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Guilde du Livre

La Guilde du Livre est une maison d'édition et un club de livres suisses créés en 1936 à Lausanne par Albert Mermoud. Premier club de livres de langue française, la Guilde du Livre, société sans capital et sans but lucratif, vend ses ouvrages par correspondance, sur abonnement, jusqu'à sa disparition en 1978.

Guilde du Livre
Repères historiques
Création 1936
Disparition 1978
Fondée par Albert Mermoud
Fiche d’identité
Siège social Lausanne (Suisse)
Collections Album, Gai Savoir, TĂ©moignages, Collection classique, La Petite ourse
Titres phares Paris des rĂŞves, Deux Petits Ours
Langues de publication français

Histoire

Le club, le bulletin et le manifeste de mars 1936

La Guilde du Livre est crĂ©Ă©e en 1936 par Albert Mermoud, licenciĂ© en droit et en sciences Ă©conomiques de l'UniversitĂ© de Lausanne, qui rentre en Suisse après avoir travaillĂ© comme directeur commercial Ă  Angers, emploi qui lui a permis d’acquĂ©rir une formation dans l’impression, le papier et le brochage[1] - [2]. En , il avait contactĂ© Charles-Ferdinand Ramuz, dont le roman Derborence deviendra le premier ouvrage publiĂ© par la Guilde. En , Mermoud envoie le premier Bulletin de la Guilde du Livre Ă  10 000 personnes susceptibles d’être intĂ©ressĂ©es par son club. Le bulletin contient un manifeste, dans lequel Mermoud dit son amour du livre, prĂ©sente sa vision du mĂ©tier d’éditeur et pose les jalons du fonctionnement de la future Guilde : promotion et dĂ©mocratisation du livre, apolitique et aconfessionnel. La Guilde est prĂ©sentĂ©e comme « une communautĂ© du livre, une grande famille groupant lecteurs et auteurs dans un mĂŞme effort d’expansion culturelle et dans un mĂŞme amour de la belle Ă©dition ». Le système se fonde sur un abonnement qui implique une cotisation mensuelle donnant droit Ă  un volume reliĂ© tous les trois mois et au bulletin mensuel. Les livres sont vendus au coĂ»t de revient, tout bĂ©nĂ©fice Ă©tant reversĂ© aux membres. Les premières publications annoncĂ©es concernent des auteurs contemporains ainsi que des rĂ©Ă©ditions de classiques de la littĂ©rature.

En une semaine, Mermoud reçoit entre 1 000 et 1 500 inscriptions. Ă€ la fin de 1937, la Guilde rĂ©unit 3 885 membres ; en 1944, elle en compte 25 000 puis 10 000 en 1957[3].

Le bulletin, d'une vingtaine de pages, présente le catalogue, des extraits des livres à paraître et des informations littéraires et culturelles. il sera distribué en Suisse, mais aussi à l'étranger (France, Portugal, Belgique et Canada)[4].

Collections

La Guilde compte diverses collections : la série ordinaire, reliée pleine toile, consacrée aux romans, aux livres d’art, aux albums de photographies et aux albums de photos pour enfants, ainsi que les collections « Gai Savoir », « Témoignages », « Collection classique » et « La Petite ourse », réservée à des textes courts et représentatifs de grands écrivains contemporains[3] - [5].

Romans et nouvelles

En 1944, la Guilde du Livre publie en primeur Gigi et autres nouvelles de Colette et le premier roman de Gilbert Cesbron, Les innocents de Paris.

La Guilde du Livre publie des ouvrages d'auteurs comme Jean-Paul Sartre, Thomas Mann, Ernest Hemingway, Alberto Moravia, Léon Tolstoï, Henry Miller, Corinna Bille, Blaise Cendrars ou Jacques Mercanton. Elle publie Nuage dans la main, d’Alice Rivaz, Diego de Charles-François Landry, Notre terre et ses gens de Charles-Albert Cingria (illustré par Géa Augsbourg) et des œuvres de Catherine Colomb, de Monique Saint-Hélier et de Cilette Ofaire[3].

Albums de photos et d'art

La Guilde du Livre se fait notamment connaĂ®tre dès 1941 grâce Ă  ses albums de photographies hĂ©liogravĂ©s, de grande qualitĂ©. Le premier de la collection est Chartres, qui prĂ©sente des photos de Maurice Blanc, accompagnĂ©es d’extraits de La CathĂ©drale de Joris-Karl Huysmans[4]. Paris des rĂŞves, Ă©ditĂ© en 1950, rĂ©unissant des photos du photographe lituanien Izis associĂ©es Ă  des textes d'auteurs comme Paul Éluard, Blaise Cendrars, Jean Cocteau, Jacques Audiberti ou AndrĂ© Breton, reste un des plus gros succès de l’édition photographique francophone[6]. Il est rĂ©Ă©ditĂ© une quinzaine de fois[4], Ă  120 000 exemplaires au total. Quatre autres albums naĂ®tront de la collaboration entre Albert Mermoud et Izis : Grand Bal du Printemps en 1951 et Charmes de Londres en 1952 (avec Jacques PrĂ©vert), Paradis Terrestre en 1953 (avec Colette), et IsraĂ«l en 1955 (avec AndrĂ© Malraux)[3] - [7]. Entre 1941 et 1950, sortent ainsi sept albums de photographie. Par la suite, quatre paraissent en 1951, cinq en 1952, trois en 1953, puis huit par an entre 1954 et 1956, de photographes comme Robert Doisneau, Paul Strand, Gotthard Schuh, Fulvio Roiter, Pierre Verger ou Henriette Grindat[6] - [8]. La collection « Album Â» prĂ©sente Ă©galement des livres d'arts comme La Sculpture grecque classique (1942), TrĂ©sors de l’art florentin (1944), L’Art au siècle d’Auguste (1948) ou Les MaĂ®tres du Quattrocento (1949)[4].

Albums pour enfants

La Guilde publie en outre des albums de photographies pour enfants : ouvrages éducatifs, documentaires animaliers scénarisés, livres d’aventures, parmi lesquels Bim le petit âne, adapté du film homonyme, Le Secret des deux plumes (1956) d’Ivo Duka et Helena Kolda (traduction française d’un livre américain), quatre épisodes de la série des Histoires d’Amadou, écrite par Alexis Peiry et illustrée par des photos de Suzi Pilet, 1, 2, 3, 4, 5 Compter en s’amusant de Robert Doisneau (1955) et cinq livres d'Ylla : 85 Chats (1952), Le Petit Éléphant (1955), Mères et petits (1958), Animaux des Indes (1958) et Deux Petits Ours (1954), qui deviendra le plus grand succès commercial de la Guilde après Paris des rêves[9].

La galerie d'art

En 1937, Albert Mermoud ouvre à Lausanne la galerie d’art de la Guilde, qui expose des toiles d'artistes tels que Picasso, Vlaminck, Renoir, Matisse, René Auberjonois et Félix Vallotton[3], ainsi que des photographies, comme celles de Maurice Blanc, exposées à l'occasion de la publication de l'album Chartres en 1941[4].

Disparition de la Guilde

Jusqu'en 1978, la Guilde du Livre publiera ainsi plus de mille ouvrages. Victime de la concurrence, de la chute du franc français et de l'augmentation des tarifs postaux (à la fin des années 1960, le bulletin n’est plus considéré par la poste comme un journal, mais comme un catalogue de ventes par correspondance, dont les frais de port sont six fois plus élevés[4]), la Guilde du Livre est vendue à France Loisirs le [3].

Bibliographie

  • Éric Desachy et Guy Mandery, La Guilde du livre - Les albums photographiques - Lausanne - 1941-1977, Paris, Les Yeux Ouverts, , 184 p. (ISBN 978-2954064000)

Références

  1. Françoise Fornerod, « Guilde du Livre » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  2. Albert Mermoud, Jean-Michel Pittier et René Zahnd, La Guilde du Livre, une histoire d’amour, Genève, Slatkine, , p. 4
  3. Michel Rime, « 1944: Mermoud le conquérant », 24 heures,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Livres pour tous et photographie », sur db-prod-bcul.unil.ch (consulté le )
  5. « Les amis du club : Plateforme de discussion autour des clubs du livre », sur editions205.fr (consulté le )
  6. « La Guilde du Livre », sur db-prod-bcul.unil.ch (consulté le )
  7. « Izis, Paris des rêves, 1950 », sur db-prod-bcul.unil.ch (consulté le )
  8. Eric Desachy, Guy Mandery et Anatole Desachy, La Guilde du Livre : les albums photographiques, 1941-1977, Paris, Les Yeux Ouverts,
  9. « Le livre photographique pour enfants : quelques exemples de la Guilde du Livre », sur db-prod-bcul.unil.ch (consulté le )

Lien externe

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