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Glottonymie

La glottonymie ou glossonymie est la discipline qui étudie les noms de langue ou glottonymes / glossonymes.

Étymologie

Ces dénominations proviennent du grec γλῶττα, glôtta, « langue » (forme du dialecte attique) ou γλῶσσα, glôssa (forme du dialecte ionien et de la koinè).

Exemples et cas particuliers

Exemples

Le plus souvent, le glottonyme est identique au gentilé (à part la majuscule) :

Exceptions

Mais il existe des exceptions :

  • la Somalie :
    • Somalien est le gentilé,
    • somali est le glottonyme (mais aussi le nom du groupe ethnique majoritaire) ;
  • l'Azerbaïdjan :
    • Azerbaïdjanais est le gentilé,
    • azéri est le glottonyme (mais aussi le nom du groupe ethnique majoritaire).
  • la Finlande :
    • Finlandais est le gentilé,
    • finnois est le glottonyme.

Enjeu politique

Les linguistes considèrent que lorsque l'ensemble des locuteurs natifs d'une langue se comprennent spontanément et intégralement, ils parlent une seule et même langue, quels que soient les noms qu'ils lui donnent ou les systèmes d'écriture qu'ils utilisent. Mais l'attribution d'un nom à une langue peut dans certains cas être un enjeu politique et/ou identitaire. Par exemple :

Lorsque la dénomination d'une langue diffère d'un pays à l'autre ou d'une communauté à l'autre, les linguistes utilisent le suffixe « -phones » pour désigner l'ensemble des locuteurs natifs d'une langue se comprenant spontanément et intégralement, comme dans les expressions « francophones », « anglophones », « hispanophones » ou « germanophones ».

Bonnes pratiques en glottonymie

Même si les langues européennes comportent de nombreux glottonymes déjà établis, elles doivent régulièrement en créer de nouveaux pour nommer les langues moins connues, documentées depuis peu. Dans ce cas, les usages varient souvent pour une même langue: ainsi la langue des Touaregs peut être nommée en français le touareg (d'après un mot arabe), ou le tamasheq (d'après l'endonyme).

Dans ce cas, les linguistes doivent faire des choix glottonymiques. Les principes déterminant ces choix ont rarement été explicités, une exception étant un article de Martin Haspelmath sur les meilleures pratiques en glottonymie[1]. Selon lui, dans un contexte anglophone, les noms des langues:

  • doivent être traités comme des emprunts (avec adaptation si nécessaire) et non des alternances codiques ;
  • ne doivent pas être traités différemment, que la langue soit mineure ou majeure ;
  • doivent être uniques à chaque langue ;
  • ne doivent pas être pas modifiés, sauf si aucun des noms existants n'est acceptable pour une raison quelconque ;
  • ne doivent pas être utilisés si de nombreux locuteurs s'y opposent ;
  • doivent commencer par une lettre majuscule en anglais (mais avec une minuscule en français) et s'écrire avec des lettres de l'alphabet latin ordinaires, avec éventuellement des diacritiques de langues proches de l'anglais (ã, é, î, ö, ù, etc.), pour pouvoir être prononcés par les anglophones ;
  • peuvent contenir des mots permettant de différencier une langue d'une autre (par exemple Southeastern Tepehuan) ;
  • l'usage des auteurs éminents a un poids important ;
  • la proximité du nom anglais avec l'autonyme n'est pas un critère de choix.

Voir aussi

Bibliographie

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