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HĂ´tel de ville de Lyon

L'hôtel de ville de Lyon, l'un des plus imposants bâtiments historiques de la ville (du XVIIe siècle de Louis XIV), se situe dans le 1er arrondissement de Lyon, au n° 1 place de la Comédie, où il fait face à l'Opéra, anciennement le Grand Théâtre, du « siècle des Lumières ».

HĂ´tel de ville de Lyon
L'hôtel de ville de Lyon, 1 place de la Comédie.
Présentation
Type
Style
Architecte
Peintre
Construction
Propriétaire
Gestionnaire
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
Commune
Adresse
Coordonnées
45° 46′ 04″ N, 4° 50′ 06″ E
Carte

Il fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le [1]. De nos jours, il accueille le conseil municipal dix fois dans l'année[2].

Histoire

Construction

Au XVIIe siècle, la Presqu'île devient centre-ville, la place des Terreaux devient le cœur de la ville, elle s'embellit de l'Hôtel de Ville bâti entre 1646 et 1672, sous la direction de l'architecte Simon Maupin.

Auparavant, le Consulat se rĂ©unissait dans l'hĂ´tel de la Couronne (actuel musĂ©e de l'Imprimerie), situĂ© au numĂ©ro 13, rue de la Poulaillerie[3] - [4]. Cette maison commune devient trop exiguĂ« et trop modeste pour l'administration d'une ville telle que Lyon[3]. Le , l'hĂ´tel de la Couronne est vendu aux enchères publiques pour 5 200 livres ; cet argent va servir Ă  financer la construction du nouvel HĂ´tel de Ville[3].

Les plans de cet édifice sont confiés à Simon Maupin, le [4]. Il se rend à Paris pour prendre conseil auprès de Jacques Lemercier, architecte du roi[4] et de Girard Desargues[3] - [4]. L'architecte voyer, Simon Maupin est le maître d'œuvre. L'architecte mathématicien, Girard Desargues a un rôle essentiel, les deux escaliers qui lui sont attribués témoignent de son ingéniosité[5].

Plan de l'HĂ´tel de Ville de Lyon [6]

Le , le roi donne son accord par lettre de cachet[3]. La première pierre est posée le de la même année, en l'honneur du roi Louis XIV, le jour de son anniversaire. Le , Simon Maupin démissionne de sa charge de voyer de la ville de Lyon. C'est son fils Ennemond qui lui succède[3], mais il démissionne le suivant[3]. Les travaux rencontrent des problèmes de malfaçons peut-être dus au manque de financement[3]. À la fin de l'année 1652, le bâtiment donnant sur la place des Terreaux est construit. Les échevins tiennent leur première séance consulaire dans la chapelle de l'Hôtel de Ville, le 14 novembre 1652[7]. En 1654, l'ensemble des bâtiments est pratiquement achevé. La décoration se poursuit pendant plusieurs années. Le 9 mars 1655, le Consulat engage Thomas Blanchet pour être l'associé de Germain Panthot, peintre de la ville de Lyon[8]. Thomas Blanchet arrive de Rome avec des recommandations d'artistes reconnus. Il réside dans l'Hôtel de Ville. Le décor de la Grande Salle lui est confié, il est achevé en 1668, il conçoit et réalise le décor de l'escalier d'Honneur en 1661, puis en 1669 le salon de la Conservation, en 1671 le Salon de la Nomination[9].

Les travaux de l'Hôtel de Ville se terminent en 1672, ils auront duré 26 ans[4]. Le palais communal passe pour être le plus vaste et le plus somptueux des hôtels de ville en France à cette époque. Les décors sont admirés par les visiteurs étrangers tels Nicodème Tessin qui les présente comme étant les plus prestigieux de son temps en Europe. Les descriptions de Ménestrier[10] qui a participé au programme iconographique, témoignent de la signification morale et politique des décors lesquels illustrent l'importance de la ville de Lyon dans le royaume de France[9].

La pierre de construction provient de quatre origines différentes : la « pierre de Villebois » (Ain) pour les soubassements, les pierres de Seyssel, de Cleyssy et de Saint-Cyr pour l'édifice[3].

Incendie

Incendie de 1674.

Deux ans après son achèvement, le , l'Hôtel de Ville est victime d'un incendie[4] - [11]. Le feu détruit la Grande Salle des fêtes et la chapelle, détériore le beffroi, les combles et la toiture. L'escalier d'honneur, les archives et le Salon Henri IV sont gravement endommagés[4]. Il est urgent de préserver le toit des intempéries afin que les dommages ne s'aggravent pas, mais le Consulat a trop de dettes. Trois ans plus tard, le 17 décembre 1677, Thomas Blanchet est chargé de restaurer la façade et le beffroi, il propose des projets, mais les fonds nécessaires manquent[4] et le bâtiment continue de se détériorer. Selon Lucie Galactéros, les dessins de Blanchet auraient inspiré Mansart pour la rénovation qu'il fait au siècle suivant[12].

Travaux aux XVIIIe et XIXe siècles

Le , soit vingt-cinq ans plus tard, la décision est enfin prise de restaurer l'Hôtel de Ville. Les travaux débutent en 1701 et s'achèvent en 1703[4]. Les projets, destinés à restaurer les bâtiments endommagés et à les moderniser[4], suivent les plans de Jules Hardouin-Mansart et de son beau-frère et assistant Robert de Cotte[13].

En 1793 au cours de la Révolution, il est bombardé par les troupes de la Convention. Le demi-relief représentant Louis XIV à cheval au milieu de la façade est supprimé puis remplacé par le Bon Roi Henri dans la même posture[11]. Il est l'œuvre du sculpteur Jean-François Legendre-Héral et date de 1829, pendant la Restauration. L'édifice est rénové seulement à partir de 1850 (information Ville de Lyon), à la suite d'un second incendie le [notes 1], sous le Second Empire[2], notamment lors de travaux effectués par Louis Cécile Flacheron alors architecte de la ville. Tony Desjardins, architecte en chef de la ville de Lyon dirige la restauration générale de l'Hôtel de Ville de 1854 à 1866, aidé notamment par les sculpteurs Guillaume Bonnet et Joseph-Hugues Fabisch.

Description

Rez-de-chaussée

  • La Cour basse qui se prĂ©sente après avoir franchi la galerie corps de passage d'entrĂ©e. Ensuite se situe la Cour Haute (ou Cour d'honneur) sĂ©parĂ©e de la première par une arcade.
  • L'Escalier d'Honneur, situĂ© en Cour haute en encoignure Sud-Ouest, les peintures sont conçues et rĂ©alisĂ©es par Thomas Blanchet entre 1658 et 1667. Il est remarquable par sa dĂ©coration tapissĂ©e du sol jusqu'au plafond et Ă©voquant le Grand Incendie de Lugdunum sous la pĂ©riode de règne de l'Empereur NĂ©ron, en l'an 64. Des peintures historiques recouvrent les parois.
  • L’escalier ovale Ă  puits central, en forme d’hĂ©lice, dit des Archives, est attribuĂ© Ă  Girard Desargues[15].
  • Les passerelles.
  • Cour Haute.
    Cour Haute.
  • Salle du conseil.
    Salle du conseil.

1er Ă©tage

  • Le Bureau du Maire : il est situĂ© sur la façade est de l'HĂ´tel de Ville dans l'aileron au nord, face Ă  l'OpĂ©ra. La pièce est recouverte de soierie lyonnaise, de panneaux, de boiseries, d'emblèmes impĂ©riaux. Deux grandes Ĺ“uvres picturales recouvrent le plafond (Ĺ“uvre de Louis Janmot) et le dessus de la cheminĂ©e ("AllĂ©gorie du Suffrage universel" de Paul Doumer).
  • La Salle des anciennes archives : la seule salle voĂ»tĂ©e du 1er Ă©tage. Sur le mur est, la cheminĂ©e monumentale de Nicolas Lefebvre date de 1652. Il y a des lustres hollandais en cuivre, des peintures du Second Empire.
  • Le Salon de la Conservation. En 1658, cette salle est consacrĂ©e au Tribunal de la conservation des privilèges des foires de Lyon. Les litiges du nĂ©goce se règlent alors Ă  l'HĂ´tel de Ville et non au palais de Roanne car ils ne dĂ©pendent plus de la justice royale, mais du Consulat, selon le privilège qui lui a Ă©tĂ© accordĂ© en 1655. Le dĂ©cor du plafond peint en 1669 par Thomas Blanchet se compose d'un mĂ©daillon central : La chute des Vices, entourĂ© de quatre mĂ©daillons d'angle : La Distinction du Bien et du Mal, la SincĂ©ritĂ©, La Sagesse et le GĂ©nie de Lyon.
  • La Salle des armoiries : autrefois recouverte des portraits des Ă©chevins de Lyon tous malheureusement dĂ©truits par l'incendie, ils furent remplacĂ©s par les armoiries de ces Ă©chevins (les cadres datent du XVIIIe siècle).
  • Le Salon du Consulat ou chambre du Consulat d'hiver, utilisĂ©e par les prĂ©vĂ´ts des marchands. Blanchet est responsable de l'ensemble des dĂ©cors : le plafond, peint en 1659-1660, illustre La Grandeur consulaire de Lyon, ainsi que des trois tableaux sur les murs qui ont disparu. De chaque cĂ´tĂ© de la cheminĂ©e excentrĂ©e, se trouvent les statues de la Prudence et de la Philosophie. La restauration de 1857 a Ă´tĂ© la barre qui sĂ©parait l'espace public de celui des consuls, uniformisĂ© le parquet et fait disparaĂ®tre l'accès Ă  l'escalier dĂ©robĂ©[16].
  • Le Salon Henri-IV ou Salon de la Nomination. En 1652, dans ce lieu se dĂ©roule la nomination des prĂ©vĂ´ts des Marchands et des Consuls. Cette salle est aussi appelĂ©e Henri-IV du nom du portrait peint par Blanchet (aujourd'hui disparu comme les autres de cette salle). La peinture au plafond, L'Eternelle fidĂ©litĂ© de Lyon Ă  la RoyautĂ©, (1671) illustre la gloire du Roi Soleil.
  • La Grande Salle des fĂŞtes, ou Salon Justin Godart. Desservie par l'escalier d'honneur, ses cinq fenĂŞtres donnent sur la place des Terreaux. Elle est longue de vingt-six mètres et large de douze mètres cinquante. L'incendie de 1674 a dĂ©truit la dĂ©coration de Thomas Blanchet (1655). Le modello du plafond, Le temple d'Auguste[17] est conservĂ© au MusĂ©e des Beaux-Arts de Lyon. Les dĂ©cors des murs sont connus grâce aux dessins, conservĂ©s au Nationalmuseum de Stockholm [18]. La restauration après 1717, entreprise par J. Hardoin-Mansart est rĂ©alisĂ©e en menuiserie et en toile peinte alors qu'il avait souhaitĂ© du marbre et de la pierre. On note aussi la prĂ©sence d'un bas-relief en bronze reprĂ©sentant la fondation de Lyon par Lucius Munatius Plancus.
  • Les Salons rouges : on y trouve des mĂ©daillons reprĂ©sentant les Ă©tapes successives de la production de la soie et sur la cheminĂ©e on remarque une copie de taille rĂ©duite de la statue de Marie Leczinzska en Junon de Guillaume Coustou du MusĂ©e du Louvre.
  • Bureau du maire.
    Bureau du maire.
  • Salon rouge.
    Salon rouge.
  • Salle des armoiries.
    Salle des armoiries.
  • Salon Justin Godart.
    Salon Justin Godart.

2e Ă©tage

  • Le beffroi de l'HĂ´tel de Ville.

Il comporte une horloge lunaire remarquable.
Il abrite un des plus grands carillons d'Europe. Composé de 65 cloches depuis l'an 2000, il est inauguré par Edouard Herriot[19], le 11 novembre 1919, avec vingt-neuf cloches. En 1675, il comporte quatre cloches, actuellement trois sont encore celles d'origine [20]. Ce carillon est le deuxième de France[21].

Galerie

L'Hôtel de Ville de Lyon au cinéma

Accès

Ce site est desservi par la station de métro Hôtel de Ville - Louis Pradel.

Voir aussi

Bibliographie

  • Claude François MĂ©nestrier, Éloge historique de la Ville de Lyon et sa grandeur consulaire sous les romains & sous nos rois, Lyon,
  • Tony Desjardins, Histoire de l'HĂ´tel-de-Ville de Lyon : depuis l'Ă©poque de sa construction jusqu'Ă  nos jours, Lyon, Louis Perrin, , 132 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • L'art Ă  Lyon et dans la rĂ©gion lyonnaise : depuis les origines jusqu'Ă  nos jours, Angers, A. Burdin, coll. « SociĂ©tĂ© des Ă©tudes locales dans l'enseignement public », (lire en ligne), p. 135 Ă  150
  • Lucie GalactĂ©ros, Thomas Blanchet : 1614-1689, Paris, Arthena, , 621 p. (ISBN 2-903239-11-8). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • JĂ©rĂ´me Vital-Durand, Pascal LiĂ©vaux, Lucie GalactĂ©ros, Dominique Bertin, Marie Bouzard et Henri Hours, L'HĂ´tel de Ville de Lyon, Paris/Ville de Lyon, Imprimerie Nationale, , 158 p. (ISBN 2-7433-0294-1). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Patrice BĂ©ghain, Bruno Benoit, GĂ©rard Corneloup et Bruno ThĂ©venon (coord.), Dictionnaire historique de Lyon, Lyon, StĂ©phane Bachès, , 1054 p. (ISBN 978-2-915266-65-8, BNF 42001687). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Nicolas Jacquet, Façades lyonnaises : 2000 ans de crĂ©ation architecturale et de confluence culturelle, Paris, Beaux jours, , 239 p. (ISBN 978-2-35179-026-7 et 235179026X, OCLC 257559926). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jacques Beaufort, Vingt siècles d'architecture Ă  Lyon (et dans le Grand Lyon) : Des aqueducs romains au quartier de la Confluence, Saint-Julien-Molin-Molette, Jean-Pierre Huguet, , 224 p. (ISBN 978-2-915412-96-3). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Maria-Anne Privat-Savigny, Philibert de l'Orme, Girard Desargues, de l'architecture classique aux enjeux urbanistiques contemporains, Lyon, EMCC, , 128 p. (ISBN 978-2-35740-136-5).
  • Philippe Dufieux et Jean-Christophe Stuccilli, L'Art de Lyon, Paris, Ă©ditions Place des Victoires, , 214-218 p. (ISBN 978-2-8099-1438-2, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. « Le , les lampions utilisés pour illuminer la façade déclenchent un nouvel incendie. La Grande Salle est une seconde fois entièrement détruite, tout comme [de part et d'autre] les salons Henri IV [Pavillon nord-ouest] et Louis XIII [Pavillon sud-ouest] qui viennent, justement de faire l’objet de travaux »[14]

Références

  1. Notice no PA00117820, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Hôtel de Ville de Lyon », sur lyon.fr (consulté le )
  3. Desjardin 1871.
  4. « L'Hôtel de Ville », sur Patrimoine Lyon.org (consulté le )
  5. Beaufort 2009, p. 56-57.
  6. BNF ark:/12148/btv1b84449438
  7. Archives de Lyon, Délibérations consulaires, BB206, folios 417-418, lire en ligne.
  8. Archives de Lyon, Délibérations municipales, registres des actes consulaires BB210, folios 106 à 109, lire en ligne.
  9. Galactéros 1991.
  10. Claude François Ménestrier, Éloge historique de la Ville de Lyon et sa grandeur consulaire sous les romains & sous nos rois, Lyon, (lire en ligne)
  11. Debidour,Laferrere, Lyon et ses environs, Éd. Arthaud, 02/10/1990 (ISBN 978-2700301151)
  12. Galactéros 1991, p. 153-154.
  13. Jacques Louis Delpal, Merveille du Lyonnais et du Beaujolais, Éditions de la Martinière, 02/01/1996 (ISBN 978-2732420813)
  14. « L'Hôtel de Ville », sur Patrimoine Lyon (consulté le )
  15. Privat-Savigny 2011, p. 66.
  16. François Chauvat et Léon Charvet, Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne, Section des beaux-arts, Paris, (lire en ligne), p. 92.
  17. Modello : Le Temple d'Auguste
  18. DĂ©cor des murs de la Grande Salle des FĂŞtes
  19. Edouard Herriot, la vie musicale Ă  Lyon
  20. Le grand carillon de l'HĂ´tel de ville fĂŞte ses 100 ans.
  21. Pierre-Yves VERICEL, Le carillon de l’Hôtel de Ville de Lyon, https://lyonnais.hypotheses.org/728
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