Hydrure de diisobutylaluminium
L'hydrure de diisobutylaluminium, ou DIBAL, est un composĂ© organoaluminique de formule chimique ((CH3)2CHCH2)2AlH, gĂ©nĂ©ralement sous forme dimĂšre (((CH3)2CHCH2)2AlH)2 unie par deux ligands hydrure pontants[3]. Il s'agit d'un liquide incolore qui rĂ©agit trĂšs violemment au contact de l'humiditĂ© et est gĂ©nĂ©ralement distribuĂ© en solution dans le toluĂšne, l'hexane ou le tĂ©trahydrofurane (THF). C'est un rĂ©ducteur Ă©lectrophile principalement utilisĂ© en synthĂšse organique sur les composĂ©s riches en Ă©lectrons, avec une rĂ©activitĂ© intermĂ©diaire entre celles de l'aluminohydrure de lithium LiAlH4 et du borohydrure de sodium NaBH4. Il peut ĂȘtre obtenu en chauffant le triisobutylaluminium (((CH3)2CHCH2)3Al)2 pour induire une Ă©limination de ÎČ-hydrure[4] :
- (((CH3)2CHCH2)3Al)2 ⶠ(((CH3)2CHCH2)2AlH)2 + 2 CH2=C(CH3)2.
Hydrure de diisobutylaluminium (DIBAL) | |||
Structure du dimĂšre de DIBAL | |||
Identification | |||
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Nom UICPA | bis(2-méthylpropyl)alumane | ||
Synonymes |
DIBAL, DIBAL-H |
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No CAS | |||
No ECHA | 100.013.391 | ||
No CE | 214-729-9 | ||
PubChem | 14487 | ||
SMILES | |||
InChI | |||
Apparence | liquide incolore[1] | ||
Propriétés chimiques | |||
Formule | ((CH3)2CHCH2)2AlH | ||
Masse molaire[2] | 142,218 ± 0,007 7 g/mol C 67,56 %, H 13,47 %, Al 18,97 %, |
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Propriétés physiques | |||
T° ébullition | 110 °C[1] | ||
Solubilité | réagit violemment au contact de l'eau | ||
Masse volumique | 0,848 g/cm3[1] | ||
Point dâĂ©clair | 4 °C[1] | ||
Précautions | |||
SGH[1] | |||
Danger |
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NFPA 704[1] | |||
Transport[1] | |||
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Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |||
Le DIBAL permet de rĂ©aliser diverses rĂ©ductions en synthĂšse organique, y compris la conversion en aldĂ©hydes de divers acides carboxyliques, de leurs dĂ©rivĂ©s et de nitriles. Il rĂ©duit efficacement les esters α,ÎČ-insaturĂ©s en leur alcool allylique correspondant[5]. Le LiAlH4 rĂ©duit en revanche les esters et les chlorures d'acyle en alcools primaires et les nitriles en amines primaires. Le DIBAL rĂ©agit lentement avec les composĂ©s pauvres en Ă©lectrons, ce qui en fait un rĂ©ducteur Ă©lectrophile, alors que le LiAlH4 peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un rĂ©ducteur nuclĂ©ophile.
Bien que le DIBAL réduise les nitriles en aldéhydes avec une bonne fiabilité, la réduction des esters en aldéhydes est plus aléatoire et conduit souvent en pratique à des mélanges d'alcools et d'aldéhydes ; il est néanmoins possible de fiabiliser la réaction à travers un contrÎle rigoureux des conditions de réaction par flux continu.
L'hydrure de diisobutylaluminium a été initialement étudié comme cocatalyseur pour la polymérisation des alcÚnes[6].
Notes et références
- « Fiche du composé Diisobutylaluminum hydride, 1.2M solution in toluene, packaged under Nitrogen in resealable AcroSeal[t bottles », sur Alfa Aesar (consulté le ).
- Masse molaire calculĂ©e dâaprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- (en) Mark F. Self, William T. Pennington et Gregory H. Robinson, « Reaction of diisobutylaluminum hydride with a macrocyclic tetradentate secondary amine. Synthesis and molecular structure of [Al(i-Bu)]2[C10H20N4] [Al(i-Bu)3]2: Evidence of an unusual disproportionation of (i-Bu)2AlH », Inorganica Chimica Acta, vol. 175, no 2,â , p. 151-153 (DOI 10.1016/S0020-1693(00)84819-7, lire en ligne)
- (en) J. J. Eisch, Organometallic Syntheses, vol. 2, Academic Press, 1981. (ISBN 0-12-234950-4)
- (en) Paul Galatsis, Matthieu Sollogoub et Pierre SinaĂż, « Diisobutylaluminum Hydride », Encyclopedia of Reagents for Organic Synthesis,â (DOI 10.1002/047084289X.rd245.pub2, lire en ligne)
- (de) Karl Ziegler, Heinz Martin et Felix Krupp, « Metallorganische Verbindungen, XXVII Aluminiumtrialkyle und Dialkyl-Aluminiumhydride Aus Aluminiumisobutyl-Verbindungen », Justus Liebigs Annalen der Chemie, vol. 629, no 1,â , p. 14-19 (DOI 10.1002/jlac.19606290103, lire en ligne)