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Fernando Collor

Fernando Collor de Mello, nĂ© le Ă  Rio de Janeiro, est un homme d'État brĂ©silien, prĂ©sident de la RĂ©publique du au .

Fernando Collor
Illustration.
Portrait officiel de Fernando Collor (1992).
Fonctions
Sénateur fédéral du Brésil
–
(16 ans)
Élection
RĂ©Ă©lection
Circonscription Alagoas
Président de la république fédérative du Brésil[N 1]
–
(2 ans, 9 mois et 14 jours)
Élection 17 dĂ©cembre 1989
Vice-président Itamar Franco
Prédécesseur José Sarney
Successeur Itamar Franco
Gouverneur de l'État d'Alagoas
–
(2 ans, 1 mois et 29 jours)
PrĂ©dĂ©cesseur JosĂ© de Medeiros Tavares (pt)
Successeur Moacir Lopes de Andrade (pt)
Député fédéral du Brésil
–
(4 ans)
Circonscription Alagoas
Maire de MaceiĂł
–
(4 ans)
Prédécesseur Dílton SimÔes
Successeur Corinto Campelo
Biographie
Nom de naissance Fernando Affonso Collor de Mello
Date de naissance
Lieu de naissance Rio de Janeiro (Brésil)
Nationalité Brésilienne
Parti politique ARENA (1979)
PDS (1980-1985)
PMDB (1986-1988)
PRN (1989-1992)
PRTB (1999-2006)
PTB (2007-2016)
PTC (2016-2019)
PROS (2019-2022)
PTB (depuis 2022)
PĂšre Arnon de Farias Melo
MĂšre Leda Silva Collor
Conjoint Rosane Malta (1984-2005)
DiplÎmé de Université de Brasilia
Profession Économiste
Religion Catholicisme

Signature de

Fernando Collor Fernando Collor
Présidents de la république fédérative du Brésil

Issu d'une famille engagĂ©e dans le monde des affaires et en politique, il est dĂ©putĂ© fĂ©dĂ©ral de 1983 Ă  1987, puis gouverneur de l'État d'Alagoas.

Soutenu par le Parti de la reconstruction nationale (PRN), il remporte l'élection présidentielle de 1989 face à Luiz Inåcio Lula da Silva (Parti des travailleurs), devenant le premier président de la République démocratiquement élu aprÚs la fin de la dictature militaire et, à 40 ans, le plus jeune président brésilien.

Il dĂ©missionne moins de trois ans aprĂšs le dĂ©but de son mandat, afin d'Ă©chapper Ă  une destitution pour corruption par le SĂ©nat fĂ©dĂ©ral. Son vice-prĂ©sident, Itamar Franco, lui succĂšde. AprĂšs sa prĂ©sidence, la chambre haute reconnaĂźt Fernando Collor coupable et le rend inĂ©ligible pour huit ans (1992-2000). Il est ensuite acquittĂ© des charges pĂ©nales ordinaires par le Tribunal suprĂȘme fĂ©dĂ©ral.

Revenu en politique, il est Ă©lu sĂ©nateur fĂ©dĂ©ral dans l'État d'Alagoas en 2006 et rĂ©Ă©lu en 2014. Il envisage un temps de se porter candidat Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2018 pour le Parti travailliste chrĂ©tien (ex-PRN). En 2023, il quitte le SĂ©nat et se voit condamnĂ© Ă  plus de huit ans d'emprisonnement par le Tribunal suprĂȘme fĂ©dĂ©ral dans le cadre de l'opĂ©ration Lava Jato.

Origines et jeunesse

Fernando Collor de Mello est issu d'une puissante famille de l'Alagoas, petit État de la rĂ©gion Nord-Est (Nordeste), impliquĂ©e dans le monde des affaires et en politique.

Son pÚre, Arnon de Farias Melo (1911-1983), journaliste, avocat et homme d'affaires de profession, est gouverneur d'Alagoas de 1951 à 1956 et sénateur fédéral de 1963 à 1981. Sa mÚre, Leda Silva Collor (1916-1995), est fille de ministre.

En 1976, aprÚs des études d'économie à l'université de Brasilia, Fernando Collor est élu président d'un club de football.

Parcours politique

DĂ©buts

Fernando Collor en 1988.

En 1987, il est élu gouverneur de l'Alagoas en promettant la fin des Maharajas, c'est-à-dire la limitation du nombre et de la rémunération des fonctionnaires locaux. Il reprend ce slogan pour sa campagne présidentielle de 1989.

Président de la République

Fernando Collor en 1991.

Fernando Collor succĂšde Ă  JosĂ© Sarney comme prĂ©sident de la rĂ©publique fĂ©dĂ©rative du BrĂ©sil le , aprĂšs les premiĂšres Ă©lections dĂ©mocratiques organisĂ©es dans le pays depuis 29 ans. Sa campagne Ă©lectorale, dopĂ©e par d’importants financements, bĂ©nĂ©ficie du soutien mĂ©diatique de TV Globo. Son adversaire est l'ancien syndicaliste Luiz InĂĄcio Lula da Silva, qui inquiĂšte la bourgeoisie du fait de son programme de transformations sociales et de rupture avec les recommandations du FMI[1]. À l'Ă©poque, il est mariĂ© Ă  Rosane Collor, qui devient donc premiĂšre dame du pays.

BasĂ© sur une campagne populiste et un programme Ă©conomique « ultralibĂ©ral »[2], son mandat est marquĂ© par l'application du pacote, un plan d'assainissement alors le plus sĂ©vĂšre de l'histoire du pays : privatisation d'entreprises, dĂ©rĂ©glementation des nĂ©gociations salariales, confiscation temporaire de l’épargne et des dĂ©pĂŽts bancaires, coupes dans les programmes sociaux, etc. Le chĂŽmage connaĂźt une progression, les salaires reculent et le pays est en rĂ©cession Ă©conomique.

En 1991, il est dĂ©noncĂ© par son frĂšre, Pedro Collor, pour trafic d'influence organisĂ© par son directeur de campagne, Paulo CĂ©sar Farias. À cette occasion, la presse surnomme le dĂ©nonciateur l'Homme au masque de FrĂšre. Selon ce systĂšme, le prĂ©sident prenait 70 % et Paulo CĂ©sar 30 % des sommes perçues ; une partie des dĂ©penses privĂ©es du prĂ©sident Ă©tait directement rĂ©glĂ©e par Paulo CĂ©sar. Dans la seule demeure prĂ©sidentielle, 2,5 millions de dollars ont Ă©tĂ© dĂ©pensĂ©s pour installer une dizaine de cascades artificielles, un lac et une piscine chauffĂ©e de 100 mĂštres carrĂ©s[1]. La police fĂ©dĂ©rale et le CongrĂšs diligentent une enquĂȘte dont les conclusions vont contre la dĂ©fense de Fernando Collor. À la suite d'un premier vote de la Chambre des dĂ©putĂ©s, par 441 voix contre 38, le , il doit abandonner le pouvoir et cĂšde provisoirement ses fonctions au vice-prĂ©sident, Itamar Franco, conformĂ©ment Ă  la Constitution, pour une pĂ©riode de 180 jours.

Il dĂ©missionne le 29 dĂ©cembre 1992, la veille du vote du SĂ©nat, pour Ă©viter d'ĂȘtre destituĂ©. Le vice-prĂ©sident Franco prĂȘte alors serment comme prĂ©sident de la rĂ©publique fĂ©dĂ©rative du BrĂ©sil. Fernando Collor est nĂ©anmoins jugĂ© par le SĂ©nat et dĂ©chu de ses droits civiques pour huit ans le lendemain pour corruption passive. Mais en 1994, son procĂšs pour corruption est classĂ© par le Tribunal suprĂȘme fĂ©dĂ©ral[3] et il retrouve ses droits civiques.

Sénateur fédéral

Fernando Collor en 2015.

En 2006, Fernando Collor parvient Ă  se faire Ă©lire sĂ©nateur fĂ©dĂ©ral dans l'État d'Alagoas sous l'Ă©tiquette du Parti rĂ©novateur travailliste brĂ©silien (PRTB) ; il prend ses fonctions l'annĂ©e suivante. RĂ©Ă©lu en 2014, il vote notamment la destitution de la prĂ©sidente Dilma Rousseff en 2016[4].

En février 2018, il annonce sa candidature à l'élection présidentielle d'octobre suivant[5]. Crédité de faibles intentions de vote, il se retire ensuite en faveur du centriste Álvaro Dias (PODE)[6].

Candidat Ă  l'Ă©lection gouvernorale de 2022 dans l'État de l'Alagoas sous l'Ă©tiquette du parti de droite radicale Parti travailliste brĂ©silien (PTB), il arrive en troisiĂšme position avec 14,7 % des suffrages exprimĂ©s[7]. Il soutient ensuite Jair Bolsonaro face Ă  Lula pour le second tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle qui se tient un mois plus tard[8]. En fĂ©vrier 2023, aprĂšs seize ans de prĂ©sence continue, il quitte le SĂ©nat fĂ©dĂ©ral[9].

Affaires judiciaires

Le nom de Fernando Collor apparaĂźt Ă  partir de 2015 dans l'opĂ©ration Lava Jato, qui implique notamment la compagnie pĂ©troliĂšre publique Petrobras[10]. Cette mĂȘme annĂ©e, la police fĂ©dĂ©rale perquisitionne son domicile et saisit trois vĂ©hicules de luxe, aprĂšs quoi il est inculpĂ© pour corruption[11] - [12].

Concluant une enquĂȘte dans le cadre de l'opĂ©ration Lava Jato en 2017, les enquĂȘteurs fĂ©dĂ©raux l'accusent de dĂ©tournement de fonds publics. Le sĂ©nateur est Ă©galement visĂ© par d'autres enquĂȘtes liĂ©es au stratagĂšme de corruption au sein de Petrobras[13].

En mai 2023, il est condamnĂ© par le Tribunal suprĂȘme fĂ©dĂ©ral (STF) Ă  huit ans et dix mois d'emprisonnement pour corruption passive, blanchiment d'argent et association de malfaiteurs. Alors qu'il nie les accusations, il est reconnu coupable d'avoir reçu 20 millions de rĂ©aux brĂ©siliens (environ 3,8 millions d'euros) de pots-de-vin de Petrobras entre 2010 et 2014, lorsqu'il Ă©tait sĂ©nateur, pour faciliter la signature de contrats entre une entreprise du bĂątiment et une filiale de Petrobras[14].

Notes et références

Notes

  1. Mandat suspendu du 29 octobre au . Le vice-président, Itamar Franco, assure l'intérim.

Références

  1. Maurice Lemoine, Les enfants cachĂ©s du gĂ©nĂ©ral Pinochet. PrĂ©cis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de dĂ©stabilisation, Don Quichotte, , p. 169-170
  2. (pt-BR) Luiz Carlos Bresser Pereira, Desenvolvimento e crise no Brasil: histĂłria, economia e polĂ­tica de GetĂșlio Vargas a Lula, Editora 34, (ISBN 978-85-7326-279-7, lire en ligne), p. 272
  3. « leparisien.fr/flash-actualite-
 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
  4. Global Media Group, « O voto dos senadores e o "sim" de Collor de Mello », sur TSF Rådio Notícias (consulté le ).
  5. « AprÚs sa condamnation, Lula peine à unir la gauche brésilienne », sur Courrier international (consulté le )
  6. (pt) Ricardo Balthazar, « Prisão enfraquece Lula e pÔe Marina perto de Bolsonaro, diz Datafolha » AccÚs payant, sur com.br, Folha de S.Paulo, (consulté le ).
  7. https://valor.globo.com/politica/eleicoes-2022/noticia/2022/10/02/parcialalagoas-com-3562percent-das-secoes-apuradas-paulo-dantas-tem-4670percent-e-rodrigo-cunha-2604percent.ghtml
  8. https://g1.globo.com/al/alagoas/eleicoes/2022/noticia/2022/10/05/collor-reafirma-apoio-a-bolsonaro-no-segundo-turno.ghtml
  9. https://www25.senado.leg.br/web/senadores/senador/-/perfil/4525
  10. https://g1.globo.com/politica/noticia/2015/03/ministro-do-stf-autoriza-investigacao-de-politicos-na-lava-jato.html
  11. https://valor.globo.com/politica/noticia/2015/07/14/pf-apreende-porsche-lamborghini-e-ferrari-de-collor.ghtml
  12. https://www.nytimes.com/aponline/2015/08/20/world/americas/ap-lt-brazil-corruption.html
  13. https://epoca.globo.com/politica/noticia/2017/04/pf-acusa-collor-de-peculato-em-conclusao-de-inquerito-da-lava-jato.html
  14. https://www.letemps.ch/monde/scandale-lavageexpress-lexpresident-bresilien-collor-mello-condamne-prison-corruption

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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