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Gabriel-Joseph de Jerphanion

Gabriel-Joseph de Jerphanion, dit baron de Jerphanion est un homme politique et haut fonctionnaire français, né le au Puy et mort le à Lyon.

Gabriel-Joseph de Jerphanion
Titre de noblesse
Baron
Autres informations
Distinction
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/164/4)[1]
Blason

Biographie

Famille et origines

Issu d'une ancienne famille noble du Velay, Gabriel-Joseph de Jerphanion est né le au Puy, où il est baptisé par son oncle Jacques-Antoine de Jerphanion (1712-1790), chanoine de la cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation du Puy-en-Velay.

Il est le fils de Jean-Joseph de Jerphanion (1724-1802), syndic du Velay, et de Marguerite Dumas de Ribes.

Son grand-père, Jean de Jerphanion (1680-1747) a épousé en 1706 Anne de Cambacérès.

Son frère, Jacques-Antoine de Jerphanion (1760-1823) est curé de la paroisse de la Madeleine à Paris de 1810 à 1823 et chanoine de Notre-Dame de Paris en 1820.

Sous l'Ancien RĂ©gime

Dès 1778, âgé de 20 ans, Gabriel-Joseph seconde son père dans sa fonction de syndic du Velay.

Puis, en 1785, il en assume la pleine charge jusqu'en 1790.

Il publie, en 1787, un Mémoire sur la surcharge qu'éprouve le département de la Haute-Loire, dans la répartition générale des contributions directes.

Il est ainsi le cinquième et dernier de la famille à assurer cette charge, car la Révolution l’abolit en 1790 en supprimant les États de Languedoc.

Pendant la RĂ©volution

Arrêté sous la Terreur, il est sauvé par la chute de Robespierre.

L'ancien syndic du Velay, qui vient de sortir de dix-huit mois de détention[2], est réintégré comme membre du directoire du département de la Haute-Loire.

Âgé de 37 ans, il épouse en 1795, Marie-Catherine-Frédérique-Sophie de Giraud de Lachau (1770-1843), fille de Benoît de Giraud, seigneur de Lachau (1721-1794) et de Catherine Meyzieu (1734-1783).

Les difficultés accompagnent l'ancien syndic tout au long de son travail dans cette fonction.

Sa compétence le rend indispensable pour la bonne marche du département, mais certains révolutionnaires lui mènent la vie dure, d'autant que plusieurs de ses cousins Giraud du Cros, de la branche du Monastier, sont émigrés et officiers dans l'armée de Condé.

Dans ce contexte, il lui faut trouver des responsabilités ailleurs. C'est l'autorité de Paris, Cambacérès lui-même, semble-t-il, son cousin éloigné, qui le tire d'affaire en le faisant nommer, en 1796, inspecteur des Contributions directes, où il se fait rapidement remarquer.

Préfet du Consulat et de l'Empire

En l’an VIII (1799-1800), Bonaparte, alors Premier consul, crée le corps préfectoral (préfets).

Le Troisième consul, Charles-François Lebrun, présente Gabriel-Joseph pour la préfecture de la Lozère comme « connu de Cambacérès », son parent et Deuxième consul depuis le .

Bonaparte ratifie ce choix et nomme Gabriel-Joseph préfet de la Lozère, le 12 ventôse an VIII ()[2], où il désamorce une jacquerie que les royalistes sont en train d'organiser. Son habileté et son intelligence avec les responsables du coup permettent de clore l'affaire : un beau matin, on trouve dans la cour de la préfecture, un certain nombre de fusils déposés la nuit « mystérieusement ».

En tant que premier préfet de la Lozère :

  • il dresse une Statistique du dĂ©partement de la Lozère, publiĂ©e en l'an X[3], qui lui valut les Ă©loges de Chaptal ;
  • il crĂ©e une « SociĂ©tĂ© de commerce, de l'agriculture et des arts » ;
  • il fait un plaidoyer contre les taxes immobilières trop Ă©levĂ©s qui freinent le dĂ©veloppement de l'industrie agricole ;
  • il plaide aussi, comme la plupart de ses collègues d'autres dĂ©partements[4] pour que le gouvernement mette fin Ă  la dĂ©forestation qui s'est encore accĂ©lĂ©rĂ©e après la RĂ©volution française et le partage (vente aux bourgeois en gĂ©nĂ©ral) des biens communaux et des biens nationaux : « Les dĂ©frichements en gĂ©nĂ©ral sont funestes; la dĂ©gradation du sol des pays montueux et la destruction des arbres qui en sont les suites doivent faire frĂ©mir les amis de la patrie et de l'humanitĂ© ; le cultivateur qui dĂ©truit les bois sur les pentes perd Ă  jamais son pays pour la jouissance du moment; il ne reste plus qu'un rocher stĂ©rile; alors plus de paissance pour les bestiaux, plus d'arbres, plus de rĂ©coltes... J'ai pris des arrĂŞtĂ©s pour l'empĂŞcher (...) Le partage des biens communaux a Ă©tĂ© très-nuisible Ă  l'agriculture ; on ressent les vices de la loi du 10 juin 1793 (...) D'ailleurs, les dĂ©frichements des biens communaux sur les pentes font entraĂ®ner la terre par des pluies (...) Le dĂ©frichement des bois doit ĂŞtre sĂ©vèrement dĂ©fendu; il est mĂŞme urgent d'exciter la reproduction de ces grands vĂ©gĂ©taux, dont la destruction porterait une atteinte funeste aux arts libĂ©raux et mĂ©caniques, et influerait sur la salubritĂ© du climat »[4] ;
  • il s'intĂ©resse spĂ©cialement Ă  l'Ă©levage et aux industries agricoles, notamment de la laine.

Ainsi, il envoie un jeune tisserand à Passy « pour apprendre l'usage de la navette volante, la manière de tisser toutes sortes d'étoffes[5] ».

Il est nommé préfet de la Haute-Marne le 23 germinal an X ()[6] jusqu'au [2], avec une absence de quelques mois en 1814, provoquée par la guerre et l’invasion.

En 1809, il est présenté, comme candidat au Sénat par sa ville natale et le département de la Haute-Loire.

Par lettre patente du , Gabriel-Joseph est fait chevalier de l'Empire et, par lettre patente du , baron de l'Empire.

Marie-Frédérique-Sophie, « femme de grand caractère », assume sa charge d'épouse et de mère en impressionnant son entourage.

On dit que seule, dans son château de Juzennecourt dans la Haute-Marne, elle tient tête à un détachement des troupes alliées qui allait piller et incendier la bourgade après le meurtre de deux des leurs. Cet acte de bravoure est encore inscrit dans la mémoire des habitants qui lui en tiennent une grande reconnaissance.

Pendant la Restauration

Maintenu dans sa charge Ă  la Restauration, il est mis Ă  la retraite aux Cent-Jours, par dĂ©cret du qui en reconnaissance de ses anciens services, lui alloue une pension de 6 000 francs.

En 1816, le dĂ©cret du lui alloue seulement 3 000 francs de pension.

Mis en demi-solde de préfet, après la Seconde Restauration, Gabriel-Joseph vit jusqu'en 1825 à Juzennecourt.

Il demande confirmation Ă  Louis XVIII de son titre de baron.

Celui-ci, par ordonnance du et lettre patente du , lui confère le titre héréditaire « de baron[7] dans toute sa descendance mâle ».

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur, le et promu officier, le (brevet signé de Charles X, à compter de 1814). Le tsar Alexandre Ier lui accorde l'ordre de Sainte-Anne[2], pour le soin qu'il eut des blessés et prisonniers russes internés à Chaumont.

En 1816, il modifie les armes familiales qui deviennent celles qui existent aujourd’hui : « D’azur au chevron d’or accompagné en pointe d’un lys d’argent, tigé et feuillé de sinople ; au chef dentelé d’or, chargé d’un lion léopardé de gueules. ».

Fin de vie

En 1825, Gabriel-Joseph abandonne la vie publique et se fixe à Lyon, à la suite du mariage de sa fille Louise (1801-1863) avec un Lyonnais, Édouard Allut (1796-1867) ancien garde du corps du roi.

Il y achète des biens et vend ce qu'il possède encore au Puy.

La famille quitte ainsi définitivement la Haute-Loire.

Il a publié, différents mémoires sur des questions de numismatique, pour lesquelles, il avait un goût prononcé.

Il meurt à Lyon le et est enterré au cimetière de Loyasse.

Descendance

Gabriel-Joseph et son épouse Marie-Frédérique-Sophie de Jerphanion eurent cinq enfants, dont Jean-Joseph-Marie-Eugène de Jerphanion (1796-1864), évêque de Saint-Dié en 1835 et archevêque d'Albi[8] de 1842 à 1864.

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes du baron de Jerphanion

D’azur au chevron d’or accompagné en pointe d’un lys d’argent, tigé et feuillé de sinople ; au chef dentelé d’or, chargé d’un lion léopardé de gueules[7] - [9].

Notes et références

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001513/d_632 » (consulté le )
  2. LĂ©gion d'honneur, p. 486.
  3. Statistique du département de la Lozére sur Google Livres.
  4. Becquerel (Antoine César, M.), Mémoire sur les forêts et leur influence climatérique (exemplaire numérisé par Google) ; 1865 voir p. 43 et suivantes.
  5. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], t. 2, p. 1313.
  6. « Le citoyen Florens, nommé préfet de la Lozère par le Premier consul, en remplacement du citoyen Gerphanion, nommé préfet de la Haute-Marne, document des Archives nationales », sur lorgues.free.fr, (consulté le ).
  7. Lainé 1819, p. 161-162.
  8. Pierre-Henry 1950, p. 60.
  9. « Armes et devise de la famille Jerphanion », sur alban.dejerphanion.free.fr (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • LainĂ©, Nouveau manuel complet du blason ou code hĂ©raldique, archĂ©ologique et historique : contenant aussi les vrais ducs, marquis, comtes, vicomtes et barons, t. II, Paris, (lire en ligne).
  • Fastes de la LĂ©gion d'honneur : biographie de tous les dĂ©corĂ©s accompagnĂ©e de l'histoire lĂ©gislative et rĂ©glementaire de l'Ordre, t. V, Paris, (lire en ligne).
  • Pierre-Henry, Histoire des prĂ©fets : cent cinquante ans d'administration provinciale, 1800-1950, Paris, Nouvelles Éditions latines, (lire en ligne).

Articles connexes

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