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Garde nationale de Paris

La Garde nationale de Paris est une unité de la Garde nationale française ayant Paris comme garnison. Levée dès juillet 1789, elle fut la première unité de gardes nationaux.

La Garde nationale de Paris était une milice citoyenne chargée du maintien de l'ordre et de la défense militaire. Elle fut impliquée dans tous les événements qui marquèrent la vie politique de la France depuis la Révolution de 1789 jusqu'à la Commune de Paris en 1871, qui fut à l'origine de la suppression de la Garde nationale.

Histoire

L'histoire des milices citoyennes affectées à la sécurité publique, puis plus tard à la défense militaire, de Paris trouve son origine avec la création du guet royal, institué en par Saint Louis et assuré par les bourgeois et les maîtres de métier parisiens, sous l'autorité d'un chevalier du guet.

Dès l'Ă©poque mĂ©diĂ©vale, ces gardes et milices bourgeoises parisiennes, peu ou prou structurĂ©es, « institutionnalisĂ©es Â» et militarisĂ©es, se retrouvèrent impliquĂ©es dans l'histoire politique de la France. C'est ainsi qu'en 1358, elles se trouvèrent mĂŞlĂ©es aux Ă©vĂ©nements de la journĂ©e du 22 fĂ©vrier, journĂ©e d'Ă©meute conduite par Étienne Marcel, prĂ©vĂ´t des marchands de Paris, qui se dĂ©roule au palais de la CitĂ©, rĂ©sidence du dauphin Charles (futur Charles V de France) et qui mena au siège de Paris et au massacre, le , de Marcel et de ses partisans, suspectĂ©s de sympathies avec les Anglais, par les milices parisiennes[1].

Période révolutionnaire (1789-1799)

Drapeau du bataillon du district de l'Oratoire de la garde nationale de Paris en 1789.
La Garde nationale de Paris partant pour l'armée en 1792.

Lors de la convocation des états généraux en 1789, une ordonnance de Necker divisa Paris en 60 districts pour l'élection des députés du tiers état ou des communes. L'ancienne administration municipale, s'étant trouvée impuissante pour réprimer les troubles occasionnés par les premiers événements de la révolution, abdiqua le 12 juillet 1789 l'autorité qu'elle ne pouvait plus exercer, et laissa agir le peuple. Le même jour, les électeurs se réunirent spontanément à l'hôtel de ville, se saisirent de l'autorité, et nommèrent, pour remplacer provisoirement l'ancienne municipalité, un comité permanent composé en grande partie de députés choisis parmi eux.
A cette époque , la garde nationale fut composée de soixante bataillons, qui portaient le nom de chacun des soixante districts, dont voici les noms :

  1. District « Saint-Jacques-du-Haut-Pas Â»
  2. District « Saint-Victor Â»
  3. District « Saint-AndrĂ©-des-Arcs Â»
  4. District « Saint-Marcel Â»
  5. District « Saint-Louis-en-l'ĂŽle Â»
  6. District « Val-de-Grâce Â»
  7. District « Saint-Étienne-du-Mont Â»
  8. District « La Sorbonne Â»
  9. District « Saint-Nicolas-du-Chardonnet Â»
  10. District « Les Mathurins Â»
  11. District « Les PrĂ©montrĂ©s Â»
  12. District « Les Barnabites Â»
  13. District « Les Cordeliers Â»
  14. District « Notre-Dame Â»
  15. District « Saint-SĂ©verin Â»
  16. District « Les Petits-Augustins Â»
  17. District « L'Abbaye Saint-Germain Â»
  18. District « Les Jacobins-Saint-Dominique Â»
  19. District « Les ThĂ©atins Â»
  20. District « Les Carmes-DĂ©chaussĂ©s Â»
  21. District « Les RĂ©collet Â»s
  22. District « Saint-Nicolas-des-Champs Â»
  23. District « Sainte-Élisabeth Â»
  24. District « Saint-Merry Â»
  25. District « Les CarmĂ©lites Â»
  26. District « Les Filles-Dieu Â»
  27. District « Saint-Martin-des-Champs Â»
  28. District « Les Enfants-Rouges Â»
  29. District « Saint-Laurent Â»
  30. District « Les Pères-de-Nazareth Â»
  31. District « Saint-Jacques-de-l'HĂ´pital Â»
  32. District « Bonne-Nouvelle Â»
  33. District « Saint-Leu Â»
  34. District « Saint-Lazare Â»
  35. District « Sainte-Opportune »
  36. District « Saint-Jacques-la-Boucherie Â»
  37. District « Les Petits-Pères Â»
  38. District « Saint-Eustache Â»
  39. District « Saint-Magloire Â»
  40. District « Saint-Joseph Â»
  41. District « Sainte-Marguerite Â»
  42. District « Les Minimes Â»
  43. District « Le Petit Saint-Antoine Â»
  44. District « Saint-Gervais Â»
  45. District « Saint-Jean-en-Grève Â»
  46. District « Saint-Louis-la-Culture Â»
  47. District « Les Blancs-Manteaux Â»
  48. District « Trainel Â»
  49. District « Les Capucins-du-Marais Â»
  50. District « Les Enfants-TrouvĂ©s Â»
  51. District « L'Oratoire Â»
  52. District « Les Feuillants Â»
  53. District « Les Filles-Saint-Thomas Â»
  54. District « Saint-Philippe-du-Roule Â»
  55. District « Saint-Germain-l'Auxerrois Â»
  56. District « Les Jacobins-Saint-HonorĂ© Â»
  57. District « Saint-HonorĂ© Â»
  58. District « Les Capucins de la ChaussĂ©e-d'Antin Â»
  59. District « Les Capucins de la rue Saint-HonorĂ© Â»
  60. District « Saint-Roch Â»

Cette organisation subsista jusqu'au 21 mai 1790, époque où un décret de l'assemblée constituante substitua aux soixante districts quarante huit sections, qui reçurent chacune un nom de localité, dont quelques-uns furent changés pendant la république en des noms analogues aux circonstances. Le 6 décembre 1790, l'Assemblée nationale adopta un décret sur l'organisation de la force publique, qui énonçait le principe de l'unité de la garde nationale, soumise aux mêmes règlements, à la même discipline et revêtue du même uniforme[2] — En l'an IV, Paris fut divisé en douze arrondissements ou municipalités, et eu quarante-huit quartiers, dont l'administration fut confiée au département de la Seine, composé de sept administrateurs. La loi de pluviôse an VIII substitua à ces administrateurs douze maires et deux préfets, l'un chargé de l'administration du département et l'autre de la police.

La bataille de Paris (1814)

Chasseur de la Garde nationale de Paris en 1815, d'après Job.

Restauration et monarchie de Juillet

Le 29 avril 1827, le roi Charles X signe l'ordonnance de licenciement de la garde nationale parisienne. Il se dit que le facteur déclenchant est une revue, au cours de laquelle des gardes nationaux avaient crié « A bas Villèle ! ». Quoi qu'il en soit, une fois de plus, la méfiance du pouvoir a principalement motivé cette décision. Cette mesure est malgré tout accueillie avec soulagement par des personnes qui n'ont plus à faire leur service. Seuls les opposants au régime et les libéraux protestent.

Le duc d'Orléans, futur Louis-Philippe Ier, nommé lieutenant général du royaume, accueilli en uniforme de la garde nationale dans la grande salle de l'Hôtel de Ville par la commission municipale le . Peinture anonyme conservée au musée du Carnavalet.

Le 25 juillet 1830, Charles X publie quatre ordonnances qui provoquent la rĂ©volution de Juillet. Dès le matin 28 juillet 1830, des gardes nationaux reparaissent spontanĂ©ment en uniforme. Ils sont portĂ©s en triomphe par le peuple, aux cris de « Vive la garde nationale! ». Le 29 juillet, La Fayette, âgĂ© de 73 ans, est nommĂ© de nouveau Ă  la tĂŞte de la garde nationale. Il rĂ©tablit la garde nationale parisienne[3]. Le 31 juillet, il accueille Louis-Philippe Ier Ă  l'HĂ´tel de ville de Paris. Ce dernier passe en revue la garde nationale de Paris, forte de 60 000 hommes. Devant les acclamations des contribuables en armes, il s'Ă©crie, en embrassant La Fayette : « Cela vaut mieux pour moi que le sacre de Reims ! ». Cela souligne l'importance attachĂ©e Ă  la milice bourgeoise du rĂ©gime, garante de l'ordre public et de l'alliance de la monarchie de Juillet et des propriĂ©taires.

Deuxième République et Second Empire

DĂ©sarmement de la Garde nationale de Paris en janvier 1852.

Le siège

Batterie d’artillerie servie par les gardes nationaux pendant le siège de Paris.

La Commune

« Les pièces de Montmartre Â» : les Gardes municipaux s'attelant aux pièces de Montmartre reprises ensuite par les Gardes nationaux. Gravure publiĂ©e dans L'Illustration. La tentative de saisie de ces pièces par le gouvernement rĂ©publicain provoquera le dĂ©clenchement de la Commune rĂ©volutionnaire.

La dĂ©ception Ă  la suite de la dĂ©faite face Ă  la Prusse, l’hostilitĂ© du peuple parisien Ă  l'Ă©gard de l’AssemblĂ©e rĂ©cemment Ă©lue, Ă  majoritĂ© monarchiste, ainsi que certaines mesures prises par celle-ci ou par le gouvernement de Jules Dufaure — notamment lorsqu'il nomme trois bonapartistes aux postes de prĂ©fet de police (Louis Ernest Valentin), de chef de la Garde nationale (le gĂ©nĂ©ral d'Aurelle de Paladines) et de gouverneur (le gĂ©nĂ©ral Vinoy), nominations vĂ©cues comme une « provocation Â» par les Parisiens — renforcèrent un climat d’agitation dans la capitale au sein des unitĂ©s de Gardes nationaux et des milieux populaires. Une insurrection Ă©clata Ă  Montmartre, le 18 mars lorsque des troupes rĂ©gulières tentèrent, sur ordre du gouvernement, de saisir des canons de la Garde nationale. Une autoritĂ© insurrectionnelle se mit en place : la Commune de Paris.

Garde municipale de Paris

La Garde municipale de Paris est une unité chargée du maintien de l'ordre à Paris, indépendante de la Garde nationale parisienne, qui fut créée par un décret du (12 vendémiaire an XI) des consuls, dont Napoléon Bonaparte. Elle sera dissoute le après le coup d’État du général Malet[4].

Une nouvelle garde municipale parisienne sera levée sous la monarchie de Juillet et servira à la répression des émeutes.

Chefs de corps, officiers et personnalités militaires historiques ayant fait partie de la Garde nationale de Paris

Chefs de corps

Notes et références

  1. Jean Favier, La guerre de Cent Ans, Fayard, , 678 p. (ISBN 2-213-00898-1).
  2. Jean-Paul Rabaud de Saint-Étienne, Décret sur l’organisation de la force publique, lors de la séance du 6 décembre 1790. In: Archives Parlementaires de 1787 à 1860 - Première série (1787-1799) Tome XXI - Du 26 novembre 1790 au 2 janvier 1791. Paris : Librairie Administrative P. Dupont, 1885. p. 253.
  3. Lieutenant-colonel Ebel, « La Gendarmerie de la Restauration au Seconde empire », sur force-publique.net
  4. La Garde de Paris 1802-1812.

Voir aussi

Bibliographie

  • Henry Lachouque et GĂ©rard Blanckaert (illustrateur), Les drapeaux de la Garde nationale de Paris en 1789, Les Éditions Militaires IllustrĂ©es, .
  • NoĂ«l, Coup d'Ĺ“il sur les Ă©vĂ©nemens de 1830, Ă  mes concitoyens, par un grenadier de la 2e lĂ©gion de la Garde nationale de Paris, Imprimerie Moreau, (lire en ligne).
  • Horace Raisson, Histoire populaire de la Garde nationale de Paris : Juillet 1789-Juin 1832, Knecht & Roissy Éditeurs, (lire en ligne).
  • Garde nationale de Paris et de la banlieue, Commission d'enquĂŞte. Rapport Ă  M. le marĂ©chal commandant en chef, sur la conduite du lieutenant-colonel de la 8e lĂ©gion dans les journĂ©es des 5 et 6 juin 1832, Pihan Delaforest, (lire en ligne).
  • Garde nationale de Paris, Garde nationale de Paris, lĂ©gion de cavalerie, 1er escadron, Imprimerie de Saulnier, (lire en ligne).
  • Capitaine de la Garde nationale L. Castelnau, Simple Avis touchant la rĂ©organisation de la garde nationale, Pourreau, (lire en ligne).
  • Anonyme, Documents Ă©pisodiques sur les mouvements insurrectionnels dans Paris, de 1830 Ă  1848, par un ex-officier supĂ©rieur de l'Ă©tat-major gĂ©nĂ©ral de la Garde nationale de la Seine, Imprimerie Schiller, (lire en ligne).
  • Georges Carrot, La Garde nationale (1789-1871) : Une force publique ambiguĂ«, Paris/MontrĂ©al (QuĂ©bec)/Budapest etc., Éditions de l'Harmattan, coll. « SĂ©curitĂ© et sociĂ©tĂ© », , 364 p. (ISBN 2-7475-0127-2, lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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