Gouvernement Jules Dufaure (1)
Le premier gouvernement Jules Dufaure, aussi appelé « gouvernement de Versailles » a été le troisième gouvernement de la Troisième République naissante, en France, du au . Bien que de courte durée son action marqua profondément l'histoire de France. En effet, avec l'appui de l'armée régulière, il doit alors affirmer son autorité sur l'ensemble du territoire français lors de la guerre civile qui l'oppose aux communes insurrectionnelles, dont la commune de Paris. Ces dernières, militairement organisées autour de la garde nationale, sont vaincues à la suite de la campagne de 1871 à l'intérieur ce qui permet à la démocratie représentative de s'imposer durablement face aux volontés de démocratie directe.
Chef du pouvoir exécutif | Adolphe Thiers |
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Vice-président du Conseil des ministres | Jules Dufaure |
Formation | |
Fin | |
Durée | 2 ans, 2 mois et 29 jours |
Coalition | Royalistes - Républicains modérés |
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Assemblée nationale |
580 / 638 |
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Il a été dirigé par Jules Dufaure en tant que « vice-président du Conseil des ministres », sous l'autorité du chef du pouvoir exécutif, Adolphe Thiers, devenu, après (loi Rivet), président de la République.
Contexte
Confronté à la famine et aux émeutes grandissantes dans Paris, Jules Favre, dernier chef du gouvernement provisoire de 1870, s'était résolu à offrir aux Prussiens la reddition de la capitale le . La convention d’armistice avec Bismarck stipulait diverses mesures humiliantes pour les vaincus, mais laissait aux Français le droit d'organiser de nouvelles élections nationales. Dès le , tous les électeurs résidant sur des portions non-occupées du territoire national furent appelés aux urnes. Ces élections, dominées par le poids du vote rural et bourgeois, portèrent au pouvoir une coalition conservatrice, majoritairement monarchiste, et mirent fin au Gouvernement de la Défense nationale. La nouvelle Assemblée Nationale élut le Adolphe Thiers chef du gouvernement, en remplacement du général Trochu. Le nouveau gouvernement se fit une priorité de l'évacuation de l'armée d'occupation allemande, que Bismarck conditionnait par le paiement des réparations ; il vota une loi de finance très restrictive qui déchaîna des émeutes populaires dans la plupart des grandes villes, et provoqua à la mi-mars la proclamation de la Commune de Paris.
Bilan des actions du gouvernement
Les premières semaines du gouvernement sont consacrées à la lutte militaire et politique contre communes insurrectionnelles et notamment la Commune de Paris, puis à l'organisation de la répression contre les Communards vaincus. La Garde nationale est dissoute.
En parallèle, le gouvernement règle le contentieux de la guerre franco-prussienne en négociant le traité de Francfort (signé le ) et organise les emprunts destinés à régler le paiement de l'énorme indemnité de guerre (cinq milliards de francs-or). Il permet ainsi une libération progressive mais rapide du territoire français occupé par les Allemands.
En , le gouvernement réorganise l'armée française, afin de lui fournir des effectifs équivalents à ceux de l'armée allemande. Le service militaire de cinq ans dans l'active et de quatre ans dans la réserve, est obligatoire mais de nombreuses dispenses sont maintenues. Le tirage au sort continue (les bons numéros ne font que six mois) et les étudiants, moyennant le devancement de l'appel et le versement à l'État de 1500 francs pour l'équipement, ne font qu'un an.
Voir aussi
Composition
Vice-présidence du Conseil
Fonction | Image | Nom |
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Vice-président du Conseil | Jules Dufaure |
Ministres
Sous-secrétaires d'État
Fonction | Image | Nom | Parti politique | |
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Sous-secrétaire d’État à l’Intérieur | Marc-Antoine Calmon (du au ) |
Centre gauche | ||
Ernest Pascal (du au ) |
Bonapartiste | |||
Sous-secrétaire d’État à la Guerre | Charles Letellier-Valazé (du au ) |
Centre gauche | ||
Fin du gouvernement et passation des pouvoirs
En conflit avec la majorité monarchiste de l'Assemblée nationale (qui vient de voter la loi De Broglie), Adolphe Thiers demande la démission de ses ministres et remanie le cabinet dans un sens nettement républicain (18 mai 1873).
Références
- Georges Gugliotta, Un officier d'état-major : le général Courtot de Cissey, réorganisateur de l'armée française (1810-1882), Montpellier, Université Montpellier-III, , 1109 p., p. 340-342