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ForĂȘt des Combots d'Ansoine

La forĂȘt des Combots d'Ansoine est un massif forestier s'Ă©tendant sur une partie de la presqu'Ăźle d'Arvert, en Charente-Maritime. Elle se dĂ©ploie sur trois communes : Saint-Palais-sur-Mer, Saint-Augustin et Les Mathes[1].

ForĂȘt des Combots d'Ansoine
ClairiĂšre dans la forĂȘt au lieu-dit « Le PapĂ©ricaud Â» Ă  Saint-Augustin.
GĂ©ographie
Pays
DĂ©partement
Coordonnées
45° 38â€Č 38″ N, 1° 05â€Č 13″ O
Ville proche
Superficie
954 ha
Administration
Catégorie UICN
IV
WDPA
Création
1978
Administration
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Localisation sur la carte de la Charente-Maritime
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Formant une enclave de 954 hectares dans la forĂȘt de la Coubre, elle constitue une rĂ©serve naturelle protĂ©gĂ©e du conservatoire du littoral depuis 1978. Elle doit son nom au hameau des Combots (commune de Saint-Palais-sur-Mer) et Ă  la ville d'Ansoine, ensevelie par les sables au XVIe siĂšcle. Aux portes de l'agglomĂ©ration de Royan, elle en est un des principaux poumons verts, avec la forĂȘt de la Coubre et la forĂȘt de Suzac. RattachĂ©e Ă  la rĂ©gion forestiĂšre nationale « Dunes d'entre Loire et Gironde », sa gestion est confiĂ©e Ă  l'Office national des forĂȘts[1].

La forĂȘt des Combots d'Ansoine est accessible depuis Royan, Vaux-sur-Mer, Saint-Palais-sur-Mer et La Tremblade par la D25, depuis Saint-Augustin, Les Mathes et Étaules par la D145 et depuis Arvert depuis la D141.

Histoire

Au Moyen Âge, le site des Combots d'Ansoine est couvert en grande partie par une vaste forĂȘt de chĂȘnes et de pins baptisĂ©e « forĂȘt de Corles » (Corles, aujourd'hui Courlay, est alors une petite seigneurie). SĂ©parĂ©e de la « forĂȘt de Salis » (actuelle forĂȘt de la Coubre) par l'anse du Brajado et les marais d'Aiguedouz (BrĂ©jat), elle borde au nord le grand Ă©tang de Barbareu, vĂ©ritable mer intĂ©rieure ponctuĂ©e de petites Ăźles, et au sud-est, les forĂȘts littorales des environs de Royan (bois de Lo Defens, aujourd'hui des FĂ©es, de Nauzan, etc.). Des droits d'usages Ă©taient accordĂ©s aux « habitans et manans (sic) » (glandĂ©e, panage, bois-mort et mort-bois) et aux ecclĂ©siastiques de l'abbaye Saint-Étienne de Vaux (forestage, pour le chauffage du four)[2]. L'essartage de certaines parties de la forĂȘt, pratique courante, explique la prĂ©sence de petits domaines ou villages : Notre-Dame-de-Buze, Ansoine, Maine-Gaudin...

Au XVIe siĂšcle, un changement climatique baptisĂ© « petit Ăąge glaciaire » entraĂźne des hivers particuliĂšrement rigoureux. Les besoins en bois de chauffage augmentent, et par voie de consĂ©quence, les prĂ©lĂšvements en forĂȘt Ă©galement. Des tempĂȘtes violentes balaient la cĂŽte et la conjonction de ces diffĂ©rents facteurs entraĂźne la remobilisation des sables dunaires. DĂšs lors, les dunes se mettent Ă  « marcher en Arvert », reprĂ©sentant un danger particuliĂšrement important pour les populations, directement (hameaux et villages engloutis) ou indirectement (comblement du golfe de Barbareu, devenu un marais insalubre frappĂ© par de terribles Ă©pidĂ©mies de cholĂ©ra et de paludisme; appauvrissement des terres agricoles
). Au XVIIe siĂšcle, une partie de la forĂȘt a disparu sous les sables. Ce qui reste est rebaptisĂ© « forĂȘt de Royan », du nom du marquisat de Royan dont elle constitue la limite occidentale (au-delĂ , s'Ă©tendent les terres de la baronnie d'Arvert[2]).

Le dĂ©cret du marque un tournant, alors qu'un vĂ©ritable dĂ©sert de sable couvre dĂ©sormais une partie de la presqu'Ăźle d'Arvert. DĂ©cision est prise d'ensemencer les dunes pour les fixer, aprĂšs acquisition des dunes en question, ou, Ă  dĂ©faut, par les propriĂ©taires. Si ces derniers ne peuvent financer ces travaux, l'Ă©tat les prend en charge, mais en contrepartie, se rĂ©serve le droit d'exploiter la forĂȘt jusqu'Ă  ce qu'il rentre dans ses frais (ou que les propriĂ©taires puissent rembourser[3]). Aux Combots d'Ansoine, 543 hectares sont ensemencĂ©s avant d'ĂȘtre restituĂ©s Ă  leurs propriĂ©taires (les derniers recouvrant leurs terres en 1944[1]).

En 1976, un violent incendie ravage la forĂȘt. À la suite de ce grave sinistre, le conservatoire du littoral se porte acquĂ©reur de plusieurs centaines d'hectares Ă  partir de 1978 (propriĂ©tĂ© de la famille Delmas jusqu'alors), et dĂ©tient dĂ©sormais un petit massif de 954 hectares[1].

GĂ©ographie

Climat

La région des Combots d'Ansoine bénéficie d'un climat océanique tempéré de type aquitain, marqué par un ensoleillement assez important (avec 2250 heures par an, il est comparable à celui que connaßt une partie de la cÎte méditerranéenne). La pluviosité y est relativement faible, les précipitations ne dépassant guÚre les 750 à 800 millimÚtres en moyenne, mais avec de grandes disparités entre les saisons. Les périodes de sécheresse ne sont pas rare, particuliÚrement durant les mois d'été; automne et hiver sont des saisons plus douces et humides. Le micro-climat de la presqu'ßle d'Arvert se singularise par ses affinités avec le climat méditerranéen[4], et permet l'émergence d'une végétation déjà méridionale.

Ainsi la flore se caractĂ©rise-t-elle par la prĂ©sence Ă©tonnante de lauriers-roses, eucalyptus, agaves, et mĂȘme les mimosas se mettent Ă  fleurir dĂšs le mois de janvier. Aux essences dĂ©jĂ  mĂ©ridionales du chĂȘne vert (ou yeuse) et du cyste, s'ajoutent une forte prĂ©sence de palmiers, figuiers, orangers et mĂȘme oliviers. Les tempĂ©ratures moyennes sont particuliĂšrement clĂ©mentes, variant de +5 °C en hiver Ă  +20 °C en Ă©tĂ©. Les gelĂ©es sont rares (environ dix jours par an[4]).

Le vent, gĂ©nĂ©ralement de secteur ouest, peut souffler violemment en hiver, et occasionner d'importantes tempĂȘtes. La tempĂȘte de , ou encore celle de dĂ©cembre 1999, avec des rafales proches des 200 km/h, restent toutefois des exceptions. Le reste de l'annĂ©e, le vent se limite Ă  un rĂ©gime de brises ocĂ©aniques, lesquelles permettent de rĂ©guler les trop fortes chaleurs en Ă©tĂ©.

Présentation

À premiĂšre vue, la forĂȘt des Combots d'Ansoine ne se distingue guĂšre de la forĂȘt de la Coubre qui l'entoure de part en part. Comme cette derniĂšre, elle mĂȘle deux essences dominantes, le pin (pin maritime essentiellement, mais aussi pin d'Alep, pin de Monterey et pin parasol) et le chĂȘne vert, dans une association caractĂ©ristique des rĂ©gions mĂ©ridionales. La proportion n'est toutefois pas la mĂȘme : si le couvert vĂ©gĂ©tal de la forĂȘt de la Coubre se compose Ă  87 % de pins, celui des Combots ne se compose que de 70 %, laissant une plus grande place aux chĂȘnes verts (16 %)[5]. La forĂȘt compte Ă©galement sur la prĂ©sence de feuillus (chĂȘnes pĂ©donculĂ©s) et de quelques essences exotiques — parfois envahissantes — comme l'ailanthe[4] ou le robinier, particuliĂšrement prĂ©sents aux abords de la plage de la Grande CĂŽte. Quelques zones humides offrent des faciĂšs plus surprenants, formant de petits fragments de forĂȘts alluviales oĂč prospĂšrent plantes aquatiques et une entomofaune d'une grande diversitĂ© (libellules, notamment). La forĂȘt des Combots abrite Ă©galement plusieurs espĂšces de cigales (cigale grise, cigale rouge), de sauterelles, de criquets et de mantes. Elle a relevĂ© Ă©galement la prĂ©sence d'une espĂšce d'orthoptĂšre particuliĂšrement rare dans la rĂ©gion, taxon mĂ©diterranĂ©en (oedipodetalia charpentieri[6]) qui trouve ici la limite nord de son aire de rĂ©partition. La forĂȘt des Combots d'Ansoine, qui a le statut de rĂ©serve naturelle, est protĂ©gĂ©e dans le cadre du rĂ©seau Natura 2000 (protection des sites naturels de l'Union europĂ©enne ayant une grande valeur patrimoniale).

L'accĂšs Ă  la forĂȘt est possible Ă  partir de Royan en empruntant la D25 (prolongement de la rocade) jusqu'Ă  Saint-Palais-sur-Mer (plage de la Grande-CĂŽte). Plusieurs aires de stationnement ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©es, de mĂȘme que des sentiers de promenade balisĂ©s. La vĂ©loroute EuroVelo 1 (« VĂ©lodyssĂ©e »), importante piste cyclable, permet Ă©galement de rejoindre le site Ă  partir de Royan ou de La Tremblade.

Notes et références

Notes

    Références

    1. PrĂ©sentation de la forĂȘt sur le site du Conservatoire du littoral
    2. Guy EstĂšve, Historique du boisement du massif de La Coubre, Histoire presque naturelle de la presqu'Ăźle d'Arvert, p.12
    3. Guy EstĂšve, Historique du boisement du massif de La Coubre, Histoire presque naturelle de la presqu'Ăźle d'Arvert, p. 36
    4. Office national des forĂȘts : Directive rĂ©gionale d'amĂ©nagement, forĂȘts dunaires atlantiques
    5. Guy EstĂšve, Historique du boisement du massif de La Coubre, Histoire presque naturelle de la presqu'Ăźle d'Arvert, p. 140
    6. Bernard Defaut, Pré-inventaire orthoptérique du domaine des Combots d'Ansoine

    Articles connexes

    Lieux géographiques
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