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Gare de Lisieux

La gare de Lisieux est une gare ferroviaire française des lignes de Mantes-la-Jolie à Cherbourg et de Lisieux à Trouville - Deauville. Elle est située à l'extrémité de la rue de la Gare, place Pierre-Semard, au sud-est du centre de la ville de Lisieux, dans le département du Calvados, en région Normandie.

Lisieux
Image illustrative de l’article Gare de Lisieux
Bâtiment voyageurs et entrée de la gare.
Localisation
Pays France
Commune Lisieux
Adresse Place Pierre-Semard
14100 Lisieux
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 49° 08′ 17″ nord, 0° 13′ 53″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87444265
Site Internet La gare de Lisieux, sur le site de la SNCF
Service TER Normandie
Caractéristiques
Ligne(s) Mantes-la-Jolie Ă  Cherbourg
Lisieux Ă  Trouville - Deauville
La Trinité-de-Réville à Lisieux (HS)
Voies 7
Quais 4
Transit annuel 662 324 voyageurs (2020)
Altitude 49 m
Historique
Mise en service
Correspondances
Bus et cars voir Intermodalité

Elle est mise en service en par la compagnie des chemins de fer de l'Ouest. C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des trains TER Normandie.

Situation ferroviaire

Établie Ă  49 mètres d'altitude, la gare de bifurcation de Lisieux est situĂ©e au point kilomĂ©trique (PK) 190,107 de la ligne de Mantes-la-Jolie Ă  Cherbourg entre les gares ouvertes de Bernay et de MĂ©zidon, s'intercalent les gares fermĂ©es de Courtonne-la-Meurdrac et de Saint-Mards-de-Fresne, en direction de Bernay, et de La Houblonnière et Mesnil-Mauger, en direction de MĂ©zidon[1]. Elle est Ă©galement l'origine, au PK 190,107, de la ligne de Lisieux Ă  Trouville - Deauville, avant la gare du Grand-Jardin[2].

Elle était également l'aboutissement de la ligne de La Trinité-de-Réville à Lisieux (déclassée), après la gare de Glos.

Histoire

Dès le , le journal Le Lexovien évoque le « projet d'un chemin de fer de Lisieux à Louviers, formant embranchement sur celui du Havre à Paris. » En 1844, une délégation du Conseil municipal lexovien sollicite le gouvernement pour la création du ligne de chemin de fer de Paris à Cherbourg passant par Caen et Lisieux. L'année suivante, la Préfecture du Calvados soumet à une enquête d'utilité publique divers projets de ligne dont la liaison Paris-Lisieux-Caen-Cherbourg, portée par l'ingénieur Letellier. En 1846, la compagnie Michaux et Gallois présente un projet de ligne Lisieux à Honfleur. En , le Corps législatif opte pour la ligne de Paris à Cherbourg, via Lisieux. En août, M. de Planhol, ingénieur de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Caen et Cherbourg, arrive à Lisieux pour étudier l'emplacement d'un embarcadère ; en novembre, le Conseil municipal insiste pour qu'il soit construit le plus près possible du centre-ville et que le raccordement des lignes Paris-Cherbourg et Lisieux-Honfleur soit facilité. Le , le Conseil municipal établit une convention avec la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, selon laquelle « la station de voyageurs à Lisieux sera placée dans la prairie de la rivière d'Orbec, à 335 mètres du pont [Graindin] sur la route d'Alençon », au sud le ville, sur la rive droite de la Touques. Le , une Société au capital de 9 millions est fondée à Trouville-sur-Mer, pour porter le projet d'une ligne de Lisieux à Honfleur avec un embranchement sur Trouville ; cette ligne est autorisée par le gouvernement le , et confiée à la Compagnie de Paris à Cherbourg[3].

La première locomotive à vapeur arriva de Paris le après six heures de trajet, ornée de fleurs ; les quais de la gare sont pavoisés aux couleurs de la France et de l'Angleterre. Le 26 juin, l'Inspecteur Général des Ponts et Chaussées reçoit officiellement les travaux et le personnel est installé[3]. La gare de Lisieux est officiellement mise en service le par la nouvelle compagnie des chemins de fer de l'Ouest, lorsqu'elle ouvre à l'exploitation la section de Mantes à Lisieux, première phase de sa ligne de Paris à Caen et à Cherbourg[4]. Préalablement, elle avait été officiellement inaugurée le lorsque la première locomotive à vapeur arriva de Paris après six heures de trajet, ornée de fleurs et de drapeaux[5]. Le la gare devient une gare de passage lors de l'ouverture de la deuxième section de Lisieux à Caen ; il faut attendre le pour qu'elle desserve Cherbourg[6]. Pour quitter la gare et franchir la Touques, la ligne passe à onze mètres de haut sur un viaduc de huit arches[7].

Lisieux devient un nĹ“ud ferroviaire, de la Compagnie de l'Ouest, le , lorsqu'elle ouvre la section de Lisieux Ă  Pont-l'ÉvĂŞque de sa ligne de Lisieux Ă  Honfleur. La gare de Lisieux Ă©tant Ă©tablie au sud, la voie qui se dirige vers le nord passe sous la ville par un tunnel de 980 m de long. Il y a qu'une station intermĂ©diaire, Le Breuil-en-Auge, entre les deux gares d'extrĂ©mitĂ©. Cette ligne devient le tronc commun de deux prolongements, de Pont-l'ÉvĂŞque Ă  Honfleur en 1862 et de Pont-l'ÉvĂŞque Ă  Trouville - Deauville en 1863[8].

Le , c'est la ligne d'intĂ©rĂŞt local de Lisieux Ă  Orbec qui est mise en service. Ses trains arrivent dans la gare par une voie de garage affectĂ©e uniquement Ă  ce service. Pour pouvoir pĂ©nĂ©trer et utiliser les services de la gare de Compagnie de l'Ouest, le gestionnaire de la ligne locale paye un loyer annuel de 10 800 francs[9]. Le service voyageurs sur cette ligne sera supprimĂ© le [10], et le service marchandises le [10] ; elle sera dĂ©classĂ©e entre le [11].

La crĂ©ation d'un passage sous voies en souterrain est Ă©tudiĂ©e en 1926 ; son coĂ»t est Ă©valuĂ© Ă  420 000 francs[12].

La bâtiment d'origine est complété par la construction d'une salle d'attente, d'un buffet et d'une buvette en 1937, dans une architecture rappelant les villas de la Côte Fleurie[5].

  • La gare au dĂ©but des annĂ©es 1900
  • Le buffet.
    Le buffet.
  • Quais et bâtiment.
    Quais et bâtiment.

L'ancien bâtiment de la gare ainsi que lignes furent détruits par le bombardement de Lisieux du ; la voie ferrée rouvrit en 1946[5]. Robert Camelot, par ailleurs architecte en chef de la reconstruction de Lisieux, fut chargé de la reconstruction de la gare. Il présenta en 1947 un premier projet donnant à l'édifice un caractère régional marqué, inspiré par la gare de Trouville - Deauville ; il devait comprendre un immense toit en pente et être orné sur le pignon de la salle des pas perdus par une claustra encadrée d'un jeu de briques et de pierres[13]. Finalement, ce projet sera abandonné et l'édifice, qui sera reconstruit en 1956[5], sera plus fonctionnel et perdra tout caractère régional.

Le a lieu la mise en œuvre du cadencement, les trains Intercités, en provenance ou à destination de Cherbourg sont sans arrêt entre les gares de Caen et Paris-Saint-Lazare. Un train par jour s'arrête à Lisieux.

En 2017, dĂ©bute un grand chantier de modernisation et de mise accessibilitĂ© des installations de la gare, avec un budget prĂ©vu de 14 millions d'euros. La première tranche, en 2017, consiste a reprendre l'infrastructure, voies, catĂ©naires et dalle du passage souterrain. En 2018, les quais sont rehaussĂ©s et des travaux prĂ©paratoires Ă  la pose d'une passerelle sont effectuĂ©s. En 2019, au mois de mars a lieu la pose de la passerelle, longue de 84 mètres pour un poids de plus de 500 tonnes[14], avec coupure de la circulation des trains, et la mise en place de ses Ă©quipements qui comprennent quatre ascenseurs[15]. En 2019, en parallèle du chantier de la passerelle, une rĂ©novation complète du hall du bâtiment voyageurs a Ă©tĂ© effectuĂ© pour un coĂ»t prĂ©visionnel de 4,7 millions d'euros[16]. Le hall de la gare rouvre au public le [17]. La gare entièrement rĂ©novĂ©e est inaugurĂ©e par les Ă©lus et la SNCF le , en prĂ©sence notamment du prĂ©sident de la rĂ©gion Normandie HervĂ© Morin, du maire de Lisieux SĂ©bastien Leclerc et du prĂ©sident de la communautĂ© d'agglomĂ©ration Lisieux Normandie François Aubey ; le chantier aura durĂ© trois ans et aura coĂ»tĂ© au total 19 millions d'euros[18].

Fréquentation

De 2015 à 2020, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[19].

Année 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Voyageurs 1 134 152 1 105 959 1 154 817 1 070 435 1 152 606 662 324
Voyageurs et
non voyageurs
1 417 690 1 382 449 1 443 522 1 338 043 1 440 757 827 905

Service des voyageurs

Accueil

Gare SNCF, elle dispose d'un bâtiment voyageurs, avec guichet, ouvert tous les jours. Elle est équipée d'automates pour l'achat de titres de transport. C'est une gare « Accès Plus : service d'accompagnement des personnes handicapées »[20].

Desserte

Lisieux est desservie[20] par des trains TER Normandie qui effectuent des missions sur les relations de Paris-Saint-Lazare Ă  Cherbourg ou Saint-LĂ´, via Caen et de Paris-Saint-Lazare Ă  Trouville - Deauville

C'est également une gare régionale desservie[20] par des trains régionaux du réseau TER Normandie qui effectuent des missions vers ou depuis les gares de Saint-Lô, Cherbourg ou Trouville - Deauville et Caen et entre Caen et Rouen-Rive-Droite ou entre Caen et Évreux-Normandie.

  • Desserte de la gare
  • IntercitĂ©s Ă  destination de Cherbourg.
    Intercités à destination de Cherbourg.
  • TER Caen â€“ Rouen.
    TER Caen – Rouen.
  • Doublette d'autorails X 73500.
    Doublette d'autorails X 73500.

Intermodalité

Un parc pour les vélos et un parking sont aménagés[20]. Une gare routière permet des correspondances avec les bus des lignes du réseau Astrobus et les cars interurbains du réseau Bus verts du Calvados, lignes : 50 Lisieux - Le Havre, 53 Lisieux - Vimoutiers et 56 Lisieux - Orbec.

Gare et cinéma

La scène finale du film Un singe en hiver se déroule en gare[21].

Notes et références

  1. Reinhard Douté, 2011, p. 138.
  2. Reinhard Douté, 2011, p. 142.
  3. Dominique Fournier, Dictionnaire historique et étymologique des noms de rues et lieux-dits anciens et modernes de Lisieux, Lisieux, Société Historique de Lisieux, .
  4. François Palau et Maguy Palau, Le rail en France : Le Second Empire, t. 1 : 1852-1857, Paris, Palau éd., , 215 p. (ISBN 2-9509421-1-3, BNF 36712104), « 1.33 Mantes-Lisieux : 1er juillet 1855 », p. 109-110.
  5. « Lisieux. La gare est une vieille dame très fréquentée », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Les Chemins de fer de l'Ouest. I La Normandie. - Éd. Rimage : Paris, 1980 (En ce temps-là…la vapeur!..).
  7. François Palau et Maguy Palau, Le rail en France : Le Second Empire, t. 1 : 1852-1857, Paris, Palau éd., , 215 p. (ISBN 2-9509421-1-3, BNF 36712104), « 1.44 Lisieux-Caen : 29 décembre 1855 », p. 128.
  8. François Palau et Maguy Palau, Le rail en France : Le second Empire, t. 2 : 1858-1863, Paris, Palau, , 223 p. (ISBN 978-2-9509421-2-8 et 2-9509421-2-1, BNF 37658881), « 3.14 Lisieux-Pont l'Évêque : 1er juillet 1858 », p. 29.
  9. Conseil général, Rapports et délibérations, Caen, Calvados (département), (lire en ligne), « IV - Chemins de fer d'intérêt local : Chemin de fer d'Orbec à Lisieux », p. 337-339.
  10. Revue La vie du rail, n° 1375.
  11. Journal Officiel de la République Française du 10 août 1969, page 8 017.
  12. Conseil général, Rapports et délibérations, Caen, Calvados (département), (lire en ligne), « IV Vœux du Conseil municipal de Lisieux », p. 194.
  13. Patrice Gourbin, L'architecture et l'urbanisme de la Reconstruction dans le Calvados, Caen, CAUE du Calvados, (lire en ligne), « Édifices publics, services et commerces », p. 109-110.
  14. « Une passerelle de 84 mètres installée à la gare de Lisieux, dans le cadre de travaux d'accessibilité », Paris-Normandie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « L'actualité de l'agglo », sur lisieux-normandie.fr, (consulté le ).
  16. « Travaux : le hall de la gare de Lisieux bientôt fermé pour être rénové », sur actu.fr, (consulté le ).
  17. « Travaux de la gare de Lisieux : le hall est de nouveau accessible », sur actu.fr, (consulté le ).
  18. « 3 ans et 19 millions d'euros de travaux : le renouveau de la gare de Lisieux », sur actu.fr, (consulté le )
  19. « Fréquentation en gares : Lisieux », sur SNCF Open Data, traitement du [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  20. « Gare Lisieux », sur SNCF TER Normandie (consulté le ).
  21. « Lieux de tournage cinématographique : Un singe en hiver (1962) », sur l2tc.com (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Reinhard DoutĂ©, Les 400 profils de lignes voyageurs du rĂ©seau français : lignes 001 Ă  600, vol. 1, Les Éditions La Vie du rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-34-1).
  • « Historique du dĂ©pĂ´t de Lisieux », La Vie du rail, no 1544, , 1/3 de page + 1 photo.

Articles connexes

Liens externes

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