ForĂȘt de Saint-Sever
La forĂȘt domaniale de Saint-Sever est une forĂȘt du sud-ouest du Calvados, dans le Bocage virois, situĂ©e sur la commune nouvelle de Noues de Sienne.
ForĂȘt de Saint-Sever | ||||
Sentier à proximité de l'étang de Coulanges | ||||
Localisation | ||||
---|---|---|---|---|
Position | Saint-Sever-Calvados | |||
CoordonnĂ©es | 48° 49âČ 00âł nord, 1° 02âČ 30âł ouest[1] | |||
Pays | France | |||
DĂ©partement | Calvados | |||
GĂ©ographie | ||||
Superficie | 1 555 ha | |||
Altitude | 340 m |
|||
Compléments | ||||
Statut | ForĂȘt domaniale | |||
Essences | ChĂȘne rouvre, hĂȘtre, sapin pectinĂ©, sapin de Douglas. | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Basse-Normandie
GĂ©olocalisation sur la carte : Calvados
| ||||
GĂ©ographie
Sur une superficie de 1 555 ha[2], la forĂȘt domaniale s'Ă©tend sur tout le sud du territoire de la commune de Saint-Sever-Calvados, sur les hauteurs mĂ©ridionales du Bocage virois, pays du Massif armoricain. Le sous-sol est composĂ© au nord de schistes briovĂ©riens, le sud Ă©tant situĂ© sur le massif granitique de Vire-Carolles. Elle culmine Ă plus de 345 mĂštres au sud, prĂšs du lieu-dit les LaurenciĂšres. La Sienne (fleuve cĂŽtier) et la BrĂ©vogne (affluent de la Vire) y prennent leurs sources.
Histoire
SituĂ©e sur la voie romaine d'Avranches Ă Vieux et propriĂ©tĂ© du seigneur de Saint-Sever et roi du Bessin au Ve siĂšcle puis des vicomtes d'Avranches, comtes de Chester, qui y avaient Ă©difiĂ© le Vieux ChĂąteau (motte castrale) au XIe siĂšcle, la forĂȘt fut confisquĂ©e et attribuĂ©e Ă la maison de VitrĂ© au dĂ©but du XIIIe siĂšcle par Philippe Auguste. C'est Ă cette mĂȘme Ă©poque que des ermites dĂ©frichent un clairiĂšre et fondent le monastĂšre de l'Hermitage qui suivra l'ordre des Camaldules[3]. En rachetant la forĂȘt un siĂšcle plus tard, Philippe le Bel la fait entrer dans le domaine royal. Elle devient donc bien national Ă la RĂ©volution.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, la forĂȘt servit Ă l'armĂ©e allemande qui y implanta un important dĂ©pĂŽt de munitions (le Lager Michel) aux alentours de la chapelle de l'Ermitage.
En 1999, la tempĂȘte Lothar anĂ©antit 125 ha de la forĂȘt[4].
La légende de Sever et Corbecenus
Corbecenus, roi du Bessin et propriĂ©taire de la forĂȘt au Ve siĂšcle, avait pour esclave le jeune Sever, futur Ă©vĂȘque d'Avranches. Le maitre avait des coutumes paĂŻennes qui ne manquaient pas de choquer le jeune esclave de conviction chrĂ©tienne. Un jour, Sever planta involontairement au rĂ©veil d'un repos une branche de chĂȘne qui se mit Ă croitre Ă une vitesse incroyable. Sever rĂ©alisa dĂšs lors plusieurs miracles de ce type qui finirent par impressionner son maitre au point de le dĂ©cider Ă le convertir au christianisme, pour le plus grand bonheur de son sujet[5].
La légende attribue à tort à Corbecenus la propriété du Vieux Chùteau, construit bien plus tard.
Essences cultivées
ForĂȘt domaniale, la forĂȘt de Saint-Sever est gĂ©rĂ©e par l'Office national des forĂȘts. Avant latempĂȘte du 26 dĂ©cembre 1999, la moitiĂ© des parcelles Ă©tait plantĂ©e de rĂ©sineux. Les replantations prĂ©voient un retour Ă une majoritĂ© de feuillus reprĂ©sentĂ©s par le chĂȘne rouvre, le hĂȘtre, et Ă un degrĂ© moindre le chĂątaignier. Les rĂ©sineux seront essentiellement des sapins pectinĂ©s et des sapins de Douglas.
Faune et flore
La forĂȘt hĂ©berge des chevreuils, des sangliers, des renards et des blaireaux. Le lac du Gast, en limite sud de la forĂȘt, est une rĂ©serve ornithologique peuplĂ©e, entre autres, migrants ou sĂ©dentaires, de colverts, poules d'eau, hĂ©rons cendrĂ©s, bruants des roseaux, foulques macroules, fuligules milouin et morillon, sarcelles d'hiver, bĂ©cassines des marais, etc. Des cigognes noires font rĂ©guliĂšrement halte sur le lac en aoĂ»t et septembre.
La flore prĂ©sente est celle des sous-bois ou lisiĂšres sur sous-sols acides (granitiques au sud) : myrtille, digitale, fougĂšre aigleâŠ
Tourisme
SituĂ©e en Basse-Normandie, rĂ©gion peu forestiĂšre en dehors du dĂ©partement de l'Orne, la forĂȘt prĂ©sente un intĂ©rĂȘt touristique, malgrĂ© sa faible Ă©tendue, pour le bocage virois. De nombreux sentiers sont amĂ©nagĂ©s pour les promeneurs, un arboretum a Ă©tĂ© crĂ©Ă© vers 1975. L'Ă©tang du Vieux ChĂąteau est un rendez-vous des dimanches bocains.
PrĂ©vue initialement pour 2012[6], puis reportĂ©e au printemps 2014[7], l'ouverture d'un complexe dâhĂ©bergement touristique est alors Ă nouveau deux fois repoussĂ©e[8] - [9]. Prenant la place du terrain de camping et de l'ancien parc animalier, en amont de l'Ă©tang du Vieux ChĂąteau, il propose aux touristes Ă partir du printemps 2016[10] quatorze emplacements de camping traditionnel, trois « abris de charbonniers », cinq chalets, cinq cabanes sur pilotis au milieu des arbres et neuf roulottes. Un restaurant de quarante-quatre couverts, une salle de rĂ©union sur pilotis, un mini-thĂ©Ăątre de plein air, des parcours acrobatiques et pĂ©dagogiques et une basse-cour bocaine complĂštent l'accueil. Le coĂ»t de cette opĂ©ration devait initialement s'Ă©lever Ă 2,8 millions d'euros ; un surcoĂ»t de 143 500 ⏠s'y est ajoutĂ©[11].
Endroits particuliers
- Motte castrale du Vieux ChĂąteau
- Chapelle de l'Ermitage
- Ătang du Vieux ChĂąteau
- Arboretum des Hauts Vents
- Ătang de Coulanges
- Maison forestiĂšre de la Noue de Sienne
- Lac du Gast (réserve ornithologique)
- IME de la ClairiĂšre, ancien sanatorium
Personnalités liées
Dans son livre Mais qu'est-ce qu'on va faire de toi ?, Michel Drucker raconte que c'est lors de ses sorties autour de l'Ă©tang du Vieux ChĂąteau, oĂč son pĂšre, le Docteur Abraham Drucker, aimait pĂȘcher la truite, que celui-ci ponctuait par la phrase titre ses fameux sermons Ă l'Ă©gard du jeune Michel.
Abraham Drucker avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© quelques annĂ©es auparavant par la Gestapo (en 1942) au sanatorium de la ClairiĂšre oĂč il exerçait.
Notes et références
- Sections Histoire, Essences cultivées et Faune et flore : panneaux touristiques sur place (ONF).
- GĂ©oportail
- Site du Pays du Bessin au Virois consulté le 3 novembre 2007
- « Carmel de Saint-Sever-Calvados - Histoire » (consulté le )
- « Dans la forĂȘt de Saint-Sever-Calvados, 125 hectares ont Ă©tĂ© arrachĂ©s lors de la tempĂȘte de 1999 », sur actu.fr, La Voix - Le Bocage (consultĂ© le )
- Jean-Marie Foubert, Bois et ForĂȘts de Normandie, CondĂ©-sur-Noireau, Ădition Corlet, , 304 p. (ISBN 2-85480-114-8), p. 109-111
- « La Manche libre - L'Ă©tonnant projet de la forĂȘt de Saint-Sever » (consultĂ© le )
- « PĂŽle touristique en forĂȘt : cabanes et parcours dans les dĂ©lais », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consultĂ© le )
- « Tourisme Ă Saint-Sever. L'ouverture du pĂŽle en forĂȘt repoussĂ©e », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consultĂ© le )
- « Tourisme Ă Saint-Sever. L'ouverture du pĂŽle en forĂȘt encore reportĂ© [sic] », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consultĂ© le )
- « L'accrobranche ouvre Ă l'Ătape en forĂȘt », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consultĂ© le )
- « PĂŽle touristique en forĂȘt. Un surcoĂ»t annoncĂ© de 143 500 ⏠», sur ouest-france.fr, Ouest-France (consultĂ© le )
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Jean-Marie Foubert, Bois et ForĂȘts de Normandie, CondĂ©-sur-Noireau, Ădition Corlet, , 304 p. (ISBN 2-85480-114-8), p. 109-114
Liens externes
- La forĂȘt de Saint-Sever sur le site de l'ONF.