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ForĂȘts des Mascareignes

Les forĂȘts des Mascareignes forment une Ă©corĂ©gion du World Wide Fund for Nature qui recouvre les Mascareignes, archipel du sud-ouest de l'ocĂ©an Indien. Le WWF ne reconnait pour ces Ăźles qu'un seul biome de forĂȘts de feuillus humides tropicales et subtropicales. Cependant, il y existe plusieurs autres types de biomes, qui sont trĂšs distinguables comme celui de la savane Ă  l'ouest de La RĂ©union.

ForĂȘts des Mascareignes
ÉcorĂ©gion terrestre - Code AT0120[1]
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
GĂ©ographie et climat
Superficie[3] :
4 932 km2
min.max.
Altitude[3] :m3 069 m
TempĂ©rature[3] :13 Â°C26 Â°C
PrĂ©cipitations[3] :38 mm397 mm
Conservation
Statut[5] :
Critique / En danger
Aires protégées[6] :
10,1 %
Anthropisation[6] :
63,5 %
EspÚces menacées[6] :
15
Ressources web :

Localisation

Description de l'image Ecoregion AT0120.svg.

Contexte historique

Les Ăźles Mascareignes, La RĂ©union, Maurice et Rodrigues sont situĂ©es le long d'une crĂȘte submergĂ©e dans l'ouest de l'ocĂ©an Indien, sur le plateau tectonique de Seychelles-Maurice, situĂ©es de 640 Ă  800 kilomĂštres Ă  l'est de Madagascar. Les Trapps du Deccan, les Maldives, les Seychelles, Maurice et la RĂ©union se sont formĂ©es Ă  partir d'un phĂ©nomĂšne volcanique, nĂ© du point chaud de La RĂ©union. Rodrigues, plus Ă  l'est se trouve sur le point triple Ă©ponyme Ă  la jonction de trois plaques tectoniques.

Rodrigues est plus ĂągĂ©e que Maurice qui a environ 700 Ma qui est elle-mĂȘme plus ĂągĂ©e que La RĂ©union qui a entre 2 et 3 Ma. Il en rĂ©sulte une plus grande Ă©rosion sur Rodrigue que sur Maurice et a fortiori que sur La RĂ©union. Les Ăźles des Mascareignes comportent encore toutes des zones de montagnes. Seule la RĂ©union dispose encore d'un volcan actif. Des falaises plus ou moins abruptes sont visibles sur ces Ăźles. Les sols sont en majoritĂ© composĂ©s de latĂ©rites Ă  divers stades de formation en fonction de l'Ăąge du matĂ©riau volcanique.

Les ßles des Mascareignes sont trÚs longtemps restées isolées, du fait de leur naissance au milieu de l'océan, aussi les espÚces qui s'y sont implantées, devenue endémiques au fil du temps, sont issues de peu d'espÚces originales, exception faite des oiseaux. Bon nombre d'espÚces végétales viennent de points trÚs lointains à l'est, quelques-unes de Madagascar à l'ouest, voire du continent. La faune et la flore s'est fortement modifiée à partir de l'arrivée des premiers colons au XVIe siÚcle s'accompagnant de l'extinction de nombreuses espÚces animales et végétales dont la plus emblématique reste le dronte. Beaucoup d'espÚces endémiques des Mascareignes sont toujours gravement menacées d'extinction.

Plusieurs petites üles entourent Maurice, dont l'Île Ronde qui dispose d'une faune reptilienne assez particuliùre.

L'influence climatique

Le climat est tropical, avec des différences de pluviométrie notables en fonction de l'exposition aux vents dominants et des différences de températures en fonction de l'altitude. L'absence de gros insectes est imputé à la présence de cyclones tropicaux[7].

L'environnement

On y trouve un grand nombre de biomes, allant de zones humides, Ă  la mangrove en passant par les forĂȘts tropicales sĂšches, les forĂȘts tropicales humides, les forĂȘts de nuage, la savane Ă  La RĂ©union, les forĂȘts de palmiers. La plupart de la vĂ©gĂ©tation d'origine est maintenant dĂ©truite mĂȘme si plusieurs zones ont Ă©tĂ© reboisĂ©es Ă  La RĂ©union, qui atteint en 2000 40 % de couverture forestiĂšre[7]. Une grande partie des formations vĂ©gĂ©tales originelles sont menacĂ©es par les espĂšces introduites. Les principales familles de plantes originellement prĂ©sente appartiennent aux familles de Sapotaceae, Ebenaceae, Rubiaceae, Myrtaceae, Clusiaceae, Lauraceae, BursĂ©racĂ©es, Euphorbiaceae, Sterculiaceae, Pittosporaceae, et Celastraceae. PrĂšs de 600 espĂšces animales sauvages sont prĂ©sentes dans l'archipel, la plupart Ă©tant des oiseaux, les mammifĂšres et reptiles Ă©tant rares, du fait de l'isolement des Ăźles. L'endĂ©misme tant vĂ©gĂ©tal qu'animal sur les Ăźles est trĂšs marquĂ©. 60 % des plantes Ă  fleurs de la RĂ©union sont endĂ©miques de l'Ăźle, 30 % le sont des Mascareignes et 10 % de ce type de plantes se retrouvent Ă©galement en dehors de La RĂ©union[8]. Maurice compte 188 espĂšces animales, 29,3 % sont endĂ©miques et 11,2 % sont menacĂ©s, elle dispose de au moins 750 espĂšces de plantes vasculaires, dont 43,3 % sont endĂ©miques[9]. En revanche, le milieu marin ne marque pas d'endĂ©misme particulier.

Chaque Ăźle possĂšde des spĂ©cificitĂ©s, comme la prĂ©sence de forĂȘt de bois de couleurs dans les bas de La RĂ©union ou de forĂȘts sĂšche de tamarins dans Les Hauts.

L'endémisme

Liste des arbres et arbustes indigĂšnes de La RĂ©union

Situation Ă  La RĂ©union

L'environnement Ă  La RĂ©union dispose d'une politique de protection et de reboisement des forĂȘts. Cependant la biodiversitĂ© de ces forĂȘts a tendance Ă  diminuer. Il existe environ 47 000 ha de forĂȘt primaire, 34 000 de forĂȘt dite dĂ©gradĂ©e et 10 000 ont Ă©tĂ© reboisĂ©s, principalement dans les Hauts[10]. Les forĂȘts de bois de couleurs ont Ă©tĂ© fortement dĂ©gradĂ©es et rĂ©duites Ă  de petites parcelles. Un dysfonctionnement affecte depuis 1920 les jeunes plantations de filaos, arbre non endĂ©mique malgrĂ© l'attachement que les RĂ©unionnais lui portent, un plan de rĂ©novation a Ă©tĂ© mise en place de façon Ă  remplacer cette essence par d'autres capable aussi de rĂ©sister au souffles des cyclones comme Acacia auriculiformis, Azadirachta indica, Eucalyptus camaldulensis, Corymbia citriodora, Grevillea robusta, Khaya senegalensis et Senna siamea[11] - [12]. La prĂ©sence de Coelosterna scabrator, un colĂ©optĂšre foreur est un facteur aggravant le dĂ©pĂ©rissement observĂ©[12].

Utilisation du bois

Le bois est assez peu utilisĂ© du fait de la volontĂ© de protĂ©ger les forĂȘts. Il est utilisĂ© aujourd'hui pour la marqueterie, la fabrication traditionnel de bardeau, la production de feux pour les activitĂ©s gastronomiques traditionnelles. Il n'en a pas toujours Ă©tĂ© de mĂȘme, les bois de fer et Arbre de fer ont Ă©tĂ© largement utilisĂ©s par la construction navale. Des forĂȘts de Filao, ont Ă©tĂ© plantĂ©es, au dĂ©triment des forĂȘts originales mais aussi pour fixer les dunes, son bois n'est utilisĂ© aujourd'hui que pour le chauffage.

Situation Ă  Maurice

En 2008, 37 000 ha sur le territoire de la RĂ©publique mauricienne composĂ© de plusieurs Ăźles, dont Rodrigues, soit 18,2 % du territoire reste boisĂ©[9]. La biodiversitĂ© de ces zones boisĂ©es est, depuis l'arrivĂ©e de l'homme, complĂštement dĂ©gradĂ©e puisqu'il ne reste plus du tout de forĂȘt primaire sur le territoire. La proportion de forĂȘt tend mĂȘme Ă  se rĂ©duire puisque Maurice a perdu 5,1 % de son couvert forestier, soit environ 2000 hectares entre 1990 et 2005[9]. De mĂȘme, elle a perdu sur la mĂȘme pĂ©riode prĂšs de 10 % de son couvert vĂ©gĂ©tal naturel[9]. Selon l'UICN, sur 194 espĂšces d'arbres indigĂšnes, 41 sont en danger critique d'extinction, 14 en danger et 9 vulnĂ©rables.

Utilisation du bois

La situation Ă©conomique pousse les mauriciens Ă  utiliser le bois poussant sur leur territoire. 8 000 m3 de bois rond Ă  destination industrielle sont extraits tous les ans, 6 000 m3 sont extraits comme bois de chauffage[9].

Voir aussi

Articles connexes

  • Les cĂŽtes entourant Rodrigues et Maurice sont trĂšs diffĂ©rentes de celle de La RĂ©union, les plateaux coralliens ne sont prĂ©sents que dans l'ouest de La RĂ©union, ce qui implique deux biomes trĂšs diffĂ©rents pour La RĂ©union.

Bibliographie

  • (en) Henkel, F. M., & W. Schmidt., Amphibians and Reptiles of Madagascar and the Mascarene, Seychelles, and Comoro Islands., Florida., Krieger Publishing Co., 2000.

Liens externes

Notes

  1. (en) D. M. Olson, E. Dinerstein, E. D. Wikramanayake, N. D. Burgess, G. V. N. Powell, E. C. Underwood, J. A. D'Amico, I. Itoua, H. E. Strand, J. C. Morrison, C. J. Loucks, T. F. Allnutt, T. H. Ricketts, Y. Kura, J. F. Lamoreux, W. W. Wettengel, P. Hedao et K. R. Kassem, « Terrestrial Ecoregions of the World: A New Map of Life on Earth », BioScience, vol. 51, no 11,‎ , p. 935-938.
  2. (en) D. M. Olson, E. Dinerstein, R. Abell, T. Allnutt, C. Carpenter, L. McClenachan, J. D’Amico, P. Hurley, K. Kassem, H. Strand, M. Taye et M. Thieme, The Global 200 : A representation approach to conserving the earth's distinctive ecoregions, Washington DC, Conservation Science Program, World Wildlife Fund-US, (lire en ligne)
  3. (en) World Wildlife Fund, « The Terrestrial Ecoregions of the World Base Global Dataset », sur http://worldwildlife.org (consulté le ). Disponible alternativement sur : Loyola RD, Oliveira-Santos LGR, Almeida-Neto M, Nogueira DM, Kubota U, et al., « Integrating Economic Costs and Biological Traits into Global Conservation Priorities for Carnivores », PLoS ONE, (consulté le ), Table S1. Les données de température et de précipitations sont les moyennes mensuelles minimales et maximales.
  4. (en) G. Kier, J. Mutke, E. Dinerstein, T. H. Ricketts, W. KĂŒper, H. Kreft et W. Barthlott, « Global patterns of plant diversity and floristic knowledge », Journal of Biogeography, vol. 32,‎ , p. 1107–1116 (DOI 10.1111/j.1365-2699.2005.01272.x, lire en ligne), donnĂ©es et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.
  5. (en)World Wildlife Fund, « WildFinder: Online database of species distributions », , données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.
  6. (en) J. M. Hoekstra, J. L. Molnar, M. Jennings, C. Revenga, M. D. Spalding, T. M. Boucher, J. C. Robertson, T. J. Heibel et K. Ellison, The Atlas of Global Conservation : Changes, Challenges, and Opportunities to Make a Difference, Berkeley, University of California Press, (lire en ligne), données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.
  7. (Henkel & Schmidt 2000)
  8. (fr) « Géographie », Conseil général de La Réunion
  9. (en) « Maurice », sur rainforests.mongabay.com
  10. « forĂȘt », sur flore-reunion.com, Association Flore RĂ©union
  11. Tassin J., Michon R., Orazio C., « Substitution d'espĂšces dans des reboisements de protection de filaos dĂ©pĂ©rissant Ă  la RĂ©union », Bulletin Technique - ONF, vol. 36,‎ , p. 91-96 (rĂ©sumĂ©)
  12. TASSIN J.; HERVE C.; LESUEUR D.; RIVIERE J.-N, « Le dĂ©pĂ©rissement du filao Ă  la RĂ©union », Bois et forĂȘts des tropiques, no 253,‎ , p. 37-46 (rĂ©sumĂ©)
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