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Formation de Mörnsheim

La formation de Mörnsheim est une formation géologique du Jurassique supérieur (Tithonien) du sud de l'Allemagne (Bavière), qui recouvre en conformité la célèbre formation du calcaire de Solnhofen.

Formation de Mörnsheim
Image illustrative de l’article Formation de Mörnsheim
Fossile de Caturus furcatus
Localisation
CoordonnĂ©es 48° 53′ 47″ nord, 11° 00′ 00″ est
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Informations géologiques
Période Tithonien inférieur
Âge 150–150 Ma
↓
Formation supérieure Calcaire d'Usseltal
Formation inférieure Calcaire de Solnhofen
Puissance moyenne 30 Ă  60 mètres
Lithologie principale calcaire
Lithologie secondaire calcaire argileux
Géolocalisation sur la carte : Bavière
(Voir situation sur carte : Bavière)
Formation de Mörnsheim
GĂ©olocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
Formation de Mörnsheim

Caractéristiques

Elle est constituĂ©e de calcaires fins, parfois lithographiques, de calcaires argileux et de calcaires siliceux dont l'ensemble a une Ă©paisseur totale entre 30 et 60 mètres. Sa diversitĂ© lithologique contraste avec les calcaires lithographiques laminĂ©s très homogènes du calcaire de Solnhofen sous-jacent.

Milieux de dépôts

Les sédiments de la formation de Mörnsheim (et du calcaire de Solnhofen) témoignent d'environnements marins chauds très peu profonds déposés sur la marge nord de l'océan Téthys. Les calcaires laminés très fins (lithographiques), non perturbés par de la bioturbation, indiquent probablement la présence d'une tranche d’eau inférieure saturée en sel. Le paysage se complète d’îlots récifaux qui se développent sur d'anciennes constructions siliceuses d'éponges et de microbactéries, sur lesquelles croissent parfois des récifs coralliens. Les apports cycliques de boues micritiques qui se mélangent avec les eaux de fond anoxiques pourraient être liés à un régime de moussons[1].

Datation

Les calcaires et calcaires argileux de la formation de Mörnsheim sont datĂ©s du Tithonien infĂ©rieur (Jurassique terminal), plus prĂ©cisĂ©ment de la partie supĂ©rieure de la biozone Ă  ammonites Ă  Hybonotum (Hybonoticeras aff. hybonotum), soit il y a environ 150 Ma (millions d'annĂ©es)[2].

Il surmonte le calcaire lithographique de Solnhofen, qui correspond Ă  la partie infĂ©rieure de la zone Ă  Hybonotum et est datĂ© d'environ 151 Ma (millions d'annĂ©es). Le calcaire de Solnhofen est de renommĂ©e mondiale pour la quantitĂ©, la diversitĂ© et la qualitĂ© de prĂ©servation de ses fossiles dont de nombreux vertĂ©brĂ©s : oiseaux, dinosaures, ptĂ©rosaures[3]...

Paléofaune

Les eaux superficielles normalement oxygénées abritent une faune abondante et diversifiée, dont les organismes à leur mort peuvent être enfouis et préservés dans les sédiments anoxiques de fond de mer. Les événements cycliques, peut-être de type mousson, entraînent aussi régulièrement des corps d'animaux provenant de milieux très peu profonds ou des îles proches[1].

Vertébrés

Fossile d'Archaeopteryx albersdoerferi, le « huitième spécimen », le seul Archaeopteryx découvert en dehors dans la formation du calcaire de Solnhofen.
Vue d'artiste de Furo sp.

Vertébrés remarquables

  • un spĂ©cimen d'Archaeopteryx (rĂ©fĂ©rencĂ© SNSB BSPG VN-2010/1). Ce squelette partiel, probablement dĂ©couvert en 1990, est nommĂ© « spĂ©cimen de Daiting », du nom de la localitĂ© souabe oĂą il a Ă©tĂ© dĂ©couvert, ou « huitième spĂ©cimen » dans la chronologie des 12 spĂ©cimens d'Archaeopteryx inventoriĂ©s. Il est le seul spĂ©cimen connu provenant de la formation de Mörnsheim, tandis que tous les autres spĂ©cimens ont Ă©tĂ© dĂ©couverts dans les calcaires sous-jacents du calcaire de Solnhofen, plus anciens de quelques centaines de milliers d'annĂ©es. Il a Ă©tĂ© nommĂ© Archaeopteryx albersdoerferi par Martin Kundrát et ses collègues en 2019 et devient ainsi la deuxième espèce valide du genre Ă  cĂ´tĂ© d'Archaeopteryx lithographica[4].
  • Ă  cĂ´tĂ© de cet Archaeopteryx, un genre gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme le plus ancien oiseau volant connu, Oliver W. M. Rauhut et ses collègues ont dĂ©crit en 2019 un autre fossile d'avialien basal, non rattachĂ© cependant Ă  la famille des Archaeopterygidae. Il s'agit d'un fossile partiel limitĂ© Ă  une aile droite isolĂ©e. Il a, dans un premier temps, Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme le treizième spĂ©cimen d'Archaeopteryx. Les auteurs ont cependant montrĂ© que cet animal Ă©tait diffĂ©rent et un petit peu plus proche des oiseaux modernes qu'Archaeopteryx et l'ont nommĂ© Alcmonavis poeschli[5].

Poissons

Ils sont très nombreux : Caturus furcatus, Furo[6]...

Invertébrés

  • Ammonites de la biozone Hybonotum ;
  • CrustacĂ© Malacostraca : Gabriella lugobaensis.

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. (de) Viohl, G. (1998): Die Solnhofener Plattenkalke – Entstehung und Lebensräume. – Archaeopteryx, 16: 37-68
  2. (en) O. W. M. Rauhut, A. M. Heyng, A. López-Arbarello et A. Hecker, « A New Rhynchocephalian from the Late Jurassic of Germany with a Dentition That is Unique amongst Tetrapods », PLoS ONE, vol. 7, no 10,‎ , e46839 (DOI 10.1371/journal.pone.0046839)
  3. (en) Bartell K.W., Swinburne N.H.M. and Conway-Morris S. 1990. Solnhofen: a study in Mesozoic palaeontology. Cambridge (transl. and revised from Bartel K.W. 1978. Ein Blick in die Erdgeschichte. Ott.
  4. (en) Martin Kundrát, John Nudds, Benjamin P. Kear, Junchang Lü et Per Ahlberg, « The first specimen of Archaeopteryx from the Upper Jurassic Mörnsheim Formation of Germany », Historical Biology, vol. 31,‎ , p. 3–63 (DOI 10.1080/08912963.2018.1518443)
  5. (en) Oliver WM Rauhut, Helmut Tischlinger et Christian Foth, « A non-archaeopterygid avialan theropod from the Late Jurassic of southern Germany », eLife, vol. 8,‎ , e43789 (PMID 31084702, PMCID 6516837, DOI 10.7554/eLife.43789, lire en ligne)
  6. (en) Wilkin, Jack. (2019). Taphonomy of Tithonian Fishes from the Mörnsheim Formation of Southern Germany. Zitteliana Reihe A: Mitteilungen der Bayerischen Staatssammlung für Palaontologie und Geologie. 93. 83-87
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