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Ignacio Coliqueo

Ignacio Coliqueo (Boroa, Chili, 1786 ― Los Toldos, province de Buenos Aires, 1871) Ă©tait un lonco (chef indien) mapuche boroano.

Ignacio Coliqueo
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nationalité
Activités
Militaire, chef de tribu
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Grade militaire

D’abord rebelle aux autoritĂ©s de l’Argentine fraĂźchement indĂ©pendante, mais ayant fini par cesser son opposition armĂ©e, il fut reconnu Indien ami par ces mĂȘmes autoritĂ©s et put conduire sa tribu hors de l’Araucanie chilienne vers la province de Buenos Aires. Lui et ses guerriers prĂȘtĂšrent main-forte au fĂ©dĂ©raliste Urquiza lors de la bataille de Cepeda de 1859, mais Urquiza n'ayant pas tenu ses promesses territoriales, Coliqueo se tourna vers le gĂ©nĂ©ral unitaire portĂšgne Mitre, qui le nomma colonel et lui octroya — pour salaire de sa participation Ă  la bataille de PavĂłn aux cĂŽtĂ©s des troupes unitaires victorieuses — plusieurs territoires, d’abord Ă  diffĂ©rents endroits de la province de Buenos Aires, pour enfin l’établir dĂ©finitivement en 1861 dans une zone dĂ©nommĂ©e depuis lors Los Toldos (toldo = grande tente d’Indien), dans le partido de General Viamonte. AprĂšs sa mort, la communautĂ© mapuche installĂ©e Ă  Los Toldos continua d’ĂȘtre appelĂ©e « la tribu de Coliqueo ».

Biographie

Ignacio Coliqueo naquit en 1786 dans la localitĂ© de Huincul, prĂšs de Boroa, Ă  quelque 700 km au sud de Santiago, dans l’actuelle province chilienne de Temuco. Coliqueo est la forme hispanisĂ©e de kolĂŒkew, mot de la langue mapudungun signifiant « celui qui est blond ou roux ».

D’origine mapuche ou araucanienne, descendant de CaupolicĂĄn, le chef indien qui resista Ă  l’invasion espagnole, il fut dĂ©signĂ© lonco (ou cacique) et combattit dans la guerre d’Arauco Ă  la fois contre les autoritĂ©s chiliennes et contre les gouvernements des Provinces Unies du RĂ­o de la Plata (future Argentine), durant les premiĂšres dĂ©cennies suivant l’indĂ©pendance de ce pays.

Par la suite toutefois, le lonco Coliqueo s’avisa qu’à long terme, le peuple mapuche ne pouvait que perdre la guerre contre les huincas (litt. ‘voleurs’, dĂ©signant les hommes blancs) et chercha donc Ă  conclure un accord avec les gouvernants argentins, en mettant Ă  profit les dissensions internes Ă  l’origine de la longue guerre civile qui sĂ©vissait dans le pays. Il passa depuis lors pour un « Indien ami » auprĂšs des autoritĂ©s argentines.

DĂ©but 1820, il dĂ©cida de quitter Boroa, en compagnie d’autres Boroanos, incitĂ© en cela par de siens parents et amis habitant dĂ©jĂ  dans les rĂ©gions pampĂ©ennes, et se mit en route en direction des Salinas Grandes, zone de dĂ©pressions sise Ă  cheval sur les actuelles provinces de Buenos Aires et de La Pampa.

En 1829, il transféra sa tribu vers les environs de Masallé, dans la zone de Carhué, au milieu des dunes entourant le lac Epecuén.

Le , Ignacio Coliqueo put échapper au massacre mené à Masallé contre les Boroanos par le lonco mapuche Calfucurå, puis, ayant trouvé refuge chez les Ranquels de Yanquetruz sur le lac Pubué, entra en relation avec le colonel unitaire Manuel Baigorria, qui vivait parmi les Ranquels et qui deviendra plus tard son gendre.

À la suite de la bataille de Caseros du , qui vit la dĂ©faite du gouverneur fĂ©dĂ©raliste de Buenos Aires Juan Manuel de Rosas, le prestigieux lonco CalfucurĂĄ convoqua toutes les communautĂ©s mapuches et les appela Ă  la guerre contre le blanc, sous la devise « la terre indienne aux Indiens ». Bien que CalfucurĂĄ eĂ»t proposĂ© Ă  Coliqueo d’ĂȘtre son second, celui-ci repoussa cette offre et refusa, sous l’influence de son gendre unitaire Manuel Baigorria, d’entrer en guerre contre les unitaires.

Coliqueo et Baigorria engagĂšrent des nĂ©gociations avec le fĂ©dĂ©raliste Justo JosĂ© de Urquiza, pour lors prĂ©sident de la ConfĂ©dĂ©ration argentine, et, s’étant joints Ă  son armĂ©e confĂ©dĂ©rĂ©e, combattirent victorieusement Ă  la bataille de Cepeda du , dans le sud de la province de Santa Fe (Ă  la frontiĂšre avec la province de Buenos Aires), en contrepartie de l’octroi par le nouveau gouvernement de terres pour la tribu de Coliqueo.

Le partido de General Viamonte (partido), oĂč se situe la localitĂ© de Los Toldos.

Urquiza n’ayant pas respectĂ© les termes de ce pacte, Coliqueo en conclut un autre avec le gĂ©nĂ©ral unitaire BartolomĂ© Mitre, qui leur concĂ©da le droit de possĂ©der un territoire. En 1861, Mitre le reconnut « cacique principal des Indiens amis et colonel de l’armĂ©e nationale »[1]. La tribu de Coliqueo se rendit ensuite d’abord Ă  Rojas, puis alla s’établir provisoirement Ă  Laguna de GĂłmez, dans le partido de JunĂ­n, prĂšs de Lincoln.

Peu aprĂšs, Mitre convoqua Coliqueo et ses guerriers, lesquels, requis de combattre contre Urquiza, prirent part Ă  la bataille de PavĂłn de 1861 et contribuĂšrent dans une large mesure Ă  faire basculer le sort des armes en faveur des troupes portĂšgnes. Le nouveau gouvernement argentin leur accorda alors des territoires dans les partidos de JunĂ­n, sur les bords du lac Mar Chiquita, et d’Arenales. Peu aprĂšs cependant, le gouvernement dĂ©cida de les transfĂ©rer Ă  nouveau et de les fixer dans l’actuelle zone de Los Toldos, oĂč la terre Ă©tait de moindre qualitĂ© et l’eau plus salĂ©e. Les terres auparavant occupĂ©es par la communautĂ© de Coliqueo furent alors donnĂ©es en concession Ă  des exploitants agricoles privĂ©s. Coliqueo avait pour mission de dĂ©fendre la frontiĂšre entre les partidos de Mercedes et de Bragado.

L’habiletĂ© de Coliqueo se manifesta Ă©galement en ceci qu’il rĂ©ussit Ă  faire adopter le dĂ©cret-loi no 474 du , lequel dĂ©cret vaut titre de propriĂ©tĂ© lĂ©gal sur les terres de sa communautĂ©.

« Article premier : Il est accordĂ© au cacique Coliqueo et Ă  sa tribu, sans prĂ©judice Ă  tiers, la propriĂ©tĂ© des deux lieues de terres qu’ils occupent jusqu’à cette date.
Article deuxiĂšme : Ni le cacique susdĂ©signĂ©, ni sa tribu ne pourront aliĂ©ner tout ou partie desdites terres qu’au terme de dix annĂ©es suivant la promulgation de la prĂ©sente loi, moyennant autorisation prĂ©alable du Gouvernement. »

Coliqueo s’éteignit peu de temps plus tard, le , Ă  l’ñge de 85 ans.

Références

  1. Isabel HernĂĄndez, AutonomĂ­a o ciudadanĂ­a incompleta: el pueblo mapuche en Chile y Argentina (p. 147), Ă©d. des Nations unies (Commission Ă©conomique pour l’AmĂ©rique latine et les CaraĂŻbes), PehuĂ©n, 2003. (ISBN 956-16-0371-3), 9789561603714

Bibliographie

  • Benito Canamasas, La identidad enmascarada: 119-160, Buenos Aires, Eudeba, , « La estructura econĂłmica y social de la tribu de Coliqueo »
  • Haroldo Coliqueo, Los Toldos, raĂ­ces mapuches, Buenos Aires, Eudeba,
  • Ingrid de Jong, « Procesos migratorios de poblaciĂłn indĂ­gena: la tribu de Coliqueo de Los Toldos », Cuadernos del INAPL, Buenos Aires, Ministerio de Cultura y EducaciĂłn, vol. 37-52, no 15,‎
  • Miguel Ángel Figueiras, Coliqueo y su tribu: 130 años de evoluciĂłn (1860-1990, Los Toldos)., Buenos Aires, CELA, (OCLC 912748055)
  • Meinrado Hux, Coliqueo, el indio amigo de Los Toldos, Buenos Aires, Eudeba,

Liens externes

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