Accueil🇫🇷Chercher

Gabriel Zendel

Gabriel Zendel, né le à Jezov (Empire austro-hongrois) et mort le à Paris 10e, est un peintre et lithographe français. Il est l'un des représentants de l'École de Paris.

Gabriel Zendel
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Formation
Institut d'esthétique contemporaine
Maître
Mouvement

Biographie

Enfance et formation

Gabriel Zendel naît le à Jezov dans l'Empire austro-hongrois (aujourd’hui en République tchèque sous le nom de Ježovy) dans une famille d’origine polonaise. Son père Joseph Zendel exerce le métier de relieur, sa mère est Ryfka Jaskerowicz. Il est l’aîné de trois enfants. Ses deux sœurs reçoivent les prénoms de Josée et Jenny. Sa vocation de dessinateur et de peintre se manifeste dès l’enfance et sera toujours encouragée par ses parents : « son père est relieur : il trouve grâce à lui un climat favorable à ses goûts esthétiques » confirme René Barotte[1]. La famille s’installe à Paris où Joseph ouvre avec succès un atelier de reliure d’art dans l'avenue Jean-Jaurès. Gabriel Zendel continue d'y puiser le goût du travail artisanal auquel il réserve une part très significative dans son œuvre : en 1920, précise Nadine Nieszawer, il est l'assistant de son père tout en ayant son chevalet dans l'arrière boutique[2].

1925-1929 : il entre à l’Institut d’Esthétique Contemporaine, où Paul Bornet lui donnera, dans toutes les techniques du métier, une solide formation (notamment la gravure sur cuivre, la gravure sur bois et le tirage des épreuves[3]) qui sera interrompue par le service militaire au Maroc en 1926-1927[4]. Par la suite, en dehors de la peinture à l’huile, il pratique aussi bien le dessin, l’aquarelle, la gouache, la gravure, la lithographie et jusqu’à la céramique.

En 1940, arrêté par les Allemands, il s’évade, passe la ligne de démarcation et s’installe à Cannes[4] où il est accueilli par son ami le baron Raymond de Balazy et son épouse Suzanne. Il est de retour à Paris en 1944. À partir de 1945, il commence à passer ses étés dans la famille de son épouse dont la mère lui prête une petite maison dans sa propriété de Ris-Orangis.

Vie de famille

Le 28 décembre 1939, il épouse Agathe Schneider, modiste, à la Mairie du Paris 8e. Ils n’auront pas d’enfants.

Étapes de sa vie de peintre


En 1948 et 1949, il effectue un voyage décisif à New York où il entre en relation avec la Galerie Durand-Ruel.

En 1951, il s'installe dans un grand atelier de la cité Montmartre-aux-artistes[5], au 189 de la rue Ordener, où il résidera jusqu'à la fin. Dès lors, sa peinture, définitivement figurative, séduit un certain nombre de collectionneurs auxquels il vendra ses toiles directement, même si par la suite ils pourront aussi les trouver en galerie[6].

En 1951 également, il commence à passer de longs séjours dans un petit village de Bourgogne, dans la famille de son épouse.

En 1959, il fait un long séjour à Venise, dans un des hôtels de la riva dei Schiavoni, en compagnie de son épouse. En 1960, il fait l’acquisition d’une belle maison de campagne dans le village de Clamerey, en Bourgogne, où il résidera désormais au printemps et en été, consacrant tout son temps à la peinture dans un grand atelier ouvert sur la nature. De tempérament casanier, et se plaisant par-dessus tout dans le cadre très chaleureux de ses demeures, il renonce aux voyages dès 1966, et mène alors une vie agréable entouré de ses proches. Il a notamment de longues conversations avec son neveu, le docteur Claude Franceschi.

En 1988, à l’approche du grand âge, il vend sa maison de Clamerey et passe alors l’été et les fêtes en Bourgogne, dans la famille de la sœur de son épouse, Wilhelmine, femme du producteur de films Henri Bérard, grand admirateur de son œuvre.

Décès

Le , Gabriel Zendel meurt subitement dans le 10e arrondissement de Paris. Son épouse Agathe s’éteint en 2002, ses deux sœurs en 1995 et 2003, également sans enfants.

Travaux

PĂ©riodes dans l'Ĺ“uvre

L'œuvre de Zendel connaît trois phases[7] :

  • une pĂ©riode classique mais nimbĂ©e d’une atmosphère Ă©trange, dans les annĂ©es 1930.
  • une pĂ©riode post-cubiste mais Ă©galement influencĂ©e par le fauvisme, des annĂ©es 1940 au milieu des annĂ©es 1950.
  • une pĂ©riode de Clamerey, d’une durĂ©e de très loin la plus longue, reprĂ©sentant l’épanouissement de ses recherches et comportant notamment un travail tout Ă  fait exceptionnel sur la matière, du milieu des annĂ©es 1950 Ă  la fin.

Illustrations d'ouvrages

Affiches d'événements

SĂ©lection de peintures

Expositions

Expositions de groupe

Expositions particulières

  • Galerie de Paris, 1934[10].
  • Galerie Gasser, Cannes, 1942.
  • Galerie de Berri, Paris, 1947
  • Galerie Durand-Ruel, New York, fĂ©vrier-mars 1949[10].
  • Galerie Durand-Ruel, Paris, 1950.
  • Galerie Drouant-David, Paris, 1952 et 1956.
  • Galerie Marcel Guiot, Paris, 1953.
  • Obelisk Gallery, Washington, 1956.
  • Galerie Bridel, Lausanne 1956.
  • Galerie Ĺ’illet, Toulouse, 1958.
  • Galerie Monique de Groote, MontrĂ©al 1958.
  • Galerie Carlier, Paris juin 1958[11], juin 1960[12].
  • Galerie Klinkhoff, MontrĂ©al 1965.
  • Galerie Soleils, Paris, 1965.
  • Galerie d’Art Matignon, Paris 1972 et 1974.
  • Galerie Le Biblion, Toulouse, 1973.
  • Galerie d’Art de la Place Beauvau, Paris, 1976 et 1980.
  • Fondation Taylor, rue La Bruyère, 1999, RĂ©trospective.

RĂ©ception critique

  • « Avant la guerre il remporta dĂ©jĂ  un succès Ă  la Galerie Zak. Depuis il n'a cessĂ© de chercher une harmonie prĂ©cise entre le dessin et la couleur. Parfois sa palette est très montĂ©e dans les tons chauds. Il sait bien qu'un bon tableau a besoin de vieillir. » - RenĂ© Barotte[1]
  • « Gabriel Zendel a su se crĂ©er un monde bien Ă  lui, Ă©clairĂ© par une lumière froide, fixe, qui transfigure Ă©trangement toute chose. » - Henri HĂ©raut[11]
  • « SoliditĂ© pondĂ©rĂ©e de l'art de Zendel dont le graphisme reste toujours marquĂ© par le cubisme. Cependant, il tente maintenant de suggĂ©rer le relief par l'emploi d'une matière empâtĂ©e, sensuelle, qui n'est pas sans possĂ©der une certaine prĂ©sence. Fleurs, vues de mer, natures mortes et clowns, tels sont les prĂ©textes de ses peintures rĂ©centes, mĂ©lancoliques dans leur poĂ©sie et leur lumière. » - Henry Galy-Carles[12]
  • « Zendel saisit les richesses Ă  portĂ©e de nos sens, l'offrande quotidienne, la femme, les fruits, un paysage, la musique et cette merveilleuse et impalpable libĂ©ralitĂ©: la lumière. Le support de son art l'entoure: l'auteur Ă©volue au centre de son sujet. Son penchant pour le beau incline ses recherches vers le domaine de la couleur fĂ©Ă©rique, couleur possĂ©dant l'Ă©clat des gemmes et la densitĂ© du cristal. La structure de l'ensemble, la "taille" de la forme ajoutent Ă  cette impression que renforce encore la clartĂ© du jour: elle diamante l'objet. Le signe en peinture est d'abord repos, immobilitĂ©, attente, Zendel le sait, l'invention chez lui ne fait point naĂ®tre le dĂ©sordre, mais un tableau, Ĺ“uvre fragile comme le bonheur, Ĺ“uvre dont la durĂ©e est confiĂ©e aux soins attentifs des hommes sensibles Ă©pris de beaux-arts. » - Jean Chabanon[13]
  • « Beaucoup d'invention plastique, des couleurs aux Ă©clats de gemme, une palette dans le haut de la gamme, montĂ©e dans les tons chauds, un graphisme dur et solide qui a pris sa source dans le cubisme. » - GĂ©rald Schurr[14]
  • « A partir de 1950, son art se situa rĂ©solument dans la ligne post-cubiste. Il campe fortement les quelques formes, personnages, souvent des clowns, ou paysages familiers qui lui sont chers, de Paris, de Bourgogne, de Honfleur. Ă€ son style graphique si particulier, robuste et comme paysan, s'allie curieusement une palette haute de couleur, dans les jaunes citron et les rouges groseille, et presque tendre. » - Dictionnaire BĂ©nĂ©zit[15]

Musées et collections publiques

Reconnaissance

Prix

Distinctions

Hommages

  • La Fondation Taylor fait mĂ©moire de notre artiste en dĂ©cernant annuellement un Prix Gabriel-Zendel.

Élèves

  • Elias Friedensohn (New York 1924 - Leonia 1991)[18].

Notes et références

  1. René Barotte, Gabriel Zendel, in Les peintres témoins de leur temps - Le sport, Achille Weber/Hachette, 1957.
  2. Nieszawer et Princ, bureau d'expertise, L'École de Paris, Gabriel Zendel
  3. Le bloc-notes de cirk75, Gabriel Zendel
  4. Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains
  5. « Artistes ayant vécu ou travaillé à Montmartre-aux-artistes » sur montmartre-aux-artistes.org.
  6. Nadine Nieszawer, Marie Boyé et Paul Fogel, Peintres juifs à Paris, 1905-1939, Denoël, 2000.
  7. Site Gabriel Zendel, Les trois phases et les trois thèmes de la peinture de Gabriel Zendel
  8. Waldemar George (préface), La Marseillaise de la Libération - Catalogue, éditions de la Galerie Roux-Hentschel, 1945.
  9. « Alde-Carzou-Zendel - Dessins & gravures de la Nouvelle École de Paris », Ouest-France,‎
  10. Raymond Nacenta, School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris since 1910, Oldbourne Press, 1960.
  11. Henri Héraut, « Gabriel Zendel », Journal de l'amateur d'art, n°214, 25 juin 1958, page 9.
  12. Henry Galy-Carles, « Gabriel Zendel », Journal de l'amateur d'art, n°255, 10 juillet 1960, page 9.
  13. Jean Chabanon, Gabriel Zendel, in Les peintres témoins de leur temps - Richesses de la France, Achille Weber/Hachette, 1961.
  14. GĂ©rald Schurr, Gabriel Zendel, in Le guidargus de la peinture, Les Ă©ditions de l'amateur, 1996.
  15. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 14, page 866.
  16. Portail de la ville de Menton, Les œuvres d'art moderne du Palais Carnolès
  17. Gabriel Zendel, « Interview à propos du Grand Prix de la Biennale de Trouville qu'il vient de remporter », émission Arts d'aujourd'hui, France Culture, 13 juillet 1968.
  18. Smithsonian American Art Museum, Elias Friedensohn, Biographie

Annexes

Bibliographie

  • Pierre Descargues : Gabriel Zendel, collection Artistes de ce temps, Presses littĂ©raires de France, 1952.
  • Raymond Nacenta : École de Paris, Éditions Galerie Charpentier, 1955.
  • LĂ©on-Paul Fargue : Pour la peinture, Gallimard, 1955.
  • Les cahiers d'Art-Documents, Gabriel Zendel, Éditions Pierre Cailler, Genève, 1956.
  • RenĂ© Barotte : Gabriel Zendel, dans Les peintres tĂ©moins de leur temps (Tome VI: Le sport), Achille Weber/Hachette, 1957. Voir pages 262 et 263.
  • Raymond Nacenta : School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris Since 1910, Oldbourne Press, Londres, 1960.
  • Jean Chabanon : Gabriel Zendel dans Les peintres tĂ©moins de leur temps (Tome X)), Achille Weber/Hachette, 1961. Voir page 258 et 259 (portrait de Gabriel Zendel dessinĂ© par Marcel Gimond).
  • Jean Cassou, Michel Parent, Jean Bouret et AndrĂ© Parinaud : Confrontation - Salon 1962, Éditions de la ville de Dijon, 1962.
  • Jean Cocteau, : L'art et la mĂ©decine vus par vingt-quatre peintres, Éditions Dacosta, 1963.
  • Ouvrage collectif : Les peintres tĂ©moins de leur temps - La rue, Éditions du MusĂ©e Galliera, 1974.
  • Sanjiro Minamikawa : Ces maĂ®tres dans leur atelier, Asahi Sonorama, Japon, 1980.
  • Ouvrage collectif : Un siècle d'art moderne - Histoire du Salon des indĂ©pendants, DenoĂ«l, 1984.
  • Patrick-F. Barrer : L'histoire du Salon d'automne de 1903 Ă  nos jours, Arts et Images du Monde, 1992.
  • Philippe Lanthony : Les peintres gauchers, L'Age d'homme, 1992.
  • GĂ©rald Schurr : Le guidargus de la peinture, Les Ă©ditions de l'amateur, 1996.
  • Emmanuel BĂ©nĂ©zit : Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, GrĂĽnd, 1999.
  • AndrĂ© Roussard : Dictionnaire des peintres Ă  Montmartre, Éditions AndrĂ© Roussard, 1999.
  • Nieszawer et Princ, Histoires des artistes Juifs de l'École de Paris, 1905-1939, (DenoĂ«l, 2000 - Somogy, 2015) Les Ă©toiles Ă©ditions, 2020, p. 425-427.
  • Jean-Pierre Delarge : Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, GrĂĽnd, 2001. Voir page 1361.
  • Adrian Darmon : Autour de l'art juif - EncyclopĂ©die des peintres, photographes et sculpteurs, Éditions Carnot, 2003. Voir page 216.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.