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Pour les Pères, les docteurs et les théologiens de référence de l'Église catholique latine, les actes homosexuels constituent des péchés graves car ils sont considérés comme étant contraires à la nature et à la droite raison. Ces actes sont condamnés par Dieu, et excluent du Royaume du Christ.
La condamnation de l'homosexualité est très souvent liée, chez les Pères de l'Église, auxquels se réfèrent l'Église catholique latine, à l'épisode biblique de la destruction de Sodome et Gomorrhe, villes qui symbolisent les désirs pervers les plus peccamineux.
Quintus Septimus Florens Tertullianus, dit Tertullien (150/160-230/260) était un écrivain théologien latin, l'un des Pères latins de l'Église catholique romaine, passé au mouvement chrétien montaniste à la fin de son existence. Selon lui, les passions qui conduisent aux actes homosexuels ne sont pas seulement des péchés, c'est-à-dire des actes volontaires et délibérés contredisant la loi divine, mais des caractéristiques qui n'appartiennent pas à la nature humaine et par conséquent excluent de toute communauté ecclésiale[1].
Aurelius Ambrosius, dit Ambroise de Milan (340-397), était évêque de Milan et l'un des Pères latins de l'Église catholique romaine. Il juge de la légitimité des actes homosexuels en se référant à l'épisode de Sodome et de Gomorrhe[2]. Cela lui permet d'établir une hiérarchie des actes déshonorants : le viol des filles de Loth est moins grave que le viol de ses hôtes masculins, car le premier appartient encore à l'ordre de la nature[3].
Jean Chrysostome ou Jean à la bouche d'or (344/349-407) fut patriarche de Constantinople et l'un des Pères grecs des Églises catholique romaine, byzantine orthodoxe et orientales. La sodomie est selon lui un acte infâme qui fait souffrir l'âme plus que le corps, qui fait sortir l'homme de sa nature humaine et le place, dans la hiérarchie des êtres, en dessous des animaux sans intelligences (les brutes). C'est enfin une promesse d'enfer à l'image de celui suscité par la punition de Sodome et de Gomorrhe. Son origine est la recherche du plaisir et l'oubli de la crainte de Dieu[4].
Augustin d'Hippone, Cathédrale du Latran, Rome, VIe siècle
Aurelius Augustinus, dit Augustin d'Hippone (354-430), fut évêque d'Hippone, Annaba, dans l'actuelle Algérie et l'un des principaux Pères latins de l'Église catholique romaine. Selon lui, le fait que Dieu ait puni Sodome par une pluie de feu montre à quel point les actes homosexuels tombent sous le jugement condamnatoire de Dieu[5]. Ces actes violent la nature humaine créée par Dieu et rompent l'alliance entre Lui et l'humanité. Ce sont des actes condamnables en eux-mêmes, quand bien même ils seraient pratiqués universellement[6]. D'ailleurs Loth a préféré souiller des corps féminins plutôt que celui de ses hôtes masculins[7].
Grégoire Ier, dit le Grand (540-604) fut le 64e pape, docteur et l'un des Pères latins de l'Église catholique romaine. Selon lui, la punition de Sodome par le soufre et le feu montre par analogie la puanteur et la souillure de la chair et de ses désirs pervers[8].
L'homosexualité chez les Docteurs et théologiens de l'Église latine
Pierre Damien (v. 1007-1072) fut tout d'abord conduit par sa vocation d'ermite au monastère camaldule de Fonte Villana, duquel il devint prieur. En 1058, il fut créé cardinal-évêque d'Ostie. Il rédigea, en 1051, le Liber Gomorrhianus (« Livre de Gomorrhe » à l'adresse du pape catholique romain Léon IX), ouvrage dans lequel il dénonce les vices du clergé et en particulier les pratiques homosexuelles de certains de ses membres. En 1823, le pape Léon XII le déclara docteur de l'Église. Selon Pierre Damien, les pratiques homosexuelles offensent la nature humaine, la droite raison, la présence de l'Esprit Saint dans l'âme et témoignent d'une possession diabolique[9]. Elles constituent le pire de tous les vices. Ces pratiques ouvrent les portes de l'enfer[10]. Elles poussent à la révolte contre Dieu, séparent des anges, éloignent de la vertu et rongent l'âme en secret. Elles obligent à vivre dans l'hypocrisie et font perdre la dignité humaine[10].
Alain de Lille (vers 1120-1202) était un philosophe et théologien scolastique, surnommé le Doctor Universalis. Ayant passé de nombreuses années en Angleterre (1148-1189), il exerça, ensuite, son enseignement théologique à Paris, puis dans le sud de la France, à Montpellier. Il devint moine cistercien à Cîteaux et fut envoyé comme missionnaire auprès des Albigeois[11],[12]. Avant 1148, Alain de Lille était parti pour l'Angleterre, dans l'entourage de l'archevêque de Canterbury. Il fut frappé, en 1168 et sous prétexte de sodomie, d'une peine de relégation à Wearmouth. C'est là qu'il rédigea, de 1168 à 1172, son ouvrage intitulé Liber de Planctu Naturæ (ou Enchiridion de natura rerum ou Tractatus contra Sodomiae vitium), « Le livre de la plainte de la Nature », dans lequel il dresse le long portrait et expose les longs discours métaphysiques et moraux de Natura, la Nature. Il associe les fonctions cosmiques et les fonctions morales de cette dernière et mène de l'une à l'autre en évoquant les choses de l'amour. Natura, instituée vicaire de Dieu, suscite la vie et ordonne le domaine de l'amour, de la procréation et de la permanence des espèces, par le moyen de ses lois qui sont, concomitamment, les lois divines. Or Vénus, proclamée subvicaire de la Nature, a trahi le plan divin, passant de son union légitime avec Hyménée (le mariage) aux bras de son amant Antigamus (l'anti-mariage). Natura se révolte particulièrement contre l'amour qui s'oppose à elle, l'homosexualité[13],[14], car Vénus fait périr « la multitude naufragée des hommes », en faisant « d' eux des elles », en dévirilisant les hommes: « Le sexe de genre actif se fait honte et horreur de tomber ainsi dans le genre passif ». L'homosexualité « hermaphrodite » perd les hommes en leur faisant jouer le rôle des deux sexes. La beauté féminine est méprisée, privée de tout fruit.
Thomas d'Aquin, vitrail
Pierre le Chantre (vers 1130 - 1197) était un théologien scolastique, professeur de théologie de l'école-cathédrale de Paris (avant 1173), grand-chantre (præcantor) de la cathédrale de Paris en 1183. Il faillit devenir évêque de Tournai en 1191 et aurait décliné les hautes fonctions d'évêque de Paris en 1196. En 1197, il fut nommé doyen du chapitre de la cathédrale de Reims. Il mourut sur la route qui le menait à la ville champenoise, dans le monastère cistercien de Longpont, à Soissons dont il prit l'habit juste avant son trépas[15]. Dans son Verbum Abbreviatum seu Summa de Vitiis et Virtutibus[16] (« Verbe abrégé ou Somme des vices et des vertus »), il consacre un paragraphe entier au « vice sodomitique ». Pierre Le Chantre l'associe à l'homicide. Il considère que ces deux péchés sont équivalents (paribus) et les deux plus grands (maximis); ce sont ceux dont « la clameur monta de la terre vers le Seigneur ». « Les homicides et les sodomites détruisent et font périr [les hommes], comme [le font] des ennemis et [sont] des adversaires spéciaux de Dieu et du genre humain », car Dieu a commandé à Adam et Ève de croître et de se multiplier[17]. À cause de cela, Dieu qui par patience et bonté, diffère la punition des autres péchés, n'attend pas la pénitence des sodomites mais il les punit dès ce monde en envoyant un feu du ciel[18] qui les consomme tous par la flamme de la géhenne. Cette interprétation fut souvent reprise, jusqu'aux XIVe et XVe siècles, notamment dans les législations urbaines et princières[19].
Thomas d'Aquin (1224/1225-1274) était un religieux philosophe et théologien scolastique appartenant à l'ordre mendiant des Dominicains. Il fut canonisé en 1323, reconnu docteur de l'Église catholique romaine en 1567 et surnommé le Doctor Angelicus. Le pape Léon XIII le déclara « Docteur commun » de l'Église catholique romaine en 1880, ainsi que le patron des universités, écoles et académies catholiques romaines. Pour Thomas d'Aquin, la sodomie est une faute mortelle contre la nature[20]. Or un péché mortel « entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c’est-à-dire de l’état de grâce. S’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l’exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer, (...)[21]. C'est le plus grave des péchés dans le genre de la luxure[22] qui « concerne, par définition, ce qui viole l'ordre et la mesure de la raison dans le domaine sexuel[23]. Offensant la nature, il constitue une grave injure contre Dieu, son ordonnateur[24]. La sodomie est un péché plus grave que le péché de bestialité[24]. En effet, il détourne l'homme du but que Dieu a attribué à l'union sexuelle et qui est la procréation[25].
L'homosexualité chez Hildegarde de Bingen
Hildegarde de Bingen (1098-1179) était une religieuse bénédictine de la région rhénane allemande, abbesse de l'abbaye de Disibodenberg en 1136, fondatrice de l'abbaye de Rupertsberg en 1147 et de celle de Eibingen en 1165. Elle disait recevoir des visions depuis l'enfance, visions qu'elle consigna dans son Scivias (du latin Sci vias Dei : « sache les voies de Dieu »), achevé en 1151 ou 1152. On compte également parmi ses œuvres le Liber vitæ meritorum ou Livre des mérites de la vie (1158-1163) et le Liber divinorum operum ou Livre des œuvres divines (1163-1174). Selon Hildegarde, le fait pour un homme d'adopter la douceur féminine et de se comporter comme une femme avec un autre homme ou celui, pour une femme, de copier la fonction virile en s'unissant avec une autre femme, les rend, aux yeux de Dieu « salis, noirs et luxurieux ; horribles, désagréables ». Il s'agit d'une altération des natures virile et féminine voulues par Dieu et remettant en cause « la droite institution du mari et de la femme[26] ». Ce qui constitue ce « crime outrageant », c'est le comportement visant à se « transport[er] dans un sexe étranger. Selon la sainte catholique, cette ignominie est l'œuvre de Satan, l'antique serpent, qui a pour objectif la disparition de la race des hommes qu'Hildegarde nomme « la procession des fils des hommes ». Cette « [situation ] où les hommes s'enflamment pour des hommes, faisant des choses ignominieuses » est le plus grand des blasphèmes, car la conformation humaine dont l'auteur est Dieu est totalement déstructurée « lorsque l'usage naturel des femmes a été abandonné ». C'est pourquoi le « péché [de transformation en son] contraire (contrario peccato) » constitue « la transgression des hommes la plus impure » et est assimilable à « tous les vices réunis[27] ». « L'usage contre nature, que ce soit auprès des hommes ou auprès des femmes », déprécie donc « la droite nature de l'homme ». « Péché honteux et pervers », il établit la puissance du diable dans les cœurs, lui dont la « haine originelle » qu'il « portait à la fécondité de la femme » l'a conduit à « faire qu'elle ne produis[ît] plus de fruit. C'est pour cela qu'il est très content, lorsque les hommes mènent leurs rapports sexuels d'une manière contre nature[28] ».
Toutefois, certains spécialistes de l'histoire du christianisme (dont la pasteure protestante Kittredge Cherry(en), diplômée en histoire de l'université de l'Iowa et auteur de nombreux livres sur l'homosexualité et le christianisme) mettent en cause l'attribution de ces textes à Hildegarde de Bingen. Kittredge Cherry a consacré un article à cette sainte[29], émettant l'hypothèse qu'elle entrenait une relation homosexuelle avec la nonne Richardis de Stade, en se basant sur la correspondance qu'elles échangèrent. Kittredege Cherry pense que, si Hildegarde de Bingen est bien l'auteur des passages qu'on lui attribue, il s'agirait de sa part d'une volonté de « protéger » sa relation avec Richardis, en donnant des gages à ses supérieurs religieux, sous couvert d'épouser en apparence leurs points de vue sur les rapports entre personnes du même sexe. Quoi qu'il en soit de la réalité de ces assertions, Hildegarde de Bingen a été adoptée comme « sainte LGBT » par certains chrétiens gays, qui s'appuient sur sa correspondance avec Richardis de Stade[30].
Le Franciscain Robert Lentz (né en 1946), ouvertement gay et artiste spécialisé en peintures religieuses a réalisé une icône représentant Hildegarde et Richardis[31].
Références
Tertullien, De pudicitia, Chapitre IV, 5.
Genèse 19.
Ambroise de Milan, De Abraham, Livre I, Chapitre VI, §. 52.
Jean Chrysostome, Homélie LVIII sur saint Matthieu, (al. 57).
Augustin d'Hippone, La Cité de Dieu, Livre XVI, Chapitre 30.
Augustin d'Hippone, Les Confessions, Livre III, chapitre 8, §.15.
Augustin d'Hippone, De mendacio, Chapitre VII, §.10.
Grégoire le Grand, Moralia in Job, Livre XIV, chapitre 10.
Pierre Damien, Liber Gomorrhianus ad Sanctum Leonem IX Romanem Pontificem, Chapitre XIV : « (…) et en effet, cet esprit, à partir du moment qu’il s’empare d’eux, remplit leurs âmes si gravement de toute sa méchanceté infernale qu’ils désirent ardemment à bouche ouverte non pas ce qui est sollicité par le naturel appétit charnel mais seulement ce qu’il leur propose dans sa sollicitude diabolique. Quand donc le mesquin se lance en ce péché d’impureté avec un autre homme, il ne le fait pas par stimulation naturelle de la chair mais seulement par impulsion diabolique ».
Pierre Damien, Liber Gomorrhianus ad Sanctum Leonem IX Romanem Pontificem, Chapitre XVI.
(de) Friedrich Wilhelm Bautz, « ALANUS ab Insulis », Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon, T. 1, 1990, col. 73-74. Voir l'article en ligne.
Jean-Claude Polet (dir.), Patrimoine littéraire européen: anthologie en langue française, vol. 4b : Le Moyen Âge, de l'Oural à l'Atlantique. Littératures d'Europe occidentale, De Boeck Université, Bruxelles, 1993, p. 237-244.
Guy Rainaud de Lage, Les premiers romans français et autres études littéraires et linguistiques, Librairie Droz, Genève, 1976, p. 15-16.
Alain de Lille, Liber de Planctu Naturæ, Mètre 1, 1-60.
(de) Klaus Reinhardt, « Petrus Cantor », Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon, T. 7, 1994, col. 336-338. Voir l'« article en ligne. »
Pierre Le Chantre, Verbum Abbreviatum sive Summa de Vitiis et Virtutibus, Chapitre 138, « De vitio sodomitico », In Migne, Patrologia Latina, T. 205, col. 333-335.
Genèse 1,28.
Pierre le Chantre se réfère ici à l'épisode de Genèse 19 où Dieu fait périr les villes de Sodome et Gomorrhe, par le feu et le soufre.
Jacques Chiffoleau, « Dire l'indicible. Remarques sur la catégorie du nefandum du XIIe au XVe siècle », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, année 1990, vol. 45, no 2, p. 289-324. Voir l'article en ligne.
Thomas d'Aquin, Commentaire des sentences de Pierre Lombard, Livre IV, distinction 14, question 2, article 5.
Catéchisme de l'Église catholique, Partie III, Section I, Chapitre 1, Article 8, IV, alinéa 1861. Texte en ligne.
Thomas d'Aquin, Commentaire des sentences de Pierre Lombard, Livre IV, distinction 41, article 4, sous-question 2.
Thomas d'Aquin, Somme théologique, Partie II, Division II, Question 153, Article 3, Réponse.
Thomas d'Aquin, Somme théologique, Partie II, Division II, Question 154, Article 12, Solutions.
Thomas d'Aquin, Commentaire de l'épître aux Romains, Leçon 8, §.149, A, 2.
Hildegarde de Bingen, Scivias, Livre II, Vision VI, §. 78, al. 195-197.199. Voir le texte latin en ligne.