Gouvernement Rajoy I
Le gouvernement Rajoy I (en espagnol : Primer Gobierno Rajoy) est le gouvernement du royaume d'Espagne en fonction entre le et le durant les dixième et onzième législatures des Cortes Generales.
(es) Primer Gobierno Rajoy
Roi |
Juan Carlos Ier (2011-2014) Felipe VI (Ă partir de 2014) |
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Président du gouvernement | Mariano Rajoy |
Vice-prĂ©sidente | Soraya Sáenz de SantamarĂa |
Élection | |
LĂ©gislature | Xe et XIe |
Formation | |
Fin | |
Durée | 4 ans, 10 mois et 13 jours |
Congrès des députés |
185 / 350 |
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SĂ©nat |
163 / 266 |
Historique du mandat
Dirigé par le nouveau président du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, ce gouvernement est constitué et soutenu par le Parti populaire (PP). Seul, il dispose de 185 députés sur 350, soit 52,9 % des sièges du Congrès des députés, et 163 sénateurs sur 266, soit 61,3 % des sièges du Sénat.
Il est formé à la suite des élections générales anticipées du .
Il succède donc au second gouvernement du socialiste JosĂ© Luis RodrĂguez Zapatero, constituĂ© et soutenu par le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et le Parti des socialistes de Catalogne (PSC).
Formation
Au cours du scrutin, le PP engrange 588 700 voix de plus qu'en , ce qui lui donne 31 sièges de députés et 35 mandats directs de sénateurs supplémentaires. C'est la première fois depuis quinze ans qu'une formation remporte une majorité absolue de sièges, et ce dans les deux chambres. L'alliance PSOE-PSC est pour sa part en déroute complète, puisqu'elle perd 4 285 400 suffrages en quatre ans. Pour la première fois de son histoire, elle passe sous les 25 % des exprimés. En conséquence, elle abandonne 59 députés et 42 sénateurs directement élus, le tout constituant le pire échec de son histoire post-franquiste. Troisième en voix, la Gauche unie (IU) atteint le total de 11 députés et un sénateur direct, tandis que la troisième place dans l'arc parlementaire revient toujours à Convergence et Union (CiU), qui dispose de 16 députés et neuf sénateurs directement élus, revenant à son niveau des années .
Le , Rajoy est investi président du gouvernement par 187 voix pour, 149 contre et 14 abstentions, ayant bénéficié du soutien de l'Union du peuple navarrais (UPN) et du Forum des Asturies (FAC), les nationalistes basques d'Amaiur et du Parti nationaliste basque (EAJ/PNV) ayant fait le choix de s'abstenir.
Il forme alors un gouvernement de 13 ministres, le plus faible nombre depuis la mort de Franco, dont quatre femmes et deux indĂ©pendants. La paritĂ© en vigueur depuis est donc rompue. Le ministère de l'Économie et des Finances est scindĂ© en deux, les Finances Ă©tant fusionnĂ©es avec le ministère de la Politique territoriale. Le ministère de l'Éducation fusionne avec celui de la Culture, et le ministère de l'Économie absorbe celui de la Science. La porte-parole du groupe parlementaire Soraya Sáenz de SantamarĂa est nommĂ©e vice-prĂ©sidente, ministre de la PrĂ©sidence et porte-parole, le maire de Madrid Alberto Ruiz-GallardĂłn devient ministre de la Justice, l'ancien ministre des Finances CristĂłbal Montoro retrouve ces fonctions, l'ancienne ministre de la SantĂ© Ana Pastor est dĂ©signĂ©e ministre de l'Équipement, l'ex-ministre de l'Agriculture Miguel Arias Cañete prend le poste de ministre de l'Agriculture et de l'Environnement et l'ancien vice-prĂ©sident du gouvernement des Canaries JosĂ© Manuel Soria devient ministre de l'Industrie. Sa moyenne d'âge est la plus Ă©levĂ©e depuis la fin du franquisme.
Évolution
Tout au long de son mandat et pour la première fois depuis la fin du franquisme, le prĂ©sident du gouvernement ne procède Ă aucun remaniement ministĂ©riel, se contentant de remplacer ses ministres dĂ©missionnaires le cas Ă©chĂ©ant. En , la vice-prĂ©sidente Soraya Sáenz de SantamarĂa assume l'intĂ©rim du ministère de la Justice pendant six jours en , puis du ministère de la SantĂ© pour la mĂŞme durĂ©e sur et .
Succession
Au cours des élections parlementaires du , le PP perd sa majorité absolue, mais le nouveau recul de l'alliance PSOE-PSC, l'irruption de Podemos, Ciudadanos et les positions ouvertement indépendantistes de la Convergence démocratique de Catalogne (CDC) et de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) empêchent l'émergence d'une majorité stable. En , le socialiste Pedro Sánchez se soumet au vote d'investiture, qu'il perd avec 219 voix contre lors des deux tours.
Le Congrès étant incapable d'investir un chef du gouvernement, il est dissous le et les élections générales du sont convoquées. Seul le Parti populaire progresse lors de ce scrutin et Rajoy accepte de postuler à un second mandat. Il échoue une première fois avec 180 voix contre lors des deux votes à la fin du mois d'. Toutefois, le PSOE change sa position et bascule vers l'abstention au terme d'une grave crise interne. Mariano Rajoy peut alors être investi et former son second cabinet. Il établit en outre le record de longévité d'un cabinet depuis la fin du franquisme.