Grande fresque de la gare de Lyon
La grande fresque de la gare de Lyon est une longue peinture murale de Jean-Baptiste Olive (1900) et de Jean-Paul Letellier (1980) à la gare de Lyon à Paris, en France, représentant certaines des villes desservies par la ligne Paris-Menton.
| Artiste | |
|---|---|
| Date |
1900 1920/30 1981 |
| Commanditaire | |
| Type | |
| Dimensions (H Ă— L) |
~ 3 Ă— ~ 100 m |
| Localisation | |
| Protection |  Inscrit MH () |
| Coordonnées |
48° 50′ 41″ N, 2° 22′ 29″ E |
Localisation
L'œuvre occupe toute la partie supérieure d'un mur de la salle des guichets de la gare de Lyon, dans le 12e arrondissement de Paris.
Cette salle, dite aussi « salle des fresques », « galerie des fresques » ou encore « salle des pas perdus », est une galerie d'une centaine de mètres de long qui débute au coin Nord-Ouest de la gare et chemine vers le Sud-Est pour aboutir sur le hall 2.
Son mur Sud-Ouest longe le hall 1 et ses voies ; c'est sur ce mur que s'étend la peinture murale. En face, son mur Nord-Est longe la place Louis-Armand et la rue de Chalon. Elle est bordée de part et d'autre par des boutiques, par des guichets de vente de titres de transports, et par le salon grands voyageurs.
Historique
La peinture murale est conçue lors de la rénovation de la gare en 1900 par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (généralement abrégée en « Paris-Lyon-Méditerranée », ou simplement PLM). Elle occupe toute la longueur de la salle des pas-perdus et mettent alors en valeur les principales destinations desservies par le PLM[1].
Dans les années 1980, les guichets de vente ayant été allongés, la création de onze nouvelles images, ainsi que la rénovation des anciennes, sont confiées aux ateliers Genovesio[2], spécialiste en restauration de tableaux anciens et peintures murales. Les peintures sont réalisées par l'artiste-peintre Jean-Paul Letellier[2], entre et , le choix des villes peintes étant fait par la SNCF[2].
La salle des fresques est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du [3].
Les fresques font l'objet de travaux de restauration entre 2014 et le [4].
Description
Généralités
Longue de près d'une centaine de mètres, cette œuvre n'est techniquement pas une fresque, puisqu'elle est en fait exécutée sur toiles marouflées, mais le nom est traditionnel.
La peinture représente, de façon continue, les principales destinations accessibles en train à partir de la gare : en débutant à gauche à Paris, la distance augmente en se dirigeant vers la droite, la dernière ville étant Menton, à la frontière avec l'Italie. Les villes sont représentées avec des éléments géographiques et architecturaux caractéristiques (églises, châteaux, etc.) ; leur nom est indiqué à intervalles réguliers au-dessus de la peinture, sous le plafond. La fresque restitue le tourisme urbain de luxe qui se développe sur la Côte d'Azur à la fin du XIXe siècle.
Au bout de la salle, du côté de Menton, sur le mur perpendiculaire à la fresque, sont situés deux panneaux de même style. Ils représentent Venise : la lagune, une gondole et l'île de San Giorgio Maggiore sur le panneau de gauche, le palais des Doges et la place Saint-Marc sur le panneau de droite.
Les peintures de 1900 ne représentent que le tronçon Lyon-Menton. Quoique réalisées plus tard, les peintures de 1980 sont ajoutées à gauche des peintures préexistantes, pour respecter l'ordre logique, car elles représentent le tronçon Paris-Lyon. Anachroniques, elles contiennent des voitures et des personnages contemporains[5]. De plus elles représentent certaines villes qui en réalité n'ont pas de gare sur la ligne Paris-Menton, comme Vézelay ou Semur-en-Auxois[6].
Villes représentées
De gauche à droite, la fresque représente les villes suivantes :
- Fresque de 1900 :
- Lyon (basilique Notre-Dame de Fourvière)
- Avignon (fort Saint-André)
- Nîmes (tour Magne)
- Montpellier (promenade du Peyrou)
- Marseille (basilique Notre-Dame-de-la-Garde)
- Toulon
- Nice (promenade des Anglais et sa jetée-promenade)
- Monte-Carlo
- Menton
- Venise (sur deux panneaux annexes)
- Fresque de 1980[7] :
- Paris (Panthéon, Tour Eiffel, Sacré-Cœur, Notre-Dame)
- Fontainebleau (château)
- Auxerre (cathédrale Saint-Étienne)
- VĂ©zelay (basilique Sainte-Madeleine)
- Semur-en-Auxois (remparts et donjon)
- Dijon (cathédrale Saint-Bénigne)
- Beaune (Hospices)
- Autun (cathédrale Saint-Lazare, Porte d'Arroux)
- Tournus (abbaye Saint-Philibert)
- Cluny (abbaye)
- Paray-le-Monial (basilique du Sacré-Cœur)
- Partie peinte en 1900, représentant des paysages de Lyon à Menton.
- Panneaux représentant Venise.
Gauche.
Droite.
Notes et références
- Tabeaud et Moriniaux 2013.
- Denis Redoutey, « Paris-Gare-de-Lyon 30e anniversaire pour les fresques », La Vie du rail, .
- « Gare de Lyon », notice no PA00086570, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Sarah Guiet, « À la gare de Lyon, les voyageurs peuvent à nouveau contempler les peintures murales de la galerie des Fresques », Le Monde, .
- « Visiter la Gare de Lyon à Paris », .
- Jean-Michel Léger, « Une petite ville française », dans Michèle Lambert-Bresson (dir.) et Annie Térade (dir.), Architectures urbaines, formes et temps : Mélanges offerts à Pierre Pinon, Paris, A. et J. Picard, , 431 p. (ISBN 978-2-7084-0970-5), p. 108–111 [lire en ligne].
- von Buch 2008.
Voir aussi
Bibliographie
- Martine Tabeaud et Vincent Moriniaux, « Vers « les cieux imbéciles... où jamais il ne pleut » », Géographie et Cultures, no 85,‎ , p. 111–128 (DOI 10.4000/gc.2776).
- Asta von Buch (trad. Karen Bowie), « La perception panoramique : Concepts de tourisme urbain et notion d’urbanité dans une peinture murale à la gare de Paris-Lyon », Revue d'histoire des chemins de fer, no 38 « La gare et la ville »,‎ , p. 45–58 (DOI 10.4000/rhcf.370).
Articles connexes
Liens externes
- « La grande fresque de la gare de Lyon à Paris 12 », sur petit-patrimoine.com.
- « La galerie des fresques se dévoile à Paris Gare de Lyon à l’occasion de la fin des travaux de restauration », sur patrimoine.sncf.com, SNCF, .
- Voir ce lieu sur Google Street View.