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Guy Lapébie

Guy Lapébie, né le à Saint-Geours-de-Maremne dans le département des Landes et mort le à Saint-Gaudens[1], est un coureur cycliste français. Champion olympique de la course en ligne par équipes et de la poursuite par équipes en Jeux olympiques de 1936, également médaillé d'argent en individuel, il devient professionnel en 1937. Il est notamment monté sur le podium du Tour de France en 1948, à la 3e place, et compte deux victoires d'étapes lors de ses trois participations à l'épreuve. Également spécialiste de la piste, il compte plusieurs victoires sur les courses de six jours, dont deux succès sur les Six Jours de Paris.

Guy Lapébie
Informations
Nom de naissance
Martial Guy Lapébie
Naissance
Décès
(Ă  93 ans)
Saint-Gaudens
Nationalité
Équipes amateurs
Équipes professionnelles
1937Mercier-Hutchinson
1938-1939R.Lapébie-Hutchinson
1940-1942Mercier-Hutchinson
1943-1944Europe-Dunlop
1945Garin-Wolber
1946-1947Mercier-R.Lapébie
1948Mercier-R.Lapébie et Métropole-Dunlop
1949Mercier-R.Lapébie
1950Mercier-R.Lapébie et Ganna-Superga
1951Mercier-R.Lapébie
1952Mercier-R.Lapébie et Delangle-Wolber
Équipes dirigées
01.1973-08.1973De Kova-Lejeune

Guy Lapébie est le frère cadet de Roger Lapébie, vainqueur du Tour de France 1937. Son fils Serge et son neveu Christian, le fils de Roger, ont également effectué une carrière professionnelle

Biographie

Jeunes années

Photographie en noir et blanc d'un cycliste tenant une coupe.
Guy Lapébie pratique le cyclisme, comme son frère aîné Roger.

Guy Lapébie naît le à Saint-Geours-de-Maremne, dans les Landes. Il est le troisième enfant de Lucien Lapébie, cheminot à la Compagnie du Midi, et de Marie Larretgère : Clovis, de dix ans son aîné, effectuera une carrière militaire au 4e régiment de zouaves à Tunis, tandis que Roger, né en 1911, deviendra cycliste professionnel comme lui. En 1917, son père obtient une mutation dans la banlieue bordelaise et la famille s'installe à Talence[2].

Après avoir obtenu son certificat d'Ă©tudes primaires, Guy LapĂ©bie entre aux PTT comme tĂ©lĂ©graphiste. En rĂ©compense de sa rĂ©ussite scolaire, ses parents lui offrent son premier vĂ©lo, de marque Royal-Fabric. Comme son frère Roger, il souhaite pratiquer le cyclisme et rejoint Ă  l'âge de 15 ans le club de l'AS Patronage du Midi. Dans un premier temps, il choisit de se consacrer exclusivement Ă  la piste[3].

Guy Lapébie obtient rapidement des résultats probants. Roger, qui a notamment fréquenté le meilleur club amateur français de l'époque, le Vélo Club de Levallois, recommande son frère auprès de Paul Ruinart, le directeur du club. Ce dernier se déplace à Bordeaux en 1934, à l'occasion de la Semaine fédérale lors de laquelle est attribué le titre de champion de France amateur sur route. Guy Lapébie ne peut disputer le sprint, remporté par Paul Maye, mais deux jours plus tard, associé à Robert Charpentier, Jean Goujon, Raymond Mauret et André Deforge, il gagne le championnat de France des sociétés. Il rejoint alors la région parisienne en vue de disputer la saison 1935 sur route au sein du VCL[4].

Carrière amateur et médaille d'or olympique

En juin 1935, Guy LapĂ©bie obtient un premier succès d'importance sur route. Il gagne le Grand Prix amateur des cinq nations, une Ă©preuve de 100 km disputĂ©e au jardin des Tuileries, devant son coĂ©quipier Robert Charpentier[5]. Au mois d'aoĂ»t suivant, il prend la deuxième place de Paris-Dieppe, puis remporte Paris-Romorantin. Il fait alors des championnats du monde son principal objectif, mais il est battu lors d'une Ă©preuve de sĂ©lection oĂą seuls les trois premiers coureurs sont retenus en Ă©quipe de France. Cette mise Ă  l'Ă©cart l'incite Ă  passer professionnel, mais l'Union vĂ©locipĂ©dique de France refuse sa licence, considĂ©rant que Guy LapĂ©bie constitue une très grande chance de mĂ©daille pour les Jeux olympiques qui ont lieu l'annĂ©e suivante Ă  Berlin[Note 1] - [6].

Pendant la saison d'hiver au Vél' d'Hiv', il se distingue en gagnant l'épreuve du kilomètre avec départ lancé lors du Prix du Salon, ainsi que le match routiers-pistards amateurs par équipe[7].

Au début de la saison 1936, Guy Lapébie multiplie les performances : il devance son coéquipier Gérard Virol au Critérium national des amateurs, puis se classe deuxième d'une épreuve pré-olympique à Montlhéry derrière Robert Dorgebray avant de remporter le Grand prix d'Europe des amateurs aux Tuileries[8]. Avec ses coéquipiers du Vélo Club de Levallois, il bat le record du monde de poursuite par équipes lors du championnat de France amateur au vélodrome de Vincennes. Le quatuor formé par Lapébie, Robert Charpentier, Jean Goujon et Roger-Jean Le Nizerhy apparaît alors comme le favori pour les Jeux olympiques de Berlin[9]. Les Français font honneur à leur statut en remportant facilement la médaille d'or de l'épreuve de poursuite par équipes en battant en finale l'Italie. Dans la course en ligne sur route, marquée par des accrochages dans les derniers kilomètres, Guy Lapébie obtient la médaille d'argent, devancé seulement par son compatriote Robert Charpentier. Cette performance, combinée à la 4e place de Robert Dorgebray, permet à la France de s'octroyer la médaille d'or de la course par équipes. À leur retour en France, les médaillés tricolores reçoivent les félicitations du ministre des sports Léo Lagrange[10].

Guy Lapébie conserve toutefois un regret quant au déroulement de ces Jeux : quelques semaines plus tard, il visionne un reportage dans une salle de cinéma et constate que la main qui l'avait accroché était celle de Charpentier, qu'il considérait comme son ami. Dès lors, il déclare à la fin de sa carrière : « Depuis ce jour, je me considère comme le vainqueur moral des Jeux de Berlin. »[11]

Trois semaines après la fin des Jeux, Guy Lapébie dispute le championnats du monde amateur à Berne. Dans le dernier tour de circuit, il tente de s'échapper mais brise l'un de ses cale-pieds dans la dernière côte. Il doit se contenter de la 4e place tandis que la victoire revient au Suisse Edgar Buchwalder[12].

Des premiers résultats avant-guerre aux succès d'après la Libération (1937-1947)

Guy LapĂ©bie passe professionnel en 1937. Il joue de malchance en dĂ©but de saison, abandonnant Ă  la suite d'un ennui mĂ©canique sur le Grand Prix de Nice, sa première course, puis chutant sur le CritĂ©rium national que remporte son frère Roger. Il obtient son premier rĂ©sultat notable en prenant la 3e place de Paris-Caen derrière Raoul Lesueur et AndrĂ© Auville[13]. L'annĂ©e suivante, il se classe notamment 4e de GĂŞnes-Nice et 5e de Paris-Angers[14]. Au dĂ©but de la saison 1939, Guy LapĂ©bie se distingue sur Paris-Nice, couru dans des conditions mĂ©tĂ©orologiques très dĂ©favorables aux coureurs : dans la deuxième Ă©tape, les bourrasques de vent et la neige gĂŞnent leur progression et seulement 24 coureurs franchissent la ligne d'arrivĂ©e. Deuxième de la dernière Ă©tape Ă  Nice, battu au sprint par le Belge Frans Bonduel, il prend la 9e place du classement gĂ©nĂ©ral final[15].

Le nombre de courses organisées diminue sensiblement pendant la Seconde Guerre mondiale et les années d'occupation mais Guy Lapébie parvient néanmoins à se présenter comme l'un des meilleurs coureurs français du peloton. En 1942, il remporte la 1re étape du Circuit de France entre Paris et Le Mans, en devançant son compagnon d'échappée, le Belge François Neuville. À la fin du mois de juin de la même année, un classement dressé par le journal Le Petit Parisien le place au deuxième rang des routiers-sprinteurs français derrière Paul Maye[16], qui l'a d'ailleurs devancé au sprint dans le Grand Prix d'Europe[17]. Entre 1943 et 1944, il alterne les épreuves sur route et sur piste, remportant notamment le Grand Prix d'Europe sur piste en 1943 avec Francis Grauss et la course en ligne de l'Omnium de la route l'année suivante[16]. En 1943, il se distingue également en prenant la 3e place du Grand Prix de Provence derrière Émile Idée et Camille Danguillaume, deuxième manche du Grand Prix du Tour de France[18].

En 1945, Guy LapĂ©bie choisit de se consacrer Ă  la route. Il dispute plusieurs Ă©preuves en Suisse : le pays accueille de nombreuses courses devant la difficultĂ© pour les autres nations, Ă©prouvĂ©es par la guerre, de rĂ©unir les conditions matĂ©rielles et financières nĂ©cessaires Ă  la bonne tenue des compĂ©titions cyclistes. Il y obtient de bons rĂ©sultats, avec une victoire sur Zurich-Lausanne et sur le CritĂ©rium de Bellinzone[19]. En tĂŞte de la course sur Zurich-Davos, il est finalement distancĂ© sur un incident mĂ©canique et se classe 10e[20]. Il prend Ă©galement la 6e place de la course de cĂ´te Ă€ travers Lausanne[21]. L'annĂ©e suivante, c'est de nouveau en Suisse qu'il remporte ses principaux succès. Il gagne le classement gĂ©nĂ©ral du Tour des 3 lacs, en s'imposant sur une Ă©tape en ligne et un contre-la-montre, se classe 5e de Zurich-Lausanne puis remporte le Grand Prix du Locle sur un parcours très sĂ©lectif. Guy LapĂ©bie dĂ©clare alors vouloir montrer qu'il n'est pas seulement un bon routier-sprinteur mais Ă©galement un coureur capable de grimper au rythme des meilleurs. Troisième de Paris-Reims, vainqueur d'une Ă©tape du Tour de Suisse, il dispute les championnats du monde Ă  Zurich, son principal objectif de la saison, mais doit se contenter de la 9e place, Ă  près de 7 minutes du vainqueur, le Suisse Hans Knecht. L'annĂ©e suivante, LapĂ©bie dĂ©laisse la route au profit des Ă©preuves sur piste, jugĂ©es plus lucratives selon lui[19].

Sur le podium du Tour (1948)

Photographie en noir et blanc d'un cycliste portant une casquette.
Gino Bartali remporte le Tour 1948, Lapébie se classe 3e.

Guy Lapébie et Arthur Sérès se distinguent sur les épreuves sur piste au début de la saison 1948. Le duo se classe 4e des Six Jours d'Anvers puis gagne le Prix Wambst-Lacquehay, comme l'année précédente, et prend la 3e place du Prix Goullet-Fogler. Enfin, Sérès et Lapébie s'imposent lors des Six Jours de Paris. Dès lors, Guy Lapébie annonce vouloir se consacrer à la route et participer au Tour de France, s'attirant ainsi la défiance des suiveurs du cyclisme qui ne pensent pas le champion de la piste capable de convertir ses succès sur les vélodromes en victoires sur la route[22]. Il prend alors part à plusieurs épreuves en vue de décrocher sa sélection pour le Tour. Auteur de performances décevantes sur Paris-Tours puis sur les Boucles de la Seine, il se distingue sur le Tour du Luxembourg en remportant en solitaire la deuxième étape à Diekirch, après avoir lâché le peloton dans la dernière ascension du parcours. Il endosse par la même occasion le maillot de leader mais doit le céder dès le lendemain à Jean Goldschmit. Il achève ce Tour à la 2e place du classement général et rassure quant à ses capacités de résistance sur les courses par étapes. Échappé avant d'abandonner sur Paris-Limoges, Guy Lapébie obtient néanmoins sa sélection pour le Tour au sein de l'équipe Centre-Sud-Ouest dirigée par l'ancien coureur Arsène Alancourt[23].

Dans la troisième Ă©tape entre Dinard et Nantes, il se lance en contre-attaque avec Louison Bobet et Roger Lambrecht et rejoint rapidement les coureurs Ă©chappĂ©s. Ă€ l'arrivĂ©e sur le vĂ©lodrome Petit-Breton, il fait parler sa pointe de vitesse pour s'imposer devant Raymond Impanis et ainsi remporter sa première victoire d'Ă©tape sur le Tour de France. Bobet endosse le maillot jaune tandis que LapĂ©bie remonte au 5e rang du classement gĂ©nĂ©ral[24]. Il perd quelques places lors des Ă©tapes suivantes et attend la traversĂ©e des PyrĂ©nĂ©es pour juger de sa condition et de ses possibilitĂ©s dans ce Tour. En difficultĂ© dès le dĂ©but de la première Ă©tape pyrĂ©nĂ©enne entre Biarritz et Lourdes, il se reprend et achève l'Ă©tape au sein d'un groupe de contre-attaquants, Ă  moins de 6 minutes du vainqueur Gino Bartali. DĂ©sormais 7e du classement gĂ©nĂ©ral, il gagne deux places dans l'Ă©tape suivante, au cours de laquelle il fait bonne impression dans les diffĂ©rentes ascensions, le col du Tourmalet, l'Aspin et le Peyresourde. Un regroupement s'opère dans les 100 derniers kilomètres de plaine avant l'arrivĂ©e oĂą LapĂ©bie se classe 2e, battu au sprint par Bartali. Plusieurs spĂ©cialistes comme Charles PĂ©lissier, Roger Bastide ou encore Jean Leulliot souligne ses performances, le prĂ©sentant comme la rĂ©vĂ©lation du Tour et considĂ©rant qu'il possède de vĂ©ritables chances de bien figurer au classement gĂ©nĂ©ral final de l'Ă©preuve[25].

Dans les Alpes, Lapébie étonne à nouveau : il se classe 7e de l'étape Cannes-Briançon puis 3e le lendemain à Aix-les-Bains, ce qui lui permet de remonter au 3e rang du classement général derrière Gino Bartali, brillant vainqueur des deux étapes, et Louison Bobet[26]. Il gagne une place supplémentaire à l'issue du contre-le-montre entre Mulhouse et Strasbourg dont il se classe 3e, mais la perd à deux jours de l'arrivée au profit du Belge Briek Schotte. Souffrant d'un tendon, il ne peut suivre l'attaque des favoris dans l'avant-dernière côte du parcours et perd trois minutes sur la ligne d'arrivée à Liège. Il fait preuve de courage et s'accroche dans les deux dernières étapes pour préserver sa place sur le podium. Il termine 3e de ce Tour de France, à près d'une demi-heure de Bartali[27].

Victoire d'Ă©tape et abandon sur le Tour (1949)

La prĂ©paration de Guy LapĂ©bie pour la saison 1949 est perturbĂ©e par une chute lors des Six heures de Lausanne, sur piste, mais le coureur français obtient quand mĂŞme un deuxième succès consĂ©cutif dans les Six Jours de Paris, cette fois associĂ© au Belge Achiel Bruneel. Il court peu sur route lors des premiers mois de l'annĂ©e et ne remporte qu'une seule victoire, une Ă©tape du Tour du Luxembourg dont il prend la 12e place du classement gĂ©nĂ©ral. Meilleur français du Tour l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, il est naturellement sĂ©lectionnĂ© au sein de l'Ă©quipe de France pour le Tour 1949, dirigĂ©e par Georges Cuvelier. Discret lors des premières Ă©tapes, Guy LapĂ©bie tente une Ă©chappĂ©e dans la quatrième vers Rouen mais ne peut dĂ©fendre ses chances de victoire en raison d'une crevaison. L'Ă©quipe de France est ouvertement critiquĂ©e pour son manque de combativitĂ© en ce dĂ©but de Tour. Les ennuis mĂ©caniques s'accumulent pour LapĂ©bie, comme au dĂ©but de la huitième Ă©tape lorsqu'il casse son cadre. Contraint de rouler avec un vĂ©lo plus lourd et auquel il n'est pas habituĂ©, il reste vigilant tout au long de l'Ă©tape et intègre un groupe de 9 coureurs qui se forme Ă  une vingtaine de kilomètres de l'arrivĂ©e Ă  Bordeaux. Il remporte l'Ă©tape au sprint devant Rik Van Steenbergen et remonte au 10e rang du classement gĂ©nĂ©ral, ce qui en fait le nouveau leader de l'Ă©quipe de France[28]. Pour autant, il abandonne dans la dixième Ă©tape entre Saint-SĂ©bastien et Pau, incapable de suivre le rythme Ă  l'avant de la course alors que les cols empruntĂ©s lors de cette journĂ©e semblent d'une difficultĂ© relativement modeste. Cet abandon, de mĂŞme que celui de quatre autres membres de l'Ă©quipe de France, lui vaut les critiques du directeur de la course, Jacques Goddet, qui lui reproche de s'ĂŞtre insuffisamment prĂ©parĂ© avant l'Ă©preuve[29].

Fin de carrière

En 1950, Guy LapĂ©bie commence sa saison en disputant plusieurs Ă©preuves sur piste comme Ă  son habitude, toujours associĂ© Ă  Achiel Bruneel. Doubles tenants du titre, ils doivent cette fois se contenter de la 2e place lors des Six Jours de Paris, mais remportent nĂ©anmoins les Six Jours de Saint-Étienne[30]. De retour sur la route Ă  l'occasion du CritĂ©rium national, il se classe 2e derrière Pierre Barbotin, puis obtient un nouveau podium sur Paris-Bruxelles, seulement battu par Rik Van Steenbergen. Il participe ensuite au Tour du Maroc, oĂą il affiche ses ambitions pour la victoire finale en remportant la deuxième Ă©tape, mais plusieurs fois victime de chutes ou d'incidents mĂ©caniques, dont quatre crevaisons au cours la septième Ă©tape, il doit reporter ses espoirs sur des victoires d'Ă©tapes et non sur le classement gĂ©nĂ©ral final. Il s'impose lors des huitième, treizième et quinzième Ă©tapes, portant ainsi son total Ă  4 victoires sur ce Tour du Maroc remportĂ© par Olimpio Bizzi et dont il se classe finalement 8e. Le soir mĂŞme de l'arrivĂ©e, il prend l'avion afin de pouvoir s'aligner au dĂ©part de Paris-Tours dès le lendemain[31]. MalgrĂ© la fatigue, il finit 3e, puis remporte quelques jours plus tard le classement gĂ©nĂ©ral du Grand Prix des vins de la Gironde après s'ĂŞtre adjugĂ© la deuxième des trois Ă©tapes de l'Ă©preuve. Il renonce de lui-mĂŞme Ă  participer au Tour de France 1950 en apprenant dans la presse que le nouveau directeur de l'Ă©quipe de France, Jean Bidot, souhaite observer son comportement dans les prochaines courses avant de prendre une dĂ©cision, tandis que LapĂ©bie considère que son bon dĂ©but de saison devait lui octroyer une sĂ©lection automatique. La classique Bordeaux-Paris, dont il a fait l'objectif principal de sa saison, est pour lui une source de dĂ©sillusion. VĂ©ritablement confiant quant Ă  ses chances de victoire, il abandonne Ă  Amboise, souffrant de l'estomac et relĂ©guĂ© dans un deuxième peloton[32].

Dès lors, Guy Lapébie tourne le dos à la route pour se consacrer aux épreuves sur piste avec un nouveau partenaire au début de la saison 1951 en la personne d'Émile Carrara. Ensemble, ils remportent de nombreux succès dont les Six Jours de Berlin, de Hanovre et de Munich[33].

Il dispute sa dernière saison en 1952, qui dĂ©bute par une dĂ©ception lors des Six Jours de Paris avec la chute d'Émile Carrara qui entraĂ®ne l'abandon du duo alors qu'il semblait le mieux armĂ© pour la victoire finale. Il fait son retour Ă  la route et se classe notamment 3e d'une Ă©tape de Paris-Nice. Son bon comportement sur le CritĂ©rium du DauphinĂ© libĂ©rĂ© et les Boucles de la Seine lui vaut une sĂ©lection au sein de l'Ă©quipe Ouest-Sud-Ouest, dirigĂ©e par LĂ©on Le Calvez, pour le Tour de France 1952. Il termine Ă  deux reprises parmi les dix premiers d'une Ă©tape mais abandonne Ă  quelques jours de l'arrivĂ©e, malade Ă  la suite d'un refroidissement au cours de l'Ă©tape Toulouse-Bagnères-de-Bigorre qu'il avait achevĂ©e Ă  la dernière place. Il met fin Ă  sa carrière professionnelle, Ă  l'âge de 36 ans[34].

Après carrière et postérité

Après sa retraite sportive, Guy Lapébie s'installe à Bordeaux où il achète un grand café du centre-ville, le Gambetta, qui devient le Lapébie. Il dirige l'établissement jusqu'en 1976, le transformant en brasserie puis en discothèque[35]. Il crée également un hôtel-restaurant au col de Menté, qu'il cède ensuite au groupe Pernod-Ricard pour en faire un centre de vacances de son comité d'entreprise et dont son fils Serge assure un temps la gestion[36]. Guy Lapébie meurt le à l'hôpital de Saint-Gaudens d'une pneumopathie[11].

Le nom de Guy Lapébie, de même que ceux de son frère Roger, de son fils Serge et de son neveu Christian, est associé à une épreuve cyclosportive organisée dans les Pyrénées à Bagnères-de-Luchon, « La Lapébie ».

Style

Guy Lapébie est avant tout un routier-sprinteur véloce, doté d'une bonne pointe de vitesse[37]. Pour autant, sa bonne tenue dans les cols lors du Tour de France 1948 permet à certains spécialistes, comme Charles Pélissier, de le classer dans la catégorie des coureurs complets[38]. Spécialiste de la piste et des courses sur vélodrome, il y obtient de nombreux succès, notamment dans les épreuves de Six jours. Il mène une vie simple et surveille particulièrement son régime alimentaire et son sommeil. Il s'impose un régime sévère et ne s'accorde aucun excès[39].

Palmarès sur route

Palmarès amateur

Palmarès professionnel

RĂ©sultats sur le Tour de France

3 participations

  • 1948 : 3e, vainqueur de la 3e Ă©tape
  • 1949 : abandon (10e Ă©tape), vainqueur de la 8e Ă©tape
  • 1952 : abandon (18e Ă©tape)

Palmarès sur piste

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. À cette époque, les Jeux olympiques étaient réservés aux coureurs amateurs. Un coureur ayant le statut de professionnel ne pouvait donc y participer.

Références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Ollivier 2000, p. 7-9.
  3. Ollivier 2000, p. 39-40.
  4. Ollivier 2000, p. 71-73.
  5. Ollivier 2000, p. 76.
  6. Ollivier 2000, p. 79-80.
  7. Ollivier 2000, p. 81-84.
  8. Ollivier 2000, p. 87-89.
  9. Ollivier 2000, p. 90.
  10. Ollivier 2000, p. 91-95.
  11. Jean-Louis Aragon, « Guy Lapébie », sur lemonde.fr, Le Monde, .
  12. Ollivier 2000, p. 96-97.
  13. Ollivier 2000, p. 101-105.
  14. Ollivier 2000, p. 227-233.
  15. Ollivier 2000, p. 140-141.
  16. Ollivier 2000, p. 149-150.
  17. Francis Lafargue, Paul Maye, le volcan basque, Toulouse, Le Pas d'oiseau, (ISBN 978-2-917971-23-9), p. 49.
  18. « Le Grand Prix de Provence », Journal de Genève,‎ , p. 5 (lire en ligne).
  19. Ollivier 2000, p. 150-152.
  20. « La course cycliste Zurich-Davos », Journal de Genève,‎ , p. 4 (lire en ligne).
  21. « A travers Lausanne, succès suisses », Gazette de Lausanne,‎ , p. 2 (lire en ligne).
  22. Ollivier 2000, p. 152-154.
  23. Ollivier 2000, p. 154-157.
  24. Ollivier 2000, p. 164-166.
  25. Ollivier 2000, p. 169-171.
  26. Ollivier 2000, p. 175-177.
  27. Ollivier 2000, p. 179-180.
  28. Ollivier 2000, p. 185-190.
  29. Ollivier 2000, p. 191-192.
  30. Ollivier 2000, p. 193-195.
  31. Ollivier 2000, p. 195-200.
  32. Ollivier 2000, p. 202-205.
  33. Ollivier 2000, p. 206-208.
  34. Ollivier 2000, p. 211-214.
  35. Ollivier 2000, p. 214.
  36. Ollivier 2000, p. 220.
  37. Jacques Augendre, Petites histoires secrètes du Tour..., Solar, (ISBN 978-2-263-06987-1), p. 232.
  38. Ollivier 2000, p. 171.
  39. Ollivier 2000, p. 185-186.
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