à la Chambre des représentants des Cent-Jours par 54 voix sur 77 votants[19]. Le 22 juin, après le désastre de Waterloo, il demande que Napoléon II soit rendu à la France et que les trois couleurs soient mises sous la protection de l'armée.

L'exil aux États-Unis

Pénières est frappé par la loi du 12 janvier 1816 en raison de son vote au procès de Louis XVI et de son adhésion à l'Acte additionnel. Il est contraint à l'exil mais, victime d'un accident (enseveli sous du foin tombé d'une grange), il obtient un sursis[19]. Le , il embarque à Bordeaux sur le navire le Narriot à destination des États-Unis. Le navire ayant fait naufrage, il accoste sur les rives américaines à bord d'une chaloupe. Le gouvernement américain lui accorde un emploi en Floride. Il meurt en 1821, à l'âge de 55 ans, victime de la fièvre jaune.

Notes et références

  1. Archives départementales de la Corrèze, registre paroissial de Saint-Julien-aux-Bois, baptêmes mariages et sépultures 1763-1772, E DEP 214 / GG 6.
  2. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, p. 29.
  3. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, séance du 20 septembre 1792, p. 65.
  4. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 53, séance du 27 novembre 1792, p. 614-615.
  5. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public, tome 1, Comité de Défense générale, séance du 4 janvier 1793, p. 389-392.
  6. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 58, séance du 15 février 1793, p. 578-581.
  7. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 17 avril 1793, annexe 23 à la séance du 16 avril, p. 477-482.
  8. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 70.
  9. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 521.
  10. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 61, séance du 1er avril 1793, p. 48-49.
  11. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 63, séance du 20 avril 1793, p. 29.
  12. Michel Pertué, « La liste des Girondins de Jean-Paul Marat », Annales historiques de la Révolution française n°245, 1981, p. 379-389.
  13. Philippe Bourdin, « Pénières-Delzors, Jean-Augustin », dans Michel Biard, Philippe Bourdin et Hervé Leuwers, Dictionnaire des Conventionnels 1792-1795, Ferney-Voltaire, Centre d'étude du XVIIIème siècle, , p. 901-904,.
  14. Marc Bouloiseau, « Une tentative du représentant Pénières dans la nuit du 9 thermidor », Annales historiques de la Révolution française n°179, 1965, p. 90-92.
  15. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série tome 99, séance du 1er brumaire an III (22 octobre 1794), p. 334-335.
  16. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série tome 103, séance du 17 frimaire an III (27 décembre 1794), p. 527-528.
  17. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°191 du 11 germinal an III (31 mars 1795).
  18. Journal des débats et des décrets n°1139 du 4 brumaire an IV (26 octobre 1795), p. 7.
  19. « Le fabuleux destin de Jean-Augustin Pénières-Delzors, député d’Ussel, régicide » sur La Montagne du .

Voir aussi

Bibliographie

  • « Jean-Augustin Pénières », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Victor Faure, De la Corrèze à la Floride, Jean-Augustin Pénières : conventionnel et député d'Ussel, publié par Laurent Chastagnol, coll. « Mémoires et documents sur le Bas-Limousin », Ussel, musée du pays d'Ussel, 1989 (ISBN 2-903920-05-2) (BNF 35056139)
  • "Pénières-Delzors, Jean-Augustin", Philippe Bourdin, p. 901-904, in Michel Biard, Philippe Bourdin et Hervé Leuwers, Dictionnaire des Conventionnels 1792-1795, Ferney-Voltaire, Centre d'étude du XVIIIème siècle, 2022, 1307 p.

Lien externe

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